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Critiques de Pat Conroy (424)
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Le Prince des Marées

Ce roman faisait partie de mes livres à lire depuis un bon bout de temps.

Mais il me manquait toujours une dose de courage pour attaquer un pavé pareil, car les gros livres m’effraient; j’ai toujours peur de me lasser.

Mais voilà, certainement que le moment était opportun pour me lancer dans cette fresque de Pat Conroy et son « Prince des marées ».

Que dire, une claque, et ceci dès le départ. Je me suis fait embarquer dans cette histoire familiale d’américains du sud, ceux-là qui ne sont pas comme les autres, les inférieurs, les racistes….

Impossible de relâcher ce roman qui nous embarque dans nombres de situations qui concernent chacun des personnages de la famille Wingo, père, mère, et les 3 enfants.

On retrace leurs parcours au fil des années, c’est drôle, triste, terrible, mais absolument jubilatoire à lire.

Je pense et je suis absolument sincère en écrivant que ce roman est certainement l’un des meilleurs qui m’ait été donné à lire, si ce n’est le meilleur. J’y retrouve vraiment tout ce qu’un livre peut me procurer, passant de l’intrigue, du suspense, et bien sûr, évidemment le style de l’écriture que Pat Conroy maîtrisé à la perfection.

Toutefois, et cela n’est peut-être qu’une évidence, vu la taille de l’ouvrage, j’ai noté trois passages qui ont fait baisser mon attention, un peu longs à mon goût, mais qui ont vite été digérés par la suite.

Vous l’aurez compris, j’ai mis du temps à l’ouvrir, ce livre, mais je ne regrette absolument pas ce choix de lecture que je ne peux pas noter en dessous de cinq étoiles. Un chef d’oeuvre. Un de ceux que j’emmènerai sur une île déserte….
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Le Prince des Marées

Le prince des marées ! Un vrai pavé qu'une amie bookcrosseuse m'avait confié. J'allais le relâcher sans l'avoir lu ... le bookcrossing consiste à laisser un livre (numéroté et enregistré) sur un banc en attendant le lecteur suivant. Sauf que je ne l'avais pas lu et que j'avais mauvaise conscience ... Alors je l'ai ouvert.



J'ai commencé à lire les premières pages et je me suis retrouvée sur l'île Melrose, dans les marais, avec Tom, Savannah et Luke, les enfants Wingo. J'ai vraiment adoré ce roman, tellement qu'au lieu de le laisser sur un banc, je le prête autour de moi. Un voisin, une collègue de bureau, une nièce, l'ami d'une amie ... Bref, il passe de main en main et à chaque fois, je dis la même chose : Tu veux lire un bon roman ? Ne cherche plus, lis celui là !



C'est l'histoire de la famille Wingo. La vie, un enchaînement de circonstances qui fait qu'on devient prof, écrivain ou pêcheur de crevettes. La vie, et ses joies. La vie, et ses peines. La vie qui fait de nous ce que nous sommes. Les événements qui nous font grandir, se rebeller ou accepter. Notre vie que nous construisons sur des fondements parfois brinquebalants, dramatiques ou plus heureux, soit en suivant le chemin qu'on a tracé pour nous, soit en décidant d'en suivre un autre par opposition, soit en restant fidèle à nous même.



C'est un roman qui une fois refermé m'a fait me poser des questions sur mes choix de vie. Je suis restée longtemps avec Tom (car c'est lui qui raconte l'histoire) après avoir refermé ce livre.



C'est un livre que je relirai surement avant de le laisser poursuivre sa route ...
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Le Prince des Marées

Régulièrement, j'ai besoin de mon roman américain comme d'autres auraient besoin de leur dose de chocolat -en l'occurrence, c'est aussi valable pour moi. Et les vacances n'étant pas loin, tant qu'à faire, je rêvais d'un bon gros roman américain sous le soleil torride, un roman tempêtueux, sublime, à la Steinbeck ou Faulkner. Il se trouve que je gardais le Prince des Marées sous le coude et qu'il promettait de répondre à mes besoins.

"Avec ce roman, on touche un des sommets de la grande littérature sudiste, dont Faulkner et Tennessee Williams ont montré la voie" disait la quatrième de couverture. Parfait! Ces 1069 pages ne me faisaient pas peur!

Effectivement, je les ai avalées en à peine deux semaines, mais j'en émerge avec un sentiment mitigé et non le souffle coupé, la gorge serrée comme avec d'autres auteurs sudistes.



Les premières pages m'ont tout de suite fait déchanter. On est à New York, Manhattan précisément, et très vite Tom, le protagoniste, se retrouve chez la psy bcbg de sa soeur internée. Et là, grosse série de dialogues, comme il y en a dans tout le livre. J'ai eu beaucoup de mal à les avaler, ces dialogues, je n'y croyais pas du tout, et je n'ai pas pu m'habituer à leur trop grande éloquence ni à cette répétition barbante des prénoms "Savannah, tu comprends? - oui, je te comprends Tom".

Ceci dit, une fois que Pat Conroy nous entraîne véritablement sur cette île sauvage en Caroline du Sud, il nous envoûte littéralement avec ses descriptions transcendantes de la nature, la violence des tempêtes, les arbres grands, denses, la mer abondante aux reflets grisonnants et, pour moi, c'est dans ce récit de Colleton et de la famille de Tom, Luke et Savannah que réside toute la force et la magie de ce livre, ce qui nous fait tourner les pages l'une après l'autre même si, de temps en temps, il s'emballe et la traductrice semble parfois perdre pied!



Lors du récit de son enfance à Susan Lowenstein, Tom suscite l'intérêt en suggérant, régulièrement, des événements traumatiques à venir, ceux qui feront de Savannah cette jeune femme désespérée et au bord du suicide. Leur famille subit effectivement des tragédies difficilement imaginables pour une seule famille, mais c'est une fiction. Malheureusement, tous ces événements tragiques me sont passés à côté, et n'ont pas su m'émouvoir comme ils auraient dû, sans que je ne sache réellement pourquoi. En fait, j'ai eu la sensation qu'au dernier moment, Pat Conroy s'est dit qu'il ne devrait pas aller trop loin, et une fois l'innommable produit, il passe vite à la suite.

Bref, ce livre au goût de drame américain à gros budget n'a malheureusement pas répondu à mes attentes et à en devinant les grosses ficelles, celle de ces films justement, alors que quelques lignes avant il y avait une telle profondeur, il n'est absolument pas surprenant qu'il ait été adapté quelques années plus tard, mais la beauté des descriptions rachèterait presque le reste!!
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Le Prince des Marées

Comment résister aux sirènes de la littérature lorsque celles-ci mettent entre mes mains de tels bijoux ?



Tom, Luke et Savannah Wingo ont grandi dans une petite ville de Caroline du Sud, dans une famille relativement pauvre. Leur père est un pêcheur de crevettes qui dépense tout son argent dans de fantasques tentatives pour devenir riche. Alcoolique, il devient vite violent envers sa femme et ses enfants. Leur mère, quant à elle, fantasme une vie plus douce et pleine de richesses. Dans ce sud encore meurtri par la guerre de sécession et le racisme, les trois enfants Wingo oscillent entre joies et tragédies quotidiennes. C’est cette vie-là que va raconter Tom à Susan Lowenstein, la psychiatre de Savannah, devenue une poétesse reconnue vivant désormais à NYC. Après que celle-ci a fait une énième tentative de suicide et se soit réfugiée dans le mutisme, Susan contacte Tom dans l’espoir que ce dernier lui permette de comprendre sa patiente et de, peut-être, entrevoir une possible guérison. Au fil de leurs échanges, Tom se confie sur leur enfance et les blessures du clan Wingo. Séance après séance, la parole se libère, et les liens entre Tom et Susan deviennent plus ténus.



Porté par une écriture sensible et empreinte de beaucoup d’humour, Pat Conroy nous offre une merveilleuse plongée au cœur d’une famille dysfonctionnelle où l’horreur fait face à l’amour de façon quotidienne. Si j’ai énormément aimé les personnages de la famille Wingo, je suis encore plus touchée et émerveillée par celui de Susan Lowenstein. Le portrait de cette psychiatre new-yorkaise est fascinant de justesse et de complexité.



Car au cœur de cette histoire, c’est l’indicible et ses répercussions qui s’y cachent.



Véritable pavé de plus de 1000 pages, "Le prince des marées" entre directement dans mon panthéon personnel. Un tel roman ne se raconte pas, il se lit. Se vit. On ne ressort pas indemne de cette fresque familiale.



Foncez. Lisez. Kiffez. Ce roman est un véritable chef-d’œuvre.
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Le Prince des Marées

CHEF D'OEUVRE!

10 ans après avoir découvert ce splendide roman, j'ai décidé de le lire à nouveau, si j'avais suffisamment oublié le récit pour qu'il soit une "découverte", j'avais gardé intacte l'émotion suscitée.

C'est donc avec une certaine appréhension que je me suis replongée dedans, un peu comme lorsque l'on retrouve un(e) ami(e) perdue de vue depuis de longues années, ce mélange d'envie et d'espoir mêlés à cette peur d'être déçu et de finalement n'avoir rien à se dire.



Ce furent de magnifiques retrouvailles avec Tom, Luke et Savannah, si Tom est le narrateur, ils sont tous les trois les héros tragiques de cette histoire, 2 frères et 1 sœur qui ont grandi sous la violence d'un père et auprès d'une mère prête à toutes les bassesses pour s'intégrer dans cette société du sud des États Unis régie par le "qu'en dira t'on" et les conventions sociales.

Bon avec tout ça déjà, on peut pas dire que ce soit une super fabriques à gamins équilibrés les parents Wingo, rajoutez un épouvantable drame, une mère, qui bien que victime également, imposera le silence à tous et vous avez une belle palette de candidats aux cabinets psys qui entre dans l'âge adulte.



C'est suite à la énième tentative de Savannah et à l'appel de la psy de cette dernière que Tom devra se confronter à ce passé si douloureux et emmener toute sa famille sur le chemin de la rédemption.



On est loin du feel good roman et pourtant, quelle écriture, mais quelle magnifique écriture! Et que d'émotions!

Un superbe roman, THE roman, MON roman, le seul que j'ai acheté parce que je veux le garder, une pépite, un chef d'œuvre (je l'ai déjà dit ça non?), c'est bouleversant, intelligent, drôle (si si je vous assure), triste (bon ça vous aviez compris tout seul), truculent, caustique et tant d'autres choses, bref j'ai adoré ma deuxième lecture comme j'avais adoré ma première lecture, rendez-vous dans 10 ans pour ma critique sur ma troisième lecture, quand on aime...







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Le Prince des Marées

Une petite douceur de littérature du Sud de l'Amérique de plus de mille pages, dont les mots fondent tout seuls dans la bouche, dont l'histoire résonne dans les coeurs, dont les personnages sauront sûrement vous toucher chacun à leur manière.



« - Tellement de choses sont la faute de tes parents, Tom. Où commence ta responsabilité propre ? A quel moment de ta vie devient-elle ton affaire à toi ? A partir de quand acceptes-tu d'endosser l'appréciation positive ou négative de tes actes ? ».



Pat CONROY nous convie sur l'île Melrose au sein d'une famille de pêcheur de crevettes. le paysage semble idyllique pour que sa femme et ses 3 enfants y coulent des jours heureux. Pourtant, une fois adulte, leur fille Savannah devient une poète à fleur de peau qui fuit le Sud faulknérien pour le Grand NewYork, où elle est prise en charge par une psy pour s'être itérativement ouvert les veines.



Les trois enfants paraissent en vouloir à leurs parents, et il semble également être arrivé une tragédie au grand frère Luke, dont on ne connaîtra la véritable histoire qu'à la fin. Quant au jumeau de Savannah, Tom, il est invité par la psy de New York à venir lui raconter son histoire afin qu'elle puisse sauver Savannah de ses démons…



*****



Ce sont donc les mots de Tom que nous boirons tout au long de ce fabuleux récit : Une merveille d'anecdotes de leur enfance qui, rapidement, dessineront les contours de leurs vies (joies et drames) aux lecteurs qui les découvrent. Une langue magnifiquement maniée, quelques descriptions savoureuses de la nature sudiste, un équilibre parfait entre présent et passé, entre dialogues et récit, mais aussi entre émotion et humour.



Car cette vie chaude et douce que l'on imagine au départ dévoile assez rapidement ses zones d'ombre et ses cauchemars, ses tragédies. Et si Savannah tente de les exorciser par l'écriture de ses vers, Tom, lui, s'en défend par l'ironie désespérée à laquelle il s'accroche et derrière laquelle il se cache.



Un récit parfaitement écrit, doux et mélodieux, poétique et tragique mais aussi plein de fougue et d'espoir, qui ne laisse pas un instant de répit au lecteur. Dès les premiers mots, l'histoire et le style m'ont happée pour ne plus me lâcher jusqu'à la fin des mille pages. On ne voit pas le temps passer, c'est délicieux. Si vous aimez les chaudes lectures du Sud de l'Amérique, ce roman vous plaira. A lire !
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Le Prince des Marées

Livre lu en audio. Il y avait très longtemps que je ne m'étais pas immergée dans un roman de Pat Conroy, le grand auteur américain du Sud des États-Unis. C'est un auteur que j'adore. J'aime sa poésie, son style échevelé, sa façon de dérouler les histoires de ses personnages de façon très détaillée, de rentrer dans leur plus extrême intimité. Ce sont des histoires toujours très tourmentées. Et celle-là ne fait pas de exception à la règle. Nous suivons Luc Tom et Savannah Wingo, une fratrie qui évolue dans une famille dysfonctionelle. Y règne un climat de violence mais il n'en règne pas moins aussi un amour fort et solide qui en unit les membres. Le père est pêcheur de crevettes et la mère d'une sublime beauté s'occupe de sa famille Elle n'a de cesse que de vouloir intégrer le club fermé des gens chics qui règnent sur ce petit coin de paradis de la Caroline du Sud. Le père malgré l'amour qu'il porte à sa famille fait régner un climat de violence. Nous suivons l'enfance l'adolescence et la vie d'adulte des trois frères et soeurs. Chacun combat ses zones d'ombre comme il peut et suivra son destin. Savannah entre autre deviendra la grande poétesse du Sud et va souffrir toute sa vie de troubles psychiatriques. C'est un livre où sont abordés beaucoup de thème, la famille, l'amour filial,l'amour fraternel, la guerre du Vietnam, la seconde guerre mondiale, la sauvegarde des animaux rares, l'alcoolisme, l'amour que les héros éprouvent pour leur Caroline du Sud chérie, et tout ça avec des personnages hauts en couleur dont l'histoire de chacun est déroulée très minutieusement (d'où la longueur de ce pavé). Nous évoluons donc dans des époques différentes et l'auteur a réussi à dérouler cela de façon très fluide. Voilà que vous dire de plus, sinon malgré le temps que l'on passe à lire ce roman on referme le livre avec regret chagriné que l'on est de quitter les héros de cette histoire magnifique ?
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Le Prince des Marées

Dès les premières pages, j'ai été happée par ce roman. J'aime ces livres qui nous plongent pleinement et immédiatement dans un autre univers. La violence du père et la loi du silence imposée par la mère ont constitué l'enfance des trois enfants. Luke, Tom et Savannah seront très liés pour survivre. Lila voudrait bien être acceptée par la fraternité des femmes de la communauté. Le père a toujours des projets fabuleux en tête. La famille est méprisée par les voisins. Cette saga familiale se déroule en Caroline du Sud. Nombreux éléments tragiques vont secouer la famille. On est dans les années 50. L'auteur mêle avec brio, les éléments historiques de l'époque, guerre froide, guerre du Vietnam, déségrégation, ... pour nous offrir une peinture de la société américaine de Caroline du Sud. Comme le signale la bande annonce "un chef d'oeuvre de la littérature américaine" avis que je partage pleinenemt.
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Le Prince des Marées

Un roman-fleuve ( 850 pages) qui se lit avec passion.Des personnages originaux, attachants, le narrateur surtout.Une image du Sud, après la guerre de Sécession, en opposition au Nord.J'ai aimé ce chassé-croisé entre souvenirs familiaux ( terribles et déchirants souvent) racontés à une psy ( un beau nom pour une jolie femme: Susan Lowenstein) et l'évocation du présent du narrateur à New-York.L'humour souvent mordant accompagne l'histoire de l'évolution d'un homme , bloqué par son enfance tourmentée.
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Le Prince des Marées

Le prince des marées raconte l’histoire de la famille Wingo, une famille qui vie à Colleton en Carloline du Sud. Dans cette histoire on y retrouvera ces joies ainsi que ces tragédies et on comprendra qu’il n’est pas facile de vivre dans le sud.

L’histoire est racontée par Tom, le frère de Luke et le jumeau de Savannah. Dès les premières pages on plonge directement dans leur histoire ainsi que la littérature américaine que j’ai beaucoup aimé retrouver.

Cependant comme on y retrace toute leur vie, il faut s’attendre à une longue histoire qui m’a parfois paru un peu interminable, avec certaines longueurs, mais soit je me suis dit que cela faisait partie du livre et puis je n’avais pas envie de terminer trop vite cette histoire, et abandonner trop vite ces personnages qui ont tous quelque chose de bien à eux et qui sont décrit d’une façon dont Pat Conroy en a le secret !

D’ailleurs je me suis énormément attaché au personnage de Tom, j’ai tantôt beaucoup ri de son humour et tantôt été peiné de ses peines et tragédies !



Pour moi ce livre est effectivement un grand roman de la littérature sudiste, mais il faut aimer lire les gros livres et pas craindre les longueurs. Enfin une chose est sure les personnages de ce livre vont me manquer ainsi que certaines citations du livre !

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Beach music

Le grand Santini était le seul roman de Pat Conroy que j'avais lu. Je l'avais aimé. Beach Music est un pavé de 700 pages qui emporte les suffrages. Truffé d'éléments autobiographiques ce livre explore les années soixante à l'est des Etats-Unis. Jack McCall, dont la femme Shyla s'est suicidée, quitte la Caroline du Sud pour l'Italie avec sa petite fille Leah. Et c'est toute l'histoire de sa famille, riche en péripéties, qui nous mène de l'Europe des années trente aux années Vietnam, en passant par les parties de pêche adolescentes et les amitiés trahies. Cette saga est un navire qui tangue bien un peu, Pat Conroy s'attardant par exemple sur l'holocauste et l'insoutenable mais il est vrai que le judaïsme joue un rôle important dans le roman. Nous sommes là dans une littérature classique américaine sans allusion péjorative.



Les McCall sont une fratrie, les quatre frères de Jack le retrouvant à l'occasion de la maladie de leur mère Lucy. Leur père aussi est de la partie, ancien juge alcoolique, ainsi que les amis d'adolescence, de ceux qui marchèrent contre la guerre en ces années peu nuancées. la musique, la plage, les fraternités étudiantes très fortes en Amérique, les relations avec les parents, les engagements, les addictions. L'air est connu et je suis d'une génération à peine plus jeune. J'ai bien souvenir des images télé de ces manifs sur fond de Joan Baez. Pat Conroy, je l'ai dit, s'attarde parfois un peu longtemps à mon sens. Et à force de vouloir relier passé et présent cela m'a donné une impression d'artifice un peu pesant.



L'auteur excelle encore une fois dans la peinture de la ville de Waterford, ce fameux Deep South qui n'est toutefois pas l'Alabama. Oui même chez les sudistes U.S. il existe des différences de tons. N'est pas redneck qui veut. Les prises de conscience politique sont à géométrie un peu variable. Il y a un père général plus général que père, ou père à la manière d'un général. On découvre sur le tard les talents de passionaria de Shyla. Pat Conroy prend un parti de théâtralisation des évènements du passé, presque au sens propre. C'est assez surprenant mais on se prend au jeu. Beach Music est donc un (très) long roman d'une Amérique aux prises avec ses démons, et les thèmes de l'engagement, de l'activisme, du pardon de la réconciliation, qui se lit assez facilement et qui a du souffle. De quoi donner envie de découvrir Le prince des marées, autre roman célèbre de Pat Conroy.
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Beach music

Jack Mc Call s'est promis, après le suicide de sa femme, après le procès immonde que lui intente alors sa belle famille pour lui enlever la garde de sa fille et la réaction délétère de sa propre famille, de ne plus jamais remettre les pieds dans ce milieu mortifère.

Il s'exile en Italie avec sa fille Leah.



Il finira par changer d'avis en apprenant que sa mère est malade et rentre auprès des siens.

Il retrouve d'abord ses liens forts avec ses trois frères, le plaisir de sa terre, puis finit par résoudre ses conflits familiaux et amicaux de jadis.





Récemment sortie emballée de la lecture du "Prince des marées", je me suis engagée avec enthousiasme dans l'écoute de cette "Beach Music" pour renouveler le plaisir, bien avertie qu'elle rechantait à peu près la même chanson :



- La Caroline du Sud,

- Les conflits âpres au sein d'une famille autant aimante que destructrice,

- Une narration portée par l'un des enfants lourdement abimé par ce contexte familial, qui en révèle peu à peu les secrets à l'origine de la douleur,

- La fratrie soudée, le père brutal et défaillant, la mère révérée et haïe, liant indestructible qui force à l'oubli ou au dépassement de la souffrance,

- Des tranches de vies sous forme de digressions plus ou moins intégrées au récit.



Tous ces couplets et refrains sont en effet bien là dans "Beach Music"... mais en beaucoup moins bien.



Passons sur l'Italie en carton pâte sur lequel s'ouvre le roman : plazzas ensoleillées et gorgées de fruits, pizzaiolo avenants, pasta al dente, tout y passe.

Passons aussi en ce début de roman sur l'enfant parfaite de Jack : jolie, gentille, toujours d'accord, incroyablement intelligente et mature. Question vraie vie, on repassera (que le premier parent qui n'a jamais crisé devant son enfant gueulard me jette la pierre).



Bref, un début gentiment ridicule.

Mais on reste à ce stade du récit alléché par l'envie de vivre avec Jack son retour au pays, de découvrir sa famille et d'en comprendre l'histoire et son impact sur lui.



Certes, on est servi : on a plaisir à le voir renouer ses liens truculents avec ses frères, régler en adulte le conflit avec le père, dépasser avec amour les écueils vécus auprès de sa mère mourante, accepter d'affronter la belle famille..



Et de découvrir des portraits admirables (le jeune frère dérangé, la belle-mère), dérangeants (le père), voire époustouflants (la mère, le beau-père).



L'empathie fonctionne.



Mais pas à plein :



Le récit pêche par manque de charpente, avec des scènes qui ne s'enchainent pas de manière naturelle.



Et pire, par manque de crédibilité :

Au mieux: notre Jack qui nous jure dans les cent premières pages de ne jamais revoir sa famille et change d'avis à la première injonction;

Au pire, la théâtralité grotesque de la scène qui rassemble les protagonistes de sa jeunesse.



Ces réserves ne m'ont pourtant pas empêché de lire "Beach Music" d'une traite.



J'en garde au final comme image la plus forte la même que celle retenue du "Prince des marées":



Celle de la mère, incroyablement forte, hors des normes, apte à rebondir face à la souffrance, solaire et conquérante, protectrice malhabile de sa progéniture.



Cette mère sur laquelle Pat Conroy, enfant maladroit battu par son père de son propre aveu, n'en finit pas d'écrire.

















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Le Prince des Marées

Magnifique roman au style merveilleusement poétique. Un vrai plaisir ! Les personnages sont attachants et complexes, les rebondissements sont étonnants et intenses et toute cette histoire a pour décor un paysage sauvage de Caroline du sud. Attention aux âmes sensibles: il y a certains passages à ne pas mettre entre toutes les mains.
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Beach music

Quand j'ai lu l'an dernier le Prince des marées, j'avais la certitude d'être en présence DU grand livre de Pat Conroy, de son roman le plus abouti.

Le suivant serait forcément moins bon.



Et paf ! Voilà que je tombe sur Beach Music, et que j'y retrouve avec joie le même souffle narratif, la même ambition, la même abondance de personnages aux caractères parfaitement fouillés, le même soin du détail et la même savante alchmie d'humour, de drame, d'exubérance, de surprises et d'émotions...

Bref, je redécolle au quart de tour !



Nous voilà cette fois en présence de Jack McCall, un quarantenaire natif de Waterford (Caroline du Sud), depuis peu exilé à Rome avec sa fille Leah et bien décidé à ne plus jamais remettre les pieds outre-Atlantique.

Que fuit-il ? Sa famille bien sûr (une mère un peu azimutée, un père incapable de faire face à ses penchants alcooliques, quatre frères tempétueux avec qui il entretient des rapports complexes), mais aussi et surtout une tragédie incommensurable, le suicide de sa femme Shylla, la mère de Leah.

Alors oui, Jack a fini par larguer les amarres. Pour conjurer ses douleurs d'hier, il s'est promis de couper définitivement les ponts avec les siens ("Le passé était le pays par excellence où j'évitais de faire des incursions inutiles"), de tourner le dos une fois pour toute à la terre de ses ancêtres et aux souvenirs qui la hante.

Mais bien sûr il ne faut jamais dire jamais ! Divers évènements vont pousser notre narrateur à rebrousser chemin et à renouer contact avec ceux qu'il avait reniés, pour exorcicer enfin tous ses vieux démons et nous faire la démonstration - s'il en était besoin - que "l'exil est le plus sûr moyen de sanctifier le chemin du retour au bercail".



Quel étonnant revirement ! Quelle "ampleur" et quelle fluidité dans la narration ! Quelle maitrise dans la construction !

Rebondissements multiples, alternance des époques et des générations (l'auteur insère dans son récit contemporain de vastes séquences sur la guerre du Vietnam ou sur l'enfer de la Shoah), interconnexions soigneusement travaillées entre les trajectoires de chaque personnage : Pat Conroy est sur tous les fonts ! Il se joue allègrement des contraintes chronologiques sans pour autant donner l'impression de s'éparpiller, et son roman qui se déploie en ramifications tentaculaires sur plus de 900 pages, reste de bout en bout cohérent et très addictif !



L'ensemble est bien sûr trop dense pour que je puisse ici en faire la synthèse, mais difficile quand même de ne pas évoquer la profondeur et l'originalité de cette histoire, la puissance des liens qui unissent Jack - presque malgré lui - au reste de sa famille et à ses amis d'enfance, avec qui il partage des souvenirs très forts. Tous ont contribué à faire de lui l'homme à la fois résolu et brisé qu'il est devenu, tous participent de cet héritage sacré, dont notre héros comprend peu à peu qu'il est vain de vouloir se délester.

La relation qu'entretient Jack avec les siens, ainsi qu'avec sa région natale, est en effet particulièrement intense, et parfaitement atypique. Elle oscille continuellement entre amour et répulsion, entre ressentiment et adoration, et c'est avec beaucoup de justesse que l'auteur met en scène ce tiraillement perpétuel.



Pour agrémenter les descriptions superbes des basses terres marécageuses de Caroline du Sud que Conroy connaît comme personne, il nous offre des dialogues vivants et savoureux, notamment entre les cinq frères qui s'adonnent à des joutes verbales incessantes faites de piques acerbes, d'humour et d'ironie mordante.

Les rancoeurs semblent tenaces, mais une fois que les dernières digues d'hostilité ont cédé, c'est une histoire pleine tendresse qui prend le pas sur les colères d'hier. Ainsi les scènes de réconciliation finales, alors qu'un proche de Jack vit ses derniers instants, sont tout à fait poignantes.



En clair et en bref : Beach Music est à nouveau une franche réussite, l'oeuvre incroyablement riche d'un conteur hors-pair. A la lecture de ce retour aux sources éprouvant mais salvateur, on ne peut que s'interroger. Est-il vraiment possible de rompre avec le passé ? Serait-ce par ailleurs souhaitable ?

Pat Conroy et moi-même ㋡ estimons que non.
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Le Prince des Marées

Un livre inoubliable !!!

À peine entamée cette lecture que l’image de Nick Nolte m’est apparue et a entravé mon imagination. Ainsi, j’ai ressenti des longueurs. Je n’avais aucune envie de suivre un match de foot, des dialogues sans fin entre Tom et Susan, la belle psychiatre, des discours sur la religion … ma curiosité s’est émoussée. J’ai failli abandonner. Et puis, au détour d’une page la magie de l’écriture opérait à nouveau. J’ai trouvé de l’humour dans des pages sombres, beaucoup d’amour sous les coups, une réconciliation où le pardon semblait impossible. Tout est beau dans ce roman et malgré une lecture avec des hauts et des bas, Le prince des marées est remarquable.

Remarquable dans l’écriture, car Pat Conroy est un formidable conteur. Sa plume vous emmène, vous transporte dans les méandres de cette histoire avec une humanité, une sensibilité à fleur de peau.

J’ai fini par oublier Nick Nolte …

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Le Prince des Marées

Un véritable chef d'œuvre à mon goût. Ce livre est un véritable page turner, difficile de le poser une fois qu'on l'a commencé, il se dévore.

L'auteur nous transporte, on s'y croirait presque. Certes, la vie de la famille Wingo est difficile, et certains passages du livre sont à la limite du soutenable, et on a besoin de faire une pause et de reprendre son souffle avant de se replonger dans l'histoire. Mais heureusement la fratrie est soudée, et certaines situations un peu cocasses car décrites avec des yeux d'enfants. Un très beau roman.
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Le Prince des Marées

Pat Conroy est un immense conteur , il possède l'art du récit et de l'imaginaire ,l'amour de la nature , comme de nombreux écrivains américains . Cette saga familiale ,qui se passe en grande partie en Caroline du sud , donne lieu a de magnifiques descriptions et restitue, avec talent, l'ambiance et l'esprit du Sud des Etats-Unis.

C'est l'histoire d'une famille , mais aussi une tragédie pour deux frères ,Tom , Luke et leur soeur Savannah . Ils ont subi pendant l' enfance la violence d'un père ,et le manque d'empathie d'une mère .D'une grande beauté elle est déçue par son mariage et la vie modeste qu'elle mène , rêvant d'une vie plus facile et attrayante.

Cette fratrie va avoir du mal à se construire et demeurer cabossée. L'analyse psychologique est très fine ,un des personnages du roman est d'ailleurs une psychiatre . Présente tout au long du récit ,elle demande à Tom de raconter l'histoire de la famille ,afin de sauver Savannah , devenue un écrivain célèbre, de la folie . Malgré l'évocation des souvenirs douloureux ,Tom ,le héros principal , fait toujours preuve d'humour, sans doute pour ne pas sombrer lui même ,dans le désespoir .

Un beau et grand roman ,certains passages auraient cependant mérité d'être plus courts



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Beach music

un grand moment de lecture qui l'on dévore...l'amour, l'amitié, la trahison, le pardon, la maladie, la souffrance,la leucémie, la guerre 39/40.

L'horreur de l'Holocauste, celle de la guerre du Vietnam, vue à travers les campus universitaires et un groupe radical de la fin des années 60 menant des actions contestataires.

Mais au milieu de tout cela, toujours l'espoir, toujours l'amour, toujours l'humour - souvent noir - comme arme pour avancer dans la vie.

Tout il y a tout dans ce livre, c'est un livre de VIE....
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Beach music

Comme beaucoup d’entre vous, j’ai été subjuguée par Le Prince Des Marées.

Mais c’est toujours une erreur de lire LE chef d’œuvre d’un auteur en premier, car ses autres romans, par comparaison sont forcément décevants...

Pourtant, avec Beach Music on retrouve les thèmes chers à Pat Conroy: les relations familiales très difficiles, la relation au père, ainsi qu’à la mère pathologiques et conflictuelles, son amour pour les paysages de la Caroline du Sud et de la belle ville de Charleston.

Il y ajoute l’histoire avec un grand H, avec l’évocation des souffrances vécues par les juifs polonais rescapés de l’holocauste et immigrés en Caroline du Sud, avec aussi les fractures que la guerre du Vietnam a apportées au sein de toute une génération de jeunes américains.

Tous les éléments sont réunis pour une saga passionnante, d’autant que Pat Conroy est un conteur né.

Cependant, beaucoup trop de longueurs, de digressions cassent le rythme du roman, le rendant parfois lourd et ennuyeux...

Je lui attribue 4 étoiles cependant car Pat Conroy demeure un écrivain majeur du sud des États Unis et le meilleur ambassadeur des marais de Caroline du Sud.
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Charleston sud

Pour la seconde fois (après le prince des marées), je suis totalement conquise par Conroy .

On retrouve bien son style , sans fioritures ,avec des personnages éprouvés par la vie, un langage assez brut et une très belle leçon d'humanité de bout en bout .On s'attache très vite à "crapaud" ,jeune garçon de Charleston qui voit sa vie bouleversée suite au suicide de son frère et à cette bande d'amis qu'il va se créer lors de l'année 1969. Tous très différents ,par le caractère ,la couleur de peau ou la sexualité mais tous unis autour de valeurs communes . Ce qui est assez difficile en Caroline du Sud alors que la ségrégation se termine tout juste mais reste bien présente dans les mentalités .

De nombreux thèmes sont abordés au travers de l'évolution de cette bande d'amis : le racisme , la sexualité , le suicide, la pédophilie ,la mort d'un proche ,l'abandon etc ...on retrouve d'ailleurs des éléments communs au prince des marées comme la violence sur enfants.

J'ai adoré ,j'en sors bouleversée et définitivement fan de cet auteur !
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