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Citations de Marie Darrieussecq (584)


Tout le mois d’avril 2020, historiquement sec à cause du réchauffement climatique, cette forêt a brûlé, exposant les pompiers ukrainiens au double danger du feu et de la radioactivité, dans la relative indifférence de la population mondiale confinée par la pandémie de coronavirus.

p. 190
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Et il faut beaucoup aimer la chapelle Sixtine et la pyramide de Khéops et le son de Coltrane et le trait de Shitao et toute la littérature pour continuer d'aimer les hommes.
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"je n'en ai pas dormi de la nuit", disent les dormeurs aux insomniaques, qui ont envie de leur répondre qu'eux ne dorment pas de la vie.
p21
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Dormirais- je si je n'étais pas hantée? Et si d'autres autour de moi ne l'étaient pas? Et qu'est- ce que ça veut dire, la hantise?
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Chez Paula, il y a de vraies femmes. J'ai envie de dire des femmes enfin nues: dénudées du regard masculin. Des femmes qui ne posent pas devant un homme , qui ne sont pas vues par le désir, la frustration, la possessivité, la domination, la contrariété des hommes. Les femmes dans l'oeuvre de Modersohn-Becker ne sont ni aguicheuses (Gervex) , ni exotiques (Gauguin), ni provocantes (Manet), ni victimes (Degas), ni éperdues (Toulouse-Lautrec), ni grosses (Renoir), ni colossales (Picasso), ni sculpturales ( Puvis de Chavannes), ni éthérées (Carolus-Duran) . Ni "en pâte d'amande blanche et rose" ( Cabanel moqué par Zola).
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1900. Le monde est jeune. Knut Hamsun écrit sur les oiseaux et les amours d'été, les brins d'herbe et les grandes forêts . Le génial auteur de La faim n'est pas encore le nazi qui offrira à Goebbels la médaille de son prix Nobel. Et Nietzsche n'est pas encore récupéré par les affreux. On peut croire au règne du Dieu Pan , à la Nature et au moment présent.
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Ça nous faisait rire, les stagiaires.
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«  Le droit à la chambre s’inscrirait presque dans les droits de l’homme ».

écrit MICHELLE PERROT .
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J’essayais de décrire ma mère en termes neutres. Je ne sais pas si une telle chose est possible.
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Un soir où Atiq Rahimi et moi nous nous plaignions de concert de notre épuisement, je lui conseillai le Donormyl, en vente libre. On peut aller jusqu’à deux comprimés, ordonnai-je à ce patient réticent. Atiq s’administra avec prudence la moitié d’un comprimé. Je n’attendais rien moins que les remerciements d’un Proust à une princesse de Caraman-Chimay, mais Atiq me laissa sans nouvelles, jusqu’à ce que notre éditeur m’apprenne que j’avais manqué le tuer : mon camarade insomniaque affirmait s’être traîné comateux pendant trois jours.
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Songe, lui dit son mari, que le sommeil nous plonge dans une vulnérabilité si grande qu'il faut s'en protéger le temps qu'il dure. Nous devons nous replier et répéter chaque nuit ce repli sans avoir à nous poser la question du où ni du comment [...] Nous les humains avons besoin d'un lit et d'une porte qui ferme. Un domicile. Une adresse sur la planète.
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Les femmes n'ont pas de nom. Elles ont un prénom. Leur nom est un prêt transitoire, un signe instable, leur éphémère. Elles trouvent d'autres repères. Leur affirmation au monde, leur "être là", leur création, leur signature, en sont déterminés. Elles s'inventent dans un monde d'hommes par effraction.
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L'histoire de l'art a accouché d'une tripotée de petits Jésus terriblement ratés au sein de Madones sceptiques. Museaux de singes, cous de vieillards, allaitements qui évoquent au mieux la vache, au pire une partie de billard à trois bandes. Non, on voit chez Paula des bébés comme je n'en avais jamais vu en peinture, mais tels que j'en ai connu en vrai. Le regard concentré, agrandi, presque fixe, de la petite personne qui tète. La main posée sur le sein, ou le poing fermé. Le poignet inexistant, un pli. Le cou qui ne tient pas. Les jambes dodues mais non musclées. Les bras parfois maigres. Les joues colorées ou pâles, mais jamais du teint des adultes.
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Rétrospectivement, cette courte promenade dans Paris fut peut - être le moment le plus heureux de sa vie . Tout ce qui suivit ne fut qu'une descente du haut de ce climax , un décentrement redoutable .
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Même en finnois Edmée Blanco essaie de dire son petit mot. S'il lui reste un peu de vision satellite elle cherche sur Internet comment se dit ceci et puis cela, elle s'occupe, Edmée, elle s'intéresse, sauf que le Finlandais n'est pas finlandais mais estonien, chose que son épouse Ida, à Tallinn, ne prend pas la peine d'expliquer à la pétasse du standard, vu le coût de la minute Tallinn-pôle Sud.
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Attendre est une maladie, une maladie mentale. Souvent féminine
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J'ai ôté mes sandales. Le sable glissait de minces serpentins de glace entre mes orteils, une mer sans printemps ni automne. Mes pieds s'enfonçaient, chaque vague voulait ma peau, à chaque nouvel échec la vague exaspérée laissait un peu de sable à mes chevilles pour mieux m'empoigner au retour. Quelque chose de très doux est venu buter contre mes jambes et l'haleine de la mer a soufflé dans mes yeux.
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Yvan qui était célèbre autrefois pour ses excentricités m'a mis un collier de diamants et nous nous promenions ensemble, lui debout et moi en laisse, j'étais le cochon privé d'Yvan comme d'autres ont un pékinois ou un boa. On aurait jamais pu faire ça à Paris, Yvan aurait eu trop de problèmes avec la SPA.
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«  L’insomnie est un ravin. Ceux qui cherchent le sommeil y luttent avec des ombres et déboulent dans des pierriers . L’insomniaque ressemble à ce prince ferraillant dans les ronces et demandant inlassablement son chemin vers le château de La Belle au bois dormant » …
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« Je rêve que je rêve qu’on a tué mes insomnies », chante Barbara (1975), suivie par une de ses héritières, la jeune Pomme (2017) :
« Et moins je dors, et plus je pense
Et plus je pense et moins j’oublie
L’immense impasse, l’espace immense
Qui m’attendent au fond de mon lit »
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Co-fondatrice de la maison d'édition "Hogarth Press", je suis l'auteure de "La chambre de Jacob", bisexuelle et la neuvième Femme de Lettres à entrer dans la collection de La Pléiade. Qui suis-je ?

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