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Critiques de Karine Reysset (212)
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Les yeux au ciel

Une histoire moderne où plus d’une fois, on lève les yeux au ciel tant il y a d’enfants, de petits-enfants pour autant de non-dits, souffrances et secrets endormis.

Encore heureux, arrive très vite un arbre généalogique pour cerner un peu toute cette grande famille.



Noé fête ses 70 ans avec sa seconde épouse Marianne. A cette occasion, enfants et petits-enfants sont conviés dans la maison familiale en Bretagne. Tour à tour, on s’imisce dans le quotidien de chaque enfant et dans leurs tourments.



Achille, le premier fils que Noé a eu avec sa première épouse reste triste et désabusé d’avoir si peu vu son père durant son enfance. Il se sent le vilain petit canard de la famille, celui qui est né avant, avant que tous les autres arrivent en talisman de la nouvelle vie de son père. Le père, Noé, il était bien trop occupé à refaire sa vie ailleurs et hors de question pour lui d’entretenir de bons rapports avec son ex femme.

Bienvenue dans le monde moderne.



Léna, la fille de Noé et Marianne est épuisée avec ses triplés qui sautent partout. Surtout lorsqu’il est question de remplir son devoir conjugal. Elle préfère encore dormir avec ses enfants qu’avec son mari.

Desperate housewife nous voici.



Merlin, pour lui, son adolescence elle dure depuis très longtemps. Avec son lot de bêtises comme faire un enfant avec une prostituée qu’il n’a jamais plus revue et lui a fourgué les langes et le berceau et les emmerdes.



Enfin Stella, la benjamine qui fouille et cherche toujours son identité et le sens de sa vie. Dans une famille, il y en a toujours un ou une qui va chercher dans les vieux tiroirs poussiéreux les vieilles histoires de famille.



C’est donc et simplement une histoire moderne bien compliquée parce que les adultes ne sont pas parfaits, parce qu’il n’existe pas de famille idéale ni de parents exemplaires.



Le malaise est latent, puis chronique et chacun repartira avec ses casseroles parce que la magie, ce n’est que dans les contes de fée.



Un roman parfait pour se donner bonne conscience (le sourire béat et les yeux au ciel... ouf! J’ai pas raté ça !) ou bien viendra plomber quelque peu votre rêve idéal car quand tout va bien chez soi, il n’y a pas de raison d’assister en première loge (assoiffés jusqu’à la moelle de mauvaises nouvelles, toujours les yeux au ciel) au festin diabolique des familles où ça saigne de partout...
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L'étincelle

Karine Reysset, sa voix et son sourire m’avait charmée. Ses propos, tenus aux Escales de Binic lors de la table ronde au titre évocateur "Le poids du monde est amour", avaient fini de me convaincre de lire son dernier roman, "L’étincelle". Une amie lectrice Vannetaise me l’a offert.



"Ma venue fut décidée à la dernière minute. La séparation de mes parents m’avait ébranlée. J’avais l’impression que le nouvel équilibre familial, fragile et précaire, reposait en grande partie sur mes épaules – ce qui me paraît rétrospectivement exagéré – et l’invitation de Soline était tombée à pic." De cet été-là, en 1993, Coralie s’en souvient encore quelques vingt-cinq ans plus tard. Elle se revoit adolescente, à l’aube de sa majorité, elle revoit Soline, cette amie devenue indispensable, et Thomas, et les parents…



Ce moment, véritable pont entre l’adolescence et l’âge adulte, va lui permettre de traverser, d’aborder l’autre rive. Et, quand elle y repense, elle revit ces quatre semaines comme dans un rêve, toujours sur le qui-vive, toujours incertaine de ce qu’elle a perçu à cette époque.



L’écriture de l’auteure superbement travaillée, simple, fluide, gracieuse laisse s’exprimer tous les sentiments de cette jeune fille. Elle a quitté une maison modeste, une famille falote et découvre des personnages de haute lignée dans une demeure quasi seigneuriale avec piscine, rivière, jardins en terrasse et alcool à gogo. L’herbe est plus verte ailleurs... pense-t-on. C’est, en tous les cas, ce que ressent Coralie admirative des gens comme des lieux, jusqu’à ce qu’elle se rende compte qu’il s’agit peut-être d’un mirage. Karine Reysset a le talent de restituer admirablement les émotions de la jeune fille, de passer du rose de ses ébats au noir de la fin que l’on pressent douloureuse. Toute initiation comporte sa part d’ombre.



Car, roman d’initiation, il l’est assurément, qui raconte les découvertes de la vie, les mensonges des uns, les tromperies des autres. Mais, roman d’amour aussi ou de désir, qui nous fait vivre les premières fois de Coralie passant des bras de Soline à ceux de Thomas, et presque de Marco, le beau garçon du camping d’en face. Roman social encore qui évoque la différence de classe, les manières de vivre de la "haute société" si éloignée du milieu de la jeune fille. Difficile de ne pas envier les autres, de ne pas mépriser les siens. "A côté d’eux – d’elles surtout – je me sentais godiche, grosse, mal fagotée."



Quelque part, j’ai trouvé à ce récit une portée universelle. Quel enfant, quel adolescent n’a pas rêvé un jour de changer de famille, de troquer des parents jugés médiocres pour d’autres plus brillants, plus avenants, plus accueillants, plus beaux ? Sans doute est-ce pour cette raison qu’il m’a tant touchée.



"L’étincelle", un moment de lecture savoureux.


Lien : https://memo-emoi.fr
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L'étincelle

Ce roman de Karine Reysset retrace l'histoire d'une jeune fille à l'aube de sa jeunesse vivant dans l'ombre de sa famille pour se retrouver dans le nid d'une autre plus joyeuse menant une vie plus extraverti plus libre et elle y découvrira l'amour, l'amitié non sans une certaine déviation bousculant ses valeurs en se joignant à l'invraisemblable.

Elle va prendre une direction opposée à la sienne en tentant le diable par un jeu de l'amour pour découvrir le plaisir d'avec un homme et une femme ce qui rend la situation assez instable. C'est une histoire où la jeunesse est en proie à de nouvelles sensations parfois occasionnelles pour se remettre sur le droit chemin.

Je dois dire que je n'aie pas du tout réussi à me plonger dans l'histoire. Cette étape de la vie tout le monde y passe un jour ou un autre mais ce double jeu du personnage est déstabilisant voir dérangeant je n'ai pas pu un seul instant m'attacher à l'héroïne et la plume a pris peut-être part à mon ressenti car l'enchainement des évènements prend une autre tournure ça zigzague un peu…

Par contre, la couverture est joli contrairement au contenu et je m'en trouve un peu désolée..


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L'étincelle

Très belle histoire. On se laisse porter au fil de ces vacances d été entre insouciance et conséquences.
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Les yeux au ciel

Karine Reysset nous invite dans une vieille demeure bretonne à l’anniversaire de Noé qui fête son 70ème anniversaire auprès de ses enfants et petits-enfants. Comme souvent dans les réunions familiales, c’est l’occasion de faire le point sur sa vie et de reprendre le fil des relations distendues par le temps et la distance.

Karine Reysset donne la parole, chapitre après chapitre à chacun de ses personnages. Léna, l’aîné maman de deux enfants en bas âge se sent épuisée, bien loin de la maîtresse-femme que chacun imagine. Achille, fils du premier mariage de Noé, accuse son père de l’avoir laissé seul avec une mère froide et mal aimante. Merlin traîne derrière lui sa réputation d’homme immature qui a laissé ses parents élever sa fille parce qu’il était incapable de le faire lui-même. Stella, la cadette, ne se sent pas très bien dans sa relation de couple. Elle ne sait plus où elle en est, elle a du mal à se situer. Marianne et Noé regardent leurs enfants et petits-enfants évoluer et tentent de les comprendre. Ils ne sont pas sans reproches eux-non plus… Comme souvent, les enfants remuent les choses et grâce à eux, le secret que cache la famille ruisselle de plus en plus jusqu’à ce qu’il soit nécessaire pour chacun d’en parler un peu.



J’ai aimé cette famille, ses secrets, ses bonheurs, ses drames. L’écriture de Karine Reysset est simple et efficace, elle va à l’essentiel.

Une belle lecture.

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L'étincelle

« Au fond de nous l'étincelle, Dans le calme orageux Cet éclair dangereux Des héros silencieux ». Ces quelques vers extraits de la chanson éponyme d'Etienne Daho résument bien le propos du roman de Karine Reysset.

Alors qu'elle est devenue adulte, la narratrice se souvient de cet été 1993 où tout a basculé. Invitée par sa « meilleure amie », Coralie quitte son petit pavillon de banlieue et sa mère tout récemment séparée de son mari. Destination une superbe propriété située dans le Sud-Ouest où séjournent la famille de Soline et des amis, tous bobos friqués doués pour les conversations hautement intellectuelles. Ce qui n'empêche pas tout ce beau monde de se bourrer la gueule tous les soirs, d'avaler quelques substances illicites et de carburer aux antidépresseurs. Peut-être pour oublier qu'ils sont trop intelligents alors qu'ils sont tout simplement malheureux et superficiels.

Plongée dans ce milieu si cool, Cora a l'impression d'être une usurpatrice, elle l'effacée issue d'un milieu modeste.

Mais la maligne adolescente est capable de s'adapter à toutes les situations et d'emprunter les codes de cet entourage tout nouveau pour elle. De timide, elle devient délurée voire manipulatrice, allumeuse et menteuse. Elle se sent toute puissante. Cet été du chavirage est aussi celui des premières expériences sexuelles qu'elle pratique allégrement en version saphique avec Soline et plus traditionnelle avec Thomas, l'ami d'enfance de la précédente.

Sur un sujet largement évoqué par la littérature, Karine Reysset a composé un récit laborieux manquant de justesse. Pour ajouter un peu de piment à son histoire, l'auteure introduit un rebondissement : l'assassinat d'une petite fille. Trop tard : la mayonnaise de ce Dallas chez les bobos ne prend pas.

N'est pas Laura Kasischke, Joyce Carol Oates, Meg Wolitzer ou encore Monica Sabolo qui veut. Voilà des écrivaines qui se sont penchées sur les affres de l'adolescence sans donner de leçons de morale.


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L'étincelle

Au mois d’août 1993, Coralie âgée de dix-huit ans quitte la modeste maison de banlieue de sa mère pour passer les vacances dans la luxueuse villa familiale de son amie Soline. Au contact des personnes qui peuplent cette maison, Coralie va quitter définitivement le monde de l’enfance. Elle a soif d’apprentissages, de découvertes et d’expériences. Elle admire les parents et les enfants qui l’entourent dont l’aisance et la culture la fascinent. Mais derrière les apparences et sa découverte de l’amour, elle va se rendre compte que le monde des adultes est aussi compos é de secrets inavouables.

Avec beaucoup d’élégance Karine Reysset restitue les émois de Coralie et sa soif de vivre. Elle décrit avec une grande justesse ses états d’âme, le cœur partagé entre Soline et Thomas.

Il s’agit aussi d’un roman social où deux réalités s’opposent, celle modeste de sa mère par rapport à l’opulence des parents de Soline. Dans une atmosphère étouffante nous assistons à une succession d’épreuves initiatiques, une sorte de rite de passage à l’âge adulte.

Ce roman m’a rappelé à plusieurs reprises « Bonjour tristesse » de Françoise Sagan, j’y ai retrouvé la même ambiguïté dans les sentiments de la jeune héroïne.



L’écriture particulièrement soignée de Karine Reysset font de ce livre un réel plaisir de lecture.





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L'ombre de nous-mêmes

Si l'histoire d'Alma aurait pu être touchante, la forme de ce roman semi épistolaire ruine le propos. Les lettres d'Alma passent encore, mais elles se seraient sans doute suffit à elles-mêmes.

En tous cas, les apparitions vidéos de l'ado sont vraiment peu crédibles et ne servent visiblement qu'à faire avancer l'intrigue en nous livrant ce qui n'est pas dit dans les lettres.

Quant à l'histoire de Lucinda, je me suis demandée ce qu'elle faisait là, sans réels liens avec l'intrigue principale.
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L'étincelle

Coralie a 20 ans. Jeune fille discrète, elle rentre chaque soir dans sa banlieue morose, prisonnière de la tristesse et de la rigidité constantes de sa mère. Quand son amie Soline lui propose alors de la rejoindre pendant l’été dans sa maison de vacances du Périgord, c’est pour la jeune fille une véritable échappatoire, lui permettant de fuir l’étouffant conflit familial. Coralie ne se méfie pas, n’anticipe pas, ne sait pas encore que ce séjour bouleversera son existence.



Lorsqu’elle arrive enfin, Coralie est subjuguée par la vaste maison, demeure bourgeoise meublée avec goût, avec vue sur la rivière et plage privative. Mais ce qui la surprend davantage, c’est bien l’ambiance joyeuse qui règne. Loin de l’atmosphère familiale corsetée à laquelle elle est habituée, la famille de Soline est vive et aime l’excès. Chaque soir, les repas tournent à la fête. Les invités, véritables intellectuels et artistes, débattent, rient, fument et boivent sans retenue. Au milieu de leur compagnie, Coralie se sent renaître. Avide de découvertes, la jeune fille se plonge dans une frénésie de lectures, pour s’intégrer à ce milieu cultivé. Et puis surtout, cet été sera l’occasion pour la narratrice, si sage, de découvrir les premiers frissons amoureux. Comme délivrée de sa carapace, Coralie découvre l’éveil des sens. Elle plonge, tête baissée, sans se douter la moindre seconde du bouleversement à venir quelques semaines plus tard, sans comprendre que derrière les apparences, se cache le pire.



Vous le savez peut-être, j’aime beaucoup les romans sur la thématique de l’adolescence. J’aime voir le personnage se chercher, se construire, sortir du carcan de l’enfance et s’affranchir de son milieu. J’ai tout de suite été happée par l’histoire de Coralie, et le roman est si bien rythmé qu’il est difficile de le lâcher avant d’en avoir découvert la fin. Si Coralie évolue un peu trop vite à mon goût, et si certains personnages m’ont paru un peu outranciers, j’ai pourtant lu avec beaucoup de plaisir L’étincelle.
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L'étincelle

Coralie est une jeune fille effacée, tourmentée, souffrant d’un manque de tendresse, d’amour.



« J’avais toujours été celle dont on ne remarquait pas l’absence. »



La séparation de ses parents l’a ébranlée. Et cependant, au fond d’elle-même, elle le sent, couve un grand feu. Elle sait qu’un jour il va éclater. À l’intérieur, sous des couches d’ennui et de timidité, une tornade s’apprête à tout emporter avec elle. L’invitation de son amie Soline à passer quatre semaines en Dordogne va être l’étincelle qui va tout embraser.

Vingt-cinq ans plus tard, mariée, mère de famille Coralie se souvient de cet été où elle a entamé sa mue, où elle est enfin sortie de sa chrysalide.



Karine Reysset sait parfaitement nous raconter le cataclysme subit par une jeune fille lors d’un été brûlant où tous les interdits sautent. Une pause estivale où amis et famille se croisent où les arrivées succèdent au départ, amusez-vous tel est le mot d’ordre, alors tout le monder se lâche, l’alcool coule à flots, les joints circulent de main en main, chacun couche avec qui bon lui semble. Le sujet de ce roman n’est pas original et bon nombre de films ont repris ce thème des vacances entre amis où sexe, alcool et substances illicites sont le quotidien.

Rien de bien nouveau donc, l’auteur essaye bien de relancer son récit par la disparition d’une fillette dans le camping voisin, pas de quoi passionner le lecteur. Alors on essaye le coup du chassé-croisé amoureux sous forme de trio sexuel un garçon, deux filles, mais là aussi rien de bien passionnant. Vous l’aurez compris ce roman ne m’a pas passionné, même si la qualité de l’écriture n’est pas en cause.

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L'étincelle

Hier je sortais de ma lecture de Françoise Sagan sous un air de vacances méditerranéenne. Cette fois ci, ma lecture m'a embarqué en Dordogne, sous la chaleur de l'été. (Autant dire que j'ai déjà envie de booké mes vacances d'été). .

Été 93. Une grande maison familiale au bord d'une rivière, une famille, des amis, des grandes tablées nocturnes. A presque dix-huit. La liberté.

Coralie, mariée et mère de famille, reçoit un faire part de mariage et se replonge dans ce fameux été.

A l'aube de ses dix-huit ans, elle rejoint Soline, une amie de la fac, pour passer quelques semaines en Dordogne. Elle ne se doute pas encore que cet été restera à jamais gravé en elle... Soline l'impressionne. Elles sont si différentes. Comment peuvent-elles être amies ? Elle se pose toujours la question.

Et Thomas. Mystérieux. Distant. Un savoureux trio se forme.

Le monde « des adultes » ne ressemblent en rien aux idées qu’elle peut en avoir. Amours, désillusions, mensonges, trahison.



Dans ce roman d'apprentissage, Coralie se remémore son passage de l'enfance à l'adolescence. Le découverte des plaisirs charnels, des premières libertés. Entourée d'adultes désinhibés, totalement libérés. Ce milieu opposé à tout ce qu'elle connait, elle, enfant de milieu modeste et de parents séparés. Elle va évoluer dans cette sphère, en prendre les codes, jusqu'au jour où les réalités la rattraperont.

L'auteur nous détaille avec précision les émotions, les sentiments qu'une jeune fille peut ressentir à ce moment charnière de la vie. Un moment de découverte, de doute, d'amour, de remise en question.

Une écriture envoûtante, sensible pour ce roman d'émancipation.
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L'étincelle

Karine Reysset est de ces auteurs dont je surveille l’actualité, et j’avais hâte de lire son nouveau roman en cette rentrée de janvier, certaine d’y retrouver ce qui me plaît, ce qui m’est familier dans ses productions (A ta place, Les yeux au ciel, Comme une mère et La fille sur la photo). Et je ne pensais pas si bien tomber… Nous sommes à l’été 1993. Coralie, toute juste majeure, est étudiante. Et elle est ravie de quitter pour quelques semaines sa mère, nouvellement divorcée et le triste pavillon dans lequel elles vivent avec son jeune frère. Elle accompagne exceptionnellement Soline, cette meilleure amie rencontrée pendant l’année scolaire, dans la maison secondaire familiale. Pour la jeune fille, c’est l’occasion de côtoyer un autre monde, des gens cultivés, dont l’aisance l’émerveille. D’ailleurs, elle n’a de cesse de prendre des notes et de s’imprégner de cette atmosphère à la fois légère et très codifiée. Tout vole cependant en éclats lorsque une petite fille disparaît dans le camping que surplombe la villa. La légèreté abandonne les lieux. Coralie est très affectée par cette disparition et s’y intéresse beaucoup, sans doute de trop, car sa curiosité n’est pas sans conséquences parmi les estivants. Pour autant, peut-être poussée par cette ambiance troublante, elle devient l’amante de deux des habitants de la grande maison, trompant l’attention de tous, pensant être seulement transparente, et persuadée de vivre simplement là sa vie telle qu’elle doit la vivre, de la manière la plus intense possible… Je dois dire que le sentiment de familiarité pendant la lecture de ce roman a été immédiat. J’étais également étudiante en 1993, et il m’arrivait de passer l’été à garder des enfants dans de grandes maisons telles que celle décrite dans ce roman, pas en tant qu’invité certes, mais évidemment en tant qu’employée, et jeune-fille transparente. J’ai trouvé beaucoup de points communs entre Coralie et moi, en dehors de son expérience sensuelle, ses désirs d’écriture, sa manière d’exister, et cela m’a plu de me replonger dans cette époque si bien reproduite par Karine Reysset. Et effectivement cet âge là est celui de tous les apprentissages et de toutes les premières expériences de l’âge adulte, de ces expériences dont on se souvient en général toute sa vie. Ce roman est donc à la fois un roman d’atmosphère, où les vacances, la chaleur moite, et la détente des corps semblent rendre tout possible, et à la fois aussi le roman d’une adulte qui regarde du haut de ses quarante ans la jeune fille qu’elle était, avec distance et étonnement. J’ai beaucoup aimé.
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L'étincelle

Le temps d'un été incandescent, Coralie, jeune fille empêchée, va se découvrir dans le regard des autres, s'émanciper de son milieu et s'autoriser à espérer et à aimer. C'est le récit d'une mue, d'un passage à l'age adulte (avec ses désirs et désillusions) que narre l'auteure avec bienveillance. La fin de l'adolescence , avec son égoïsme forcené et ses sentiments exacerbés, y est décrit avec beaucoup de tendresse et de justesse. Une lecture très plaisante.
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L'étincelle

Il suffit d'une étincelle pour mettre le feu. C'est ce que Coralie va expérimenter, elle la discrète, la complexée. Elle découvre un autre monde que le sien, des adultes qui bousculent l'image qu'elle avait de la respectabilité, des amitiés qui laissent place à l'amour et à la passion, jusqu'à la catastrophe, le grand incendie qui ravage tout.

C'est un roman d'apprentissage qu'offre Karine Reysset, une contre-plongée dans l'univers soit-disant policé de la bourgeoisie qui dévoile des secrets, provoque des dérapages.

La narratrice, Coralie, expérimente, joue et jouit de cet été, de tout ce qu'il apporte de nouveau, et sort de sa chrysalide, se transforme, s'affirme et quitte l'innocence de sa toute jeune vie.

La narration maintient la tension, monte crescendo vers le désastre et en appelle pourtant à la tendresse des souvenirs.

Un bon moment de lecture !
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L'étincelle

J'ai été projetée dans ce moment de vie de fin d'adolescence de Coralie. L'écriture audacieuse, juste et sensible de Karine Reysset favorise cette immersion totale. Durant un été c'est le passage à l'âge adulte, le rejet ou l'acceptation de la vie qui nous guette. Une étincelle qui surgit et embrase Coralie durant cet été initiatique. J'ai savouré pleinement cette histoire comme un fruit bien mur et juteux. Une histoire qui tient chaud et nous ramène à soi et à ces moments de notre adolescence où tout peut vaciller pour se rencontrer...
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La fille sur la photo

Anna est partie il y a un an. Elle a quitté Serge, ses deux filles dont elle a pourtant accompagné l’enfance et saint Malo pour écrire à Paris et survivre en étant sale de compagnie d’octogénaires.





Serge l’appelle à l’aide : Garance, sa plus jeune fille ne va pas bien et est hospitalisée. Anna va les retrouver et nous déroule son histoire compliquée, les problèmes avec sa mère, sa belle mère, sa famille recomposée, ses amies ... sa vie avec Serge , les raisons de son départ précipité ...



Ce dernier séjour lui permettra de boucler proprement certaines périodes de sa vie pour prendre un nouveau départ, un vrai départ, une renaissance ...



Un roman un peu complexe, parfois touffu mais où les personnages bien identifiés accompagnent le lecteur dans le récit de la vie d’Anna



Un roman qui ouvre des réflexions sur l’art : un cinéaste vaut-il davantage qu’un écrivain simplement parce qu’il gagne davantage d’argent ...



Je n’avais encore rien lu de cet auteur .... mais je vais me mettre en quête de ses autres romans.
Lien : http://les.lectures.de.bill...
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L'étincelle

Étincelle ou baptême du feu ? Je ne sais que penser. Ai-je passé un mauvais moment de lecture ? Bien au contraire. Mais ai-je été enthousiasmé parce que j'ai lu ? Non plus. Je m'explique. L'intrigue n'a rien d'original : une jeune femme de dix-huit ans qui perd sa virginité pendant les vacances. Les amours d'été, un thème d'une grande banalité même si le dépucelage de « Coco » associe des expériences hétérosexuelles et homosexuelles. À la rigueur, si tout ça avait fini en triolisme, l'étincelle serait venue avec l'odeur du souffre. Mais non. Pendant tout le roman, je me suis demandé quand viendrait cette étincelle. Car même les premiers émois n'ont rien d'incandescents. La relation ambigüe avec la mère était électrique, prometteuse (en début de roman), mais elle tourne au règlement de compte attendu. le désir renaissant des pères, une initiation par le vieux mâle, eut été plus convenu mais pas dénué d'intérêt. Or, il n'est pas exploré. La mort de la petite hollandaise du camping pouvait déchaîner des cataclysmes émotionnels, qui ne se produisent pas. Quant à l'attirance pour le vagabond, elle n'est qu'un faire-valoir. Alors quelle étincelle ? « Éteint celle » qu'elle était avant les vacances, une petite bourgeoise de banlieue ? Ce récit, dont l'atmosphère rappelle parfois, à des degrés divers, des films comme « diabolo menthe », « la boum », « hôtel de la plage », « l'année des méduses » et plus récemment « swimming pool » ou « les petits mouchoirs », est assez conventionnel. Pour en mesurer la relative fadeur, il suffit de relire « Bonjour tristesse » de Françoise Sagan. Autre chose, le style : une avalanche de parenthèses en début de livre qui réapparaît subitement page 137. Quel était l'effet recherché ? Pour finir sur une note positive, je ne peux nier la douceur et la tendresse qui émanent de ce texte (autobiographique ?) La transformation de cette jeune fille à fleur de peau muée est remarquablement exprimée. Les retrouvailles avec sa mère, également, sont émouvantes, presqu'involontairement. Peut-être que ce titre était sur-prometteur, en laissant imaginer de grands incendies, alors qu'il s'agit d'un baptême du feu.
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L'étincelle

Coralie est la narratrice de ce court roman. Sans filtre, elle nous raconte ce qu'elle a vécu pendant ce fameux été 1993, nous livre ce constat saisissant des adultes qui l'entouraient par rapport à ses propres parents. Mais, elle nous livre surtout sa deuxième naissance. C'est un livre sur l'apprentissage de la vie, ce basculement qui se fait parfois brutalement chez certaines personnes ou parfois en douceur chez d'autres. Coralie est un papillon qui sort de sa chrysalide, en pleine métamorphose avec tout ce que cela implique. Elle va assez loin dans son besoin d'être quelqu'un d'autre goûtant les interdits, la liberté, le sexe, ses sentiments en ébullition et exacerbés. Tout cela m'a laissé une certaine gêne qu'il a été difficile de me défaire même si j'ai aimé l'histoire et l'écriture. (...)



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L'étincelle

Août 1993, Coralie quitte le modeste pavillon de banlieue de sa mère pour la splendide maison de famille de Soline, peuplée d’amis, de parents et d’enfants dont l’aisance et la culture l’émerveillent. Mais derrière les apparences, les amours débutantes virent à la passion, les secrets inavouables des adultes se révèlent, alors qu’au camping voisin une enfant disparaît. Dans cette atmosphère lascive et trouble, ce sera l’été de tous les apprentissages.
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L'étincelle

Quand j’achète un roman, avant même de lire le synopsis, j’essaie de trouver une couverture attrayante qui me donne envie de prendre l’ouvrage en main. Je ne suis pas donc un lecteur assidu des Editions Flammarion. Comme disait l’autre, il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis et si je n’avais pas eu cette chance de le recevoir dans ma boite aux lettres, je serais passé à côté d’une pépite de la littérature.



Je ne m’attendais vraiment pas à un coup de coeur pour un texte aussi « classique », dont l’action se déroule dans notre réalité. Et effectivement, après une vingtaine de pages, je me suis vu contraint de reposer L’Etincelle et reprendre mon souffle. Je me suis laissé totalement surprendre par une immersion inattendue.



L’auteure possède un véritable don pour l’écriture et nous propose un texte authentique. Elle parvient à nous plonger totalement dans les pensées de Coralie qui, après avoir reçu une invitation de mariage, se remémore un été très particulier.



Il s’agit d’un livre qui se lit très facilement, très rapidement. Et pourtant, Karine Reysset nous propose un texte riche (vocabulaire, références à d’autres oeuvres, …). Derrière l’histoire d’une jeune fille en vacances auprès de sa meilleure amie, on assiste au passage de l’enfance à l’âge adulte. Derrière cette histoire d’enfant disparu, des amourettes, des déboires, … l’auteure nous apporte une vision innovante de la transformation de l’innocence aux déceptions de l’âge adulte.



Je me suis surpris à être directement touché par les sentiments de l’héroïne, comme si j’étais concerné personnellement. J’avais une irrésistible envie de lui hurler ce qu’il fallait faire, de prendre part à l’histoire, personnellement. Cette histoire Son histoire était, en quelques sortes, devenue la mienne.
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