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Citations de Martin Suter (191)


C'était une autre des milles choses qui manquait tellement à Taler depuis la mort de Laura : cette coexistence silencieuse qui pouvait durer des heures. Aucun des deux ne s'était jamais senti obligé de parler s'il n'en avait pas envie. Pouvoir se taire ensemble, avait un jour remarqué Laura, témoignait d'une plus grande harmonie que parler ensemble.
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Ils entrèrent. Précautionneusement, comme s'ils avaient peur de le déranger.
Tom demanda: "Quelle est la cause de la mort ?"
- Arrêt cardiaque.
- N'est-ce pas la cause de toute mort ?
-Ou sa conséquence, répondit le médecin. Peter était plein de causes de décès possible. Vous pouvez en choisir une.
(page 241)
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- Je croyais que les castes avaient été abolies ?
- Exact. Mais tu dois faire partie de la bonne caste abolie.
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Weynfeldt passa à la salle de bains, prit une douche et mit un pyjama frais. Comme chaque soir. Il en possédait quatorze, tous fournis par son tailleur de chemises, tous pourvus d'un monogramme, six bleu clair pour les jours pairs, six blancs à rayures bleues pour les jours impairs, deux blancs pour les dimanches. L'une des petites marottes qu'il s'autorisait et qui lui permettaient d'apporter un peu de luxe et de régularité dans sa vie. Car il croyait à la régularité comme à une vertu prolongeant l'existence.
Mais la théorie inverse existait aussi: la régularité rendait les journées uniformes, or plus les évènements et les habitudes se répétaient, plus les jours se ressemblaient, et avec eux les années. Jusqu'à ce que la vie vous donne un jour l'impression de n'être qu'une seule et même journée.
Weinfeldt était convaincu du contraire. Plus on faisait le même chose, plus on fréquentait les mêmes lieux, plus on rencontrait les mêmes gens et plus les différences étaient réduites, plus le temps passait sans se faire remarquer, Une personne que l'on voit chaque mois plutôt que chaque année a toujours le même âge. Et l'on donne aussi à l'autre l'impression de ne pas vieillir.
La régularité ralentit de cours du temps. Weynfelt en était fermement persuadé. Les distractions peuvent certes rendre la vie plus riche en évènements, mais elle la raccourcissent aussi à coup sûr.
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- Un triste adieu.
- Mais n'est-ce pas aussi une délivrance ?
Il réfléchit.
- Quand celui qui avait été condamné à vie quitte la prison, c'est aussi un adieu.
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Taler but une gorgée. De toutes les boissons qu’il connaissait, la bière frappée était sa préférée. La sensation qu’elle procurait à la bouche, la manière dont elle descendait dans la gorge, les précautions avec lesquelles elle déployait son effet – tout cela était admirable et rien ne le valait.
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Le pachadi aux fleurs de nîm était déjà prêt. Il l' avait préparé à l' ancienne, avec les fleurs amères du margousier, le nectar suave des fleurs de palmier de Palmyre mâles, le jus acide des fruits du tamarinier, la chair de fruit fraîche de la mangue et l' enveloppe piquante des piments. Car un pachadi aux fleurs de nîm devait avoir le goût de la vie : amer, sucré, acide, frais et épicé.(p 72)
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Soudain, Mme Knezevic lança :
— Ce n'étaient pas des Serbes.
— Pourquoi pas ?
— Des Serbes auraient pris ordinateur. Et caméra. Et chaîne. Tout.
— La police dit que c'étaient des Albanais, des Roumains ou des Marocains.
Mme Knezevic y réfléchit un bref instant. Puis elle agita la tête avec détermination.
— Eux aussi auraient tout pris.
(p. 59)
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Debout à la fenêtre, Peter Taler tenait sa bouteille de bière à deux doigts, par le goulot, afin que sa main n'en réchauffe pas le contenu. Comme s'il avait jamais laissé à la bière qu'il prenait à son retour du travail le temps de tiédir.
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Allmen était un toxicomane de la lecture. Cela avait commencé dès ses premiers pas dans le livre. Il avait rapidement constaté que lire était la manière la plus simple, la plus efficace et la plus belle d'échapper à son environnement.
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Fabio aimait l'odeur de chlore et l'écho des voix dans la piscine claire et blanche. Cela lui rappelait son enfance. Le temps où l'on passait ses après-midi dans l'eau. Celui où l'on faisait semblant de dormir sur une serviette éponge, et où les filles, tout près de là, faisaient semblant de ne pas être observées.
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Il la suivit des yeux lorsqu'elle passa à la salle de bains. Sur la pointe des pieds. Quelqu'un devait lui avoir dit que les femmes nues doivent marcher sur la pointe des pieds parce que cela flatte la silhouette. Cela fonctionnait. Et cela tapait sur les nerfs de Fabio.
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[ jour de canicule ]
Ils allèrent à la séance de l'après-midi du Palazzo. On projetait 'Titanic'. Ça n'était pas vraiment le film le plus récent, ni vraiment du goût de Fabio. Mais le cinéma était climatisé, le film durait plus de trois heures, et Leonardo Di Caprio mourait frigorifié entre les glaçons de l'Atlantique.
(p. 121)
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La vieille femme qui vivait au premier étage sortit. Fabio l'avait rencontrée lors de ses passages épisodiques chez Lucas. Elle avait un gros chat qu'elle menait alors, comme à présent, au bout d'une laisse rouge. Fabio connaissait même son nom. Ce qui n'était pas difficile, parce que l'animal s'appelait Mussolini. "Aucun lien de parenté", avait coutume de préciser sa propriétaire, avec un sourire malin.
(p. 81)
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Norina, jadis, appelait le saumon 'le cochon de la mer'. Elevés dans des bassins crasseux, maintenus en vie grâce à des surdoses de produits chimiques, dopés aux hormones et teintés de rose rouge aux carotènes de synthèse.
(p. 62)
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Il se redressa , joignit les mains devant sa poitrine , s'inclina et se toucha le front. Il se leva et revint dans la cuisine afin de reprendre les préparatifs du repas du surlendemain, qu'il avait interrompus le temps de la prière.
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Il croyait que chaque livre avait son secret, ne fût-ce que la réponse à la question de savoir pourquoi il avait été écrit. Et c'est ce secret qu'il devait éventer. Pour être précis, Allmen n'avait donc pas d'addiction à la lecture - c'était un toxicomane du secret.
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A force de futur, dans la vie qu’ils avaient mené jusque-là, le présent avait sombré dans l’oubli.
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Il n'avait encore jamais remarqué combien toute sa vie était impitoyablement emplie de bruits. Le bavardage de sa famille, les coups de klaxon de la circulation, le vent dans les palmiers, le ressac de l'océan Indien, les détonations de la guerre civile, les tintements des cuisines, les mélopées des temples, le bavardage de ses pensées.
Et tout d'un coup, ce silence. Comme un bijou. Un article de luxe auquel des gens comme lui ne pouvaient pas prétendre.
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- Mes parents, ils sont morts en 1983, on a mis le feu à leur voiture.

- Pourquoi ?

- Parce qu’ils étaient Tamouls.
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