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Critiques de Jonathan Dee (148)
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Ceux d'ici

Ouvrir ce roman peut être une expérience déroutante. En effet, après une première partie d’une trentaine de pages numérotée 0 qui se déroule à Manhattan en septembre 2001, le titre « Ceux d’ici » apparaît, et, en abandonnant l’un des personnages, le roman en suit un autre jusque dans son bourg de Howland, et le roman commence vraiment. Ensuite, le fil du texte passe d’une personne à une autre, comme on s’intéresserait quelques minutes à une personne croisée par hasard pour ensuite se demander qui est cette autre personne qu’on aperçoit plus loin. Comme le bourg est petit, les mêmes finissent par revenir régulièrement sur le devant de la scène, notamment Mark, entrepreneur dans le bâtiment, originaire de la ville, et Philip Hadi, un New-Yorkais nouveau-venu, qui lui commande des travaux de sécurisation. Mark, sous son influence, se lance avec son frère dans des placements immobiliers. On suit aussi les familles et amis de l’un et de l’autre, ceux qui fréquentent le même café ou la bibliothèque, les écoliers ou les collégiens…



Le roman porte un regard vif et un peu acide sur les conséquences à moyen terme du 11 septembre dans un petit bourg du Massachusetts où tout le monde ou presque se connaît. Et ce qui naît de cet événement n’est en rien caricatural, mais au contraire remarquablement analysé et disséqué. Le bourg de Howland est, à échelle réduite, l’exacte réplique de l’Amérique de Trump, qui est représenté ici par le riche Philip Hadi, qui, malgré son manque de sens des réalités, ou plutôt une certaine manière qu’il a de mélanger les genres, de confondre service public et mécénat, devient maire de la ville…



Je pourrais reprendre ce que j’avais dit du roman de l’auteur, Les privilèges, lu en 2012, et qui était construit un peu de la même façon. L’histoire peut sembler ténue, c’est davantage l’analyse et le regard porté sur ses contemporains par Jonathan Dee qui sont intéressants, et si l’on peut craindre l’ennui, ça n’a pas été du tout le cas pour moi, j’avais au contraire à chaque fois grande envie de le reprendre. J’ai beaucoup apprécié les personnages de femmes, plus discrets, mais aussi porteurs de belles nuances.

L’auteur sera en septembre au festival America, et je suis sûre d’ores et déjà que j’assisterai à l’un des débats auxquels il participera.
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Ceux d'ici

Au volant de ma voiture en rentrant du boulot, à l'écoute de la radio, mon attention redouble lorsque le journaliste qualifie "Ceux d'ici" de "chef-d'œuvre de la littérature américaine". Oh là là, on se calme je n'utiliserai pas ces termes pour qualifier le dernier roman de Jonathan DEE. Je mettrai plutôt en avant une plume enlevée et relevée, des personnages attachants; d'autres plus irritants aux contradictions multiples.

La psychologie des personnages est habilement mise en relief par ce portraitiste américain contemporain qui commet ainsi son quatrième roman et également par la qualité de la traduction offerte par Elisabeth PEELVAERT.

On navigue sur une petite décennie, de l'Amérique post 2001 traumatisée par les attentats jusqu'aux premiers relents de la "crise des subprimes". La recherche de logements décents, la réhabilitation ou la dégradation de maisons, les déménagements de plusieurs protagonistes, le squat d'une bibliothèque...nous montrent des personnages qui se cherchent et qui parfois se retrouvent lors d'une réunion d'un conseil municipal ( truculamment dėcrite) ou d'un dîner de Noël pathétique. La force de l'auteur est de ne pas sombrer dans la caricature. Jonathan DEE dessine puis peint la vie quotidienne de ses personnages avec délicatesse tant dans la cadre de leur travail (bliothécaire, professeurs, agents immobiliers de Stockbridge, barman, restaurateur, postier, policier, licenciė-e-s...) que de leurs relations familiales.

Je vous laisse découvrir les aléas et les quelques turpitudes qui sévissent au sein du couple Karen et Mark FIRTH. Vous aurez aussi l'occasion de pérégriner avec plaisir auprès de Gerry et de suivre l'actualité locale par le prisme de son blog internet ou d'apprécier les parcours de vie de la très attachante Haley et de sa tante Candace.

D'autres personnages peints au cordeau soutenus par des dialogues acérés donnent du rythme au roman et montrent chez certains une obsession toute américaine des taxes foncières, des impôts, de la promotion sociale, de la scolarisation des progénitures dans les meilleures écoles privées, le tout empaquetés de petites jalousies, de mesquineries, de non-dits ou plus simplement d'incompréhension ou d'absence d'intérêts communs. Je n'en fais pas un livre moralisateur ou jugeant ; les personnages ne sont en rien monstrueux, on peut d'ailleurs s'y retrouver dans l'un d'eux. Ceux de là-bas sont également ceux d'ici.

La veille de la rédaction de ce petit commentaire je me suis rendu au Café des Images pour découvrir un film qui lui aussi brosse de manière magistral un aspect de l'Amérique contemporaine. Ce film "3 billboards les panneaux de la vengeance" mérite t-il le qualificatif de "chef-d'œuvre" attribué au livre susnommé par un journaliste enthousiaste ? À mon goût plus probablement mais les deux offrent une belle dose de plaisir.

Bon film et bonne lecture.



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Les privilèges

“Un mariage!” La première phrase donne le ton de ce roman qui raconte l’histoire d’un couple de new-yorkais ultra-riches. Dans la vie de Cynthia et Adam, les ratés n’existent pas. Certes, il fait une chaleur accablante à Pittsburgh. Les demoiselles d’honneur sont en nage. Les invités s’évanouissent sur les bancs de l’église. Eh bien, cela contribue à faire de leur mariage un événement mémorable. Ainsi pense Cynthia. A peine marié, le couple retourne à New York. Adam fait carrière dans la finance et Cynthia décore leur appartement. L’argent coule à flots. Rien ne s’oppose à leurs envies. Pas la loi, qu’ils n’hésitent pas à bafouer, confiants de ne pas se faire prendre. Pas même leurs enfants, April et Jonas, qui n’ont pas le pouvoir de les décevoir. Dans cette société où l’argent et l’apparence sont tout, Adam et Cynthia sont les plus jeunes, les plus beaux, les plus prometteurs. On les envie d’abord un petit peu. Et puis, au fil des pages, l’absurdité de leur vie apparaît. Parce que tout leur sourit et que rien ne les touche, Adam et Cynthia se déshumanisent. On étouffe dans cette famille conçue comme une forteresse, qui ne s’embarrasse des autres que pour se faire valoir ou faire la fête. On déteste ce monde où tout s’achète, même une femme qui veille son compagnon à l’article de la mort. On guette le moment où la machine à succès va s’enrayer. Le point de rupture n’arrive jamais.



Je n’aurais pas spontanément choisi de lire ce roman qui est au programme de mon club de lecture. Les plongées dans le monde de l’argent et de l’apparence ne m’attirent pas en général. Cependant, j’ai lu Les privilèges d’une traite. Si April et Jonas ont le profil des héros de “Gossip girl,” Cynthia et Adam sont des personnages atypiques, loin des caricatures. Ils s’aiment, ils ont conscience de leur supériorité et ils pourraient se suffire à eux-mêmes, mais non. Ils choisissent de se lancer dans une absurde course à l’argent. Très vite, ils ont tout, sans avoir le temps de ne rien désirer : un appartement immense, une maison de campagne luxueuse, des vacances de rêve... Leur réussite ne doit faire aucun doute. Comme si le regard des autres - dont ils n’ont que faire - leur était néanmoins nécessaire pour exister. La démonstration en quatre volets est implacable. Le couple devient peu à peu le jouet de cette société factice qu’il croit dominer, allant jusqu’à lui sacrifier ses propres enfants sans en avoir conscience. Il manque une âme à ce roman, comme à ses personnages, mais force est de reconnaître que Jonathan Dee a réussi son coup et écrit un très bon livre.



A lire, dans la même veine, "La belle vie" de Jay MacInerney et "Le bûcher des vanités" de Tom Wolfe.
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Ceux d'ici

Le fracas des deux tours jumelles du World trade center le 11 septembre 2001 a provoqué une sorte d’exode rural des milliardaires newyorkais, cherchant dans la campagne avoisinante un havre de sécurité pour leurs familles.

Howland figure parmi ces villes refuges. Les « gens de la ville » vont-ils s’y intégrer ou a contrario y semer le désordre, voir tenter d’en prendre le contrôle ? Ce phénomène réel est traité sous la forme d’une chronique chorale d’où émergent les voix d’Hadi, l’homme d’affaire, et celle de Mark, un entrepreneur en pleine panade. Entre autoritarisme, crise économique et désarrois moral, Jonathan Dee dresse un portrait contrasté des Etats-Unis. Pour intéressant que soit le propos, le style mécanique alourdit et ralentit péniblement le rythme de l’histoire.

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Les privilèges

Cela commence par un mariage, entre deux jeunes gens de bonnes familles, les premiers parmi leurs camarades à se marier. Cela continue avec l'ascension fulgurante d'Adam dans le milieu de la haute finance. Cynthia a deux enfants dont elle s'occupe tout en se coulant sans difficulté apparente dans le moule des femmes à qui l'argent rend tout caprice possible. Des fêlures apparaîtront progressivement, car s'il est possible d'ignorer le monde qui vous entoure, il n'est pas toujours facile de ne plus rien avoir à désirer…

J'ai bien aimé la façon de raconter, un narrateur extérieur suivant les personnages tour à tour, même si cela déstabilise un peu au début. le ton est donné d'emblée, ironique mais une certaine connivence avec les personnages empêche de basculer dans la satire. C'est du travail très fin, de ce point de vue, et la traduction le rend bien, me semble-t-il. Même si l'histoire est simple à résumer, elle ne manque pas de changements de points de vue et de situations, et l'ennui qu'on aurait pu craindre ne s'installe pas…

Adam bascule à un certain moment vers autre chose. Il prend conscience que la fuite en avant vers "toujours plus" n'est pas forcément le seul avenir envisageable. L'argent, le luxe, le culte du corps et de la forme ne suffisent plus à échapper à son passé. Et puis il y a les enfants, habitués tout petits à profiter de l'argent familial, et qui vont évoluer différemment en grandissant. Bref, ce fut une incursion très intéressante et enrichissante (au sens figuré !) dans un milieu dont on peut pas dire qu'il m'intéressait a priori. Encore un exemple de ce que la littérature américaine sait produire de meilleur...
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Ceux d'ici

Ceux d'ici (The locals) est un saisissant portrait de la société américaine post-11 septembre dont l'action se déroule dans une petite localité du Massachussets, envahie après la tragédie, par de nouveaux résidents provenant de New York City, désireux de fuir de présumés dangers terroristes. Jonathan Dee radiographie les comportements de ses concitoyens avec un sens du dialogue et de la mise en scène dignes d'un Jonathan Franzen. Le propos est parfois vitriolique mais il en ressort une analyse percutante des travers du capitalisme et de l'hégémonie américaine. Qu'est-ce qu'on glorifie le plus aux États-Unis? La puissance, l'argent, l'indépendance à tout prix, souvent au détriment de son voisin. Je donne quatre étoiles malgré une fin décevante, mais peut-être annonce-t-elle aussi une suite?
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Ceux d'ici

Ceux d'ici fait partie des romans nord-américains les plus attendus de ce début d'année. Il signe le retour de Jonathan Dee avec une histoire décrivant le quotidien d'une petite ville des États-Unis.



Ce livre défendu notamment par le libraire Stanislas Rigot (Librairie Lamartine) est indéniablement une lecture passionnante et nécessaire si on souhaite comprendre cette Amérique post-11 septembre, cette Amérique où les classes sociales se sont scindées de façon encore plus importante amenant à l'Amérique d'aujourd'hui.



Ceux d'ici n'est pas un livre où l'action est omniprésente, il ne faut pas s'attendre à de nombreux rebondissements mais bien à la description du quotidien d'une petite ville notamment au travers d'une famille déchirée où chaque membre possède ses secrets et ses espoirs. L'arrivée d'un homme riche de New York va exacerber leurs problèmes, va amener certains à voir plus grand pour une chute plus vertigineuse.



La force de ce livre repose sur les protagonistes, l'auteur réussit ainsi à passer d'un personnage à un autre, réussit à entrer dans la tête de chacun. Il y a des êtres naïfs, antipathiques mais aussi des personnages très attachants. J'ai d'ailleurs beaucoup aimé la jeune Haley pour sa perspicacité et sa volonté de solitude ainsi que Candace, la tante d'Haley, qui essaye de sortir sa famille du désastre et de soutenir chacun (sans que personne ne se préoccupe vraiment de son sort à elle).



Je tiens aussi à mettre en lumière l'importance du premier chapitre raconté à la première personne par un personnage qu'on ne reverra pas. Un être égoïste et détestable mais qui permet de mettre en exergue une certaine hypocrisie au sein de la société. C'était le protagoniste parfait pour introduire l'intrigue. J'ai adoré cette introduction qui est à la fois terrible (nous sommes quelques jours après les attentats du 11 septembre) et hilarante (du fait des pensées sarcastiques et égocentriques du narrateur).



En définitive, une très bonne lecture qui permet d'appréhender une partie de la société américaine.
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Mille excuses

Jonathan Dee, écrivain américain né en 1962, est professeur d’écriture créative à l'Université Columbia et collaborateur régulier du Harper's Magazine et du New York Times Magazine. Troisième roman de l’écrivain paru en France, Mille excuses est sorti en 2014.

Une famille américaine qui devrait être parfaite, Ben le père est associé dans un cabinet d’avocats, Helen sa femme aurait tout de l’épouse dévouée et Sara, leur fille de quatorze ans est chiante comme toutes les adolescentes de son âge. Puis la caméra zoome avant et l’image se fissure. Le couple ne vit que sur l’élan d’une routine désespérante et leur fille se débat avec les problèmes des gosses de son âge, la vision de la morne vie de ses parents et le fait qu’elle soit une enfant adoptée. Quand Ben va se retrouver en mauvaise posture après un rencard unique et foireux avec une stagiaire dans une chambre d’hôtel, tout explose. Viré de son boulot, rayé du barreau et quitté par sa femme, les uns et les autres vont devoir se reconstruire. Helen, personnage central du roman, deviendra une pointure dans un job décroché dans les relations publiques par son talent inné.

Jonathan Dee, sans appuyer le trait, nous peint une société américaine déconcertante par ses contradictions. Ben va déchoir de sa place enviable dans la société encore plus vite qu’il n’y était parvenu, rejeté de tous comme un banni. Helen « experte en confession sans repentir », convainc ses clients, hommes politiques, PDG de société etc. pris en faute, à avouer publiquement leurs erreurs, non pas par honnêteté mais parce que c’est la seule défense possible face à l’opinion publique. L’Opinion veut la vérité – la fameuse transparence dont on nous rebat les oreilles sans arrêt – un tour de passe-passe et la voilà contente, tout étant dans l’art de paraître.

Helen, ex-épouse lambda, s’avère une combattante, partie de zéro elle décroche un boulot, se fait remarquer et se forge une réputation de redoreuse de blason dans le cercle des personnes en vue, tout en tentant d’élever sa fille qui rue dans les brancards, cherchant à connaitre ses parents biologiques et à garder le contact avec son père à l’insu de sa mère.

Les couples en crise, le rôle prégnant des médias, la vacuité du monde des célébrités, on croyait avoir tout lu sur l’Amérique et la société occidentale, Jonathan Dee apporte sa pierre à l’édifice branlant. Mais néanmoins – et mille excuses pour cette légère critique – l’écrivain reste dans la tradition bien américaine du happy end ! Sachez aussi que le bouquin est écrit sur un rythme d’enfer, la narration galope au point d’en être parfois – un peu – fatigante, comme lorsque dans les couloirs du métro parisien, vous avez l’impression que la foule vous entraine à votre corps défendant.

Un bon roman qui vaut largement le détour.

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La fabrique des illusions

Le livre s'ouvre et se referme avec le personnage de Molly, un être à part, elle traverse tout le roman comme une étoile filante, dégageant un magnétisme troublant pour son entourage. Dans cette période, déjà difficile, de l'adolescence, elle va avoir une aventure fugitive avec un père de famille. Se sentant déjà différente, elle va pourtant prendre de plein fouet un rejet généralisé au sein même de sa famille, pourtant « cette espèce d'ostracisme sidéré n'était pas grave », elle éprouve toujours un certain détachement. Alors que, de son côté, elle est capable d'évaluer un homme en moins de cinq minutes, de leur côté les hommes « ne cesseraient jamais d'essayer de pénétrer un mystère qu'ils n'avaient aucune chance de comprendre ». De plus, cette place de paria qu'on lui assigne, va devenir un mode de vie, elle existe désormais dans la marge, elle se veut presque invisible, en fuite permanente. Elle va même jusqu'à éprouver de la douleur qu'on puisse se soucier d'elle, elle n'éprouve pas vraiment de l'amour, mais une seule fois, « une envie éperdue d'être normale ».

L'auteur opère une coupure en alternance dans la narration, pour présenter un autre personnage qui travaille dans le milieu de la publicité, on va suivre un moment crucial de sa carrière, sa rencontre avec un personnage emblématique de ce milieu qui lui propose de travailler avec lui. Ce gourou cherche à opérer un rapprochement entre les pratiques artistiques et la culture de masse, les objets ou les entreprises à promouvoir passant au second plan, la publicité devenant elle-même une oeuvre d'art à part entière. L'auteur leur oppose le discours de la contre-culture à travers les personnages d'un cinéaste et de deux universitaires activistes. Cette collusion entre art et publicité est un discours typiquement américain, alors que l'Europe a une culture ancestrale, « contrairement à l'Amérique; laquelle masquait son absence de racines culturelles sous la constante exaltation de la nouveauté, laquelle, au lieu de se soucier d'éternité, avait parachevé l'art d'oublier, de manière à pouvoir réapprendre les mêmes choses à l'infini avec un enchantement sans cesse renouvelé ». La lecture du roman m'a beaucoup fait penser à l'ouvrage d'Umberto Eco, La guerre du faux.

Les deux histoires vont se rejoindre, la troublante Molly créant le manque sur son passage, ne laissant aux hommes qu'elles croisent que la possibilité de constater cette perte et de résoudre l'aporétique de l'amour, entre maîtrise et autonomie, la singularité de cette jeune femme étant qu'elle se refuse à subir cette dialectique, pour elle « (…) il vaut mieux ne pas être aimée du tout que d'être aimée d'une manière qui n'est pas authentique ». L'écriture se déploie avec beaucoup d'aisance malgré sa densité, la description de la psychologie des personnages est très élaborée, la tentative d'écriture expérimentale sur le dernier quart du livre est superflue.
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Mille excuses

Bon, après avoir parcouru la Toile à la recherche d’avis sur ce roman, je dois me rendre à l’évidence, je suis la seule pour l’instant à avoir un avis plus que mitigé… Il n’y a pas non plus des tonnes d’articles sur ce roman !!!… mais j’avoue que je me sens un peu seule…



Tant pis, j’assume ! Le plus dur va être d’expliquer pourquoi !!!



C’est un roman qui aurait pu me plaire… Les thèmes : explosion d’une famille à l’apparence unie, critique d’une société bouffée par le désir collectif de vérité, manigances en tout genre pour se racheter une conduite, culte de la pseudo transparence… Tous les ingrédients étaient là pour me séduire… J’adore quand les auteurs sortent les griffes pour critiquer notre magnifique société !!! (Mais là, les griffes étaient cachées par d’épais coussinets !)



Je n’ai donc pas réussi à être captivée par cette histoire. Qu’a-t-il manqué ? De l’humour, de l’ironie ou du cynisme… en tout cas, un petit quelque chose que j’ai un peu de mal à définir. Je n’ai pas trouvé le style ébouriffant et j’avoue m’être un peu ennuyée.



Et puis cerise sur le gâteau : j’ai trouvé le personnage de Hamilton très grossièrement dépeint, trop caricatural. Or, il est au centre de l’intrigue dès la seconde moitié du livre… C’est-à-dire qu’on suit dans la majeure partie du roman un personnage qui arrive là comme un cheveu sur la soupe et qui n’illustre pas vraiment le propos de l’auteur. Oui, c’est un acteur imbu de lui-même et qui joue avec son image mais ses rapports avec l’héroïne et surtout le prétexte qui va les lier n’est pas très intéressant (pardon, il ne m’a pas intéressée… C’est vrai, quoi !!! On ne dit pas c’est nul, on dit je n’aime pas…)



Quant au personnage féminin, Helen, il m’a singulièrement agacée. Et je me suis sentie en adéquation parfaite avec sa fille, une adolescente en conflit ouvert avec sa mère…

Pour couronner le tout, je n’ai pas bien compris de quelle manière cette femme, sans grand caractère, pouvait convaincre ses clients de s’excuser publiquement.



J’ai cherché la férocité annoncée en quatrième de couverture et j’avoue que la même histoire racontée par un autre Jonathan m’aurait certainement davantage accrochée.



Bon, j’arrête là… D’autres ont apprécié et comparent même l’auteur à Francis Scott Fitzgerald… Je dois être complètement à côté de la plaque.
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Ceux d'ici

« Ceux d'ici » est un excellent roman, très bien écrit, passionnant et subtilement construit. C'est le roman d'une famille, d'une petite ville, d'une Amérique que le 11 septembre 2001 et les crises successives ont transformées.

Le livre part du 12 septembre 2001 à New York pour poser le décor d'une Amérique attaquée dans son coeur et affaiblie. Mais la question de la liberté collective bafouée est mise de côté au profit d'un repli sur soi d'une partie de la société américaine, prise de paranoïa envers les classes plus riches, les communautés différentes, les politiques qui les oublient. Une société qui a perdu de vue son rêve américain...

Le roman évoque en parallèle l'ascension d'un milliardaire new yorkais dans la petite ville où il prenait ses vacances et les ambitions, succès et échecs des habitants de la même ville pour qui ce milliardaire est un modèle du rêve américain...Ou un représentant d'une classe riche à haïr. Toutes ces histoires, très bien racontées, avec des personnages très bien décrits psychologiquement, servent de prétexte pour montrer les inégalités dans la société américaine, la montée d'un sentiment de rejet de l'autre, quel qu'il soit, de la politique politicienne et du repli sur soi.

Une idée revient souvent dans ce roman : à la politique réelle et démocratique se substitue parfois la richesse des élus qui leur donne une légitimité pour agir, sous couvert d'efficacité, mais au détriment de la démocratie. Le principe qu'un homme riche ne s'intéresse forcément pas à l'argent puisqu'il en a, mène à l'idée qu'il est donc incorruptible et que son engagement est dans l'intérêt collectif. Cette idée est souvent évoquée et développée dans ce livre au travers des ambitions des différents personnages, de la transformation de la ville, des réactions de rejet ou d'adhésion des habitants. Les rancunes apparaissent, les inégalités se creusent, conduisant à des réactions populistes et de repli.

Un roman, donc, où les tensions sont dans tous les domaines, et s'exacerbent au fur et à mesure de la lecture, un roman (et une dernière phrase, parfaite) qui fait froid dans le dos car on ne peut éviter de faire un parallèle avec la réalité aux Etats-Unis...Pourtant, Jonathan Dee avait commencé son livre bien avant l'avènement d'un certain président milliardaire (mais après celui d'un riche maire de NY charismatique...)

Un roman que je conseille en tout cas, parce-que Jonathan Dee sait raconter des histoires, tout en nous faisant subtilement réfléchir. Et que son livre, au delà des qualités littéraires, réussit à brosser avec brio une image de la middle-class américaine confrontée à ses espoirs et désillusions, sans en faire trop. Un très bon livre pour tous ceux qui s'intéressent à l'Amérique contemporaine et aux jeux de pouvoirs.

Je remercie les éditions Plon et NetGalley pour la lecture de ce roman.
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Mille excuses

Helen, Ben et Sara (enfant adoptée de Chine) semblent, à première vue, une famille parfaite. Ils ont une belle maison à l'écart de New York, Ben est avocat et Helen a arrêté de travailler pour élever sa fille qui a maintenant 14 ans.

Or, Ben va mal, il déprime et le côté routinier de sa vie ne le satisfait plus du tout. Un jour, il craque et trompe sa femme pour une jeune stagiaire et est surpris ivre au volant de sa voiture. Il sera licencié pour faute grave. Leur univers se fissure alors.

Il devra partir en cure de désintoxication, laissant Helen gérer le quotidien avec Sara. Celle-ci va trouver un travail dans les relations publiques et se spécialiser, un peu par hasard, dans la présentation d'excuses de la part de chefs d'entreprise ou hommes politiques.

ça commençait bien mais au final, je suis déçue. Les personnages sont juste esquissés et assez caricaturaux, il est difficile de s'attacher à eux.

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Mille excuses

Ben Armsteads est un avocat redouté et apprécié dans un cabinet juridique où il est également associé. Sa femme Helen a arrêté de travailler quatorze plus tôt lorsqu'ils ont adopté Sarah d'origine asiatique. Le parfait exemple de la mère investie dans de nombreuses associations et qui se dévoue pour sa famille. Mais son couple prend l'eau car Ben traverse la crise de la quarantaine avec cette impression de routine. Et pour la rompre il a un flirt avec une avocate nouvellement recrutée qui va tourner au cauchemar. Du jour au lendemain, Ben perd son emploi et fait la une des journaux.



Pour protéger Sarah du scandale, Helen décide qu'il faut quitter cet endroit, cette petite ville où tout le monde connaît tout le monde et partir à New York tout proche. Mais d'abord, il faut qu'elle trouve un travail car leurs finances mises à mal par les frais juridiques engagées pour Ben sont à sec. Elle trouve un emploi de chargée relations publiques où elle montre un don pour la gestion de crise. Homme politique pris en flagrant délit d'adultère, directeur qui sous-paie ses employés : elle les amène à se repentir, à expier leurs fautes face aux caméras et donc face au public. Demander pardon avec sincérité pour regagner la confiance et ça fonctionne. De plus en plus accaparée par son travail et grisée par ce dernier, elle voit de moins en moins Sarah et ne cherche pas à avoir de nouvelles de Ben.



la suite sur :

http://claraetlesmots.blogspot.fr/2014/04/jonathan-dee-mille-excuses.html
Lien : http://claraetlesmots.blogsp..
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Les privilèges

Ce roman nous est présenté comme le livre qui traitera de la richesse, de décadence extrême, du danger de tricher dans la vie car, à un moment ou un autre, cela nous retombera dessus …. Mais surprise …

Pas du tout, ce livre nous montre des personnages qui sont beaux, qui sont heureux (ou presque), qui sont riches et à qui rien ne va jamais arriver. Le livre va pourtant traiter des sujets importants mais sans leur donner une réelle importance.

– Magouiller dans les affaires c’est mal, mais dans le livre on peut le faire toute sa vie sans ne jamais se faire prendre.

– Prendre de la drogue c’est mal, mais dans le livre on peut en prendre, faire une « overdose » mais quand même partir à l’autre bout du monde avec un « super milliardaire » de papa.

– Avoir de l’argent c’est bien, ça permet de tout faire dans la vie, sans argent on n’est rien alors il faut mentir, tricher pour arriver au but ultime de la vie : avoir de l’argent.

Je me suis laissé tenter par ce roman, qui doit nous montrer la chute d’une famille qui se croyait au dessus de toutes les règles. Le problème, c’est qu’il n’y a jamais de chute.

On se retrouve avec des personnages superficiels, sans importance : un mari prévenant qui arrive à tout parce qu’il est beau, une femme triste et seule parce qu’elle est trop belle pour avoir des amies, des enfants issues de la jeunesse dorée aussi inexistants sur le papier qu’ils pourraient l’être dans la vraie vie.

La conclusion de ce roman : l’argent rend heureux et répare tout … ? ah bon ?!
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Les privilèges

Une plongée plutôt fine et bien écrite au coeur du monde des ultra-riches, qui, bien que déclinant le cliché habituel du couple "Monsieur est dans la finance, Madame décore sa maison", évite la caricature.



L'intérêt des "Privilèges" est à mon sens que ce roman ausculte de l'intérieur les valeurs et sentiments de ce couple qui a réussi.

Car des valeurs et des sentiments, ils en ont, comme nous, sauf que ce ne sont pas tout à fait les mêmes : ils s'aiment, certes, mais à l'exclusion de tous les autres; ils sont solidaires, mais totalement autocentrés; ils ont des rêves de grandeur, et amassent sans fin.



Une brillante démonstration que cette caste sociale tire sa force et son invincibilité d'une cohésion à toute épreuve, soudée plus que tout autre à la famille, au clan, aux pairs.



La première scène du mariage est éblouissante.



Ravie d'avoir découvert Jonhatan Dee à travers ce roman plébiscité par la presse, j'ai été beaucoup moins emballée par "la fabrique des illusions" qui traite du monde de la pub.

J'attends le troisième !
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La fabrique des illusions

Molly Howe grandit dans la petite ville d’Ulster, dans l’État de New York. Ville née uniquement grâce à l’arrivée d’IBM dans les années 1960-70 et qui s’avèrera aussi fragile qu’une coquille vide. C’est dans ce décor au bord du déclin que s’installe la famille Howe et qui sera comme une illustration de Ulster : une mère dépressive, un père jouant les hommes heureux à tout prix, un fils qui deviendra gourou et Molly, insaisissable et distante.



A dix ans de là, à New York, John Wheelwright travaille dans une agence de publicité après avoir fait des études d’histoire de l’art. Malgré son succès, John est un peu insatisfait de l’univers de la pub. Il se fait alors remarquer par l’un des fondateurs de l’agence où il travaille : Mal Osbourne. Ce dernier a une vision singulière de la pub : « Le langage de la publicité est le langage de la vie américaine : de l’art américain, de la politique américaine, des médias américains, de la loi américaine, des entreprises américaines. En changeant ce langage, par voie de conséquence, nous changerons le monde. » Osbourne décide de créer une communauté d’artistes à Charlottesville pour réinventer la pub et John décide le suivre.



Ce deuxième roman de Jonathan Dee traduit en français fait montre des mêmes qualités et défauts que « Les privilèges ». La construction du livre est encore une fois brillante. La première partie alterne les vies de Molly et de John sans rapport apparent et à des époques différentes. L’alternance s’accélère petit à petit pour en arriver à leur rencontre. La deuxième partie est le journal de John à Charlottesville. La dernière reprend la voix d’un narrateur neutre pour clôturer le roman. Ces choix apportent beaucoup de rythme au livre et Jonathan Dee est passé maître dans l’art d’alterner les points de vue.



« La fabrique des illusions » est une critique du monde des images et de la pub en particulier à travers la colonie d’Osbourne. Le personnage fait bien entendu penser à Oliviero Toscani (le créateur des campagnes de Benetton qui avait fait beaucoup de bruit à l’époque). Il veut changer le monde mais sa démarche finit par être cynique. Remplacer la pub par des œuvres d’art dévalorise le travail intellectuel des artistes et annihile tout message subversif porté par l’art. Le consumérisme galopant n’en est en rien modifié, la pub a au moins l’honnêteté de son objectif. Elle ne peut utiliser le langage subtil et intelligent des artistes. Dans cet univers voué au désastre, se retrouvent Molly et John. Deux personnages extrêmement intéressants et décortiqués sous la plume de Jonathan Dee. Molly semble ne faire que passer, instable et indifférente, elle est dans l’incapacité d’aimer. John est notre Candide, plein d’illusions, d’envies, il ira de déception en catastrophes. Serait-il à l’image du rêve américain ?



Malgré sa brillante construction et sa fine analyse sociétale, je suis restée un peu extérieure au roman. Comme pour « Les privilèges », Jonathan Dee regarde son monde avec beaucoup de distance et laisse peu de place à son lecteur. J’aurais aimé ressentir de l’empathie ou de l’antipathie pour les personnages, me sentir plus impliquée dans leur histoire.



« La fabrique des illusions » nous montre encore une fois le grand talent de Jonathan Dee, auteur brillant et lucide sur notre époque. S’il laisse un peu plus son lecteur rentrer dans son monde, ce sera grandiose. J’attends donc la suite.
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La fabrique des illusions

« Le seul moyen de rester pure en ce monde était de vivre au cœur d’un mensonge. » Molly a vite appris à cultiver le mensonge comme un art de vivre, d’abord au sein de sa famille où le vernis de l’apparence se cultive au quotidien, puis auprès des hommes que sa route croise. John, étudiant fade et transparent, va l’apprendre à ses dépens, qui s’éprend de la jeune femme. Après un temps de vie commune, Molly décide de rompre brutalement et ne donne plus signe de vie. Dix ans s’écoulent. John est devenu un publicitaire renommé, le bras droit de Mal Osbourne, un homme à la personnalité et aux idées aussi peu conventionnelles que géniales. Molly, qui a le don de semer la destruction partout où elle passe, va alors faire retour dans la vie de John…



« La fabrique des illusions » est un roman époustouflant qui tire de sa longueur (un peu plus de 400 pages) toute sa saveur, mais aussi ses limites. Il se présente comme un objet complexe, porteur de multiples facettes, que savent souligner les mots.

Un objet attachant parce qu’il présente d’abord des individus, des êtres singuliers : l’auteur brosse le portrait d’une famille américaine, conte également une histoire d’amour au goût de démesure. Mais derrière chaque individu, c’est une société, dans ses formes extrêmes ou décalées, qui est ici pointée du doigt : en ce sens, ce roman se veut une satire du monde de la publicité et des artistes, une dénonciation d’une forme d’extrémisme religieux, avec un fil conducteur, porté par le titre : l’apparence et ses fragilités. Quelle illusion de soi donne-t-on à voir à l’endroit même où l’on s’efforce de dénoncer l’illusion des êtres et du monde ?

Avec une plume habile, et une grande finesse psychologique, l’auteur sait peindre la folie ordinaire, les failles humaines qui prennent d’abord naissance au sein des familles, les mensonges quotidiens qui savent mener jusqu’à l’absurde.

Une œuvre tout en complexité, à l’image du message qu’il porte : au final, l’auteur s’interroge sur les mots, peut-être eux-mêmes vecteurs d’illusion… habile mise en abyme de cette « fabrique des illusions » ?
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Sugar Street

J’ai aimé ce texte d’emblée. C’est une épure, succession de taches pointillistes, séquences de mots soupesés, à l’image du thème abordé : limiter son empreinte au monde. Décrire le chemin d’un homme qui a pris une décision pour suivre son intention, mais que la transgression morale commise pour s’en donner les moyens condamne à n’être définitivement qu’une fuite, c’est suivre son expérience de l’isolement, la lente progression de la paranoïa, cette obsession de l’Autre, quand la relation reste une nécessité ressentie qui ne peut plus avoir d’autre visage que celui du danger.



Texte troublant qui donne à vivre au plus près, au plus sensoriel, le trouble grandissant de cet homme blanc, né au XXe siècle, américain, qui décide de se soustraire : « Le monde est une ruine, et nous en sommes responsables. Certains d’entre nous plus que d’autres. Pour autant, c’est vouloir s’aveugler de croire que l’on peut rendre ce monde meilleur en y apportant quelque chose de plus, en lui ajoutant quelque chose. Pour rendre le monde meilleur, la seule méthode, c’est la soustraction. Rien que la soustraction. » P199



Reste qu’« il se peut qu’on n’ait pas d’âme en propre, mais un simple morceau d’une âme géante. » P197

Qui n’a peut-être plus les moyens de ses intentions.

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Sugar Street

Après avoir gâché et/ou saboté et/ou sabordé et/ou détruit et/ou perdu la vie confortable et réussie qu’il menait, le personnage central de cette histoire fuit et se retrouve locataire d’une femme étrange dans le quartier des immigrés d’une petite ville anonyme. Rien de mieux pour disparaître complètement.

Voici le postulat de départ de ce roman et ne comptez pas sur la suite pour apprendre ce qu’il s’est passé car là n’est pas l’objet et ce qui compte ici, ce n’est pas la vie d’avant mais bien la vie maintenant, dénuée de toute possession matérielle (si ce n’est une précieuse enveloppe), de toute relation sociale mais pleine de temps.



Avec un œil neuf sur le monde moderne, les technologies, les datas, la place du travail, le narrateur se poste à sa fenêtre, observe et commente.Ce roman sombre nous projette ainsi dans les pensées personnelles d’un homme désabusé qui se complait dans un quotidien devenu austère. Il aborde plusieurs thématiques telles que le racisme, la suprématie de l’homme blanc et l’égocentrisme, ect.

Renversant le proverbe en affirmant que l’argent c’est du temps, le narrateur, paranoïaque et privé de tout optimisme, anti-héros dont nous n’avons même pas le nom, n’a pas vraiment suscité mon empathie. D’ailleurs, il ne m’en demandait pas tant. J’ai été intéressée par l’évolution de sa situation et de son regard, sans pour autant adhérer à tous les messages que l’auteur a certainement voulu faire passer.



Je reste sur ma faim et ne suis pas convaincue d’avoir compris le sens à donner au roman. Peut-être que, comme le pense notre John Doe, toute vie humaine prise au singulier, il n’en a aucun et qu’il me faudrait parcourir l'œuvre de Jonathan Dee pour comprendre car ces mêmes thématiques sont au coeur de sa bibliographie.


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Sugar Street

Merci à l'opération Masse critique de m'avoir fait découvrir ce nouveau Jonathan Dee qui tient toutes ces promesses. Un roman court mais dense qui arrive à décortiquer la société américaine mais de façon plus globale la société occidentale. Peut-on vraiment « disparaître » dans notre monde ? Avec le décompte de l'argent qui s'égraine on se demande jusqu'où son invisibilité peut aller et jusqu'où va sa liberté. Beaucoup de sujets de sociétés sont abordés : les immigrés, l'importance du politique, la pauvreté...

Un livre qui ne va pas forcément conquérir un grand public, mais un livre qui fait réfléchir en nous interrogeant sur notre société.
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