AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782073034229
192 pages
Gallimard (05/10/2023)
3.86/5   14 notes
Résumé :
Poète, nouvelliste et romancier, amateur de jazz et de rock, Marc Villard saisit avec une incroyable acuité le monde qui l’entoure – les petites gens, la ville, la musique –, qu’il peint sans esbroufe et avec une grande finesse. Tous les thèmes qui lui sont chers sont présents dans ce recueil composé de deux novellas : Ciel de réglisse et En danseuse ; et de six nouvelles autour du jazz.
Que lire après Ciel de réglisseVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Grand spécialiste du noir, Marc Villard nous régale ici avec quelques nouvelles sombres sur fond jazzy. Deux novellas complètent ce recueil.
« En danseuse » explore le monde des réfugiés et plus particulièrement les syriens qui fuient Daech. Sylvia la livreuse à vélo qui aide les réfugiés va se trouver mêlée à une histoire de famille.
Dans » Ciel de réglisse », on part au Nouveau Mexique où le couple en crise de deux français vient tenter de rebondir. Mais tout se complique lorsque l'homme rencontre une potière indienne.
L'enchainement de chaque histoire est implacable, à partir d'une situation anodine on se retrouve vite dans un imbroglio angoissant.
Mais ce que j'ai le plus apprécié, ce sont ces six courtes nouvelles qui racontent ce moment de bascule dans la vie de musiciens de jazz.
Il y a, par exemple, ce trompettiste qui doit affronter un gang de dealers dans le Lavomatic où il vient répéter.

« A l'intérieur des lieux, la pâleur des machines à laver évoque une clinique… Quelques chaises sont disposées çà et là. le musicien s'assoit à l'extrémité et pose une sourdine sur le pavillon de l'instrument. Puis souffle Autumn Leaves. Il est seul, le son est bon et personne ne lave ses fringues à l'heure du dîner. »

Il y a aussi un impresario de jazz qui se fait rouler par une jeunesse, un pianiste désabusé qui veut séduire une jolie fille mariée à un truand. On trouve également un saxophoniste qui perd son instrument, un homme-orchestre au répertoire rock et une accordéoniste qui veut juste fêter la saint-valentin. Tous ces personnages évoluent dans les bars de nuit, les boites de jazz et, en lisant ces instantanés d'histoire, on a l'impression d'entendre la bande son avec It's money that I love ou Stella by starlight.

En quelques phrases, le décor est planté. Les personnages, souvent à la dérive, foncent vers leur destin parfois tragique. le style est à l'économie, le rythme est vif, il nous emporte comme un air de jazz ou de rock et c'est enivrant.
Commenter  J’apprécie          650
Figure emblématique du roman noir français, Marc Villard a d'abord été un des pionniers du néo-polar avant de s'affirmer comme un fantastique nouvelliste à l'égal des plus grands (Frédéric H. Fajardie, Fredric Brown, Raymond Carver). Un texte de Marc Villard, c'est avant tout une atmosphère souvent nocturne et pesante, légèrement angoissante. Et puis l'auteur introduit une situation un peu menaçante et un personnage plus ou moins à la dérive tout en nimbant l'ensemble d'une envoutante ambiance musicale entre jazz et rock.
Son dernier recueil propose deux courts romans, le premier « En danseuse », s'accroche aux pas d'une livreuse à vélo qui aide des réfugiés Syriens tandis que « Ciel de Réglisse » qui donne son titre au recueil évoque l'histoire d'un chercheur en énergie nouvelle au Nouveau-Mexique dont le couple se délite. Il trouve du réconfort auprès d'une artiste indienne mais se met en danger pour pouvoir l'aider.
Six nouvelles représentatives de l'immense talent de Marc Villard complètent ce recueil. A Paris, un trompettiste est confronté à des petits dealers de quartier et accepte un plan foireux tandis qu'un saxophoniste malade se fait dérober son instrument par une prostituée chinoise. A Barcelone, un imprésario de jazz se fait rouler par une harmoniciste de quinze ans pendant qu'un pianiste trentenaire séduit la femme d'un truand et s'offre une nuit mortelle. Dans le sud de la France, un guitariste rock écume sans succès les bars du coin et à Bruxelles, une accordéoniste habitée fête à sa manière la Saint Valentin et finit en prison en compagnie de prostituées.
Commenter  J’apprécie          230
« En danseuse », la première nouvelle, est assez longue, avec une ambiance prenante et un style concis qui mène l'action plutôt rapidement, de Paris à Marseille. Sylvia, une jeune livreuse à vélo, ainsi qu'un jeune poète venu de Syrie et sa soeur en sont les personnages principaux. Dommage qu'il y ait des coquilles et des incongruités : une fillette de trois ans et demi joue au Monopoly, et plus loin, il est question de la mettre à la garderie ou à la crèche… Je peux comprendre que l'auteur ne s'y connaisse pas en jeunes enfants, mais à quoi sert l'éditeur ? Toute intéressée que je sois par les personnages, la manière qu'adopte l'auteur pour les faire vivre au travers de leurs actions et de leurs dialogues ne me séduit pas vraiment.

J'ai préféré la suite avec les courtes nouvelles à thème « jazz », globalement plus convaincantes, situées dans des milieux géographiques variés, courtes et bien tournées. L'extrait ci-dessus vous donnera une idée du style.
Dans le dernier texte, plus long et situé au Nouveau-Mexique, qui a donné son titre au livre, un chercheur français s'installe pour quelques mois aux États-Unis, avec sa femme, mais ce changement d'ambiance n'améliore pas leur relation.
Cette nouvelle me laisse dubitative. Ce n'est pas un problème de mise en place, ni de chute, je ne suis pas très attachée au genre de la nouvelle « à chute », et d'ailleurs, la fin n'est pas mal du tout. C'est plutôt le coeur même de l'action qui ne me convainc pas, le rythme donné par l'auteur ne fonctionne pas, de mon point de vue.
Je suis un peu étonnée de l'enthousiasme des amateurs de polars autour de Marc Villard, mais il est vrai que je n'accroche que rarement aux romans policiers français.
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
Commenter  J’apprécie          120
Nouvelles longues (deux) et courtes en milieu urbain de nos jours. Ce sont les notations topographiques qui ont le plus attiré mon attention. Les personnages se déplacent dans des lieux réels, situés, concrets, donnant à l'ensemble une vision proche du documentaire ou du film/roman noir.
Cela tombe bien, ce texte est édité dans la collection "La Noire" de Gallimard que je remercie, ainsi que Babelio, pour l'envoi de cet ouvrage dans le cadre de l'opération Masse Critique d'octobre.
J'ai eu plaisir à parcourir de façon non touristique des cités telles Paris, Marseille, Barcelone et d'autres coins plus modestes et néanmoins tout aussi réels tels Frontignan, dans les pas de personnages qui pédalent, jouent d'un instrument souvent, ou font de la recherche mais toujours au travail.
(Sinon Sète ne peut pas être la "Venise Provençale" car elle se trouve à l'ouest de Montpellier mais on pardonne).
Dans la dernière et longue nouvelle nous partons jusqu'à Los Alamos, découverte passionnante pour moi où p.132 : « aux abords de Black Mesa, le plateau basaltique, des cactus géants claquent sur le ciel d'un bleu hyper réaliste. »
Les héros sont des anti-héros, ou du moins des hommes et des femmes ordinaires, mais eux aussi sont individualisés, pas franchement marginaux mais surtout pas conformistes, croisant des plus défavorisés : migrants ou prostituées par exemple en France, Indiens aux USA.
La lectrice que je suis s'est régalée là encore de cette épaisseur et cette variété sociologique décalées par rapport aux simplifications sans densité ni complexité de la majorité des magazines, séries ou autres journaux télévisés.
Les phrases sonnent juste et sont agréables à lire. Elles m'ont parues parfois juxtaposées, l'ensemble manquant de fluidité. Ce qui m'a empêchée d'adhérer à la première phrase de la courte bio liminaire décrivant Marc Villard comme « un des plus grands stylistes du polar français et de la Série Noire ».
Mais à la réflexion j'en connais peu, hormis Manchette, Izzo ou Lemaître, peut-être tous trois au-dessus du lot.
Le regard m'a beaucoup plu. Décalé, c'est le propre du noir aussi : l'ordre et les lois sont loin, les humains se débattent dans le monde réel et poisseux, s'entraident ou s'entretuent, sans morale.
Donc j'ai fort apprécié ce recueil. Et vous le conseille, qui que vous soyez.
Commenter  J’apprécie          40
Babelio dont je suis un vieux complice m'a proposé Ciel de réglisse de Marc Villard. Composé de deux novellas et six nouvelles (j'avoue que la différence m'échappe, peu importe) ce recueil de Marc Villard est d'obédience plutôt polar urbain contemporain. J'ai, je crois, un peu préféré les nouvelles courtes centrées sur le thème du jazz au sens large, assez efficaces, sous le titre général Musique soule. Jazz et thriller ont souvent fait bon ménage. Entre came et petits trafics rien de neuf sous le soleil ou plutôt la nuit qu'elle soit marseillaise ou catalane. Mais c'est pas mal troussé. Si ça vous tente ça ne vous prendra pas trop de temps.

Les deux novellas, En danseuse et Ciel de réglisse bénéficient d'un scénario forcément un peu plus fouillé, le premier en banlieue parisienne rebondissant sur Marseille avec ce qu'il faut de réfugiés, de livreurs de pizzas et de dealers, du tout venant, quoi. le second en Californie sur fond d'espionnage:0 comme on dit maintenant. le soleil de l'ouest américain n'est pas plus engageant que les deux plus grandes villes françaises. Guère plus engageant, ce recueil qui se voudrait à tempo de jazz, plutôt inopérant quant à moi. Ce fut une chronique brève. C'est le mot qui convient.
Commenter  J’apprécie          80

Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Vers 19 heures, Sylvia et Louna descendent la rue des Gardes, puis celle de la Goutte d’Or. Une partie de foot est improvisée par les gosses du quartier dans l’artère frileuse. Un mur orange est maculé d’un tag qui crie ON VOUS TUERA TOUS. Elles entrent dans un bar modeste. Louna n’a pas réajusté son foulard. Ses cheveux libres lui donnent l’allure d’une adolescente.
Commenter  J’apprécie          30
Hugo remise son scooter dans une rue à quelques pas du musée d’Art contemporain qui propose, à la feignasse, un focus sur Antoni Tapiès puis il rejoint dans une brasserie aux murs carrelés ses amis Alcaraz, Montoya et Bello.
Les musiciens discutent job et musique à voix basse au bar.Ils prennent enfin une table pour quatre et se font porter deux bouteilles de barbera. Sur la piste quelques touristes éperdus, des ploucs de province et trois couples endimanchés, se bougent le cul avec componction.
Commenter  J’apprécie          10
Elle voit passer une humanité dont elle ignorait tout. Une fille au nez cassé flanquée d'un vieux mec responsable d'un doberman en laisse, un quarteron de concierges s'échangeant des poubelles vertes, des enfants très polis portant l'uniforme d'une école privée, et un homme trop mince, sanglé dans un pantalon rose, occupé à imiter Céline Dion.
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Marc Villard (19) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Marc Villard
Marc Villard nous parle de ses influences, ses livres.
autres livres classés : marseilleVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus


Lecteurs (34) Voir plus



Quiz Voir plus

les doigts rouges

Qui voit son frère avec les doigts rouges ?

emilie
ricky
paul
léon

5 questions
9 lecteurs ont répondu
Thème : Les doigts rouges de Marc VillardCréer un quiz sur ce livre

{* *}