AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Jian Ma (159)


Jian Ma
Elle voudrait arriver à démanteler la Meili que les hommes et l’État ont endommagée afin de la reconstruire, tel un ordinateur qui ne sera sans doute pas aussi performant que le tout dernier modèle , mais tout de même en mesure de fonctionner.
Commenter  J’apprécie          20
…je sens qu’il existe une possibilité que ce mouvement pour la démocratie prenne enfin son essor et se répande dans le reste du pays. Le Parti communiste a tué ton père et il a tué mon père aussi. Notre génération a aujourd’hui l’occasion de se lever pour protester. Nous devrions en profiter. Peut-être qu’elle ne se représentera jamais. 
Commenter  J’apprécie          20
Lorsque tu es heureux, prends conscience que le bonheur est fugace, et lorsque tu es triste, dis-toi que la tristesse aussi n'est pas éternelle.
Commenter  J’apprécie          20
J'espère que le Parti communiste chinois, qui a emprisonné les esprits et brutalisé les corps des citoyens pendant près de soixante-dix ans, et dont l'influence grandissante commence à corrompre les démocraties du monde entier, n'existera plus que dans les salles d'exposition poussiéreuses du Musée national. Lorsque ce jour arrivera, j'espère que le peuple chinois sera prêt à affronter les chimères du passé, à dire les choses comme il les pense sans craindre les représailles, et à suivre ses propres rêves, l'esprit et le cœur libérés.
Commenter  J’apprécie          20
Weiwei et Kongzi traversent la berge jonchée de déchets et se
dirigent vers les autres cabanes en se bouchant le nez, tant la
puanteur est infecte.
C'est dégoûtant, n'est-ce pas ?
Lance dans leur dos le pêcheur de cadavres en remettant son chapeau de paille. Ce n'est pas un cadeau de vivre par ici, je vous assure.
P164
Commenter  J’apprécie          20
Ignorant ses gémissements et la traitant sans plus de ménagement que s'ils manipulaient un cadavre, les médecins écartent les jambes de Meili, insèrent un spéculum dans son vagin(...). Puis lorsque le col de l'utérus est visible, ils y insèrent un suppositoire de prostaglandine.(...)
_Monstres, barbares! gémit Meili(...)
_ Si vous ne restez pas tranquille, vous serez tenue responsable du moindre accident médical(...). Votre ventre appartient à l'état. Etre enceinte sans en avoir l'autorisation est contraire à la loi.(...) page 95
Commenter  J’apprécie          20
- Etranglez-le, répond la femme en blanc. Il ne restera plus qu'à l'enregistrer ensuite comme enfant mort-né. Et n'essuyez pas son visage: on n'ôte pas le mucus des bébés nés dans l'illégalité. Serrez son cou à cet endroit.Oui, c'est ça. Continuez... Voilà.
(...)
Elle a mis au monde un second fils et son mari a donné vingt mille yuans à la clinique ce matin, nous aurons donc une prime confortable ce mois-ci.
Commenter  J’apprécie          20
Elle se dit que dans dix ans, elle aura trente ans et trois ou quatre enfants peut-être, elle aussi. Cette pensée la terrifie. Quoi qu'il arrive, elle ne se laissera pas enfermer comme cette femme dans un rôle de ménagère.
Commenter  J’apprécie          20
Son squelette blanc a quelque chose de divin, infiniment plus évocateur que sa peau et sa chair.
Commenter  J’apprécie          20
Pendant un instant, l'écrivain professionnel a l'impression d'être un sac en plastique soulevé par le vent. Il lui vient à l'esprit que bien que le sac en plastique soit sans valeur, il est capable de s'élever au-dessus de la réalité matérielle et de changer de direction. Quand le vent souffle contre lui, il s'emplit d'air et plane dans l'espace-choses que ceux qui sont retenus au sol ne pourront jamais faire.
Commenter  J’apprécie          20
J'essaie de reconnaître des bruits lointains. On dirait qu'il neige. J'imagine la scène froide et dure derrière la fenêtre : la glace blanche qui couvre le sol, striée des reflets jaunes de la haute cheminée du générateur. Le matin, avant que la cendre ne soit tombée des toits et des branches du grand faux acacia de la cité, la glace est encore glissante. Les vendeurs à l'étal venus des banlieues allument leurs woks et vendent des galettes de pain. De grosses mouches vertes filent à travers la fumée odorante qui s'élève des braises. L'après-midi, les mouches se déplacent vers les caisses de yoghourts entassées au coin de la rue. Chaque jour, les deux mêmes vieillards sont assis à côté des caisses, essayant d'attraper quelques rayons de soleil. Il y en a un qui ne parle ni ne fume jamais, se contentant de fixer les passants d'un œil vide. De temps à autre, une camionnette quitte la route et s'engage dans notre rue pour ramasser les ordures ou livrer des boissons non alcoolisées à la petite épicerie, bloquant les cyclistes qui attendent derrière le froid glacial en faisant impatiemment tinter leurs sonnettes.
Commenter  J’apprécie          20
Plus les gens disent que quelque chose n'existe pas, plus j'ai envie de partir à sa recherche.
Commenter  J’apprécie          20
Voyager est un dur labeur, lui dis-je. Le danger n'est pas excitant, c'est juste la preuve de ton incompétence.
Commenter  J’apprécie          20
[...] ... J'ai tété ma mère jusqu'à l'âge de quatorze ans. Son lait ne s'était pas tari. Mon père avait été tué pendant le soulèvement contre les Chinois. Dans nos steppes, il n'y a pas grand monde, tu verras quand tu y arriveras. A seize ans, j'ai couché avec ma mère. J'avais pourtant l'occasion de fréquenter d'autres femmes quand j'allais au chef-lieu du canton, chaque année pour la Fête du Yaourt ou bien pour faire tondre mes moutons. Mais mes sentiments n'étaient pas clairs. Et puis, je ne pouvais pas me passer de ma mère. Ca la faisait pleurer des fois mais je n'y pouvais rien, elle non plus. J'étais son homme, elle m'avait élevé. Après la mort de mon père, elle ne s'est plus occupée que de moi. Elle n'a jamais eu d'autre homme, pas même un berger de passage.

Un jour où je me trouvais à Djiwa, j'appris que la lamasserie de Sera allait faire restaurer ses bouddhas en bronze. C'était l'occasion de quitter ma mère et de me rendre à Lhassa.

A l'époque, ma fille avait déjà neuf ans. Qu'aurait-elle fait si elle avait su que sa mère était également la mienne ? ... [...]
Commenter  J’apprécie          20
[...] ... A l'aube, on enfonça la porte de ma chambre pour m'annoncer que Koula Djouli était coincée en haut du chörten. Tous les occupants du monastère affluèrent vers le sommet de la montagne. Il avait fallu qu'elle mette son plan à exécution ! Elle avait démonté la flèche d'or [qui surmontait le chörten]. Mais le piton de cuivre s'était fiché profondément entre ses cuisses. Cette tige de métal suivait toutes les contorsions qu'elle faisait pour se dégager et enflait sans cesse, elle se cala en elle, lui interdisant tout mouvement.

La flèche d'or avait atterri sur la terrasse du quatrième étage. Les lamas étaient terrifiés. J'allais chercher une échelle pour me porter au secours de Koula Djouli. Mais, dès que je l'appuyai contre le chörten, elle prit feu. Je dus reculer précipitamment pour ne pas griller. Le chörten grillait comme du métal en fusion. L'abbé arriva à son tour. Il envoya des hommes récupérer la flèche d'or avec des perches. Puis il fit dire un rituel d'exorcisme. Un orage s'abattit aussitôt sur le chörten, qui disparut derrière un écran de fumée. Mais la chaleur redoubla, les gouttes de pluie éclataient comme le tonnerre en touchant le métal. C'était terrifiant. La fumée ne se dissipa qu'au bout de plusieurs jours. Koula Djouli était toujours là-haut. Morte. On sentait encore l'odeur qui émanait de son corps. ... [...]
Commenter  J’apprécie          20
[...] ... [Sa soeur] s'approcha de lui et lui versa à nouveau du thé chaud dans son bol. Il la regarda.

- "Déboutonne donc ta chemise. Tu ruisselles de sueur. Il y a beaucoup de femmes [en Chine] ?"

Il regarda les yeux, puis les lèvres de sa soeur.

- "Elles ne portent pas la robe tibétaine. Elles se mettent des blue-jeans moulants. Pour dormir, elles enlèvent tout, pas comme nous qui gardons notre tchouba (= manteau en peau de mouton chez les bergers, en feutre garni de parements de fourrure chez les plus riches)."

Il détourna les yeux. Elle détourna les yeux.

Autrefois, ils dormaient ensemble. Autrefois, il avait glissé la main à travers la manche de sa soeur jusqu'à toucher les pointes de ses seins. Il avait fourré sa main entre ses cuisses. Elle s'était réveillée, ses cuisses avaient tressailli. Elle avait repoussé sa main et s'était écartée de lui.

Depuis, il ne pouvait plus regarder une femme sans penser à la steppe. A ce souffle moite et oppressant qui colle à la steppe. ... [...]
Commenter  J’apprécie          20
p.408 : L'homme est un loup pour l'homme car seule notre espèce prend plaisir à faire souffrir.
Commenter  J’apprécie          10
P.387 : Il y a six semaines, à l'université de Kunming, j'ai donné un cours de poésie moderne qui a attiré un peu de monde. Le lendemain, les étudiants m'ont fait savoir que leur Département de la propagande avait émis un mandat d'arrêt à mon encontre. Le crime allégué était : "Diffusion de propagande libérale à des jeunes influençables".
Commenter  J’apprécie          10
P.344 : J'ai pensé aux étudiants du village voisin qui ont massacré leur professeur pendant la Révolution Culturelle. Pour prouver leur dévotion au Parti, ils l'ont découpé en morceaux, fait cuire dans une bassine avant de le manger pour le dîner. Comme ils avaient pris goût aux abats frais, avant de tuer leur victime suivante, ils lui ont ouvert le ventre et lui ont tapé dans le dos pour faire tomber le foie encore chaud sans leur mains.
Commenter  J’apprécie          10
P.343 : Le paysan chez qui j'ai logé m'a prêté une couverture moisie qu'il a ramené de la guerre de Corée. Trente ans d'odeurs corporelles m'ont envahi comme une peau humide, je n'ai pas pu fermer l'œil de la nuit.
Commenter  J’apprécie          10



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Jian Ma (555)Voir plus

Quiz Voir plus

Demain, dès l’aube ...❄❄

Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne, je ......

me lèverai
partirai
m'en irai
marcherai

10 questions
53 lecteurs ont répondu
Thèmes : culture générale , littérature , poésieCréer un quiz sur cet auteur

{* *}