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Critiques de Jean Rolin (304)
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Le pont de Bezons

RENTREE LITTERAIRE 2020



Georges Pérec avait sa « Vie mode d’emploi », Jean Rolin aura son « Pont de Bezons ».

C’est un livre qu’il faut lire une carte Michelin à la main, pour le suivre dans ses déambulations entre Melun et Mantes. Parce que le Pont de Bezons, on le connaît surtout pour être une station de la ligne de Tramway, traversant la Seine entre, d'un côté Nanterre et Colombes dans les Hauts-de-Seine en rive gauche et de l'autre côté Bezons dans le Val-d'Oise, en rive droite.

Jean Rolin va arpenter une zone située entre Melun et Mantes, et entre les dates de Août 2018 à fin Août 2019 – c’est précis, il s’agit de « mener sur les berges de la Seine (…) des reconnaissances aléatoires, au fil des saisons, dans un désordre voulu ».

Avec Rolin on fait de l’histoire (un peu) et de la géographie (beaucoup). L’auteur narrateur déambule tout autour du pont, à pied, et découvre l’envers du décor, celui que ne verront jamais les Franciliens qui prennent l’Autoroute ou la Nationale 6 à proximité.



On y découvre la France périurbaine, comme disent aujourd’hui les sociologues, avec ses camps Rom, ses réfugiés, sa faune (oiseaux, poissons, ragondins … …) et sa flore locales, ses boutiques (12 salons de coiffure détaillés sur la « route de Paris ») souvent désaffectées, ses cafés tenus par toutes sortes de « minorités ou encore son postier qui nous fait bien sourire.

On y déambule, on circule, on découvre à hauteur d’homme, et on fait défiler une liste de communes de la grande couronne : Choisy, Ivry, Charenton, Corbeil, Argenteuil, Villeneuve-Saint-Georges, la Garenne Colombes… un véritable tour d’horizon de cette France de la périphérie de Paris.



On croise aussi des artistes : il y est question de Caillebotte, et peut-être d’une maison qu’il aurait habitée – chacun se fera une idée en regardant une représentation du tableau intitulé « Vue de la Seine et de la rive d’Argenteuil », mais aussi on va parler Céline, de Proust, de Maupassant ou même Mme de Sévigné.



Et puis enfin on y parlera de l’homme, Jean Rolin. De son enfance, de ses secrets de famille, de sa relation avec « Celui-des-Ours » qu’on ne connaîtra pas.



Rigoureux (pour ne pas dire maniaque dans son souci de tout décrire ce qu’il voit), mélancolique, teinté d’humour, pour moi « Le Pont de Bezons » est une sorte de portrait en creux de l’auteur narrateur. Avec beaucoup de subtilité, sans faire la Une des actualités, avec un côté un peu « vieille France », Jean Rolin nous décrit son univers … et c’est l’auteur qu’on découvre autour détour d’une phrase.



Un grand roman sur le temps et l’espace donc, plutôt intemporel, avec un vrai regard à hauteur d’homme sur des lieux qu’on ne regarde plus, penchés que nous sommes sur nos écrans de téléphone portable, une sorte de contre-feu allumé par le narrateur pour nous rappeler à être un peu plus dans l’ici et maintenant – presque un manuel de sagesse donc.

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La frontière belge

Bon, alors, comment vais-je vous parler de ce petit bouquin alors que j'ai eu quelques difficultés à vraiment bien tout comprendre?

Déjà, il est très difficile de vous dire de quoi il s'agit : un conte, un récit imaginaire, un petit polar,... L'histoire est un peu foutraque avec des personnages très très traités de façon bizarre et difficiles à situer au début du récit !

Il est question d'une enquête mais le narrateur ne nous aide pas à débrouiller les fils de cette mystèrieuse narration, la seule chose que j'ai saisie, c'est que lui, va réussir à passer cette frontière!! Nooon, ne me demandez pas pourquoi!!! je ne suis pas sûr de pouvoir répondre!!



Ceci-dit : l'écriture est belle, travaillée, mais complexe, il faut parfois s'y reprendre à deux fois pour comprendre la phrase rédigée avec beaucoup de soins par l'auteur! si si, je vous jure!!

Alors, je ne vais pas, comme je le fais souvent, vous recommander chaudement ce petit livre qui, heureusement n'est pas trop long sauf si vous aimez les histoires "farfelues" écrites avec un joli maillage de mots!

Bonne journée!
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Le ravissement de Britney Spears

Alors... brossons un plan détaillé de Los Angeles assorti d'une description complète de son réseau de transports en commun. Ajoutons par-ci par-là quelques articles éculés de Voici (ou Gala, c'est comme tu le sens) relatant la destinée ébouriffante de Britney Spears, Lindsay Lohan ou Kathy Perry. Lions le tout de phrases délibérément interminables... On obtient là une bizarrerie littéraire malencontreusement dotée d'un pouvoir neuroleptique à vous abrutir un mammouth hyperactif en période de reproduction.



L'écriture pourtant est intéressante et non dépourvue d'un humour potable qui pointe parfois son nez fripon mais j'avoue que rarement un livre me sera tombé des mains à ce point. Pour ma part, je n'en ai donc pas retiré grand-chose – ayant invariablement oublié chaque jour la moitié de ce que j'avais réussi à parcourir la veille – mais il est certain que cette histoire devrait combler de… ravissement l'insomniaque chronique en quête de sédatifs non répertoriés.




Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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Journal de Gand aux Aléoutiennes

Publié en 1982, ce voyage en forme de journal, selon son titre, est pour moi une déception totale, une lecture sans le moindre intérêt.



De Gand, il n'en est aucunement question -- il est vrai que c'est le point de départ du voyage de l'auteur -- et des Aléoutiennes guère plus, à part quelques précisions géographiques que l'on peut aisément trouver ailleurs.



Pour le reste, c'est une succession de divagations de l'auteur, soit sur le bateau, soit dans des pays imaginaires. Inutile de développer davantage, ni d'évoquer la description du viol d'une fillette, le supplice d'un cochon avant de le mener à l'abattoir et d'autres inepties, donc stop.



Une première de couverture avec une belle photo de la ville de Gand... ne pas s'y laisser prendre.
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Savannah

Kate Barry qui a été la compagne de Jean Rolin est décédée en décembre 2013. Jean Rolin repart dans « Savannah » sur les traces de Kate en refaisant un voyage qu’ils avaient effectué ensemble en 2007.

Il a avec lui le volume de correspondance de Flannery O’Connor dont Kate a corné des pages et dans lequel elle a souligné de nombreux passages.

« je ne suis parvenu à déterminer exactement pourquoi elle s’était prise d’un tel amour pour cet auteur, au point d’envisager de réaliser un film sur elle, et auparavant de m’entraîner en 2007 dans un voyage à Savannah, où Flannery était née, et de là à Milledgeville, dans le fin fond de la Géorgie, où elle avait vécu la plus grande partie de sa vie, brève, et composé la quasi-totalité de son œuvre. » nous dit-il

Lui-même partage ce goût pour cet écrivain dont il lui a lu « la nouvelle intitulée « Les boiteux entreront les premiers », tirée du recueil Mon mal vient de plus loin.

« De tous ses textes, il me semble que c’est l’un des plus beaux, et aussi l’un des plus sombres, des plus désespérants, l’un de ceux qui amènent ses lecteurs athées ou agnostiques – dont la perplexité lui inspire dans sa correspondance maint sarcasme – à s’interroger sur la nature exacte de sa foi, ou sur le reflet de celle-ci dans son œuvre…  »



Sur les traces de Kate, de Flannery O’Connor et également du père de Kate John Barry dont elle recherchait les ancêtres irlandais.

Ce livre d’une grande pudeur tente d’évoquer cette compagne disparue. Si Kate a filmé tout au long de leur voyage elle n’apparait que furtivement le plus souvent à travers des reflets dans des flaques d’eau, ou en compagnie de l’auteur dans un vitrine.

Ce n’est qu’à la fin que Jean Rolin l’évoque directement comme si cette recherche à travers des souvenirs évanescents dans des lieux qui ont disparu ou ne sont plus les mêmes après les 7 années qui se sont écoulées depuis leur voyage trouvait quand même un aboutissement lui permettant de la revoir en creux :



« Que Kate m’ait toujours donné l’impression d’être petite, ce qu’elle n’était pas, qu’elle ait été frêle, en revanche, avec une silhouette presque enfantine, et douée cependant, par moments, d’une force incroyable, que son visage – yeux marron-vert, nez imperceptiblement busqué, oreilles dont l’une présente une curieuse irrégularité, comme si une souris en avait grignoté un petit bout –, que son visage ait été le plus expressif de tous ceux que j’ai connus, parce qu’elle éprouvait joie ou peine plus vivement que quiconque, voilà, parmi beaucoup d’autres choses, ce dont tout ce qui précède ne donne à peu près aucune idée. Et de même ai-je échoué, pour l’essentiel, à démêler ce qui l’attachait si particulièrement à la figure de Flannery O’Connor, écrivaine catholique affligée d’une maladie incurable et éleveuse de paons. »



C’est un livre touchant qui comme Kate se veut léger, ne pesant pas sur les êtres et les choses, elle qui savait si bien aborder des inconnus rencontrés dans les parages d'une gare de bus ou fouillant dans un terrain à l’abandon au bord de la rivière,

« avec cette extraordinaire facilité qu’elle avait pour ce genre de choses, et qui était payée en retour, généralement, par la confiance immédiate que lui témoignaient ses interlocuteurs de rencontre. »

Un livre qui me donne aussi l’envie de relire Flannery O’Connor

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Le pont de Bezons

Curieux roman ! Jean Rolin nous promène aux bords de Seine parmi les détritus, les oiseaux, les roms, les arbres, les commerces. C’est quoi ce truc ? Et en même temps, je continue à le lire parce qu’il n’est pas épais et que je suis curieuse de savoir où il va nous emmener. Pas bien loin, au final.
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Le Traquet kurde

J’ai lu le traquet kurde de Jean Rolin dès sa parution en 2018. J’écris de mémoire et à partir de mes notes ces quelques lignes les conservant au chaud en me promettant de parler de ce coup de cœur qui m’a éblouie.

C’est l’actualité internationale qui me sonne de réagir avec la décision des États-Unis de se retirer de la Syrie. Pour ne pas oublier le peuple kurde, le roman de Jean Rolin est à lire absolument. Parce qu’il parle de liberté et de paix et de l’éternelle quête de celles-ci en ayant comme emblème un petit passereau, le traquet kurde originaire du moyen orient et qui chose incroyable a été repéré en haut de la chaîne du Puy de Dôme en 2015. Que faisait-il donc là ? On peut voir dans cet oiseau l’image atroce de tous les réfugiés contraints de quitter leur pays et qui ont tout perdu.



La dure et triste réalité n’empêche pas la rêverie et la curiosité et c’est à partir de là que Jean Rolin, le narrateur, fin limier et éternel baroudeur de la vie part à la recherche des origines de ce petit oiseau. D’abord, à travers les collections muséales ornithologiques britanniques et surtout par un formidable voyage d’initiation à travers le Moyen-Orient jusqu’au mont Nemrut Dag et au tombeau mausolée d’Antiochos. Ce voyage, qui se poursuit jusqu’en Afrique du Sud comparable à ceux des anciens explorateurs pacifiques et non voleurs, un carnet de croquis à la main, m’a subjuguée et m’a laissée frémissante devant tant de beauté. Intensément nostalgique aussi parce qu’il renvoie à notre finitude face à l’immensité de la nature si belle et si vulnérable avec la menace d’extinction qui pèse sur les oiseaux et tant d’autres espèces animales et aux trésors archéologiques qui font partie de notre héritage commun de l’humanité.



J’ai aimé les grandes emballées digressives, truculentes et anecdotiques de la première partie du livre même si je préfère ne pas voir les animaux empaillés. En parcourant les allées du musée, j’ai appris les grands noms de l’armée britannique qui ont fait les heures de gloire de l’espionnage et du contre-espionnage dont la passion pour l’ornithologie leur servait le plus souvent de couverture.

J’ai adoré l’envolée lyrique et passionnante du voyage vers ce territoire à l’est de la Turquie et au nord de l’Irak, le Turkistan où la nature et les animaux ne connaissent pas les frontières et la guerre des hommes. J’ai aimé entendre la voix rieuse et tendrement ironique, chaleureuse, pleine de vie et d’enthousiasme de Jean Rolin qui s’émerveille de ce qui l’entoure comme la transhumances spectaculaire de 500 chèvres noires à travers les montagnes abruptes du Mont Shirin. J’ai vu les coquelicots, les tulipes et les anémones.

J’ai vu la vie et la mort qui rôde tout près. J’ai vu un territoire magnifique et un peuple qui aspire enfin à la paix.

Le roman est comme le vol de ces milliers de traquets kurdes aperçus sur le mont Nemurt, un spectacle unique et magnifique.

Merci Monsieur Jean Rolin.







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La Traversée de Bondoufle

« L'eau des ornières a gelé, des primevères jaunes ou mauves fleurissent par endroits, et sur le ciel encore teinté par le lever du jour se profile la silhouette des tours de la Défense, ou celle du mont Valérien. À l'entrée de Chanteloup-les-Vignes, quand on vient de Maurecourt par les chemins, la sente des Beaunes côtoie ce qui doit être le dernier vestige de cette culture à laquelle la ville doit son nom : vestige si précieux qu'en dépit de sa taille très modeste on y a mis pas moins de deux épouvantails, l'un et l'autre anthropomorphes. Et c'est de là aussi que se voit pour la première fois le château d'eau dominant le site de PSA, ou de Stellantis puisque c'est désormais le nom de cette marque d'automobiles. Bien qu'il soit situé sur la rive opposée de la Seine, il semble s'élever de la plaine nappée de brume qui s'étend à l'intérieur d'un méandre entre Chanteloup-les-Vignes et Carrières-sous-Poissy ».



Jean Rolin doit avoir la bougeotte. Pendant les confinements, alors que beaucoup d'entre nous s'étaient assignés à domicile où sa proximité immédiate, il a décidé de chercher et de suivre les limites entre ville et campagne tout autour de la région parisienne. Il n'y a pourtant pas, semble-t-il, de frontière vraiment établie entre ces deux univers. L'auteur est revenu sur des sites déjà découverts quelques mois plus tôt et qui pourtant avaient changés, les accès et les usages de ces terres étant fluctuants.



Les noms de lieux et de rue sonnent comme une litanie dans ce récit. Jean Rolin est sensible à la nature, la faune et la flore mais aussi aux cultures agricoles plus ou moins bien entretenues qui se maintiennent dans cet environnement pollué. Les lignes de haute-tension, les dépotoirs sauvages, les bâtiments parfois laissés à l'abandon et squattés, les zones commerciales interminables, les chemins privés jamais évidents à trouver et à franchir, tout cela forme un texte puissant mais tout de même répétitif. Quelques rencontres d'humains émaillent les jours et les mois, mais pas toujours pour le meilleur !



Je n'ai pas vraiment retrouvé le ton de « Les événements », du même auteur, qui est un roman. Cette veine plus vagabonde, il l'avait déjà apparemment dans « le pont de Bezons », que je n'ai pas lu mais dont quelques belles critiques sur Babelio donnent un avant-goût. Je reconnais un beau talent de littérateur à Jean Rolin. Et finalement le sujet importe peu, il m'a intéressé avec ces paysages ravagés, ces friches…

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Le ravissement de Britney Spears

C'est donc un roman, Jean Rolin écrit peu de fiction, dont le titre est bien sûr un clin d'oeil à Marguerite Duras.

Un roman,en ce sens qu'il y a une intrigue complètement rocambolesque , un agent secret étant chargé d'enquêter sur une éventuelle tentative d'enlèvement de Britney Spears par un groupuscule islamiste ..

"A quiconque mettrait en doute a priori la vraisemblance des menaces d'enlèvement ou d'assassinat pesant sur la chanteuse , j'objecterai qu'il n'est guère plus absurde - et plutôt plus facile- de s'en prendre à Britney Spears qu'aux tours du World Trade Center, et que la valeur symbolique de la première, aux yeux du public américain, est à peine moindre que celle des secondes."



Cet agent secret, on sait d'emblée que rien ne s'est passé comme il le voulait car dès le début on le découvre dans un coin paumé du Pamir, où sa mission suivante consiste à relever les numéros d'immatriculation des véhicules traversant la frontière vers la Chine. Travail passionnant également . Il cohabite au Pamir avec un ex agent du KGB , auquel il va raconter ses récentes aventures américaines .



Ca, c'est la part de fiction , mais , Jean Rolin s'en est donc expliqué, le reste est vrai et il a vécu tout ce qu'il raconte.

Cet auteur part toujours d'un lieu donné, très topographié, et là, il s'agit de la ville de Los Angeles. Qu'il a parcouru de long et en large, en bus le plus souvent, mais aussi à pied, et ça, il faut le faire quand on connait Los Angeles!

Cela lui a permis de parler de cette ville peut-être d'une autre façon , et quant à tout ce qui concerne le showbizz, on y vient , c'est du côté des paparazzis qu'il se situe. D'où la savoureuse histoire de ces deux brésiliens tout à fait réels qui depuis 6 ans, traquent les moindres faits et gestes de Britney sans s'intéresser le moins du monde à ce qu'elle est d'ailleurs. C'est un boulot, c'est tout. Mais ayant quand même une certaine affection pour elle ( réciproque), la ramasser bourrée dans les endroits les plus variés et la ramener at home, ça crée des liens!



Britney, donc..

"La première fois que j'ai entendu parler de Britney Spears , c'était en 2003, pendant les semaines qui précédèrent l'invasion de l'Irak par les Américains et leurs alliés. Je me trouvais alors à Ramallah , en Palestine, où j'étais l'hôte d'une famille chrétienne; les Israéliens, de nouveau, ayant imposé un couvre-feu, nous passions beaucoup de temps devant la télévision à commenter des nouvelles angoissantes en grignotant compulsivement des pistaches. Le chef de famille possédait une petite entreprise de fabrication de crucifix en bois d'olivier, et de mise en bouteille d'eau du Jourdain - celle-ci supposée avoir été puisée sur les lieux mêmes du baptême du Christ- , et ses affaires, comme beaucoup d'autres, étaient en train de péricliter par suite du couvre-feu. Un jour où nous regardions, sur Al Jazeera, un agité quelconque en train de pronostiquer le succès imminent des armes de Saddam Hussein, mon hôte dut se lever , et quitter le salon, pour répondre à un appel téléphonique provenant d'un évêque allemand qui s'inquiétait du retard pris par une livraison d'eau bénite. Sa fille aînée, âgée d'une dizaine d'années, profita de sa disparition pour zapper- les prêches d'Al Jazeera l'emmerdaient autant que moi- et sélectionner une chaîne diffusant des programmes pour ados..."



Et c'est ainsi que Jean Rolin a fait connaissance de Britney Spears. Ce long extrait qui va en dégoûter bon nombre, j'en ai bien conscience , pour tenter de montrer deux choses:

-le style, l'écriture en longues phrases , pleines de digressions et de détails qui peuvent rebuter, mais que personnellement j'aime beaucoup.

- et surtout l'ironie constante tout au long du roman. Jamais méchante, c'est juste des constatations, un récit, mais raconté tel qu'il le raconte, c'est souvent très drôle. Et moi, un livre qui me fait rire, c'est gagné d'avance, c'est tellement rare.

Une dernière phrase ? On se retrouve au Tadjikistan:

"Les privilégiés, et parmi eux les caïds de ce trafic que la police et l'armée sont supposées combattre dans la vallée de Racht, paradent au volant de gros 4/4 aux vitres fumées: les mêmes qu'à Hollywood , tant l'ostentation de la richesse , quelle que soit l'origine de celle-ci, ne dispose que d'un répertoire limité."



J'ai beaucoup aimé, et je vais continuer à lire ce Jean Rolin , il m'amuse beaucoup et c'est un excellent observateur du détail.







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Crac

Entre Lawrence de Ned et moi, il y a au moins ceci de commun qu’à peu près d’un demi siècle de distance, nous avons passé l’un et l’autre une partie de notre enfance à Dinard. Je ne connais pas le Crac des Chevaliers, ma femme oui. Lorsque sa famille illégitime s’y établit, Dinard était au fait de sa gloire. Je l’ai visité, il y a longtemps avec mes grands parents. Avant ou après st Malo. Je ne dispose que des 7 piliers de la sagesse. C’est le 2ème livre de jean Rollin que je lis après le pont de Bezons. Il est aussi fils de médecin militaire. Ah Lawrence d’Arabie avait il les yeux aussi bleu que Peter Otoole. Je n’ai jamais visité sa tombe dans le Dorset pourtant , je le souhaitais. 7 palmiers si hauts plus haut qu’à L’os Angeles. Les mâchicoulis en boîte m’étonnent a Lattaquie. Tous les commentaires et critiques sont déjà faits . Certains aiment, pas d’autres.
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Le pont de Bezons

Je chemine depuis quelque temps avec Jean Rolin, de « Zones » en « Chemins d'eau » en passant par « Ormuz ».



Mais cette fois je me suis vraiment sentie proche de lui car je connais une grande partie de son itinéraire.



Les bords de Seine je m'y promène, mais Jean Rolin fait beaucoup plus. Il les dissèque, les décortique, va au bout de ce que l'on ne fait qu'apercevoir.

Les bords de Seine impressionnistes ont aussi leur revers, leurs campements de Roms ou de Tibétains, leurs friches industrielles, leurs sentiers qui ne vont nulle part.

Tous ces endroits où l'on se dit qu'on aimerait savoir où ils mènent, d'où vient le nom de cette impasse, comment s'appelle cet oiseau, et est-ce que ces oeufs de cygnes vont éclore.



Le style de Jean Rolin va avec sa personnalité. Il fait dans la précision et la poésie, et pour cela il n'hésite pas à ouvrir des parenthèses, à digresser pour aller au bout de sa pensée.

Cela donne de longs paragraphes dont on ne perd pas une miette, car au détour d'une phrase va surgir le trait d'humour, ou la pique qui va donner tout son sel à sa démonstration.

Un camp de Roms à Noël et de la musique ? Oui c'est exotique et dépaysant, mais bon c'est de la musique enregistrée, on n'est pas non plus dans un conte de Noël….

Un panneau précisant que Madame de Sévigné a vécu dans le très chic Maisons-Laffitte ? Savent-ils qu'elle a aussi vécu à Villeneuve-Saint-Georges au-dessus d'un fast-food ?



J'ai vraiment apprécié ce livre qui m'a amusée, étonnée, dépaysée aussi, bien qu'il se passe en banlieue parisienne.

Monsieur Rolin, entre deux destinations lointaines, n'hésitez pas à nous parler de l'Ile-de-France, au moins nous pouvons facilement aller sur place votre livre à la main…

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Peleliu

Guidé par les récits de vétérans, l'écrivain arpente une île du Pacifique hantée par les stigmates de la guerre.
Lien : http://www.telerama.fr/criti..
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Le Traquet kurde

Texte inclassable s'il en est, le Traquet kurde est bien loin de ce à quoi je m'attendais. Il s'agit au départ de l'observation par un ornithologue amateur d'un petit oiseau au sommet du Puy -de Dôme. Jean Rolin, ornithologue dans l'âme , relève le fait; Que venait donc faire ce Traquet kurde aussi loin de son habitat naturel à la frontière turco-irakienne..

Jean Rolin mène l'enquête. D'abord il nous présente les ornithologues prestigieux du XXè siècle en particulier le sulfureux Richard Meinertzhagen prêt à tout pour enrichir ses collections. De page en page, de lieu en lieu nous le retrouvons à la frontière en pleine guerre. L'observateur des oiseaux observe aussi les hommes.

Choisi une fois encore pour valider un challenge ce texte comme d'autres m'a surprise, intriguée et fort intéressée. N'est-ce pas là l'essentiel?
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Zones

Comme les "zones" qu'il décrit, Jean Rolin se situe ici stylistiquement dans un no man's land, une frange incertaine de l'art littéraire, et c'est une réussite éblouissante. Rien de mieux en effet pour rendre présentes les situations prêtes à basculer, les scènes à la fois (abo)minables et très ordinaires dans ces lieux de transit où se croisent ceux qui rentrent chez eux et ceux qui s'en échappent. Zones de grisaille, ou zones de fêtes ennuyeuses parce qu'imposées

zones de voyageurs épuisés par le caractère syncopé de leur parcours et qui ne découvrent rien d'autre que leur lassitude. Une humanité contrastée, des enfants de bourges du 16è à la population bigarrée du 20è, et une silhouette de gris ou de noir vêtue, celle de l'auteur, narrateur, commentateur. A la différence d'Annie Ernaux, Jean Rolin ne s'oblige pas à prendre le point de vue de l'autre et lui seulement. Comme Queneau mais différemment, il croque au passage la dégaine et les mouvements de trois personnages, mais restitue leur dialogue et conclut en moraliste sur ce qu'il en a saisi. Les coulisses de la grande ville sont laides, pas d'esthétique d'une ville, la nuit. Un très beau livre qui évoque en un style ni flamboyant ni débraillé, mais dans sa sobriété, authentiquement littéraire, la laideur des espaces intermédiaires où se déplacent chaque jour y compris les jours chômés, une partie des habitants de la Ville.
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Le Traquet kurde

Drôle de roman, drôle d’histoire, drôle d’écrivain, drôle d’oiseau que ce Traquet kurde. Jean Rolin, passionnée d’ornithologie, va mener son enquête quand ce petit oiseau est vu en 2015 au Puy de Dôme, première en France. L’île d’Ouessant, vie d’ornithologues anglais, Irak, Turquie, conflits, moines, assassinats, viols, etc. Amusée d’apprendre comment le nom de James Bond a été choisi. Pas facile de suivre l’oiseau dans sa langue d’érudit. Livre court, heureusement, j’avais vite envie de prendre mon envol.
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L'Organisation

Ecrit en 1995, "L'organisation" a du recul pour dépeindre avec justesse, les " maos "de l'époque, exaltés, révoltés,des jeunes gens prêts à tout sacrifier pour leur idéal révolutionnaire : extrême gauche,anarchisme, vie communautaire, heurts avec la police,séjours en prison, insultes,fourberie de certains "camarades" .....malentendus, alcool et drogue...inimitiés , trahisons, amitiés, fortes naïvetés, inculpations et arrestations, l'auteur suit ces jeunes hommes plus rêveurs et naïfs qu'efficaces......fabrication et distribution de tracts, " ballades " des militants prolétariens dans des voitures peu dignes de ces jeunes hommes pour échapper à la police.....fuites dans d'autres appartements, dispersion de matériel,recherche de " planques" dans diverses localités," boulots " dérisoires dans des usines, attentats ratés, actions brouillonnes, la gauche prolétarienne : "une poignée de militants dispersés, dubitatifs, agités déjà de désaccords entre eux. ....."

J'ai apprécié l'humour féroce, le côté jubilatoire de l'auteur et l'ironie de ce roman que l'on pourrait aussi intituler " Tours et détours, voyage dans les utopies de ces annés là"....de cette époque là oú , en plus le héros va d'échec amoureux en échec amoureux......en pélerinage en Irlande du Nord......mais aussi à l'orphelinat

de Sainte -Anne.....

Un ouvrage désabusé et décalé......prêté par une amie litteraire car honte à moi, je ne connaissais pas Jean Rolin!



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Campagnes

C’est dans un style sobre et plein de tact que Jean Rolin aborde les événements graves tels ceux qui se sont déroulés lors de la guerre civile en ex-Yougoslavie où il s’est rendu à plusieurs reprises entre 1992 et 1997.

Il relate, à travers ses notes, des rencontres et des anecdotes sans juger, avec un ton parfois plein d’humour, sarcastique, tout en laissant affleurer malgré sa façon de sembler rester à l’écart, détaché, une grande sensibilité.

Il remarque avec un regard aigu des petits faits à la marge qui permettent finalement de saisir indirectement le drame vécu par les populations durant cette période tout en restant à une distance respectueuse.

«... le colonel prenait l’air, debout dans l’écoutille de son VBL, lorsqu’il aperçut un lapin sur lequel il tira, sans l’atteindre, une courte rafale de mitrailleuse (par la suite, dans cette même «poche de Bihac», les militaires français inventèrent un jeu encore plus amusant qui consistait à massacrer les chiens errants, tout d’abord, puis les chiens tout court, dans la mesure où ces derniers, pour peu qu’ils ne soient pas tenus en laisse, peuvent toujours être envisagés comme errants)». p 64



Il souligne aussi l’espèce d’irréalité qui tient éloigné de la tragédie car il règne à certain moment «Un climat de plage ou de terrain vague, d’adolescence tardive et de fin de saison»

alors que se déroulent, parfois à très peu de distance, des massacres.



Toujours très discrètement il fait part de gestes de solidarité, d’attention qui l’ont touché «Pendant que nous lanternions dans les couloirs du bâtiment, encombrés de gilets pare-balles que l’ONU imposait à tous les visiteurs accrédités, et dont on ne savait jamais que faire, une fois en ville, un officier égyptien m’offrit une petite pomme à peine mûre, dans un geste assez semblable à celui d’un chauffeur de taxi du caire qui plusieurs années auparavant, alors que nous étions englués dans un embouteillage, m’avait donné pour tuer le temps une carotte crue.» p 101



Le retour à une certaine innocence qui ramène vers l’enfance :
«La porte de communication avec la chambre où dorment les deux filles est restée ouverte, peut-être parce que dans un climat de tension, sous la menace, par exemple, d’une reprise nocturne des bombardements, resurgissent des habitudes enfantines, comme celle de laisser les portes ouvertes dans le noir. Lejla 2, qui est brune, est vêtue d’un pyjama rouge à rayures noires, et Marijana, qui est blonde, d’un pyjama blanc lamé. Ainsi vêtues, leurs deux têtes reposant l’une à côté de l’autre sur deux oreillers, elles ressemblent à une illustration de conte pour enfants, à mi-chemin de Boucle d’or et du Petit Poucet.... p 118



Mais brutalement au lever on découvre en fourrageant dans l’évier une balle assez longue, projectile d’un type spécial utilisé par les snipers qui a été tirée dans la nuit.

Sans oublier non plus l’existence de personnage tel Todor Dutina qui a enseigné avant la guerre la littérature comparée à l’université de Poitiers, devenu un de ces fous de guerre qui rappelle Brando dans Apocalypse Now.



Un petit livre qui atteint sa cible en touchant et permettant de comprendre la réalité quotidienne de cette guerre sans faire de mélo.

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Joséphine

Un livre lu il y a longtemps et qui pourtant m'a marquée. L'un des premiers livres qui m'a révélé que dans les souvenirs d'une passion amoureuse pouvaient s'alterner à la fois des instants magiques et des instants tragiques. Un être marquant, cette Joséphine, tourmentée et opiniâtre. Légère, touchante, fragile.



Découpée en brefs chapitres, cette histoire d'amour est explorée par Jean Rolin par une succession de fulgurances. C'est un texte intime qui cherche à peindre une fresque à partir d'image vives. L'auteur retrace tous les instants de beauté et de magie de cet amour fulgurant. Les images qu'il reste de Joséphine sont enfilées comme de petits joyaux : Joséphine penchée sur une chatte à la queue blessée qu'elle finira par adopter, Joséphine qui lui fait promettre par écrit qu'ils passeront trois semaines de vacances ensemble. Tous ces souvenirs l'un derrière l'autre immortalisent la poésie mélancolique de ce personnage et c'est comme si ce sentiment de perte se dissipait, pour laisser place à une fille aérienne à la fois enfermée dans une beauté inaccessible et marquante, inoubliable.



Joséphine est morte d'une overdose à trente-deux ans.



Envie d'accrocher une plume aérienne à la pointe acérée !



4/5
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Le Traquet kurde

Quel curieux petit livre ! Je connaissais Olivier Rolin, mais pas Jean Rolin, son frère, de quelques années plus jeune. Je l’ai suivi avec un très grand plaisir dans ses pérégrinations à la recherche d’un petit oiseau, le traquet kurde, aperçu par un ornithologue amateur au sommet du puy de Dôme, un endroit où normalement il ne se rend pas. J’aime bien les oiseaux, je les nourris en hiver, je les observe souvent et j’en reconnais une bonne vingtaine parmi les plus courants, un peu plus peut-être en ajoutant ceux du Québec. Je m’intéresse donc un peu aux oiseaux, mais jusqu’à maintenant, je ne m’étais pas intéressée aux ornithologues. C’est une erreur ! Dans la première partie de son livre, Jean Rolin nous en présente plusieurs, de différentes nationalités, parmi lesquels il y a de sacrés numéros ! Est-ce par ce que beaucoup sont britanniques ? je ne sais pas, et je ne m’avancerai pas sur cette voie… On va croiser des ornithologues passionnés, amateurs ou experts, dont certains très célèbres : Lawrence d’Arabie, sir John Philby (le père de l’autre), Thesiger, Ibn Saoud, Ian Flemming (et James Bond !), mais surtout, surtout, un personnage incroyable, détestable, mais furieusement romanesque : Meinertzhagen (1878-1967). Wikipédia ne lui accorde que quatre lignes, mais lui consacre un article plus long sous le titre de « La fraude Meinertzhagen ». En effet, l’homme est retors, mythomane (les rencontres avec Hitler !), voleur, usurpateur, mesquin, prompt à la calomnie, de surcroît sans doute meurtrier de deux hommes et probable assassin de sa première femme (riche, forcément riche). Il s’accapare certaines découvertes ornithologiques, vole des spécimens dans des musées pour se les approprier. Il fausse les lieux et les dates, laissant ainsi un véritable casse-tête aux autres passionnés : bien malin qui démêlera le vrai du faux, notre escroc ayant par ailleurs fait de réelles découvertes.

***

Dans la deuxième partie, nous laissons Meinertzhagen de côté pour suivre Jean Rolin et ses accompagnateurs sur les lieux où vit le traquet kurde, au Kurdistan, comme le laisse supposer le nom de l’oiseau. Nous voyagerons à travers une bonne partie du Moyen-Orient, dans les pays dévastés par la guerre, presque sous les bombes ou pendant de fragiles trêves. Que des ornithologues prennent de tels risques pour observer des oiseaux dépasse un peu mon entendement, j’avoue… Jean Rolin raconte le bruit des bombes qui tombent sur Mossoul, les pistes déminées, ou peut-être pas, les gens qui continuent à effectuer les gestes du quotidien malgré les horreurs qui les entourent. Finira-t-il par l’observer dans son milieu naturel, cet insaisissable traquet kurde ? Ne serait-il pas réfugié, lui aussi, sous des cieux plus calmes ? Je vous laisse le découvrir.

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L’humour très pince-sans-rire de Jean Rolin donne à ses descriptions un ton extrêmement savoureux qui m’a beaucoup plu. Grâce à une subtile remarque, il réussit à vous faire sourire d’une situation qui n’est pas franchement amusante, à souligner un dysfonctionnement, à attirer l’attention sur les qualités (ou les défauts) d’un personnage secondaire : « À Zakho, Saber, qui vraisemblablement est non seulement quelqu’un de gentil, mais, ce qui est beaucoup plus rare, quelqu’un de bon […], et à raison de deux ou trois prières par jour, tout au plus, quelqu’un de raisonnablement pieux, Saber a raconté [etc.], p. 108. J’avoue que le « tout au plus » m’enchante autant que le « raisonnablement »  ! Jean Rolin nous entraîne dans de longues phrases limpides, quitte à reprendre un mot si la digression nous en a emportés trop loin. J’ai beaucoup aimé ce court récit, à la fois contemplatif et plein d’action… contenue.
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L'homme qui a vu l'ours

Fait notable, cette déclaration de "reconnaissance" de la part de l'auteur en début d'ouvrage: "dans la mesure où presque rien n'avait été archivé par mes soins, le mérite de cette réédition revient principalement à Clara Kunde, à Antonie Delebecque et aux stagiaires qui l'ont secondée dans cette tâche. C'est à elles que je dédie ce recueil, ainsi qu'à Marc Kravetz et à Jean-Pierre Binchet, les deux journalistes qui ont amicalement parrainé mes débuts dans le reportage." J'ai rarement rencontré des mentions explicites concernant les stagiaires à qui nous devons tous bien plus que des cafés réussis. J'irai ensuite aussitôt aux pages 582 à 589 pour les deux articles de 1990 sur la Roumanie: "Chasse aux "Golans" dans les rues de Bucarest" et "Au pays des mille et une horreurs", ce pays, au sujet duquel le journaliste conclut, qu'il "toutes proportions gardées, évoque la Chine de Li Peng beaucoup plus que la Tchécoslovaquie de Václav Havel." Il y a ensuite le retour dans le delta du Danube, en 1992: "Pour les paysans du Danube, la vie n'est pas un long fleuve tranquille" (pages 738 à 741).

En réalité, c'est un véritable tour de monde qui nous est proposé ici: on passe d'un continent à l'autre, d'une culture à l'autre, d'une religion à l'autre, d'un problème social à l'autre, d'une capitale à l'autre en attrapant au détour d'une page divers moyens de transport, pour se retrouver "Jeudi à Mogadiscio" et continuer ensuite sur "La longue route du Caire à Tel-Aviv" avant de se poser dans les îles Marquises.
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