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Critiques de Pat Conroy (426)
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Le grand Santini

Il y a de ça de nombreuses années j'avais lu cet œuvre qui m'avait bien plu. Aujourd'hui j'ai voulu la relire et j'ai été désagréablement surpris de constater qu'entre les différents chapitres il n'y a, hormis la famille Meechan, aucun suivi d'action. Exemple : lors d'un chapitre Bull part avec son escadron pour une intervention sur Cuba. C'est pour lui et les autres marines une action très importante dans leurs carrières, ils partent, fin du chapitre et de l'action, au chapitre suivant on retrouve le couple Meechan en train de fêter l'anniversaire des marines corps!!!!
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Le Prince des Marées

Voilà un livre que j’avais du mal à poser à chaque fois que je me plongeais dedans.

C’est assurément un grand livre qu’a écrit Pat Conroy.

Alors pour sûr c’est triste, voire glauque parfois, certaines aventures assez peu probables mais on s’attache pourtant à cette famille tellement imparfaite. J’ai aimé avoir 1075 pages pour avoir le temps de m’installer un peu avec eux.



L’histoire se passe principalement en Caroline du Sud, et si j’avais si peu de connaissances sur cette région, Le Prince des Marées m’a donné envie d’aller voir ces paysages de mes yeux, un jour peut-être.

J’ai aimé le style de l’auteur, ça se lit vite. Il y a eu quelques très légères longueurs mais rien qui ne nous fait soupirer et et avoir peur pour la suite.

Oui, vraiment j’ai beaucoup aimé Le Prince des Marées.
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Le Prince des Marées

En débutant ce roman, j'ai pensé que je tenais là un candidat potentiel au coup de coeur. Puis, je me suis lassée. Lassée du mystère cultivé sur des centaines de pages, lassée du rapport peu convaincant entre le frère lunatique d'une poète dont on tente de comprendre les tentatives de suicide et une psychiatre hermétique à la déontologie… Mais pas au point de vouloir mettre fin à une lecture somme toute agréable. le prince des marées s'attrape sans difficulté d'une pile de lecture et se lâche moins facilement. On se laisse porter par l'histoire et la curiosité de connaître enfin la vérité sur le trouble de cette famille dysfonctionnelle. Trigger warning concernant la violence de certains passages.
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Le Prince des Marées

Pour aider la thérapeute de sa soeur jumelle Savannah, suite à sa dernière et tragique tentative de suicide, Tom Wingo, originaire de Colleton, Caroline du Sud, accepte de passer un été à New York et entreprend de raconter petit à petit à Susan Lowenstein son enfance avec Savannah et leur frère aîné, Luke. On comprend très vite que Luke est décédé peu de temps auparavant et que leur enfance est marquée par un terrible secret, mais il faudra du temps et beaucoup de souffrance à Tom pour dévoiler ces deux drames. Les trois enfants ont vécu une enfance à la fois lumineuse et affreuse dans cette petite ville du Sud : vivre sur une île au milieu des marécages qu’ils connaissent par coeur, communier à la nature, s’initier à la pêche à la crevette sur le bateau paternel, s’enchanter des histoires maternelles… le côté idyllique de cette enfance marquée aussi par la violence imprévisible du père et par les rêves insatisfaits de la mère qui, toujours, préfère enfouir les mauvais souvenirs plutôt que d’affronter la réalité. Un mélange toxique qui influencera à jamais les trois enfants. Ajoutez à cela des grands-parents « fantaisistes » et authentiques, l’ambiance d’une petite ville du Sud encore marquée par le racisme et les préjugés de classe, des personnages pittoresques et les aller et retours entre passé et présent, entre la petite cité sudiste et la grande ville de New York et vous obtenez une histoire passionnante, un grand roman où le récit des drames du passé nourrira le chemin de guérison de Tom et, espérons-le, de sa soeur.



L’auteur a créé des personnages mal adaptés à leur vie d’adultes tant leur enfance et leur jeunesse les ont marqués. En racontant leur histoire du point de vue de Tom, il en fait des personnes attachantes, terriblement émouvantes. Ce pavé de plus de mille pages demande certes un peu de temps mais il se dévore. Des pages tragiques côtoient des épisodes comiques, l’ironie permet de conjurer le noir et offre au lecteur une histoire fine et solide et des émotions hautes en couleur. J’ai conscience que mon billet est bien trop court pour rendre honneur à toutes les richesses de ce bouquin. Il faut le lire et s’en imprégner pour les découvrir.
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Le Prince des Marées

Dans ce livre, on sent dès le début que nous commençons une histoire humaine riche et d’emblée les personnages sont intéressants. Une fratrie tissée serrée, bien abîmée par une enfance de violence, de manipulation et aussi d’amour, de problème existentiel, de parent inadéquat, dans une époque ou persistent le racisme et la guerre psychologique entre Yankees et Sudistes. L’ambiance est lourde, les sujets traités pas si simples, jusqu’à la folie, bien écrits et un événement terrible va secouer le tout gravement. Le style fonctionne, il y a un peu d’humour pour enlever l’ombre noire qui plane sur les sujets et le décor est autant sombre que magnifique. Le récit est émouvant, dur, rageant, un peu improbable par moments, parfois tendre et rempli d’amour. On a du mal à poser ce livre volumineux. Le principal personnage, Tom entame à reculons une psychanalyse dans le but d’aider le psy de sa soeur qui souhaite comprendre les agissements de celle-ci. Il souhaite se rétablir lui-même avec l’aide de cette psy, qui n’est pas très bien dans sa vie non plus. Tout n’est pas sans nous pousser à notre introspection, voir nos maux, nos défaillances et celles de notre entourage. Je suis en admiration devant un tel talent et une si grande générosité de l’auteur. Oui, il y a quelques passages en longueur, pas inutiles, pour souffler une peu et où on se sent moins touché. J’ai adoré le voyage de Tom, de cette famille, ainsi que celui des personnes qui gravitent autour d’eux. C’est un livre à lire.
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Le Prince des Marées

Je tiens tout d'abord à remercier la personne qui m'a offert ce livre. Elle m'avait prévenu que c'était un roman incontournable. Je confirme. Certes, le chef-d'œuvre des uns, n'est pas nécessairement celui des autres, mais de mon point de vue, ce livre fait partie de ceux qui, après les avoir refermés, on se sent un peu plus humain. Le pitch est simple — même s'il ne sert à rien de résumer les 1070 pages : Tom Wingo (le narrateur), quitte sa Caroline du Sud pour se rendre à New York (Ville qu'il déteste) car sa sœur (Savannah) a tenté de mettre fin à ses jours. Il passe son temps avec la psy de sa sœur pour essayer de recoller les morceaux. Cette fresque familiale embrasse le passé de chaque personnage, tour à tour truculent, cruel, manipulateur, névrosé, héroïque, de la famille Wingo, mais aussi de bien d'autres. Alors que la platitude rance guette ce genre de roman rongé par le "c'était mieux avant", cette nostalgie d'une enfance fracassée, violente et néanmoins lumineuse sur certains aspects ; est rehaussée par un narrateur au phrasé ironique, cynique et sarcastique à souhait (oui, les trois en un !), transformant toute forme d'expression des sentiments, soit en une pochade provocatrice, soit en un cri du cœur des plus juste. La poésie ne quitte jamais le propos. Savannah est une poétesse reconnue. Sa plume hante les descriptions et petits instants suspendus. La puissance de cette histoire réside également dans le fait qu'elle démonte, décode et dézingue des thématiques fondamentales, telles que le sexisme, le racisme, les violences conjugales, le rapport aux maladies mentales, le mensonge, la soif de pouvoir, le capitalisme détruisant tout sur son passage. Chaque sujet est traité de manière non binaire, dans une approche globale, absorbant les différents points de vue, dans un esprit qui ne cherche pas le clivage, même si les joutes verbales racontent le contraire. On ressort secoué et ému de voir à quel point la justesse des rapports humain peut être ainsi retranscrite. Certes, le côté "les feux de l'amour" m'a un peu moins parlé que le reste, mais ce dispositif nourrit la tension dramatique et justifie la longueur du chemin parcouru qui oscille entre rupture, déconstruction, explosion et reconstruction de sa propre histoire, sur de "nouvelles" bases. L'Amérique en sort ici une grande gagnante, avec son éloge des armes, de la violence et de la puissance nucléaire, même s'il faut, pour cela, raser un paysage de rêve. Je n'avais pas lu un livre aussi puissant depuis quelques mois. Je dis merci à la littérature mortellement humaniste !
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Le Prince des Marées

J'ai adoré ce roman!

Je ne connaissais pas du tout cet auteur avant de lire ce livre qui avait été recommandé par @carene_ponte



Il est divinement écrit. On s'attache à tous les personnages rencontrés.

L'auteur m'a fait vivre énormément d'émotions différentes, sa plume est très sensible.

Le récit de vie de ces trois enfants qui ont vécu des situations extraordinaires est passionnant.

La manière dont chacun se construit selon sa personnalité et comment l'indicible se répercute tout au long de la vie.

Les relations parents/enfants mais aussi de fratrie sont explorées.

L'opposition entre les péquenauds et les habitants de grandes villes est mise en évidence et n'est pas sans rappeler ce qu'il se passe en France également.



Ne vous laissez pas impressionner par le nombre de pages, ce roman est fabuleux.
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Le Prince des Marées

Effroyable et fascinant.

Un roman fort. Un titre magique et mystérieux. Un style qui manie les non-dits,le flash-back ,les images. Une ecriture captivante qui vous pousse à la lecture ,qui vous happe....une histoire bien construite

Trois personnages principaux aux caractères différents mais unis par leur amour fraternel. C est l’histoire de la famille Wingo...
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Le Prince des Marées

Le Prince des Marées est une saga familiale qui se concentre plus précisément sur l'histoire d'une fratrie, un frère aîné et des jumeaux, une fille et un garçon et c'est un des livres les plus émouvants qu'il m'a été donné de lire. Les 1100 pages de ce roman sont riches d’événements et de rebondissements plus excentriques les uns que les autres. Je n'ai ressenti aucune lassitude car les personnages sont tous très différents et hauts en couleurs.Pat Conroy, l'auteur, exprime en fin de roman que chacun, chacune, devrait pouvoir bénéficier d'une seconde vie, et c'est en quelque sorte ce qui m'est arrivé à la lecture de livre: ma vie en journée et celle de la famille Wingo dès la nuit tombée.
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À quelques milles du reste du monde

À QUELQUES MILLES DU RESTE DU MONDE de PAT CONROY

Pat se porte volontaire pour enseigner à Yamacrow, à des enfants pauvres de couleur. Le docteur Piedmont, super intendant de l’éducation en Caroline du sud n’en espérait pas tant. Yamacrow est une petite île proche de Savannah en Georgie, elle a connu un certain âge d’or avec les huîtres mais une usine pollua les eaux et depuis elle se vide de ses habitants. Madame Brown est la directrice de l’école, elle est noire et pour elle, la discipline se fait au fouet et elle applique strictement les méthodes qu’elle a apprises, sans aucun résultat pour les enfants. À la rentrée, Pat découvre avec stupeur l’état de leurs connaissances que ce soit en lecture, écriture, calcul ou compréhension. De plus ils parlent le gullah, langue créole, mélange de dialecte africain et d’anglais souvent archaïque. Il va donc devoir trouver des solutions pour les sortir de leur isolement(ils pensent que Savannah est la plus grande ville du monde) et de leur inculture. Il va se battre à sa façon en prenant appui sur l’actualité, en leur faisant faire des excursions hors de l’île, mais il va très vite se trouver en butte à Madame Brown, gardienne du temple des traditions, aux parents d’élèves, effrayés des innovations et bien sûr aux institutions(blanches) pleines de bienveillance mais totalement empreintes de racisme et de ségrégation, on est dans le Sud dans les années 60.

Très autobiographiques, ce sont les premières expériences d’enseignement de Pat CONROY, pétri d’idées progressistes, plein d’illusions sur ce que doit être un prof et qui se trouve confronté à la réalité. Intéressant.
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Le Prince des Marées

Coup de cœur pour un livre puissant, vibrant.

C’est un pavé de 700 pages écrit dans les années 1980 que l’on peut qualifier de visionnaire tant les thèmes abordés par la fiction sont actuels : la violence intra-familiale, la violence, le viol, l’écologie etc…

Le sud des Etats-Unis, ici la Caroline du Sud est ici présenté comme un objet de curiosité pour les habitants de New York , cette opposition est historique et l’on ne manquera pas de constater les analogies avec la situation politique aujourd’hui aux Etats-Unis.

C’est un récit où le poids des événements vécus par les personnages occupe une grande place dans la construction de la personnalité et dans la survenue des pathologies mentales,et la mère de famille chez les Wingo se distingue par ses prises de position .

Dans cette fiction les relations humaines dans leur complexité et ambivalence sont au centre.Les personnages de Savannah, son jumeau Tom et leur frère Lucke ne sortent pas indemnes d’événements graves.Chacun essaie de se réaliser, même si c’est un parcours parsemé d’embûches. Le personnage de Susan la psychiatre qui s’occupe de Savannah permet aux voix de Savannah et de Tom de dérouler la saga de la famille Wingo.

L’auteur a beaucoup travaillé la construction de ces personnages attachants qui ne me paraissent pas être des caricatures mais constituer une galerie de portraits interessante.

Ce récit à dimension épique par ses aspects tragiques et ses dilemmes est bouleversant.
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Le Prince des Marées

Le Prince des Marées

Pat Conroy (1945-2016)

« Ma vie ne commença réellement qu’à dater du jour où je trouvai en moi la force de pardonner à mon père d’avoir fait de mon enfance une longue marche de la terreur…Je vous dirai sans ambages qu’il fut un père terrible et destructeur. »

Ainsi s’exprime Tom le narrateur fils de Henry Wingo, un homme violent et fantasque, pêcheur de crevettes professionnel, lui-même fils d’Amos Wingo, un homme bon et pieux et de Tolitha, une mère globe-trotter. Henry et Lila son épouse ont trois enfants, Savannah, Luke et Tom.Tom est le frère jumeau de Savannah ; ils sont nés en 1944.

Tom parlant de sa mère :

« De ma mère je reçus l’amour de la langue, la capacité de mentir sans remords, un instinct meurtrier, la passion de l’enseignement, la folie et le romantisme du fanatisme. »

La famille Wingo habite en Caroline du Sud au sein des marais côtiers, sur l’île de Melrose. On devine dès le prologue que de nombreux problèmes vont assaillir cette famille. Comme le dit Tom dès l’entame :

« L’histoire des Wingo est une histoire faite d’humour, de grotesque et de tragédie. Avec une prédominance de la tragédie…Nous étions nés dans une maison de souffrance, de drame et de complication. »

Parlant de ses parents, Tom raconte :

« Chacun d’eux devint expert dans l’art de détruire le meilleur de l’autre…Ils furent d’abord des amants pour terminer en ennemis implacables et irréductibles. Amants, ils donnèrent vie à des enfants ; ennemis, ils firent des enfants abîmés et meurtris… Cependant je percevais toujours en eux la chatoyante fureur d’un amour intense, même dans les pires moments, même dans les instants de grand danger…Entre eux, les messages étaient toujours complexes et confus, et je n’ai jamais réussi à sonder la profondeur de leur relation éminemment éruptive. »

Plus loin Lila jugeant ses enfants :

« Luke le fanatique, Tom le raté, Savannah la cinglée ! »

Quelle famille ! En résumé Tom s’exprime ainsi :

« Durant tout le temps de mon enfance, mon cœur fut plein de compassion pour ma mère et de rage rentrée contre mon père. »

Rescapé de la Seconde Guerre mondiale et de la Guerre de Corée, Henry est haï de ses enfants. Tom nous fait part dès le début de son amour pour sa mère dans son enfance, une mère belle et parlant beau, dont il a désiré le contact charnel bien des années encore après qu’elle eut cessé de se sentir obligée de le toucher. Fils d’une mère très belle et d’un père pêcheur, amoureux des bateaux et de leurs formes, Tom a vécu au bord d’un fleuve avec l’odeur des vastes marais salants pour dominer son sommeil. Il est né en pleine Seconde Guerre mondiale, à l’aube de l’ère atomique, il a grandi en homme blanc sudiste affirme-t-il et alors il vivait avec brio la haine qu’il avait consciencieusement appris à nourrir contre les Noirs. Puis changeant de cap en ayant pris conscience de son ignominie, il est entré dans le mouvement en faveur des droits civiques pour tous.

Plus tard, Tom, professeur et coach sportif, se marie avec Sallie qui est médecin ; ils ont trois filles, Jennifer, 10 ans, Lucy, 9 ans, et Chandler, 7 ans. Ils habitent dans l’île de Sullivan en Caroline du Sud, face à Charleston.

Les rapports entre Tom est sa mère se sont au fil des ans dégradés depuis qu’elle vit avec un autre homme. Sa sœur jumelle Savannah, poète, psychotique, a fait une nouvelle tentative de suicide.

C’est par le récit de Tom à Susan, la psychiatre en charge de Savannah que l’on apprend toute l’histoire de la famille Wingo. Car Tom qui est parti à New York pour tenter de sauver sa sœur jumelle, se sent investi d’une mission, une tâche à accomplir pour expliquer pourquoi sa sœur s’ouvre régulièrement les veines, pourquoi elle a des visions abominables, pourquoi elle est hantée par une enfance conflictuelle et dévalorisante. Un jour n’y tenant plus, Tom livre un terrible secret à Susan, un secret que pourtant lui-même, Luke, Savannah et sa mère se sont jurés, sous la contrainte de Lila la mère, de ne jamais dévoiler, les condamnant ainsi à pérenniser le drame jour après jour et nuit après nuit.

Dès le début du récit on est envouté par la qualité du style et de la traduction. Tom qui est séduit par le charme de Susan écrit :

« Les yeux de Susan avaient cette mélancolie ambiguë à laquelle je m’étais accoutumé, sauf qu’à présent ils me contemplaient dans la lumière tamisée d’une salle de concert où s’épanouissait toute l’amplitude de sa généreuse féminité. Son parfum m’enivra de désir et j’éprouvai un peu de honte, mais guère, à sentir s’éveiller en moi une délicieuse et sensuelle inclination pour la psychiatre de ma sœur. »

Et plus loin regardant jouer Herbert le mari, violoniste réputé, de Susan et Monique sa maîtresse joueuse de flûte :

« Ils donnaient corps au cousinage érotique de la flûte et du violon. Herbert tirait la musique de son violon comme un couturier déroule la soie sur la table. Il tenait son menton posé sur les formes féminines du violon, et la musique de Vivaldi parut portée par son sang, par ses muscles… »

Drames et moments de paix se succèdent dans ce sublime roman de plus de 1000 pages qui se termine en apothéose avec le combat donquichottesque de Luke pour que la vie du Sud reste ce qu’elle a toujours été, une vie d’amour de la nature et de la terre au sein d’une famille réunie et retrouvée.

Le Prince des Marées, roman bouleversant, est un des plus beaux livres qu’il m’ait été donné de lire.

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Le Prince des Marées

Acheté pour son épaisseur, il y a quelques temps, en prévision d'un énième confinement, ce livre est en effet un chef-d'œuvre.



On plonge au coeur de la famille Wingo par l'intermédiaire de Tom, le narrateur principal. Au cours d'un été hors du temps, il doit livrer les secrets de sa famille parfaitement dysfonctionnelle à la psychiatre de sa soeur jumelle afin de la sortir des ténèbres. Il nous dévoilent pas à pas des êtres que la vie a malmené les soumettant à des épreuves insoutenables mais qui tant bien que mal ressortent la tête hors de l'eau. Une histoire de résilience pour reprendre un terme à la mode. Même si, la foi dans la famille et le silence et l'amnésie imposés par la mère ne suffit pas toujours à recoller tous les morceaux.



Dans son écriture, Le Prince des marées se rapproche un peu de A marée basse de Jim Lynch pour sa poésie et ses évocations de la vie marine.

Dans un autre style, on peut également le rapprocher de l'Arbre-Monde de Richard Powers pour ses combats environnementaux et la mise en évidence de la capacité de l'Homme à abîmer la Nature et à vouloir la soumettre. Et comme le dit l'un des personnages du roman, : Chaque fois que les intérêts du fric vont à l'encontre de ceux de l'environnement, c'est le fric qui l'emporte.



Je pense que c'est un livre que je prendrais plaisir à relire un jour.
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Le Prince des Marées

Bonjour amis lecteurs,



Je viens de terminer LE PRINCE DES MARÉES de Pat Conroy et j'ai vécu une expérience magnifique, cet auteur est un bon conteur, il a une écriture audacieuse, subtile, c'est vivant, intense on se laisse immerger dans cette histoire marquante.

Une famille touchante, un livre poignant qui ne vous laisse pas indifférent, la plume de l'auteur fluide, raffiné, précise et riche.

C'est tres immersive, j'ai adoré.

Un long roman qui nous fait voyager dans le temps à travers l'histoire d'une famille américaine, mais aussi dans les méandres de l'âme humaine.

Tom Wingo un membre de la fratrie révèle son histoire familiale en caroline du sud . Entouré de son frere Luke et de sa sœur jumelle Savannah.

Leur enfance douloureuse avec un père violent et une mère dépressive va les poursuivre toute leur vie.

On sent que les trois enfants devenus adultes vivent toujours dans la douleur qui ne les quitte pas.

Il y a un mal de vivre de tout ce qui ne se dit pas et qui devrait être dit et c'est pour cela que Tom va raconter son histoire à une psychiatre qui suit sa sœur qui est au plus mal.

Il y a plein d'emotions dans ce livre et j'en ai eu les larmes aux yeux .



Une histoire touchante, percutante ,vivifiante à ne pas louper.



Je remercie bookinette sur instagramme pour le concours super qu'elle réalisait



QUATRIÈME DE COUVERTURE :



Tom, Luke et Savannah ont grandi au paradis, dans le sud faulknérien, sur la petite île de Melrose où leur père pêchait et leur mère régnait par sa beauté. Comment survivre à tant de bonheur et de poésie ? Leur enfance éblouie et perdue préfigure les drames inévitables de l'âge adulte. Parce qu'ils refusent de mûrir, de vieillir, leurs rêves d'art, d'exploits, de justice vont se heurter à la brutalité du monde réel. La géniale et tragique Savannah et ses frères affrontent l'amour, la solitude et la peur de vivre avec une ironie désespérée. De leurs blessures inguérissables naissent des fous rires sans fin et une immense tendresse.
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Le Prince des Marées

Génial !



Tom Wingo, entraineur sportif cynique et père de deux enfants, apprend que sa soeur Savannah, poète, qui vit à New York depuis plusieurs années, a tenté une nouvelle fois de se suicider. Pour aider cette soeur jumelle qu’il adore, il part à New York rencontrer la psychiatre de Savannah et lui raconter l’histoire familiale.



Dans une construction passé-présent, le lecteur va découvrir les failles et les folies de cette famille pauvre de Caroline du Sud vivant sur l’île Melrose ainsi que les blessures de ses membres. Entre un père crevettier violent fourmillant de projets, une mère Lila au sens maternel particulier, une soeur qui a des visions et un frère Luke qui semble plus effacé, les caractères, les rancoeurs, les joies et les secrets des Wingo se dévoilent.



Pat Conroy prend le temps (c’est un sacré pavé) de construire son histoire, de dresser le contexte familial, économique et politique de la Caroline du Sud, de développer les contrastes avec la ville de New York, de montrer les différences culturelles et sociales, de nous décrire les lieux avec passion, les personnes et les sentiments avec brio.



Mais surtout, il est rare de trouver dans un roman autant de personnages attachants et originaux, même s’ils n’ont pas tous des caractères agréables. On va craindre le père violent, s’agacer de la mère égoïste, s’émerveiller de la grand-mère Tolitha, ressentir de l’empathie, de l’agacement, sourire, rire et pleurer. Toutes les gammes de l’émotion s’installent dans cette lecture à l’écriture précise et littéraire, fluide et travaillée. Et si j’ai aimé plusieurs personnages, j’ai adoré celui de Tom Wingo, tendre et corrosif, intelligent et compréhensif et vissé cheville au corps à cette famille dysfonctionnelle qui le grignote de l’intérieur.



Et quand on commence à trouver le temps un peu long, en se disant Oui d’accord, c’est bien écrit, oui oui, c’est intéressant, mais quand même il a bien dû se passer quelque chose de précis ?

En un chapitre, on se prend un uppercut en pleine tête. On en ressort sonné, on dévore la suite et on ferme le livre avec avec les petites fourmis d’émotion qui font briller le coeur et la joie d’avoir lu un livre qui se mérite, et un sacré bon livre.
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Le Prince des Marées

Les Wingo, c'est la famille type de Caroline du Sud, enfin pour les citadins étatsuniens : une enfance misérable dans les années 1950 et 1960 au fin fond d'une île, Colleton, avec un père violent, pêcheur de crevettes, revenu traumatisé du front de 1939-1945, une mère frustrée par son mariage, et son existence entière, trois enfants, Luke, les jumeaux Tom et Savannah, soudés par les drames familiaux, jusqu'à ce que l'âge adulte les fasse se perdre parfois de vue, l'un ayant suivi la tradition paternelle, l'autre ayant préféré l'enseignement de la littérature et du football américain, la troisième ayant enfin laissé libre cours à son génie poétique, ainsi qu'à ses psychoses, à New York.



New York, ville exécrée que Tom devra rejoindre, en pleine crise maritale, suite à une nouvelle tentative de suicide de sa jumelle, à la demande de sa psychiatre, Susan Lowenstein, qui veut comprendre sa patiente en remontant dans son passé grâce à l'un de ses proches. Et c'est finalement, plus que Susannah, son jumeau, qui va passer à la moulinette de l'analyse psychiatrique de Lowenstein, pour le meilleur comme pour le pire...



Alternant en une quasi trentaine de chapitres entre le passé de la Caroline du Sud, et le présent new-yorkais, Pat Conroy nous fait remarquablement pénétrer dans les méandres torturés de l'esprit de Tom, pour mieux comprendre, effectivement, l'esprit torturé de sa soeur, et par extension celui de toute la famille, démontrant avec brio, en de fines analyses psychologiques, comment des traumatismes d'enfance ou d'adolescence peuvent, plus ou moins tragiquement, conditionner une vie adulte, et ronger progressivement une existence jusqu'à l'implosion, qui prend diverses formes, et qui touchera, ici, toute la fratrie.



Il nous fait également pénétrer, en un intelligent paradoxe, dans toute la beauté, presque angélique, de la Caroline du Sud, de sa flore sauvage à sa faune parfois inattendue, dans une poésie toute naturelle qui forme un contraste éclatant avec la noirceur de la majorité de ses habitants, les Wingo en tête.



Un roman que j'ai apprécié lire, mais que je ne qualifierais pas pour autant de "chef d'oeuvre", dixit le bandeau apposé à celui-ci. Les alternances de chapitres sont en effet, parfois, poussifs, et le dénouement trop en décalage avec le reste, finalement peu crédible pour parfaire le tableau.
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Le Prince des Marées

Tu as aimé Betty de Tiffany McDaniel mais tu restes sur ta faim? Tu voudrais plus de familles dysfonctionnelles, plus d’Amérique profonde, plus de tragédies? N’en dis pas plus, j’ai ce qu’il te faut avec « Le Prince des Marées » de Pat Conroy!



Quand sa sœur jumelle Savannah, fait une énième tentative de suicide, Tom Wingo, « mâle blanc et sudiste invétéré » comme il se décrit lui-même, se rend à son chevet à New York et rencontre sa psychiatre, le Dr Löwenstein. Élégante, distante et fortunée, ils sont aussi dissemblables que l’on peut l’être. Il entreprend cependant de lui raconter l’histoire de sa famille, afin d’éclairer le mal-être de sa sœur. Entre anecdotes rocambolesques, non-dits et violence extrême, Tom met à nu, pour la première fois, la saga des Wingo.



Le Prince des Marées m’a emportée comme une lame de fond et m’a doucement déposée, encore émerveillée, le long du fleuve Colleton. Pat Conroy est un conteur hors pair et a su transformer un pavé de 1000 pages en épopée magique, peuplée de personnages hauts en couleurs, de dialogues finement ouvrés et de descriptions qui vous donneront envie de tout plaquer pour aller pêcher la crevette en Caroline du Sud. Une magnifique lecture que vous pouvez compléter avec le film, par Madame Barbra Streisand elle-même!



Warning quand même sur quelques thèmes bien difficiles que je ne peux dévoiler sans spoiler l’intrigue.
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Le Prince des Marées

Superbe roman, une histoire de famille, d'amour et de violence qui ne laisse pas indifférent. On plonge au coeur de cet univers et on y éprouve des émotions fortes tout au long de cette histoire. La dernière page tournée on se sent marqué par cette lecture. Un grand roman.
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Le Prince des Marées

Le prince des marées de Pat Conroy est une saga familiale très intéressante.

On suit le récit de cette famille de Caroline du Sud, avec Tom Wingo qui raconte à la psy de sa soeur Savannah, qui a fait une énième tentative de suicide, leur vie avec un père violent et une mère fantasque.

De terribles secrets et tragédies vont être revécus par Tom, notamment la disparition de leur frère Luke.

Beaucoup de sujets abordés, un roman bien construit, beaucoup de beauté dans la description des paysages, des personnages attachants pour la plupart, et j'ai eu beaucoup d'empathie envers cette fratrie qui a beaucoup souffert mais qui est toujours restée soudée.

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Le Prince des Marées

Le Prince des Marées est un très grand livre, l'un des meilleurs qu'il m'ait été donné de lire.

En effet, sa lecture permet d'éprouver l'ensemble des sentiments qu'on peut retrouver lorsqu'on parcourt un roman : joie, tristesse, colère, surprise, peur, etc.

Pat Conroy parvient aussi à magistralement nous faire vivre l'atmosphère climatique et sociale de ce petit bout de Sud Profond des États-Unis en Caroline du Sud. On se s'imagine plonger avec Tom, Luke et Savannah dans l'eau tiède de la rivière au milieu de l'été. On ressent la passion de cette partie de l'Amérique pour son football ainsi que le poids de la religion car la Caroline du Sud fait partie de ce qu'on appelle la Bible Belt. On aussi est consterné par son racisme arriéré qui cache une frustration enfouie d'avoir perdu la guerre de Sécession.

De l'autre côté, la ville de New-York où se déroule l'intrigue est beaucoup moins décrite et sert d'arrière-plan un peu flou ce qui renforce la description des paysages évoqués précédemment.

Tout personne qui s'intéresse à la société américaine devrait lire le Prince des Marées. Une magnifique lecture : 5 sur 5 sans hésiter !
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