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Citations de Lucien Jerphagnon (149)


Ce n’est pas le moindre des dons de la sagesse que de se voir tel qu’on fut, tel qu’on est. Et cela vaut pour tout homme venant en ce monde.
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Cherchons ce qu’il y a de meilleur en nous, et de là efforçons-nous d’atteindre ce qu’il y a de meilleur que tout.
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Augustin, qui quatorze années durant a parcouru toutes les sentes des humaines sagesses, et qui cite tant et tant de philosophes sans pour ainsi dire s’égarer, il sait bien que tous ont en commun de viser à une vie meilleure, ou à tout le moins éprouvée comme telle. Le bonheur donc.
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Seul ou presque contre tous dans la cité, Socrate avait tiré la sagesse vers le haut. Augustin l’évoque plus d’une fois, lui attribuant notamment la remise en ordre de la philosophie dans son ensemble, et la restauration des mœurs.
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Le vrai savoir ne consiste pas à débiter par cœur un résumé de physique, ni à trouver l’argument qui porte, vrai ou faux. Le vrai savoir consiste à poser les bonnes questions.
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Philosphe Julien, Passionné de philosophie surtout, et on sait que cela ne fait pas nécessairement mes meilleurs éléves. En fait pour être hilosophe- je ne dis pas: un philosophe, e figuere à ce titre au Musée Grévin de la philosophie-, il faute unecertaine capacité de dét
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Au terme de tout cela, une constatation banale, et qui tient en peu de mots; rien en tout cas, qu'on ne sût déjà, fût-ce autrement que je ne l'ai dit. En bref, les chrétiens n'ont rien su ni même soupçonné de Julien- ils n'auront vu qu'un païen-, Julien n'a rien su ni même soupçonné de Jésus Christ- il n'aura vu qu des chrétiens. Un point c'est tout. Rien n'aura coïncidé, rien n'aura même filtré d'un foyer de valeurs à l'autre. Quel long chemin pour une aussi désolante vérité! Désolante et irritante comme l'est chaque liberté pour qui la voit seulement du dehors? Il y a toujours chez les autres un "autrement" qui nous échappe, quoique nous fassions, et qui nous déconcerte; irréductible fond d'énigme qui d'avance anéantit ces tentatives de reconstruction que nous appelons efforts pour comprendre. Comme si l'on se mettait à le place d'autrui! On croit s'y mettre, et alors on projette sur lui le meilleur de nos idéaux et de nos songes quitte à être désappointé ou furieux de ne rien retrouver dans la réalité. Julien eût voulu païen son Empire; Grégoire de Naziance eût voulu chrétien son Empereur. Question de point de vue; question de liberté. Mais du coup, s’est le pire d'a
eux mêmes, leurs plus noirs phantasmes que l'un et l'autre projetèrent sur l'Adversaire:les chrétiens,les païens.
Il nous arrive à tous de rapprocher le temps d'une rêverie, des aspirations incompatibles, des personnalités inconciliables. Julien et Grégoire, précisément qui savait écrire de si belles choses, et si profondes quand il cessait de polémiquer. Ou encore Themistios et Julien qui étaient faits pour s'entendre, et qui ne s"entendirent sur rien. Ou- pourquoi pas- Julien et Jésus. Sans doute est-ce par ce que nous aspirons à la fin de toutes les contradictions, à l'unité de toutes les valeurs, si tragiquement dispersés, éparpillées dans les consciences, les sociétés, les civilisations, les âges. Hantise de la totalité du Bien, soleil dont a rêvé Platon, mais en sachant qu'il rêvait. Tout cela nait de nos imaginations comme un rai de lumière, et nous distrait un moment de nos brumes. Ainsi je me prends à rapprocher Julien et Jésus. Pour quoi faut-il qu me viennent en tête ces verstes-là plutôt que d'autres...

Comme Jésus se mettait en route, quelqu'un accourut et lui demanda: "Maître, qu dois-je faire pour avoir la vie éternelle?" . Jésus lui répondit: " Tu connais les commandements: Ne tues pas , ne commets pas d'adultère, ne vole pas, ne porte pas de faux témoignage, ne fais tort à personne, honore ton père et ta mère... - Maître lui dit-il tout cela je l'ai observé avec soin dès la jeunesse!" Alors Jésus le regarda et se prit à l'aimer ...
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"Rome a grandi sous trois régimes.
La monarchie d’abord (- 753 à - 509) ; mais le règne du dernier Tarquin rendit les Romains allergiques au mot même de roi, comme en témoignent Tite Live et Cicéron.
Vint alors la république sénatoriale (- 509 à - 27). En droit, l’exécutif était réparti entre magistratures électives : consuls, questeurs, préteurs, censeurs. En fait, sur fond de conquêtes (Afrique, Gaule, Espagne, Orient hellénistique) profitables aux intérêts des grandes familles plus qu’au « peuple romain », la démocratie tourna vite à l’oligarchie ploutocratique, peu soucieuse de la «Rome d’en bas»... D’où plus d’une crise entre possédants et proletarii, gens qui ne pouvaient compter que sur leur descendance (proies) pour vivre. L’instauration d’un tribun de la plèbe ne suffira pas à normaliser les rapports. Et quand on voit Caton l’Ancien, parangon de la vertu ancestrale, énumérer dans son Traité d’agriculture « la vieille vache, le vieil esclave » comme biens sur quoi ne pas perdre à la revente, on comprend mieux l’épisode Spartacus (73-71 av. J.-C.). Et l’on est moins tenté de voir la République romaine comme on l’imaginait en 1789. Ajoutons l’absence d’une administration responsable dans les territoires conquis, ce qui ouvrait la voie à tous les détournements ; la montée en puissance des légions, dont les chefs étaient tentés de se mettre à leur compte ; la prolifération aussi des aventuriers de la politique dans une société instable. Ainsi, on ne s’étonnera pas que, de scandales en empoignades et règlements de comptes entre factions, la République ait basculé dans une guerre civile de cent ans.
Puis ce fut la mise en place de ce qu’on appelle l’empire (27 av. J.-C. à 476).
«Rome doit beaucoup aux guerres civiles», chante Lucain dans la Pharsale... Et, paradoxalement, un régime qui va prolonger de cinq siècles son destin. Vainqueur à Actium (31 av. J.-C.) d’Antoine, qui autrement, en compagnie de Cléopâtre, se fût approprié tout l’Orient romain, le jeune Octave, un petit-neveu de César, prend les affaires en main. Un coup d’Etat ? Que non ! Il savait trop ce qui était arrivé à oncle Jules pour avoir tenté, à ce qu’on disait, de restaurer la monarchie. On ne touche pas à la république. Le Sénat, les élections, les magistratures, tout reste en place, garanti
SPqR . Simplement, Octave se laisse confier tous les pouvoirs par le Sénat, avec en plus l’air de les refuser. A la rigueur, il veut bien être princeps, le premier des sénateurs. De tout cela, il s’explique dans les Res gestae, un testament gravé ici et là en latin et en grec. Du grand art : les apparences sont sauves, les fantasmes démocratiques aussi, et cette géniale astuce des magistratures rassemblées sur une seule tête va être reconduite cinq siècles durant par cinquante-huit « princes » aussi différents qu’il se peut. Tous porteront le nom de César et le surnom d’Auguste, dont Octave, le premier, fut décoré. Ce que nous appelons « l’empire » était né.
Lucien Jerphagnon – Roma Aeterna – dans Connais-toi toi-même p. 98-99
Allbin Michel - 2012"
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Auguste mort, la succession passa sans à-coups à Tibère, neveu par alliance devenu gendre et fils adoptif. Bref, en restant dans la lignée des Julio-Claudiens, issus d’Énée et donc de Vénus, le nouveau régime ne sortait pas de la famille.
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"Si Rome m'était contée..." C'est vrai : depuis l'enfance, j'y ai pris un plaisir extrême - et aussi, depuis l'âge mûr, quelques coups de sang toutes les fois qu'il me faut constater l'insignifiance ou la niaiserie de ce qu'on entend dire couramment "des Romains". Considérés en bloc, bien sûr, toutes époques, toutes origines, toutes catégories sociales confondues. Rome avait pourtant, elle aussi, ses propriétaires et ses prolétaires, ses directeurs de sociétés et ses manœuvres-balai. Ils ne buvaient pas le même vin, ne mangeaient pas la même cuisine et leurs enfants ne faisaient pas précisément les mêmes études. Faute de le dire, que de clichés passe-partout ! Imaginez plutôt ce qu'on racontera "des Français" dans vingt siècles, si du moins on en parle encore. On mêlera les troubadours, les chauffeurs-livreurs, les seigneurs féodaux, les poilus de 14-18, et tout ce monde évoluera dans un temps fait de toutes les époques superposées : celle de Jeanne d'Arc, de Charles de Gaulle, du bon roi Dagobert. C'est exactement ce qu'on fait à propos de la Rome antique : douze siècles d'Histoire, si complexes, si délicats à cerner, réduits à quelques fadaises, inusables poncifs à base d'orgies, de gens couronnés de roses et qui se font vomir, de premiers chrétiens dans leur catacombes et d'amphithéâtres bourrés de lions. A part quelques noms : Jules César (à cause des "chaussés" ? A cause d'Astérix ?), Néron, bien sûr, avec sa lyre et son incendie, et pour les plus âgés, Vespasien, je ne vois pas grand monde émerger, au hasard des conversations, des ruines de cette civilisation dont la langue même est en train de mourir pour la seconde fois faute d'être plus largement enseignée.
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"Bien cher ami,

Ainsi tu veux à présent que je développe la Caverne de Platon.

Au Livre VII de la République, Platon illustre d'une comparaison ce qu'il avait expliqué en long et en large dans le Livre VI : les degrés de l'être et du connaître.

il y en a quatre :

1. Les ombres : on n'en retire que du flou, des illusions, des berlues.

2. Les choses matérielles, dont on a les sensations (jamais très sûres).

3. Les réalités mathématiques, dont on a une connaissance intellectuelle, mais forcément limitée.

4. Enfin, les idées, les Archétypes de ce qui est. A partir de là, on comprend que tout procède d'un absolu, l'Un-Bien, au-delà de tout ce qui est.

C'est cela que Platon montre par une image que tout le monde peut piger : la célèbre allégorie de la caverne. Imaginons donc une bande de pauvres types, vivant depuis leur enfance enchaînés dans les ténèbres d'une caverne, et tournant ainsi le dos au jour.

Que voient-ils ? - Des ombres sur le mur, qu'ils croient être le vrai monde. Dans leur dos, il y a même des salauds qui les font se tromper exprès par des jeux de marionettes, et les pauvres couillons - l'humanité ordinaire - croient que le monde, c'est ça.

Mais si on essayait de les délivrer ? Comment ferait-on ? On les détacherait, on les tournerait vers la lumière, ce qui en un premier temps leur ferait drôlement mal, les éblouirait. Ils ne verraient pas grand-chose au début, et ils râleraient car ils ne comprendraient pas encore qu'ils commencent à voir le vrai monde.

Peu à peu, ils comprendront, s'ils persistent, que ce qu'ils voyaient en bas, c'étaient des conneries, et que maintenant, enfin, ils connaissent le réel, le vrai. Même le soleil, ils peuvent maintenant, sinon le voir, du moins l'entrevoir, et comprendre que c'est de sa lumière que vient la clarté. Ce serait alors pour eux le vrai bonheur, et pour rien au monde, ils ne voudraient retourner en bas. Sinon pour aider les autres à sortir de là...

Cela, selon Platon, c'est l'aventure du philosophos, de celui qui est l'amant de la sagesse. Il a réussi sa conversion - ce qui veut dire qu'il s'est tourné du bon côté. il a changé de vie, maintenant qu'il a tout compris. Et il peut aider les autres... Et c'est justement ce que toi et moi essayons de faire !

Vale !

L'homme qui riait avec les dieux, Lettres à Lucilius de Lutèce, p. 25-26)
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Lucien Jerphagnon
On n'a pas le droit d'emmerder un lecteur qui ne vous a rien fait.
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Rome s'en irait en morceaux et, comme dans le poème désenchanté de Lucrèce, de ces atomes de pierre se formeraient d'autres temples pour un autre dieu, d'autres palais pour d'autres seigneurs. Des voies s'ouvriraient pour de nouveaux triomphes, et d'autres âmes soutiendraient des formes indéfiniment renouvelées.
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A méditer sur le "phénomène Auguste", une idée s'impose : tout se passe comme s'il avait réfléchi, au cours de ses lectures, dans ses fréquentations, dans les entretiens qu'il avait avec ses amis et ses philosophes, sur l'homme de gouvernement, sur le chef qui sait se faire obéir sans problèmes. Le modèle, c'est celui qui gouverne par la persuasion et la vertu. Savoir diriger une cité, un empire, c'est connaître exactement les procédés qui rendent les ordres efficaces, et donc acceptables de l'intérieur par chaque sujet. Or, comme en matière d'art de vivre et d'art tout court, cela vient des Grecs qui, bien avant les Romains, avaient disserté du politique, sans toujours avoir réalisé leurs idéaux.
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Cette spiritualité très haute du devoir, cette disponibilité sans réserve à ce qu'il perçoit comme dicté d'en-haut et qui doit tout au stoïcisme, il la retrouvera, à partir de cette nuit-là, à tous les moments de sa vie, toutes les fois qu'il lui faudra prendre une détermination. Seul dans sa chambre en présence des dieux, Julien accueillait dans son âme, avec la foi d'un enfant, la vocation qui lui était assignée sans qu'il en connût rien, sinon les menaces, les dangers, les aridités. D'avance il acceptait de servir où on l'enverrait, sans attraits, sans consolations sensibles, lui qui les aimait tant, dans un milieu dont tout l'éloignait, isolé parmi des gens cruels, obliques, sans scrupule, et qui adoraient un dieu auquel il n'accordait aucune estime.
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Lorsque Marc Aurèle (121-180) prit en charge l'Empire en 161, il avait bien besoin des encouragements du stoïcisme. Le monde romain jusqu'alors florissant, en dépit de quelques crises, amorçait tout juste - mais qui le savait?-, une descente qui allait durer trois siècles. La pax romana que chantaient encore Epictète, Plutarque, Aelius Aristide, et même Irénée de Lyon, évêque et martyr, va brusquement se fissurer. Ces lentes coulées de populations qu'un jour on appellerait les grandes invasions venaient de commencer.
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Voir les autres à la lumière qu'ils ont inspiré, et qui les a définis pour toujours...Parce qu'enfin, je ne vois que cela qui vaille, dans les hommes : cette étincelle de rien, cette bulle irisée, fragile, précieuse, où se reflète un moment toute la beauté du monde.
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L'illumination dont Plotin a joui souvent ici-bas constitue comme une anticipation du bonheur céleste. Mais Porphyre insiste sur le caractère surnaturel, et non humain, de ces extases. De même il est dit que Plotin a été emporté par les tourbillons divins, ce qui connote une intervention divine. Selon Porphyre, les philosophes n'y parviendraient jamais si les dieux ne corrigeaient pas leur trajectoire.
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Ainsi une personne ne s'atteint pas au terme d'une série de relations abstraites. Aucune technique, aucune investigation ne nous " donneront " jamais Pascal " tel qu'en lui-même..." Il en va de la connaissance d'un être du passé comme de la connaissance d'un ami : on ne se connait qu'en se rencontrant, qu'en se fréquentant longuement avec patience et amour. Et encore, se connait-on jamais totalement? C'est dire toute l'importance d'une longue pratique des textes, d'une méditation sans hâte, d'une assimilation tranquille des trésors qui nous restent de Pascal : c'est ainsi, et ainsi seulement, qu'on entrera jour après jour dans l'intimité-non de l'auteur, mais de l'homme. ( Pascal LJ )
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Si la distinction si commode entre la vie et l'oeuvre d'un auteur est toujours artificielle, avec Pascal elle s'avère impossible. ( Pascal et la souffrance LJ )
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