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Critiques de Pat Conroy (429)
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Le Prince des Marées

Le prince des marées - Pat Conroy



Par où commencer pour évoquer ce pavé de plus de mille pages, annoncé comme étant le chef d’œuvre de la littérature américaine ?

Fresque familiale, roman social dans ce sud des Etats-Unis où les ségrégations (sociale et raciale) sont encore fortes, roman écolo-féministe avant l’heure (il fut publié en 1986) ? Tout ca à la fois et tellement plus encore !



« L'histoire des Wingo est une histoire faite d'humour, de grotesque et de tragédie. Avec une prédominance de la tragédie »

Dans cette famille dysfonctionnelle on a un grand-père touché par la grâce de Dieu, une grand-mère libérée qui abandonne les siens, un père violent dont chacun craignait les attaques surprises, une mère qui « par certains côtés, fut idéale, par d’autres fut l’incarnation parfaite de l’Apocalypse » et ces frères et sœur, unis dans l’adversité jusqu’au bout.

Sur cette petite île du comté de Colleton en Caroline du Sud, ils vont prendre conscience de la singularité de leur famille, apprendre à être prudent et surtout sur injonction maternelle, à faire preuve de « loyauté familiale ». Ne rien dire au père dont tous redoutent les violences, masquer la pauvreté, taire les secrets coute que coute, il ne s’agirait pas d’écorner le statut social de la mère, peu importe l’impact sur Luke, Tom et Savannah. Des trois, c’est cette dernière qui a en prend très tôt conscience et sur qui l’impact sera particulièrement marquant. « On a trop souvent fait semblant, dans notre famille, on a voulu cacher beaucoup trop de choses. Je crois que nous allons tous payer au prix fort notre incapacité à affronter la réalité ».



L’histoire de la famille Wingo, nous la découvrons à travers les paroles que Tom livre au Dr Lowenstein, psychiatre de sa sœur qui a fait une énième tentative de suicide. Touchée par les mots de cette patiente poétesse, elle espère comprendre ce qui l’a amenée à ce geste désespéré et la soigner.



Je ne vous en dis pas plus. Le reste, je ne peux que vous encourager à lire cette merveille, à découvrir les mots poétiques et puissants de cet auteur qui disent l’horreur, la violence mais aussi et surtout l’amour, l’entraide et la résilience. On se délecte de dialogues enlevés, où Tom dissimule ses fragilités derrière un humour souvent teinté d'une certaine amertume et d'un cynisme mordant, mais avant tout plein d'esprit.



A défaut d’être LE chef d’œuvre de la littérature américaine, il n’en reste pas moins un incontournable.
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Le Prince des Marées

J’ai un peu honte de le dire mais ce livre dormait depuis des années au pied de mon lit. Maintes fois je l’ai pris en main mains mais à chaque fois le nombre de ses pages m’en a fait repousser la lecture. Et puis, de chaudes recommandations et un long week-end devant moi ont levé mes dernières réticences et comme j’ai bien fait !

Ce livre est un chef d’œuvre, un de ceux dont on sait qu’il nous hantera longtemps, un de ceux dont on parlera avec émotion, le cœur serré, et que l’on conseillera avec enthousiasme et sans aucune réserve. Il rejoint sans conteste le panthéon de mes plus belles lectures, et je ne peux que vous le conseiller.

Que dire de l’histoire ? Peut-être simplement que c’est la plus belle histoire d’amour entre trois frères et sœurs, Luke, Savannah et Tom, le narrateur. Une histoire poignante, faite d’ombre et de lumière, « une histoire d’eau salée, de bateaux et de crevettes, de larmes et de tempêtes ». L’histoire de la famille Wingo sur une quarantaine d’années, de leur île natale de Caroline du Sud, jusqu’aux tours de Manhattan à New York. Vous y croiserez un marsouin blanc, un tigre du Bengale, une tortue géante alitée, et même un Stradivarius, mais vous y suivrez surtout une famille aussi attachante que dysfonctionnelle dont les liens se sont tissés sur une flamboyante terreur et un amour paralysé. Une famille dont la vertu cardinale fut la loyauté, terrible « loyauté familiale » au nom de laquelle les enfants, condamnés au silence devant les épreuves, les brimades ou les coups, verront leur enfance saccagée et deviendront des adultes abîmés et meurtris.

La puissance narrative de ce texte est remarquable. Elle nous capture dès les premières pages et elle nous immerge dans la moiteur de ces marais, nous fait découvrir la beauté sauvage de la Caroline du Sud, dans ces années 50 encore marquées par la ségrégation et la domination de classe. Au fil du récit on soulève lentement les voiles sur les bizarreries de cette famille fantasque, et le plus incroyable c’est que tous ses membres nous deviennent attachants, en dépit de leurs parts d’ombre et de leurs défauts.

Parce que la plus grande force de ce texte ce sont ses personnages, d’une complexité et d’une épaisseur incroyable. Au plus près de cette fratrie, on ressent tour à tour la violence et la honte suscitée par ces parents atypiques, mais derrière une apparente fragilité, les enfants font preuve d’une terrible et douloureuse lucidité, qui pourtant jamais ne cède à une indéfectible tendresse et à un profond amour. Ce sont aussi des pages d’une grande beauté sur le couple, sur la rédemption, sur le déterminisme social, sur le patriotisme si cher aux américains autant que sur les rêves auxquels on renonce, sur le sens que l’on donne à nos vies. A noter enfin que jamais le roman ne tombe dans l’exubérance ou le grandiloquent. Il est traversé de part en part par une lumineuse mélancolie qui imprègne le récit et teinte d’optimisme même les pires drames de cette famille.

Bref, je pourrai en parler des heures, mais le mieux est qu’à votre tour vous le lisiez. Je l’ai terminé en larmes et le sourire aux lèvres, un peu amoureuse de Tom Wingo, je l’avoue. Bouleversée par la force de ce beau roman, heureuse d’avoir cheminé avec lui sur toutes ses belles pages mais triste de quitter les Wingo.

Je mesure toujours mes lectures à l’échelle des émotions qu’elles suscitent. Autant vous dire que celui-ci se place tout en haut. Il est éblouissant et magnifique. Un seul conseil, oubliez le nombre de ses pages et lisez-le !
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Le Prince des Marées

Un livre magnifique, plein de lumière et d’espoir, et surtout une grande leçon de résilience.

En racontant l’histoire de sa famille, Tom Wingo, replonge dans le passé, douloureux et rempli de secrets, qui a forgé le caractère de chacun de façon tragique.

Mais au delà de cela, le prince des marées est avant tout un livre sur le pardon.
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Le Prince des Marées

Ce livre est certainement celui qui a le plus durablement marqué ma vie de lecteur. Je l'ai lu voici près de 20 ans. Pour la petite anecdote, avant de partir en vacances, je vais dans ma librairie pour choisir des lectures d'été. Dans un rayon, il y avait le Prince des marées avec la mention "Roman culte". En discutant avec la libraire, je la taquine sur cette mention assez marketing. Elle me répond : "cher monsieur, si vous l'achetez, je m'engage à vous le rembourser si vous n'êtes pas bouleversé". Je la prend au mot et je l'achète. Et je commence à le lire.....Je l'ai dévoré en 3 jours malgré ses plus de 1000 pages. Je suis ressorti écrasé, brisé, bouleversé par cette œuvre.



Pourquoi ? Certainement car ce qui se passe faisait échos à ma vie mais surtout par la puissance de ses personnages, la capacité à brasser les sentiments humains avec un art, une précision et une puissance inégalée. Et bien sur, sans rien dévoiler, au milieu du livre il y a une scène fameuse qui brise vos digues. J'ai pleuré à chaudes larmes. Je ne pensais pas que la littérature pouvait avoir une telle puissance, une telle force. Il a su donner, à travers ses personnages une dimension d'éternité à nos passions, à nos émotions, à notre humanité tout simplement.



Bien sur, je suis retourné voir ma libraire. Bien sur je n'ai demandé à me faire rembourser. Bien sur, j'ai acheter tout Pat Conroy pour retrouver la même émotion.



Comme quoi, oui, les libraires sont indispensables. Ils peuvent changer le cours de votre vie.
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Le Prince des Marées

Le prince des Marées. Quel livre!

Je suis tellement contente de m'être attelée à ce gros pavé de plus de 1000 pages. J'ai sauté le pas, et je l'ai dévoré, adoré et il me suivra pendant longtemps.

Le prince des marées, est un fabuleux roman du Sud, sud des États-Unis, avec toute sa beauté et son horreur. C'est l'histoire de la famille Wingo, d'une fratrie très soudée : Luke, Tom et Savannah, de leurs parents, toxiques, et de leurs grands-parents, excentriques, c'est l'histoire aussi d'une petite ville coincée dans les marais, c'est l'histoire d'animaux aussi merveilleux, de crevettes, de marsouin blanc et de tigre de bengale, c'est l'histoire des traditions, du racisme, d'une vision, d'une éducation; c'est l'histoire de ce qu'une famille peut offrir de mieux, comme de pire.

JE ne peux pas tellement en dire plus, il faut le lire ce roman, se laisser embarquer, dès les premières pages, se laisser toucher, pleurer de rire, pleurer d'horreur, jouer avec les petits Wingo. J'ai adoré les trois frères et soeur, leur sensibilité, avec une petite préférence pour Luke, le frère ainé qui se laisse découvrir par petites touches.

Laissez vous convaincre, lisez le! vous ne le regretterez pas!

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Beach music

Un monument de la littérature américaine ! Tout comme Le prince des marées il faut absolument lire ce roman : on en ressort bouleversé. J’ai tellement adoré que je l’ai lu 3 fois et je suis certaine de le relire encore et encore. Je conseille vivement sa lecture !
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Le Prince des Marées

Lorsque sa sœur jumelle Savannah fait une nouvelle tentative de suicide Tom quitte sa Caroline natale, sa femme, ses filles et tous ses problèmes pour voler à son secours. Arrivé à New-York il se heurte à un mur et son seul espoir réside en Löwenstein, la psy de sa sœur. Pendant des semaines il va lui raconter et décortiquer leur enfance, leur relation fusionnelle avec leur frère Luke, leurs parents dysfonctionnels et leurs grands-parents atypiques. La raison du mal-être de Savannah trouve son origines dans ses souvenirs, ils en sont convaincus !



Quel magnifique pavé de quasi 1100p ! 1100 pages que j'ai dévoré ! L'auteur nous conte l'histoire tourmentée de 3 générations de Wingo avec en toile de fond la Caroline du Sud qui je trouve était un personnage à part entière ! Je pouvais presque sentir les embruns sur le pont du crevetier ou la vase des marais entre mes orteils mis en parallèle avec le béton et l'atmosphère étouffante de NYC.

Les personnages sont très bien développés et on ne peut que se prendre d'affection pour ces 3 frères et soeurs qui ont vécu tellement d'horreurs...

Un livre qui est sorti il y a presque 40ans mais qui n'a presque pas vieilli !

J'adore ces romans !



Vous l'avez lu ? Vous en auriez du même style à me conseiller ??
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Le Prince des Marées

Il est difficile de décrire un livre qui nous transporte au plus profond de l’âme. 1100 pages de psychanalyse ne peuvent laisser indifférents. Comme au jeu des 7 familles, Tout le monde y passe. Que ce soit du grand-père, de la grand-mère, du Père ou de la mère, des fils et de la fille Sans compter la psychanalyste, son mari et son fils.

Le lecteur navigue durant 30 ans dans la vie d’une famille quelque peu perturbée.

Tom Wingo à 40 ans impute à ses parents le naufrage de sa vie et celle de sa famille.

Pris à témoin, nous nous sentons en permanence juge des événements et soumis à l’ analyse, le pire étant toujours à venir. Pas un moment de répit, nous restons en tension permanente.

Une histoire haletante, une écriture ciselée, une construction magistrale font de ce livre (que dis-je un parpaing) un véritable monument dans tous les sens du terme.





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Le Prince des Marées

Une fresque familiale sur 1000 pages.

Il y a les trois enfants qui tentent de garder la tête hors de l'eau. Et les parents relativement défaillants ; un père violent, alcoolique, instable financièrement, une mère mythomane mais loyale, et qui apprend à ses enfants que la loyauté envers la famille est plus importante que tout, et ce malgré tout.



Ce sont ces tranches de vie que Tom, va raconter au psychiatre qui suit sa sœur pour sa énième tentative de suicide.



Ce sont ces tranches de vie, fantasques pour certaines, traumatisantes pour d'autres, dur a lire quand on est parent, le tout bercé dans un état anciennement ségrégationiste. Un roman dense avec quelques longueurs, mais que j'ai trouvé fluide à lire.



J'ai trouvés tous les personnages de cette famille attachants. Avec leurs forces et leurs failles. Leur façon de s'aimer les uns, les autres est bien particulière. Et cette fratrie où chacun des trois a une personnalité profondément torturée et où l'amour est plus fort que tout.



Un livre considéré comme un monument de la littérature américaine, est à mon sens un livre à lire au moins une fois dans sa vie.
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Le Prince des Marées

Un coup de cœur, ou plutôt un coup en plein cœur… À emporter sur une île déserte. Pat CONROY devrait recevoir le prix Nobel à titre posthume rien que pour ce livre.

C’est la première fois que surgit en moi la certitude que s'il me fallait n'emporter qu'un seul livre au milieu de nulle part, c’est celui-ci que je choisirais. Tout simplement parce que c'est la première fois que j'éprouve le besoin absolu de relire un livre, dans un an, et encore plus tard si j'en ai la possibilité. J’en apprécierai à chaque relecture l'écriture et la finesse d’analyse.

Je n’évoquerai dans cette chronique que ce qui m’a touché. Pour ce qui est de la description de l’histoire, l’éditeur et bien d’autres l’ont faite de belles manières depuis la publication du livre en 1986.

J’avais déjà beaucoup aimé le roman de Delia OWENS, « Là où chantent les écrevisses ». Pat CONROY situe son histoire dans les mêmes marais de Caroline du Sud. Sa description des lieux est époustouflante :

« Pour décrire notre enfance dans les basses terres de Caroline du Sud, il me faudrait vous emmener dans les marais un jour de printemps, arracher le grand héron bleu à ses occupations silencieuses, disperser les poules d’eau en pataugeant dans la boue jusqu’aux genoux, vous ouvrir une huître de mon canif et vous la faire gober directement à la coquille en disant : « Tenez. Ce goût-là, c’est toute la saveur de mon enfance. » Je dirais : » Inspirez fort », et vous avaleriez cet air dont la saveur serait inscrite dans votre mémoire pour le restant de vos jours, arôme exquis et sensuel, impudent et fécond des marais, parfum du Sud caniculaire, du lait frais, du sperme et du vin répandu, avec, toujours, un relent d’eau de mer. Mon âme se repaît comme l’agneau de la beauté des terres baignées d’eau de mer.

J’ai le patriotisme d’une géographie singulière sur la planète ; je parle de mon pays religieusement ; je suis fier de ses paysages. »

Une famille avec trois enfants vit sur une île, isolée de la petite ville de Colleton.

« Notre vie dans la maison au bord du fleuve avait été dangereuse et nocive, pourtant, nous nous accordions à lui trouver des aspects merveilleux. Elle avait en tout cas donné des enfants extraordinaires et vaguement étranges. Notre maison avait été un terreau pour la folie, la poésie, le courage et une loyauté à toute épreuve. Notre enfance avait été dure mais constamment passionnante. Malgré toutes les accusations terribles que nous pouvions porter contre l’un et l’autre de nos parents, ce qui les rendait différents des autres nous avait vacciné l’âme contre les ravages de l’ennui et de la morosité. »

Les personnages principaux de Pat CONROY ont vécu des années d’horreur. Tom, l’un des fils, qui est le narrateur, va nous distiller tout au long du livre leur histoire tragique. Sa sœur jumelle, Savannah, paiera très cher cette enfance, et Tom la rejoindra à New York pour l’aider à se sortir de sa dernière tentative de suicide. Pat CONROY a rendu les personnages si attachants que j’ai souffert à leurs côtés tout au long de leur histoire. Des personnages hauts en couleurs et émotions, sans oublier la Caroline du Sud, protagoniste à part entière du récit, omniprésente dans sa description et le comportement de ses habitants. On n’oubliera pas que l’esclavagisme est présent dans les coutumes sudistes. Tout comme Delia OWENS, CONROY sublime cette région des États-unis. J’ai souvent utilisé Google Map pour mieux suivre l'ancrage géographique de cette histoire.

Le récit navigue continuellement entre le présent qui se déroule à Manhattan où Tom aide la psychiatre de Savannah, Susan LOWENSTEIN, à comprendre les traumatismes de sa sœur, et le passé, car il accepte de lui raconter leur enfance en Caroline du Sud, remplie de souvenirs douloureux .

Les chapitres sont longs (40 pages en moyenne), mais à aucun moment on ne perd le fil de l’histoire.

Chacune de ces parties est traitée comme un conte. Il m’est souvent arrivé de vouloir ajouter des sous-titres à celles-ci. L'écriture fluide de l'auteur recourt beaucoup aux métaphores, qui sont toujours justes et fines. J’aime collectionner des citations dans mes lectures. Parfois, sur ma liseuse, ce sont des pages entières que je pourrais surligner.

Les dialogues sont ciselés, on se prend à rêver de savoir écrire de cette façon. Les échanges entre Tom et la psychiatre de Savannah sont des scénarios de cinéma. Je souhaite vivement voir le film qui est tiré de ce chef d’œuvre, et j’espère y retrouver cette finesse.

« – Vous faites de l’humour sur la psychose de votre sœur. Vous êtes vraiment quelqu’un de bizarre !

– C’est la manière sudiste, Docteur.

– La manière sudiste ?, dit-elle.

– L’immortelle expression chère à ma mère. Nous rions quand la douleur se fait trop forte. Nous rions quand la pitié de l’humaine condition devient trop pitoyable. Nous rions quand il n’y a rien d’autre à faire.

– Quand pleurez-vous ?

– Après avoir ri, Docteur. Toujours. Toujours après avoir ri. »

Ce livre est perturbant. On y passe de la tristesse à la joie comme dans des rêves éveillés. Je peux comparer cette écriture à celle des plus grands, comme Alexandre DUMAS.

Au moment même où je rédige cette chronique, j’ai d'ores et déjà envie de relire « à tête reposée » ce roman, qui devrait figurer dans les listes de classiques scolaires. J’espère avoir encore des années devant moi pour pouvoir me plonger à nouveau dans ce chef d’œuvre !

Je ne peux terminer ma chronique qu'en citant un court texte que j'ai lu quelque part à propos de ce livre. En sept lignes, il résume tous les longs discours et constitue une véritable ode à la lecture de l'œuvre exceptionnelle d’un grand écrivain américain du 20ème siècle. J'aurais aimé en être l'auteur, tant elle exprime merveilleusement tout ce que je ressens à propos de ce livre.

« C'est le livre que je conseille, que je prête, que j'offre.

C'est le livre chronique de trois vies, trois histoires, trois destins brisés.

C'est le livre de 1000 pages, dont chaque chapitre vous touche au cœur, où aucune phrase n'est de trop.

C'est le livre qui vous fait aimer la vie, autant que la redouter.

C'est le livre de l'espoir.

C'est le livre du découragement.

C'est le livre. Mon livre. »

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Beach music

Dès les premières lignes de ce livre, Pat Conroy vous happe et ne vous lâche plus. Alors, tel un jeune de 20 ans qui se réjouit d’avoir la vie devant lui, vous partez à l’assaut de ces 925 pages avec le plaisir et l’enthousiasme qui accompagnent la lecture d’un bon, d’un très bon bouquin.

Si vous envisagez de vous coltiner ce pavé, prévoyez de le faire sur temps de vacances car il exige de la disponibilité et de l’endurance. Et surtout, méfiez-vous des chapitres plus calmes, car les rebondissements de cette histoire fleuve sont aussi soudains que les eaux de Caroline du Sud.

Enfin, à l’heure où l’antisémitisme rejaillit, il faut lire ce livre exigeant et captivant pour mieux comprendre l’holocauste et refuser à jamais les extrémismes, de quelque bord qu’ils soient.







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Le Prince des Marées

Le recit dune fresque familiale, abordant divers sujet comme la violence intrafamiliale, la relation parent/enfant, le raciste, la santé mentale, la fraternité ..



Des evenements traumatiques exposés au début du livre, qui donnent envie, mettent en haleine mais révélés à seulement 80% et qui ne m'ont pas emues comme je l'attendais.. Entre temps, beaucoup de longueurs, de répétitions.. engendrant une lassitude pour ma part.



Heureusement, l'écriture est fluide, les pages se tournent facilement.

De plus, Pat Conroy a su m'entraîner sur cette île de Caroline du Sud avec ses grands arbres, la nature, la mer, les crevettiers.. Ainsi, que auprès de cette famille dont je me suis attaché à chacun d'eux.



Cette lecture n'a pas répondu à mes attentes, m'a limite déçue mais heureusement les paysages et personnages redressent la barre.
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Le Prince des Marées

Je tourne dans tous les sens pour essayer de définir ce livre qui est d’une beauté renversante. Je ne trouve pas les mots tellement je l’ai aimé, tellement il m’a bouleversée, tellement l’écriture est puissante et les personnages attachants.



Pat Conroy nous embarque dans la vie de la famille Wingo, en Caroline du Sud, près des marais et marécages de la petite ville de Colleton. Henry Wingo est le père de famille, c’est un pêcheur de crevettes qui dilapide l’argent du ménage dans des actions saugrenues. Il a des idées bien arrêtées quant à l’éducation de ses fils et ne tolère pas que ceux-ci soient sensibles. Un homme doit se battre, jouer des poings, d’ailleurs Henry Wingo s’en sert contre sa femme et ses enfants. C’est un homme violent qui n’admet pas la contradiction et qui inspire la terreur quand il est à la maison.



Il a épousé Lila, une femme très belle qu’il a charmée en lui mentant. Quand elle a découvert qu’il n’était qu’un vulgaire pêcheur de crevettes sans le sou et que la villa qu’il lui avait promis n’était autre qu’une bicoque près des marais, il était déjà trop tard, ils étaient mariés. Lila s’invente une vie, elle rêve de grandeur, elle a pour but de faire partie du cercle de femmes notables de Colleton, elle fera tout pour y arriver, elle est ambitieuse et mythomane et si, au départ, je l’ai trouvée parfaite – parce qu’elle parle bien, a un petit bagage culturel, fait de la poésie avec les enfants, leur apprend à aimer la nature et leur donne des règles de bonne éducation- je comprend bien vite le petit jeu démoniaque qu’elle joue avec ses trois enfants. Elle me fait l’effet d’une mante religieuse.



Il y a trois enfants dans cette famille, Luke, l’ainé qui adore la mer et la pêche à la crevette, il n’a pas de grandes ambitions pour les études, quand il sera grand il achètera un petit bateau et fera comme son père. Pourtant le garçon est réfléchi et mature et il en impose, il sait se battre et ne se laisse pas marcher sur les pieds. Il défend souvent son petit frère Tom qui est sensible. Tom a une jumelle, Savannah, ils sont nés dans de terribles circonstances un jour de cyclone. Les jumeaux sont très liés. Tom aimerait être professeur ou coach sportif, pour Savannah, la voie est toute tracée, elle écrira de la poésie et toute petite déjà, elle noircit des pages de cahier. Mais les enfants grandissent dans le chaos, la violence, la pauvreté, l’humiliation, il est certain qu’ils ne sortiront pas indemnes de cette vie qui recèle un lourd secret que les enfants doivent porter, leur mère leur ayant fait promettre de ne jamais rien raconter.



Savannah est partie vivre à New-York, elle publie des livres mais a déjà fait plusieurs tentatives de suicide. Tom va être appelé par le Docteur Lowenstein, sa psychiatre, afin d’aider sa jumelle. Luke est décédé quelques années plus tôt dans des circonstances qu’on apprendra à la fin du roman, ça permettra aussi de découvrir à quel point le jeune homme a, lui aussi, été meurtri.



C’est une remontée dans le passé O combien douloureuse mais, peut-être nécessaire pour appréhender le fonctionnement de cette famille. Lowenstein a besoin de comprendre pour pouvoir soigner la schizophrénie de Savannah qui a occulté des pans entiers du passé, mais la mémoire de Tom est intacte. On se rend vite compte que chacun des trois enfants a été sérieusement abîmé par cette vie et que Savannah est la plus atteinte. On ne voit pas les douleurs de Tom qui pratique l’ironie à outrance mais elles sont pourtant ancrées en lui et continuent de lui pourrir la vie.



Quel roman, mais quel roman, j’en suis totalement retournée par tout ce que l’auteur cherche à dégager psychologiquement de ses personnages et il le fait tellement bien. Il met en parallèle cette vie dans ce coin paradisiaque où la mer est partie prenante, où les enfants sont parfois heureux et en gardent de merveilleux souvenirs, le paysage est magnifique et semble si serein et apaisant. Lila et Henry semblent amoureux malgré tout et on a du mal à comprendre si tout cela est réel ou si ça fait partie du jeu de manipulation de Lila. Ca déboussole les enfants et ça les rend heureux de voir leur parents s’aimer. Et il y a toute cette violence physique ou verbale, une attitude ambigüe de leur mère qui n’hésite pas à leur faire remarquer qu’elle n’aurait jamais du avoir d’enfants. Une mère presque prête à les sacrifier pour s’attirer les faveurs de la haute société.



Comment ne pas s’attacher au trio Wingo. J’ai beaucoup d’empathie pour Savannah, elle est douce et sensible mais n’arrive pas à apprivoiser ses démons. J’aime bien le tempérament de Tom qui finalement, en racontant l’histoire de la famille va, enfin trouver l’apaisement. Il n’hésite absolument pas à se remettre en question, il ne veut pas reproduire les mêmes erreurs que son père avec ses trois filles. C’est une histoire de résilience, de pardon aussi, c’est une mise à nue qui était nécessaire pour pouvoir enfin aller de l’avant. Et il y a ce fameux secret, un moment d’horreur absolue que Lila veut effacer de la mémoire de ses enfants, elle leur interdit d’en parler, ils vont devoir grandir avec ce poids énorme et on comprend mieux les hallucinations et la schizophrénie de Savannah. Lila donne l’impression d’un monstre froid et calculateur, elle est égocentrique, perverse narcissique. Quand Tom, adulte, veut enfin raconter ce qu’il s’est passé Lila le lui interdit, jusqu’au bout elle veut pourrir la vie de ses enfants.



Rires, larmes, stupeur, angoisses, je suis passée par toutes les émotions et quand on termine un roman de ce genre, on a du mal à passer à autre chose. Il est certain que la famille Wingo restera dans un coin de ma mémoire, Ce roman est une pépite. j’ai vu qu’il a été adapté sur grand écran, je vais me dépêcher de le trouver.
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Le Prince des Marées

Le 4 octobre 1944, par une nuit de tempête monstrueuse, et quelques petites années après leur frère Luke, Savannah Constance et Thomas Catlett Wingo voient le jour, jumeaux merveilleux et terribles, dans une petite île de la Caroline du Sud, par marée montante.

Quelques 36 ans plus tard, Tom vient passer l’été à New-York, autant pour aider la psy de sa sœur à comprendre cette dernière - qui une fois de plus a cédé à ses psychoses et a tenté de se suicider - que pour faire le point sur sa propre vie, qu’il s’obstine à gâcher.

Quand son enfance est qualifiée d’ «Hiroshima », sa vie d’adulte de « Nagasaki », et l’histoire entière d’ "Histoire d’Auschwitz", on a beau s’aimer tous très fort, il y a de nombreux points à évoquer, en intercalant le présent et les épisodes chronologiquement narrés.

Le tout dans un lyrisme débridé, une ode aux marais sudistes, à la crevette, à l’élément aquatique, aux tigres du Bengale et aux marsouins blancs, aux mamans qui font se coucher le soleil dans un paysage à nul autre pareil, aux coachs qui révèlent les adolescents, au sport qui magnifie le racisme le plus primaire, j’en passe, et j’en passe.

Un roman dont on tombe amoureux, carrément.
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Le Prince des Marées

Voilà très longtemps que j’avais le Prince Des Marées dans ma PAL. Je m’en méfiais mais finalement la grande saga des sudistes Wingo et leurs secrets de famille traumatisants a été une bonne surprise.

J’avais peu d’un bon gros mélo, alors oui, on y coupe pas dans certains passages, mais dans l’ensemble j’ai apprécier.

On s’attache forcément surtout à Luke et Savannah plus qu’à leur frère narrateur qui est une quiche, mais plus encore aux descriptions de ce sud américain que j’ai régulièrement dans les oreilles avec le southern gothic.

J’aime ces descriptions de paysages que je ne verrais jamais et qui me font voyager.

New York aussi est très présente, et je n’avais pas de mal à imaginer la ville qu’une amie photographie depuis plus d’une décennie, m’offrant une vision de la grosse pomme presque commentée par Pat Conroy.

Pour autant je ne suis pas certaine d’avoir envie de regarder le film. Je me souviens de sa sortie il y a fort longtemps et l’impression que j’avais en voyant la bande-annonce.

Du coup j’ai commandé en seconde main deux autres Pat Conroy.

C’est mon premier livre pour 2024.



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Le Prince des Marées

1074 pages, 27 chapitres, 15 jours de lecture. Quelle claque, quel souffle! Il est comme ça des histoires qui vous happent dès la scène d’ouverture et ne vous lâchent plus.



27 chapitres qui décortiquent avec une précision d’horlogerie les fractures des personnages, si attachants malgré leurs contradictions. Les questions qui se posent alors sont comment les abandonner, que vont-ils devenir?



Vous n’avez pas encore lu ce livre? Heureux lecteurs que vous êtes, vous ne connaissez pas votre chance. Mais avant de vous plonger dans les eaux de Caroline du Sud, prévenez vos proches: Luke, Tom, Savannah et tous les autres vont vous suivre partout, et vos moindres minutes de temps libre et d’insomnies leur seront consacrées.



La source de ce roman fleuve au tres long cours ne se tarit jamais. Alors montez à bord, accrochez-vous et laissez vous dériver.



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Le Prince des Marées

Une saga familiale passionnante !



Impossible de résumer cette œuvre, il faut la lire, s'y plonger, s'en imprégner, la ressentir, pour enfin y succomber.



Grandiose ou magistrale, chacun choisira le terme adéquat en fonction de sa sensibilité.



L'auteur dépeint un territoire du fin fond des États-Unis avec tendresse et passion, une fougue l'habite. L'évocation des paysages, les activités qui s'y tiennent est admirable, sublimée par une si belle plume.



Et cette famille, imparfaite et dysfonctionnelle au possible à laquelle on s'attache d'emblée. J'ai souri avec eux, versé quelques larmes souvent, tremblé parfois aussi. Tous m'ont profondément émue...



Le final reste pour moi la partie la plus réussie. Bouleversant. 



1000 pages tout de même et une envie pourtant de ne jamais, mais jamais lire le mot fin.



Le prince des marées est et restera longtemps au fond de mon cœur.





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Le Prince des Marées

J'ai mis un peu de temps à lire ce roman de plus de 1000 pages car j'ai eu de la difficulté à entrer dans l'histoire.

Au final, c'est un excellent roman sur l'histoire d'une famille à la vie très dure avec beaucoup de violence.

Beaucoup de tragique, d'humour, des rires mais aussi des larmes ponctuent ce livre et surtout on y trouve beaucoup d'amour.
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Le grand Santini

LE GRAND SANTINI de PAT CONROY

Le lieutenant-colonel Bull Beecham du Marine Corps rentre aux États Unis,après une année en Méditerranée, rejoindre sa nouvelle affectation après une soirée bien arrosée. Lillian, sa femme, une beauté, ainsi que ses enfants Ben et Mary Ann, l’attendent, partagés entre le bonheur de le revoir et la crainte de ses colères. La famille comprend également les plus petits, Matt et Karen. Dès l’arrivée de Bull, le grand Santini, la famille prend la direction de la Caroline du Sud en voiture où Bull se comporte comme un chef d’escadrille qui ne tolère aucune objection à ses décisions. Dans la voiture on chante l’hymne de la Marine et Lillian reprend souvent Bull pour ses propos racistes, elle est du Sud et ne pratique aucune ségrégation. Dans sa nouvelle affectation, Bull retrouve une vieille connaissance, le Colonel Virge, son chef hiérarchique, avec lequel il a eu de très mauvaises relations dans le Pacifique. Virge lorgnant son étoile de général, il met en garde Bull qui prend en charge l’escadrille 367 dans une ambiance peu propice. À la maison le grand Santini terrorise les enfants et sa femme, faisant ressembler la famille à une annexe de la garnison. Même si les colères du maître sont impressionnantes, Ben vient d’avoir 18 ans et il refuse de valider les choix qu’a fait son père pour lui, il refuse les quatre années d’école militaire et le hait pour la coupe de cheveux à ras qu’il lui impose. L’ambiance se tend et Lillian doit avec doigté essayer de tempérer le Grand Santini.

Un bon Conroy qui à partir de savoureux dialogues nous fait vivre le quotidien de la famille d’un côté, de l’escadrille de l’autre. Bull est un homme simple, raciste, autoritaire et colérique mais il aime profondément et sincèrement sa femme et ses enfants. C’est une relation extrêmement complexe qui est en place faite d’amour et de crainte, tout peut déraper à tout instant, Bull ne connaissant qu’une méthode de gestion, le rapport de force. A lire.
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Le Prince des Marées

Un GRAND roman américain, un roman fort, riche, intelligent, comme on aime en lire. Le paradoxe permanent des thèmes de l’amour et de la haine qui se font écho tout au long de l’histoire. "Ma blessure a pour nom géographie. Elle est aussi mon ancrage, mon port d'attache." Ainsi débute le roman.

C’est l’histoire d’une famille perturbée, dont le fils cadet, Tom Wingo, cabossé par la vie, est le narrateur. Afin de venir en aide à la psychanalyste de sa sœur jumelle Savannah, Tom se lance dans le récit de leur vie. Il fait d’abord le tri dans ses souvenirs, se retient, puis finit par tout livrer. C’est plein d’émotions, c’est tragique aussi. Les personnages sont terriblement attachants, même ceux que l’on voudrait détester. Il mêle la description de cette famille à la description parfois très poétique des paysages, c’est intelligemment écrit, incroyablement sensible.

C’est aussi et surtout une ode à la Caroline du Sud, à ses marécages, ses marées, ses marins, sa faune, c’est une ode à la beauté et à la vie.

Une scène du roman est un véritable bouleversement, on sait qu’un drame couve, mais on ne le voit pas venir. Tout le talent de Pat Conroy est là, c’est superbement écrit.

J’ai pleuré et ri avec Tom Wingo et sa famille, j’ai tremblé pour eux, ils m’ont fait voyager, j’ai vibré avec eux. Bref, une grande lecture, un de ces romans qui ne me lâchera pas de sitôt.

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Qui est l'aîné des enfants Wingo?

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Ce sont des triplés

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