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Critiques de Marguerite Duras (1676)
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L'amant

Roman autobiographique , Duras raconte sa liaison avec un riche chinois en l'Indochine. Cette histoire d'amour est troublante, sensuelle. L'initiation amoureuse de la jeune fille est sublimée par le lieu même ou elle se déroule. Cet amour va rencontrer des oppositions côté asiatique comme du côté des colons. Il faut dire que la jeune fille est àgée de 15 ans et que les transgressions sont nombreuses.

Duras réussit un magnifique roman, ou elle mets aussi en avant ces problèmes familiaux (avec sa mère, son frère), son envie déjà d'écrire, elle décrit une passion faite de délicatesse, de pudeur et d'impudeur, de plaisirs des sens. Si le ton lent parfois décousu peut irriter force est de saluer un très grand livre maitrisé sur un amour interdit. Prix Goncourt.



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Moderato cantabile

Mon avis : Dans Moderato Cantabile, il n’y a rien et pourtant il y a tout. Si vous aimez les livres avec beaucoup d’action, fuyez, sinon, lisez et savourez !

Anne Desbarèdes, une jeune femme riche, accompagne son petit garçon à ses leçons de piano ; elle mène une vie bien rangée, routinière. Un jour, elle entend un cri, une femme est assassinée ; et Anne ressent le besoin de comprendre. Elle va faire la rencontre de Chauvin, témoin de la scène.

Qu’est-ce qui va pousser Anne à retourner chaque jour dans ce café pour retrouver Chauvin ? Quelle est cette attirance qu’elle éprouve pour lui ?

Je ne reviendrais pas sur la plume de Marguerite Duras, c’est bref, minimaliste et tout en non-dits, juste suggéré. Certes pas d’action, mais un véritable panel d’émotions. Un évènement qui chamboule la vie d’une femme, sans qu’elle même comprenne vraiment ce qui lui arrive. Comme un signal de départ, elle va irrésistiblement retourner dans ce café pour rejoindre cet homme , comme une parenthèse dans sa vie, pour comprendre comment un homme peut tuer par amour ? Pour fuir l’ennui d’une vie bourgeoise étriquée ?

Un très court roman sur un instant de vie, un moment d’égarement…



À lire avec un verre de vin, un peu de glace au moka (p. 111) en écoutant un air de piano.



Instagram : @la_cath_a_strophes
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L'Amant de la Chine du Nord

L’Amant de la Chine du Nord est un des derniers livres de Marguerite Duras, une réécriture de l’Amant alors qu’elle apprend la mort de ce dernier. C’est l’histoire de l’amour impossible et transgressif, dans l’Indochine des années 30, entre l’auteure - l’enfant comme elle est appelée dans le roman -, quinze ans, avec un homme chinois - le Chinois -, vingt-sept ans. À notre époque, cela a tout pour choquer; cependant, le fait qu’il s’agisse de l’histoire de l’auteure, que l’enfant ne soit jamais présentée comme une victime si ce n’est de sa famille à elle, que le jeune homme soit lui-même d’une certaine immaturité et surtout que Marguerite Duras n’aborde pas le récit sur le plan de la morale, mais bien de l’ambivalence des sentiments et de l’éveil à la sexualité suscite l’adhésion. Tout autant cinématographiques que littéraires – l’auteure ayant été insatisfaite du film ayant été réalisé à partir de l’Amant -, l’écriture de même que la forme du roman favorisent un rendu qui laisse beaucoup de place aux images. Le seul bémol pour moi a été l’incongruité parfois des rires et pleurs qui surgissent, frisant parfois le ridicule… De belles pages sur les sentiments du désir et de la séparation.
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L'amant

Court roman sur une autre époque, celle de l’empire colonial français, dans les années 1930, en Indochine. On y entrevoit les différences qui marquent alors la société : les domestiques locaux, les petits fonctionnaires blancs qui ont le pouvoir, les Chinois riches mais subissant quand même le racisme.



Court roman sur une vie familiale en perdition depuis le décès du père, avec une mère directrice d’école escroquée, un frère aîné soumis à ses addictions, un petit frère qui mourra jeune.



Court roman sur la première relation de Marguerite Duras, qui avait 15 ans et demi, avec le Chinois de Cholen, richissime mais qui ne pouvait épouser « la petite prostituée blanche du poste de Sadec », malgré son amour.



Court roman appartenant à un mouvement littéraire du 20e siècle, le Nouveau Roman, mettant en avant le travail d’écriture, le narrateur n’étant pas omniscient mais partial et partiel, et la structure de l’intrigue n’étant pas le point central.



Étonnamment, « L’Amant », qui a reçu le prix Goncourt en 1984, est très dense tant sur le fond que sur la forme. J’ai aimé le style, le voyage, la découverte d’un temps révolu.

Marguerite Duras avait atteint la majorité sexuelle, fixée à 13 ans jusqu’à l’ordonnance de 1945 et à 15 ans depuis, cependant n’était-elle pas un peu jeune pour vivre cette aventure et n’est-ce pas pour cela que « très vite dans [sa] vie il a été trop tard » ?



Il est possible que je prolonge par la suite ma lecture avec « Un barrage contre le Pacifique » : je suis curieuse de voir comment l’auteure a pu présenter les mêmes faits différemment, à deux périodes de sa vie, avec les apports du vécu et de l’expérience.

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La Vie tranquille

Qu'attend t'on d'une vie tranquille? Une fois fermé ce court roman de Marguerite Duras publié fin 1944 je me pose la question de savoir ce que Françoise Veyrenattes dite Francou espère de la vie.

Les Bugues, une ferme isolée non loin de Périgueux. Francou assiste satisfaite à la raclée fatale qu'Antoine, son jeune frère adoré, administre à Jérôme leur oncle, le parasite , celui par qui le malheur et la ruine sont entrés dans leur famille. Francou aime Antoine mais Tiène est depuis peu bien présent. Francou s'ennuie, s'ennuie et s'ennuie. Les journées s'enchainent, laborieuses mais semblables les unes aux autres au rythme des saisons et des travaux de la ferme.

Alors provoquer le destin et changer le cours des choses pourquoi pas.....

Francou est en mal de reconnaissance, d'amour bien sur mais pour cela faudrait il qu'elle sache où se cache la vraie

Françoise?

Marguerite Duras est une écrivaine incontournable du XXè siècle , elle est adulée ou exécrée mais une auteure irremplaçable de la littérature française. Une plume et un style très personnel confèrent à ses textes une ambiance à nulle autre pareille, ses propos ne peuvent laisser indifférents celui qui veut bien prendre le temps de s'y attarder.
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L'amant

Un texte dérangeant qui se mérite.

La construction des phrases est loin d'être simple. Parfois j'ai eu besoin de lire à voix haute pour remettre une ponctuation et ainsi mieux maîtriser le sens. Le récit n'est pas linéaire non plus. Ce n'est pas gênant, mais il faut s'en rendre compte et l'intégrer.

Ce qui est dérangeant, avec mon regard d'aujourd'hui, c'est cette relation quasi incestueuse entre la jeune fille de 15 ans et l'homme de 27 ans : "Il la prend comme il prendrait son enfant. Il prendrait son enfant de même. Il joue avec le corps de son enfant, il le retourne, il s'en recouvre le visage, la bouche, les yeux". J'étais mal à l'aise tout du long à cause de l'âge de la gamine, mais ce passage m'a achevé dans ce malaise. C'est la jeune fille qui mène le jeu de la sensualité, c'est elle qui domine malgré son jeune âge. Donc même si l'âge est gênant, il y avait cette maîtrise. Mais après ce passage...j'étais vraiment mal à l'aise.

Un portrait à la fois sensible et distancé d'une jeune fille entre l'apprentissage de sa sensualité, le détachement de la mère, l'affirmation de soi, la mort du jeune frère et un frère aîné plutôt détestable.

Une lecture qui me laisse une drôle de sensation en bien peu de pages.
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Le Ravissement de Lol V. Stein

Toujours cette langue étrange, disjonctée, initiatrice d'une atmosphère faite de langueur et de sensualité : l'écriture subtile de Marguerite Duras.



Toujours l'amour, l'amour difficile, cru et à la fois fantasque de galanterie, amour impossible mais si profondément vécu et ressenti.



Toujours cette chair si palpable alors que les corps ne font que s'effleurer.



Du Marguerite Duras en plein, à ne pas s'y tromper. Cela me séduit-il autant que lorsque j'avais vingt ans ? Assurément.



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Savannah Bay

J'ai lu Savannah Bay dans une édition augmentée, ce qui revient à deux textes en un volume : le texte d'origine, et celui que Marguerite Duras a réécrit pour sa mise en scène avec Madeleine Renaud et Bulle Ogier, plus resserré et donc à moitié moins long. Duras rapporte que Madeleine Renaud lui avait demandé de lui écrire un "texte d'amour" : "Ce n'est pas parce que je suis vieille que je ne peux pas dire un texte d'amour." Duras lui a donc promis ce texte, qui est devenu Savannah Bay. Cela dit, s'il est intéressant de le savoir, ce n'est pas une information forcément nécessaire pour lire la pièce, notamment la première version.



La première version est peut-être plus adaptée à la lecture, prenant davantage le temps de diffuser cette ambiance à la fois floue, tragique et mortifère. Il y a bien une histoire au centre de la pièce, une histoire décomposée, morcelée, dont Madeleine, une vieille dame à la mémoire - volontairement ou pas - défaillante, ancienne comédienne, essaie de retrouver les bribes, dans une éternelle répétition avec des variations infinies. Une histoire qu'une jeune femme, qui vient voir tous les jours Madeleine, s'efforce de lui faire raconter. L'histoire de deux personnes qui se sont aimées, l'histoire d'une jeune fille qui a toujours été attirée par la mer autant que par la mort. L'histoire de l'arrivée au monde d'un bébé, né le jour où sa mère a disparu dans la mer. On n'en saura pas davantage, et on peut même douter de la réalité de tout ça - l'utilisation que Duras fait du théâtre, la façon dont elle insère l'histoire d'une pièce de théâtre dans le texte, dont elle utilise les décors, et particulièrement les regards que doivent poser les comédiennes sur le public dans la seconde version - tout ne fait que prolonger la confusion du lecteur ou spectateur. Confusion qui est un moyen et un thème de la pièce.



Qui est qui, quelle histoire nous raconte-t-on, quels sont les liens qui unissent Madeleine et la Jeune Femme ? Ça n'a pas l'air très clair même dans l'esprit de Duras, vu une interview qu'elle avait donnée en 83, et qui contredisait quelque peu ce que j'avais compris des didascalies et notes de la première version - à moins que les didascalies elles-mêmes n'aient pas été très claires, ce qui est possible, ou encore que ladite interview ait été confuse. Peu importe en fait que Madeleine soit la grand-mère de la Jeune Femme, ou encore sa mère, ou que la Jeune Femme soit une projection mentale, une réminiscence issue des tréfonds de la mémoire de Madeleine. On ne sait pas, on ne saura pas, car tout ici est Savannah Bay : les lieux, les personnes, la pièce dans la pièce, la pièce que vous avez sous les yeux. Pour Marguerite Duras, seule comptait l'histoire d'amour, ou plutôt l'écriture, la mise en scène de l'histoire d'un amour, qui reste inaccessible et "miraculeuse" (ce sont ses mots) et qui entoure de son aura tout ce qui touche à cette histoire, mystérieusement. Une histoire qui est aussi celle d'une souffrance.



Du texte initial, à l'atmosphère vaporeuse, on passe à une version pour le théâtre plus âpre, moins ambiguë, plus concise, plus dense, qui dit plus net la douleur que diffuse la pièce, sans que la clé en soit donnée pour autant - à supposer qu'il existe une clé pour ce genre de texte. Les liens sont forts entre Savannah Bay et India Song (écrite dix ans plus tôt), cette autre histoire de mémoire, de fantasmes, d'amour et de mort ; peut-être un peu trop. Pour autant, Duras a cherché a cherché à décomposer/recomposer différemment une histoire qu'on ne peut réellement toucher du doigt. J'aurais sans doute préféré un peu plus de sobriété dans l'écriture de la première version, mais la seconde me paraît un peu courte pour une simple lecture et pour inoculer au lecteur l'atmosphère délétère du texte - mais pour le coup, celle-ci a été conçue pour la scène, en travail de plateau. Mais cela restera pour moi une jolie expérience de lecture.





Challenge Théâtre 2017-2018
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L'Amour

J'aime les phrases de Marguerite Duras, courtes, simples d'apparence mais dont coule une poésie à la fois grave et lumineuse. J'aime aussi ses personnages et ses atmosphères. Ici, un bord de mer, comme dans d'autres de ses romans, et bien sûr, une femme et un homme, ou plutôt deux.

Le récit est oppressant, on attend quelque chose alors que la lumière du ciel change, qu'un homme marche sans cesse, qu'une femme dort ou regarde la mer, et qu'un autre homme la regarde. Puis tout s'emmêle: ils se connaissent? Il y a un passé cité à demi-mots, une prison, une folie, un suicide prémédité, des enfants...

Je me suis perdue dans des dialogues trop énigmatiques cette fois-ci et j'ai fini le livre avec une note de déception et de frustration. Les autres lecteurs ne semblent pas avoir compris grand chose de plus, il faudra rester avec cette impression...

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L'amant

Marguerite Duras nous raconte une histoire bouleversante. C'est son histoire à elle qu'elle retrace. L'homme qu'elle aime est timide et effrayé par son corps d'enfant. Marguerite Duras témoigne de sa vie à Sadec et de son premier amour avec l'homme de Cholen beaucoup plus âgé qu'elle. Un amour fort mais impossible. Ils s'opposent totalement mais comme on dit les opposés s'attirent. Lui, c'est l'homme élégant et riche. Elle, c'est la jeune fille blanche représentant la colonisation. L'auteur a une magnifique prose qui nous emmène loin. J'ai eu l'impression de voir ce qui était décrit, les paysages et les fleuves me paraissait être devant moi. LISEZ LE !
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L'amant

Lu à 20 ans.

Vite lu, vite oublié. Franchement surcoté, pensais-je alors.



Qu'en est-il maintenant ? Ben pareil : surcoté. Je n'adhère pas du tout... du tout.

Ce style m'exaspère, mais d'une force !

"Il dit... Je dis... Il dit... Je dis..."

(à ne pas mette entre les mains de vos élèves si vous êtes professeur, très mauvais exemple si vous souhaitez qu'ils acquièrent davantage de lexique...)



Et puis c'est froid, c'est clinique. Franchement, l'angle pris pour décrire la mère, le frère aîné, et même l'amant sont à pleurer d'ennui. Comment peut-on relater des expériences aussi fortes et des relations aussi puissantes en gardant ce ton résolument ennuyeux ?



Marguerite Duras a depuis longtemps trouvé son public, et même si je ne comprends pas pourquoi, tant mieux pour ceux qui y trouvent leur compte.
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L'amant

C’est pratique minou, c’est pratique ouais d’arriver quasiment à poil en terme de connaissances de l’oeuvre Duras.



Ça sera le 4e à mon actif (Moderato Cantabile / Les petits chevaux de Tarquinia / Détruire dit elle) et bien que L’Amant soit archi connu, j’en savais ni l’histoire, ni le style ni que dalle.



Et bordel je comprends pas comment j’ai pu passer à coté de Duras toutes ces années. Ou alors si je dois le voir autrement je dirais que c’était obligé que je croise sa plume à un moment donné, et je regrette pas du tout que ce soit aujourd’hui, je veux dire par là à ces instants précis de ma vie.



L’intensité de sa plume, la tension qui s’étire, la quasi musicalité des phrases hachurées qui confère un rythme presque lourd mais sans jamais que ça le devienne.

Duras manie la virgule et le point comme personne, on a envie de figurer dans sa ponctuation juste pour voir ce que ça fait, parce qu’au début ça malmène, puis ça agit comme une sorte de drogue qui rend complètement accro.



Quant à l’histoire de L’Amant, j’étais loin de m’imaginer qu’elle aurait pu vivre ces évènements. À tort je la prenais pour une petite fille sage ayant vieilli toute en pudeur, avec cette espèce de classe internationale qu’ont les grandes dames des Lettres.



Je me sens newbie au pays des initié.es, mais je me fais la jurance, qu’un jour, j’aurais tout lu de cette femme incroyable.



J’aime ces auteur.ices qui insufflent juste ce qu’il faut pour vous donner envie d’écrire sans jamais avoir à s’excuser de ne pas le faire. L’amour des mots, de la structure des phrases et des histoires (aussi banales qu’elles peuvent être hallucinantes), racontées avec un divin talent.



Wow.



ENCORE PÉTARD ENCORE !
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Un barrage contre le Pacifique



Elle a tout donné, la mère. Sa jeunesse. Ses espoirs. Ses économies. Quinze ans d'économie. Elle a tout donné pour une parcelle de terre, là-bas, en Indochine.

Inexploitable.

Chaque saison, la mer de Chine recouvre tout.

L'océan Pacifique, elle dit, la mère. L'océan parce qu'il faut bien ça, cet adversaire-là, pour avoir raison de son obstination.



Sysiphe transplanté en Indochine, elle va s'acharner, construire des barrages qui céderont. S'endetter. Vendre tout ce qu'elle a. Ou tenter. Jusqu'à sa fille...



M.Jo, hériter d'une fortune colossale, s'éprend de la jolie jeune fille. Qui va s'employer, entre cruauté et dégoût, à le manipuler. Elle-même conditionnée par une mère et un frère aîné qui la poussent, puis la repoussent. L'encouragent dans leur dessein de fortune, puis la maltraitent. Lui reprochent tantôt de s'offrir comme une traînée, tantôt de ne pas offrir assez.



Le rapport de Duras à son passé, à ses racines, impossibles à trancher. Ses premières années en Indochine, sa mère victime d'une arnaque, de plus en plus aigrie, de moins en moins capable de renoncer. Et ce frère tout en violence retenue. Une flamme vive, qui les attire l'une et l'autre. Les maintient ensemble. Sans lui, plus rien.



Comme d'habitude, d'une précision chirurgicale dans les intentions. Dans les émotions. Elle dépose, telle heure, tel jour. Et vous entendez telle douleur, tel cri.

D'une sensualité exacerbée.

Duras.

C'est comme ça qu'on devrait décrire ses livres. Ne rien ajouter.

Duras.
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L'homme assis dans le couloir

Je comprends que Marguerite Duras dérange. Je comprends qu'on ne l'aime pas. Mais elle est incomparable. Pour nous offrir de ces textes grandioses et repoussant à la fois. Ici encore, elle attise notre attirance et notre répugnance. C'est cru, direct et ne laisse pas d'échappatoire. Dès le début, l'on devine la fin. de ce court récit. Très court. On plonge comme en apnée et on en ressort pas le même qu'avant la lecture. Comme à chaque fois avec Marguerite Duras.



Personnellement, j'adore.
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L'homme assis dans le couloir

J'aime beaucoup la grâce de l'écriture de Marguerite Duras, sa fine psychologie, sa délicate peinture des sentiments humains, ses descriptions sensibles et si vivantes, son écriture si vivante, si fraîche, si vraie, si spontanée. Cette femme, est décidément une grande écrivaine, l'une des écrivaines majeures de la littérature française, et du XXème siècle !

Malheureusement, "L'homme assis dans le couloir", ne m'a pas tout à fait plu. J'y ai certes, retrouvé, toutes ses qualités, mais il m'a fallu beaucoup de temps, pour que j'ai l'impression, que Duras, se mette à avoir une écriture sensible. Le début est un peu brutal, mal préparé, on entre tout de suite dans l'histoire, et c'est un peu trop rapide. Pour que l'histoire prenne tout son sens, pour que l'écriture devienne délicate, pour que les personnages deviennent intéressants, il faut attendre quelques pages.

Heureusement, après les prémisses, Marguerite Duras, ne nous fait plus attendre : on entre vite dans l'histoire, simple, contée avec une plume suggestive, poétique, rêveuse, délicate, porteuse de sentiments, par dizaines.

Il est tout de même dommageable, surtout pour un livre si court, que les premières pages ne soit plus réussies.

Ceux qui aiment Marguerite Duras devrait néanmoins, trouver, dans cet ouvrage, ce qu'il sont venu, y chercher.
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Un barrage contre le Pacifique

Une fois n'est pas coutume, ce matin 27 janvier, j'ai décidé de me faire un plaisir égoïste en "démontant" des écrivains que je n'aime pas –rien de personnel, bien sûr…- , de préférence décédés, puisque plus là pour se défendre... vu qu'ils s'expriment forcément beaucoup mieux que moi...



Donc, après Céline, Marguerite...



A sa décharge, Un Barrage contre le Pacifique partait avec des fondations branlantes puisqu'il s'agissait d'une lecture de classe imposée. En plus, je ne suis pas fan de romans autobiographiques, bien que l'exotisme indochinois eût pu peut-être compenser ces a priori.



Même avec le recul rien n'y fait ;



Je l'avoue, le côté pathétique de l'histoire de Suzanne, même mâtiné d'une ironie sur soi bienvenue, ne m'a pas touché. Sans doute le point commun avec Céline est-il la peinture désenchantée des travers de la vie et de l'humain, si éloignée de mes convictions -littéraires et tout court... -. Quitte à être affreusement lucide, autant en rire, avec Boris Vian ou Cavanna, Frédéric Dard ou Alexandre Jardin...



Encore une fois je peux admettre un intérêt historique : sans doute la parution en 1950 de cet ouvrage peignant, dans une grande désillusion, la face sombre du colonialisme, a-t-il positivement préparé le « civilisateur » français à la décolonisation au même titre que la claque de Dien Ben Phu.



Le style m'a paru plat, les dialogues creux. L'influence du nouveau Roman, qui déstructure l'intrigue et aseptise les personnages, a beaucoup gêné le jeune lecteur que j'étais alors. Depuis, j'ai un peu pris goût à ces expérimentations, mais plus chez Gide, Mauriac ou Beckett que chez Duras. Celle-ci, en effet, laisse le lecteur démuni face à l'effacement de l'intrigue, là où les auteurs du Nouveau Roman proposent des sons, des tableaux, une instantanéité. Tout en restant mutique sur ses motivations, elle nous parle d'elle, notamment dans ses rapports amoureux ou maternels compliqués… est-ce alors au lecteur de se glisser dans la peau d'un thérapeute ? Personnellement, je n‘en avais pas envie, et la vocation ne m'est toujours pas venue depuis.
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Écrire

Tout semblait bien commencer, ces impressions d'un auteur face à son écriture, les conditions, les sensations, les obessions, et puis aussi la boisson.

Je ressentais sa liberté, et puis je n'ai plus pu continuer, ses phrases toutes tordues ; les mots , ils sortent du livre, son livre qu'elle écrit là dans sa maison, en haut et puis en bas, les mots qui partent dans tous les sens, s'envolent très très haut, je n'ai pas pu les rattraper. A la moitié j'ai refermé. Désolée.
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Hiroshima mon amour

Les mots magnifiques de Duras on inspirés a Resnais l'un de ces plus grand film. Le ton ici est grave , mais jamais misérabiliste . L'intelligence est présente en permanence dans ce superbe scénario qui compléte parfaitement l'expérience majeure que représente ce film somptueux . Le cinéma français dans ce qu'il à de plus beau.
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L'Amant de la Chine du Nord

Marguerite Duras écrivit l'Amant de la Chine du Nord après la sortie de l'adaptation cinématographique de l'Amant, par Jean-Jacques Annaud.

Ce second texte sur l'amour entre une adolescente pour un homme de 12 ans son aîné, entre une fille de colons blancs et un chinois, est encore plus beau que la version initiale. Fâchée du succès du film, qu'elle juge hollywoodien et vulgaire dans son esthétisme éthéré, peut-être fâchée aussi des raisons du succès du livre, elle le réécrit, pour prouver au monde entier qu'elle est l'auteure et Annaud un pâle imitateur. Cette version, épurée, nettoyée de certains effets de style, surpasse en effet la première mouture. Cet ouvrage est dans mon sac pour une île déserte.
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La Vie tranquille

Drame familial, inceste, deuil, absence et temps qui passe, on retrouve dans ce roman de jeunesse de Marguerite Duras beaucoup de thématiques qu’elle développera dans la suite de son œuvre. Le style est déjà bien en place : phrases courtes, une certaine monotonie dans le récit, qui agace certains, mais qui donne à l’ensemble cette mélancolie profonde et permet de s’identifier aux personnages et à leur histoire. Rien de très spectaculaire, mais des thématiques essentielles et universelles de l’existence traversent cet ouvrage et ne laissent pas indifférents.

Le titre surprenant par rapport au récit du livre trouve son explication dans les dernières pages « Il n’y a rien à faire contre l’ennui, je m’ennuie, mais un jour je ne m’ennuierai plus. Bientôt. Je saurai que ce n’est même pas la peine. On l’aura la vie tranquille. ». Un grand livre.

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