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Critiques de Jean-Christophe Bailly (57)
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Le dépaysement : Voyages en France

Etudiant en paysage, je me faisais une joie de lire ce livre, surtout qui'il a eu un prix et qu'il a été écrit par un professeur de BLOIS. Mais, j'ai lu que quelques chapitres. Je n'ai pas du tout réussi à accrocher... Pour moi, c'est un voyage en France raté...
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La colonie des enfants d'Izieu 1943-1944

Le Musée mémorial des enfants d’Izieu a été inauguré le 24 avril 1994 par François Mitterrand. Il est appelé aujourd’hui « La Maison d’Izieu, mémorial des enfants juifs exterminés ». La maison d’enfants fait partie avec l’ancien camp d’internement de Gurs et le Vel d’Hiv à Paris des trois lieux de mémoire nationale des victimes des persécutions racistes et antisémites de l’État français reconnus par le décret présidentiel du 3 février 1993.



Rachetée au début des années 1990, la maison est restée telle qu’elle était lorsque les enfants ont été raflés le 6 avril 1944. Dans une grange voisine un espace muséographique a été crée.



Ce livre documentaire est en fait le catalogue d’une exposition organisée entre juillet 2011 et septembre 2012 à la maison d’enfants. L’ouvrage comporte six parties : une Préface de la présidente de l’association, Rendre Présent, Photographies d’archives et témoignages, Habiter le temps, Les membres de la colonie d’Izieu mai 1943- 6 avril 1944, Repères chronologiques.

Photographies d’archives et témoignages est le cœur de l’ouvrage, puisqu’il regroupe la quasi-totalité des photos disponibles sur les enfants et les adultes qui ont habité cette maison entre mai 1943 et le 6 avril 1944 assorties de témoignages de ceux qui survécus (la plupart ayant quitté la maison avant la rafle, une seule adulte est rescapée des camps de concentration).

Habiter le temps est un texte de Jean-Christophe Bailly qui explore les méandres du Temps et de la Mémoire et insiste sur l’importance du Souvenir et des Histoires. Histoires collectives et individuelles, tragiques et émouvantes qui donnent à ces personnes (enfants et adultes) la possibilité d’une inscription dans une réalité tangible, durable, profondément évocatrice et universelle.

Ensuite sont présentés tous les membres de la colonie en des portraits individuels, un astérisque mentionnant ceux qui furent déportés ; puis des repères chronologiques restituent cette aventure et le drame qui s’en suivit dans leur contexte historique.

Il va sans dire que la lecture de cet ouvrage est émouvante. Les photos et les textes redonnent vie aux enfants et montrent combien, cette parenthèse fut pour la plupart, une pause dans la traque sans fin que les nazis et l’État français avait imposé aux juifs. Une pause heureuse. Une parenthèse humaniste dépourvue de toute considération religieuse. Un espace et un temps qui ont donné aux enfants la possibilité de s’asseoir à nouveau sur les bancs de l’école, de construire des espérances et d’envisager des relations humaines susceptibles d’offrir une place à l’amitié et peut-être aussi à l’amour. Izieu fut un repère où les mots Confiance et Respect ont été autre chose que des concepts creux. Tout cela apparaît sans le recours aux mots : des visages, des sourires, des postures, des accolades traduisent ces sentiments. Mais il est aussi aisé d’apercevoir des inquiétudes, des traumatismes, des blessures, des angoisses latentes, des peurs camouflées, blottis au fond de certains regards.

Combien il est important aujourd’hui de rappeler que tout cela s’est produit en Europe. Et que la création de l’Union Européenne a été voulue pour éviter qu’à nouveau de telles horreurs se produisent… et combien aussi le Front national (ou le Rassemblement Bleu Marine) puise ses racines dans les mouvements qui en France, comme ailleurs en Europe, ont contribué à l’avènement de ces horreurs.
Lien : http://legenepietlargousier...
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Le dépaysement : Voyages en France

Il est difficile de parler de ce livre car c'est un étrange objet. Ce n'est pas un récit de voyage, mais une succession de considérations d'ordres variés à propos d'une abondante série de lieux divers, en France. On ne cherchera donc ni un itinéraire, ni même une unité.

L'ensemble a un certain intérêt, mais l'on sent que l'auteur hésite: freiné par son idéologie personnelle, il s'interdit la nostalgie, tout autant que la critique de la modernité. On sent toutefois de l'amertume, des déceptions, des regrets face aux évolutions qu'il constate. Comme beaucoup de ceux qui ouvrent les yeux et qui écrivent, quand il parle de beauté, elle vient soit de la nature, soit du passé.

Il restera pudique sur le présent, avec pour travers une certaine condescendance: on a le droit de dire qu'une construction, une rue, une bourgade, sont tristes ou laides. Mais en est-on sûr? Si l'on est entré dans un village dans la brume opaque de janvier, ce village ne sera-t-il pas riant, en juin?

Nous sommes là face à un curieux mélange. Aussi chaque lecteur se fera son idée.
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Description d'Olonne

Minutieuse description d’une grande ville française entièrement fictive, entre Loire et Garonne : une expérience géographique, historique et humaine particulièrement spectaculaire et troublante, par un grand philosophe du paysage.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2022/09/10/note-de-lecture-description-dolonne-jean-christophe-bailly/



Quelque part entre Nantes et Bordeaux, la grande ville d’Olonne médite peut-être sur son histoire et actualise sa complexe géographie portuaire et fluviale, jouant de ses couches architecturales et de ses lieux éventuellement ambigus. Pour la découvrir, un narrateur qui a dû la quitter précipitamment il y a quelques années, mais qui en garde un fort et agréable souvenir, nous en détaille patiemment les charmes, les surprises et les pièges, au filtre de son appréciation intime et de sa mémoire de bibliothécaire en rupture de ban.



Cette Olonne est entièrement fictive (elle n’a qu’un fort lointain rapport, notamment, avec l’Olonne devenue Olonne-sur-Mer en 1927, ancienne commune littorale de Vendée, fusionnée en 2019 au sein de la sous-préfecture locale, Les Sables-d’Olonne), même si elle emprunte vraisemblablement quelques-uns de ses traits distinctifs à d’autres villes, françaises ou étrangères. La description minutieuse, objective et subjective, douce ou acérée selon les moments, que nous en offre le narrateur, guide touristique, artistique et littéraire, improvisé à distance physique et mémorielle, n’en est que plus saisissante, inattendue et profondément troublante.



C’est grâce à Hélène Gaudy (elle-même l’une des autrices contemporaines les plus à même de saisir ou de ré-imaginer l’âme de certains lieux-limites : son « Un monde sans rivage » ou son « Grands lieux » sont des lectures indispensables), venue jouer les libraires d’un soir (une performance à écouter intégralement ici) à la librairie Charybde le 25 octobre 2018, à l’invitation de ma collègue et amie Marianne (lisez, sur ce même blog, ses chronique de « Plein hiver », ici, et de « Une île, une forteresse », là), que j’ai découvert cet objet littéraire hors normes et profondément réjouissant.



Publié en 1992 chez Christian Bourgois, ce troisième texte de fiction de Jean-Christophe Bailly, philosophe, longtemps éditeur de romans et de livres d’art, enseignant à l’École nationale supérieure de la nature et du paysage de Blois, jusqu’alors connu essentiellement pour ses essais et récits à portée esthétique et philosophique, entretient aisément un dense tissu de résonances avec des oeuvres contemporaines et moins contemporaines, évoluant à la croisée d’un certain type de littérature voyageuse, d’une poésie de la précision et de l’énumération imaginative et d’une capacité de compréhension et de reconstruction urbaine (ou parfois rurbaine) : en dehors d’Hélène Gaudy elle-même, on pensera sûrement, par exemple, au Jérôme Lafargue de « L’ami Butler », au Fabien Clouette de « Une épidémie », voire à Claire Duvivier et à Guillaume Chamanadjian lorsqu’ils élaborent leur Dehaven et leur Gemina dans « Citadins de demain » et dans « Le sang de la cité ». Dans l’amont d’Olonne, on trouverait bien entendu Julien Gracq, dont « La forme d’une ville » est ici omniprésente à bien plus d’un titre, comme, discrètement et joueusement, Italo Calvino et ses « Villes invisibles » – d’où l’écho aval, aussi, en direction d’un autre géographe d’origine, Emmanuel Ruben, avec son « Dans les ruines de la carte » (Olonne ne surgit-elle pas après tout d’abord d’un tracé – comme le rappelait Clément Willer dans son article « L’énigme démocratique d’Olonne », dans la revue Captures ?), et avec, par exemple, ses toutes récentes « Méditerranéennes » (songeons à la place particulière qu’y tient la ville de Constantine « de mémoire »), qui seront chroniquées très prochainement sur ce même blog, et, peut-être plus curieusement, d’un poète aussi furieusement atypique que Patrick Beurard-Valdoye, dont aussi bien le Kurt Schwitters (« Le narré des îles Schwitters », 2007) que la ville de Liège (« Gadjo-Migrandt », 2014) pourraient aisément s’immiscer ici. Relativement secrète, « Description d’Olonne » a pourtant tout, ainsi, d’un creuset et d’une matrice. Ce qui n’est peut-être pas si surprenant, irradiant d’une telle mise en abîme multiple de la mémoire, historique et intime, d’une ville qui, selon le mot d’Hélène Gaudy lors de son intervention déjà citée, « nous permet à toutes et à tous de retrouver des fragments insaisissables de villes que l’on a connues, sans pouvoir les identifier directement ».


Lien : https://charybde2.wordpress...
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La légende dispersée : anthologie du romantisme..

Le romantisme allemand est un moment de notre civilisation, une célébration de la nature et du sentiment à l'état pur. C'est une réaction négative à l'élan conquérant des Lumières françaises et à l'Aufklarung. C'est également un écho à la philosophie confiante en la nature humaine de Kant et Hegel et à la Révolution française, qui avait charrié d'immenses espoirs de libération.

Jean-Christophe Bailly, qui a publié ce recueil en 1976, nous offre un accès direct à un choix de textes qui passe à travers les différentes périodes de ce romantisme: l' "avant" (Jean-Paul, Fichte, Hölderlin,...), Iena (Novalis, Tieck, Schelling, Schleiermacher,...), Heildelberg-Berlin-Greifswald (von Günderode, Brentano, Arnim, Kleist, Hoffman,...) et l' "après" (Eichendorff, Grabbe, Lenau,...).

Ce recueil nous permet de prendre connaissance et de sentir cette période importante à travers une multitude de cours textes soigneusement traduits et présentés.
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La phrase urbaine

À travers une approche sensible et personnelle de la ville, Jean-Christophe Bailly offre quelques réflexions pour penser différemment l’avenir de la ville.
Lien : http://www.nonfiction.fr/art..
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La phrase urbaine

Critique de Sébastien Lapaque pour le Magazine Littéraire



Ce livre, qui rend compte de trente années de réflexions et d'analyses sur l'esprit des villes et leur destin, ne peut pas être placé parmi les récits, les romans et les textes qui ressortent à la fiction. Rien n'est feint dans ce livre écrit en prose. Mais le classer parmi les catalogues d'architectes, les manuels d'urbanistes et les traités de paysagistes serait une erreur, même si Jean-Christophe Bailly, qui enseigne à l'École nationale supérieure de la nature et du paysage de Blois, ne craint pas la confrontation avec les travaux de ses collègues. Auteur de récits sensibles, poète et dramaturge, il témoigne d'un refus possible du divorce entre la littérature et le savoir, « une plaie de notre époque et un aspect caractéristique de la barbarie moderne où, la plupart du temps, on voit des écrivains incultes tourner le dos à des savants qui écrivent en charabia », ainsi que s'en désespérait Simon Leys dans L'Ange et le Cachalot.

Si les observations pratiques et les analyses théoriques de La Phrase urbaine l'imposent parmi les lectures obligatoires des étudiants blésois de Bailly, ce livre qui mêle « l'intervention publique ou critique à la simple caractérisation, voire à la notation et à la rêverie » n'en appartient pas moins à la littérature, c'est-à-dire à une créatrice mise du monde en mots. Sa mélancolie tendue est contenue jusqu'aux « Trois visions » qui le concluent : « [...] un monde meilleur souvent bien sûr j'y ai pensé mais maintenant c'est plutôt à un monde pire, à ce monde-ci empiré que je pense et d'ailleurs c'est facile, il n'y a qu'à suivre le mouvement, la pente où celui-ci (de monde) s'est engagé. »

Qui croira qu'un texte qui remue une matière si sérieuse et si fondamentale puisse être également poétique et sentimental ? À la fois doctes et déliés, les dix-neuf essais qui composent La Phrase urbaine rendent compte de l'histoire d'un amour. Paris, capitale du XIXe siècle de Walter Benjamin est la référence tutélaire de Bailly. C'est en mettant ses pas dans ceux des promeneurs romantiques et de leurs héritiers modernes que l'écrivain s'est pris de passion pour la grande ville. C'était il y a bien longtemps et il n'en est pas revenu. Mais sa passion n'a rien d'éthéré. Charnel, son amour fou s'attache aux passages et aux intérieurs, caresse les structures et les matériaux, jouit des contours ornements. « Il se trouve que, familier des chantiers dès l'enfance (mon père était entrepreneur), j'ai toujours porté aux formes et aux matières du bâti, comme passant et comme voyageur, une attention soutenue », veut-il se souvenir.

C'est donc en connaisseur qu'il passe d'une ville à l'autre, non plus seulement à travers l'Europe, comme ses vénérables prédécesseurs, mais dans le monde entier. Il débarque à Carthagène des Indes, file de New York à Boston, arpente les boulevards populaires de Moscou. Et, s'il lui plaît de rendre compte de la splendeur de Barcelone, il aime tendre l'oreille pour entendre le murmure de Roubaix, « loin de l'histoire monumentale ». Ici la ville dort, là-bas elle claironne. Cette opposition lui permet de comprendre certaines choses. Partout où il passe, le voyageur aux manières de cinéaste en repérage est plutôt placide, mais il lui arrive de faire entendre une colère d'amoureux contrarié par les outrages faits à la chair brûlante des villes : « des maisons qui ne sont pas des maisons, des rues qui ne sont pas des rues, des espaces qui n'ont rien tenté d'autre dans l'espace que son occupation ».

Sûr de son fait, l'écrivain ne goûte ni les concepts « fourre-tout » ni les idées trop usées. Avec « la vulgate de la dérive et de l'errance », il révoque Guy Debord, qui n'est pas son genre. Et, s'il observe la « dépossession généralisée », il ne s'attarde guère à commenter la notion de « non-lieu » forgée par Marc Augé. Son corpus ne doit rien à l'air du temps et tout à de longues décennies occupées à se glisser seul dans les plis sinueux des vieilles capitales. L'écrivain revendique les privilèges de cet « échange solitaire ». Prêtant le bras à « tous les passants singuliers des villes innombrables : Baudelaire, Poe et De Quincey, Nerval et Apollinaire, Benjamin et Kafka, Joyce et Pessoa, Musil et Boulgakov, Harms et Svevo, Onetti et Chandler », le lecteur de La Phrase urbaine est invité à devenir à son tour un promeneur libéré « de la simple routine ou des pratiques du tourisme ». Il apprendra à connaître la forme d'une ville, à savoir retrouver les contours de sa symphonie derrière les cris des hommes et les bruits de la vie, ainsi que le suggère le texte qui donne son titre au livre. « La ville, ce serait d'abord, quant aux bruits, une rumeur constante, une sorte d'épaisseur où, bien sûr, le strident ou le très bruyant se détachent, mais où tout semble malgré tout noyé dans un bain unificateur aux mouvements aléatoires mais permanents. »

Tendrement, sans lenteur, Bailly nous permet de comprendre qu'il n'y a pas seulement de la ville dans une ville : « L'espace urbain contient de la ville et aussi quelque chose d'autre qui n'en est pas. » L'art de la ville n'est pas un art perdu : « Si une telle idée est vérifiée par les manques les plus criants de l'urbanisme, elle comporte pourtant quelque chose de facile, de hautain et de passéiste. » De ce point de vue, son approche est autant politique que littéraire. Malgré les malédictions divines recensées par Jacques Ellul dans Sans feu ni lieu. Signification biblique de la Grande Ville - équilibrées par la promesse d'une nouvelle Jérusalem dont l'édification est promise « sur la terre comme au ciel » -, la cité a été imaginée par les hommes pour trouver des raisons de vivre ensemble. Partant, l'architecture urbaine est « celui des arts pour lequel [la] relation au politique est la plus directe et la plus contraignante ». Cela dit, Bailly n'a pas envie de regarder la ville dans le rétroviseur, persuadé qu'elle se réinvente sans fin depuis la nuit des temps. Son amour de la grande ville n'a rien d'une nostalgie, c'est un bonheur en actes : quitter sa chambre, retrouver la rue et mettre un pas devant l'autre.

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Le parti pris des animaux

Tiens toi le pour dit, je ne parle ni de religion ni de politique sur les réseaux sociaux. La seule cause pour laquelle je m’engage et que je défends publiquement, est celle des animaux !



Pour Christian Bourgeois éditeur, j’ai lu “Le parti pris des animaux” de Jean-Christophe Bailly. Sorti au début de ce mois-ci dans la collection Satellites, ce livre maintenant disponible en poche, me faisait de l'œil depuis un moment.



Composé de huit textes, cette approche philosophique n’a rien de comparable avec un roman. J’ai lu certaines phrases plusieurs fois pour bien saisir toutes les subtilités et les références artistiques, ici présentes. Cette lecture précise, assez rapide m’a demandé quelques efforts pour centrer mon attention sur la compréhension.



Je suis mécontente d’avoir lu cet ouvrage de référence sans m’arrêter ! En y réfléchissant, il aurait mieux valu en picorer les idées et y revenir souvent. Tant pis.



Je ne lis que trop rarement des essais. Celui-ci est intéressant parce qu’il est très bien écrit et qu’il met en avant le point de vue d’une faune variée. Il a pour objectif de pousser à reconsidérer notre comportement, notre place dans le monde avant l’extinction des animaux.

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Le versant animal

Dans cet ouvrage, le regard tient un place importante! Les animaux sont les seuls êtres qui peuvent eux aussi nous voir. L'animal nous est proche et en meme temps lointain. Impossible pour nous de nous en approché, de le comprendre… pourtant parfois l'animal semble nous adresser un message avec l'aide du regard.
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Le dépaysement : Voyages en France

Cette lecture est passionnante, le chapitre sur Guise en particulier. Le style un peu difficile mais il faut partir du début de la phrase et s'envoler vers la fin pour avoir un aperçu global de l'idée que chaque phrase développe. Je conseille vivement cette lecture pour un voyage atypique en France : j'ai apprécié toutes les promenades et celles du début du livre est poignante : les restes apocalyptiques des deux guerres mondiales dans l'Est dont l'évocation est bouleversante quant aux traces laissées. J'ai apprécié également le voyage sur la Vézère et les commentaires sur l'art pariétal. Enfin un beau partage d'humanité que cet éclairage par les plantes de la notion de France multiple où les apports de l'étranger sont légions et intégrés dans le paysage comme ce buddléia ou arbre à papillons importé au 19 ème siècle et qui a planté ses racines en France sans qu'il soit perçu comme inutile. Un livre qui rend intelligent.
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La phrase urbaine

Pour le poète Jean-Christophe Bailly, l’espace urbain d’aujourd’hui, qu’il soit patrimonial ou fonctionnel, ne se prête plus à la flânerie et à la promenade. À la mémoire imposée par les musées, ou aux chantiers des villes nouvelles, il oppose la mémoire en acte du passant, pensive et seule porteuse d’utopie.
Lien : http://www.laviedesidees.fr/..
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La véridicition sur Philippe Lacoue-Labarthe

La modestie de ce texte, comme toujours chez Bailly, cache une méditation sur l'expérience de la pensée, sur la venue de la voix, sur la possibilité, aujourd'hui, d'une existence poétique. Cet "insondable" est l'essentiel. Ce qui se joue depuis plusieurs décennies sous le nom de Bailly comme sous celui de Lacoue-Labarthe relève à mes yeux de ce qu'il y a de plus décisif : l'existence de la littérature.
Lien : http://www.lemonde.fr/livres..
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Le dépaysement : Voyages en France

C'est par hasard, sur le site Mediapart, que j'ai découvert ce livre et cet auteur. Écrivain, poète, enseignant à l'école de paysage de Blois, Jean-Christophe Bailly s'intéresse aux liens qui se nouent entre les lieux et les hommes, les décrypte sans toujours vouloir apporter toutes les réponses. Dans "Le dépaysement : voyages en France", il nous propose un périple "ordinaire" à l'intérieur de nos frontières dans des lieux banals ou chargés d'histoire et de symboles. De Gentilly à la Cité universitaire, du Pont du Gard à Nîmes en passant par Guise et son phalanstère jusqu'aux sources de la Loue peintes par Gustave Courbet .... que disent les lieux que nous aimons ou qui nous indiffèrent, de notre identité, de notre individualité ? Qu'en est-il des passages d'un univers à l'autre, des frontières ? Que disent les mots, comment faire une approche sensible de ces références géographiques et humaines ? La lecture de cet ouvrage est à la fois prenante et exigeante. J.C. Bailly aime les mots précieux, les références subtiles, les relations incertaines. Ce livre est d'abord un questionnement. C'est ce qui en fait toute la richesse.
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Le propre du langage

Comme chaque livre de JC Bailly que j'ai lu, celui-ci est une merveille. Au sens concret du reste, je suis émerveillé par ces apparitions délicates et précises où chaque mot (le texte est une sorte d'abécédaire qui va tisser la question du langage avec des motifs comme la "Fumée", les "Fleurs", l'eau, etc) fait surgir, éclore, une réflexion et une sensation. Car là où le cheminement de Bailly est vraiment merveilleux (oui, insister) c'est sa capacité à frayer sa voie entre l'essai et la poésie. A lire ces textes assez brefs, l'intelligence apparait (un sens est élaboré) mais sans renoncer à s'entremêler à une écriture sensuelle, ondulante, je ne sais comment dire. Enfin, c'est un livre à la fois simple et profond dont on finirait presque par souligner chaque phrase et corner chaque page.
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Un arbre en mai

Dans ce texte écrit en 2004 et publié en 2018, Jean-Christophe Bailly donne sa vision - limitée bien sûr- des événements qu'il a vécus depuis Nanterre. Domine dans ses lignes la sensation de jeunesse, de vitalité et d'improvisation.

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L'apostrophe muette

Absolument passionnant....
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Une nuit à la bibliothèque - Fuochi Sparsi

Dans la bibliothèque de Parme, la nuit, les livres s’éveillent et parlent. Ils se parlent d’eux-mêmes, des vivants, de la ville, du désir de monde qu’ils portent en eux. Conviés à partager ce moment, les spectateurs sont là, observant ce moment d’intimité quand les livres se chuchotent entre eux ce dont nous nous doutions bien qu’ils se parlent. Il en va du désir, de la lecture, et de la proximité de la fiction et du réel…
Lien : http://www.danslabibliothequ..
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Une nuit à la bibliothèque - Fuochi Sparsi

La première pièce, qui a été écrite pour la Biblioteca Palatina à Parme, peut être jouée dans la salle de lecture d’autres bibliothèques à la tombée du jour. Elle met en scène les documents qui profitent de l’absence des lecteurs pour sortir des rayons et évoquer leur relation au monde.



La seconde ne peut être détachée de son lieu de naissance et se déroule comme un parcours, une visite clandestine dans la villa et le parc de la Fondation Magnani-Rocca à Mamiano di Traversetolo, près de Parme.

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Le parti pris des animaux

Hanté par le spectre de la disparition prochaine des animaux, Jean-Christophe Bailly déploie une méditation philosophique et poétique pour en découdre avec ce qui, dans le langage et dans l'écriture, résiste à l'accueil des animaux.
Lien : http://www.nonfiction.fr/art..
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Toi aussi, tu as des armes : Poésie & politique

9 textes sur "Poésie et politique" incluant 2 excellents essais historico-critiques, et 3 bombes littéraires.



Cette récente livraison des précieuses éditions La Fabrique rassemble 9 textes, allant chacun d'une dizaine à une trentaine de pages, et ainsi 9 manières d'aborder le lien entre poésie et politique.



"Ce livre, où il est question de poésie, réunit des écrivains qui ont en commun de ne pas trop aimer qu'on les traite de poètes. Elles et ils ne tiennent pas non plus à ce que leur travail d'écriture soit qualifié de poésie. (...) Dans une grande diversité - dont ce livre rend compte -, leur écriture est hantée par la politique, bien que celle-ci soit rarement le thème dominant de leur travail. (...) La poésie telle qu'ils l'envisagent est une opération pratique, concrète, où l'on ne se raconte pas d'histoires et où l'on pense l'art comme un acte - individuel, certes - mais aussi comme un lieu public, une scène ouverte."



Avec "L'action solitaire du poème", Jean-Christophe Bailly propose un remarquable texte théorique, où l'on parcourt Mallarmé, Rimbaud, Goethe, Celan, Pound, ou encore Mahmoud Darwich, bien sûr. "Le poème qui laisse entrer en lui la rumeur de l'Histoire ne peut jamais le faire gratuitement et sans risque".



Avec "Opacité critique", Jean-Marie Gleize nous convie à un tour d'horizon de la manière dont les successeurs des poètes engagés de la génération 1970 travaillent aujourd'hui. "Une certaine négation de la politique par la poésie est politique. Surtout si l'on veut bien admettre par ailleurs cette pratique de l'écriture de poésie comme négation endurante de "la" poésie : aucun message achevé, refus de la revendication, maintien à hauteur d'énigme, réalisme radical."



Avec "Actions politiques / Actions littéraires", Christophe Hanna décortique magistralement les implications de la métaphore d'une "bombe littéraire", tandis qu'avec "De quelques points d'intersection", Yves Pagès décrypte le rôle de la mémoire des mots dans la construction d'une identité politique, que Véronique Pittolo, dans "POPOPA - Poésie, politique & Sarah Palin", convoquant Robespierre et Spinoza, relit le storytelling des acteurs politiques contemporains à l'aune de leur poésie absente, et qu'enfin Manuel Joseph, avec "Corps de grève", lie habilement les pieds écrasés d'un ouvrier accidenté du travail aux morts en prison de prisonniers politiques.



Moins théoriques mais extrêmement percutants, les trois textes les plus enthousiasmants du recueil sont "Astronomiques assertions" de Nathalie Quintane, splendide échafaudage sur une relecture moderne des prophéties de Nostradamus, "Toi aussi, tu as des armes, essaie de t'en souvenir" de Hugues Jallon, fantastique reconstruction du parcours de Michel Frois, gourou militaire contre-insurrectionnel puis patronal, et enfin, "Toi aussi, tu as (encore) des armes ?" de Jacques-Henri Michot, qui tente une passionnante élucidation de la phrase du "Journal" de Kafka qui sert de titre à l'ensemble de ce recueil, grâce notamment à une lecture rusée de Harold Pinter, Leslie Kaplan ou Roland Barthes.



"1.5.8. Écrire ne me semble pas être noter, sous figure plus ou moins nubileuse, un genre de Weltanschauung.

1.5.9. Oui mais à la longue, dit-on, cela fait un genre de nuage, qui fait un genre de Weltanschauung (ou alors comme pour Françoise Sagan : une petite musique).

1.5.9.1. I am not Françoise Sagan."

(Nathalie Quintane)



"la Biennale de l'équipement électrique, porte de Versailles

paralysée par la grève générale

la France se désagrège, dit-il

le pays tourne à l'envers, répète-t-il

enrageant du silence patronal

qui n'arrive pas à se faire entendre

(force muette, dans l'adversité ne préférant pas, vraiment pas, dépêchant ses miliciens équipés de barre de fer à la sortie des usines)"

(Hugues Jallon)



Un recueil précieux sur un thème ô combien passionnant.

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