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Critiques de Pat Conroy (424)
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Le Prince des Marées

Je suis circonspect et pourtant, ce livre est une merveille.

Je suis circonspect parce que 1000 pages c'est beaucoup, mais c'est surtout beaucoup trop. Je suis conscient que sans elles, Pat Conroy n'aurait pas pu - su - distiller sa prose et englober comme il l'a fait toute la vie des Wingo.

Je suis subjugué par le talent littéraire de Conroy, celui-ci est tellement indéniable qu'il ferait passer 75% de la production littéraire contemporaine pour de la merde écrite à la va-vite. Il n'aurait pas complètement tort de prétendre cela, mais ça n'ajouterait pas, pour autant, de qualités à son Prince des Marais. Que je me fasse comprendre : ce livre est fabuleux, il est même, par certains côtés, l'égal des production de Faulkner sur le Sud et pourrait rejoindre sans honte le panthéon littéraire américain.

Sauf qu'il est enrobé de trop de choses. c'est d'abord un roman sur la Caroline du Sud et ses espaces sauvages mais dont la moitié de l'action se déroule à New-York chez le psy. Ca pourrait coïncider avec une grande idée littéraire mais lorsque le schéma se reproduit inlassablement sur plus de 1000 pages, il lasse.

De même, l'auteur se laisse souvent aller à l'emphase et son propos s'éloigne du réalisme que pourtant il viserait par principe. Aussi j'ai rarement vu un garçon de 6 ans s'opposer à son père sans ciller, sans pleurer après une trempe. Jamais. Les enfants pleurent et chassent leur courage le soir au fond de leurs lits. Face à des parents violents, ils pleurent.

Souvent, Conroy revient sur une idée et dans la bouche de l'un de ses personnages, Tom, s'escrime à la répéter tel un mantra, parfois jusqu’à l'acharnement. Certaines idées se comprennent sans que l'itération systématique ne devienne nécessaire.

Un personnage comme Tom n'existe pas, il ne peut pas exister : il est "trop" "tout", tellement parfais dans ses réparties ou dans son cynisme terrifiant. Personne ne se comporte comme ça, c’est "trop".

A côté de ça, les fulgurances du roman tiennent souvent du génie : le chapitre d'ouverture qui conduit autour d'un seul dialogue la situation familiale est une merveille d'intelligence. Le lecteur sait tout des personnages en se délectant des réparties saillantes de Tom, de sa mère et de sa femme. Cette dernière clôturera le chapitre avec brio, nous clouant par là même.

Le Prince des Marais est un grand Roman trop long, ce qui n’est pas un moindre défaut, mais qui englobe une telle somme de qualités que l'ignorer serait pécher.
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Le Prince des Marées

"Le Prince des Marées" de Pat CONROY est une histoire familiale de sudistes américains. En Caroline du Sud, dans les années 40 naissent trois enfants, Luke et, Tom et Savannah, les jumeaux. Tom est maintenant un adulte inscrit dans une petite vie, au chômage, mari d'un médecin et père "au foyer" de trois filles. Mais sa sœur, la poétesse de génie, vient de refaire une tentative de suicide. Il part à New York pour la soutenir et se retrouve confronté à son mutisme, obligé de dévoiler leur enfance au psychiatre de Savannah pour aider cette dernière à refaire surface.

Tom, qui avait choisi d'oublier, reprend les moments clefs de cette enfance, de rêve et de cauchemar. A travers ses mots c'est le cri d'épouvante de sa soeur qu'il explique, elle qui ne voulait pas oublier le pire et pourtant dont la mémoire a laissé des pages blanches et des hallucinations horrifiantes.



Le père est crevettier. Homme de la mer et terrien, il a toujours une idée en tête pour devenir riche, et perdre encore plus. Sa femme est une beauté pure, mère attendrie et ambitieuse. Le père est violent, bat sa femme et ses enfants, sauf en mer, où partit dans des monologues, il réfléchit sur la vie et partage le bonheur avec ses enfants. La mère protège ses enfants et leur fantasme une vie.

La violence est là, à chaque pas, celle physique du père, celle morale de la mère: la loyauté familiale oblige l'oubli. Il ne peut rien arrivé sur l'Ile de Melrose, et bien si, le pire peut se produire. Comment devenir un adulte en l'ayant subie? En étant fort, fier, héroïque voir Don Quichottesque comme Luke, en perdant la raison et offrant son génie dans l'art par des mots comme Savannah ou en restant médiocre comme Tom.



C'est une enfance tragique où les blessures infligées par les parents sont aussi le résultat d'une histoire. L'amour est un sentiment difficile à offrir. Le roman parle de cette parentalité pas si évidente, de la souffrance presque induite.

De l'amour, même si mal formulé, et du pardon familial. Et c'est fou ce qu'ils pardonnent...



C'est aussi un roman magnifique, d'une énorme poésie sur la nature et les espoirs d'enfants. Les trois font preuve d'un certain héroïsme. Leurs aventures sont intenses, dangereuses, utopiques mais réussies. Libérer un marsouin blanc, offrir une vengeance odorante à un dénigrement social. Une liberté, un épanouissement qui rappellent effectivement Huckleberry Finn.

Et puis cette désillusion d'être adulte, de grandir sans utiliser tout son potentiel, de ne pas échapper aux douleurs du passé, le tout avec l'intelligence de la réflexion... et beaucoup d'humour.



Le Sud des États-Unis et New York sont aussi comme des personnages. Symboles d'un rapport à la terre ou de la culture, simplifié comme la médiocrité et le racisme ou comme repère de la misère et de la violence. La géographie concrétise un choix de vie et marque une blessure.
Lien : http://1pageluechaquesoir.bl..
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Le Prince des Marées

Un coup de cœur, ou plutôt un coup en plein cœur… À emporter sur une île déserte. Pat CONROY devrait recevoir le prix Nobel à titre posthume rien que pour ce livre.

C’est la première fois que surgit en moi la certitude que s'il me fallait n'emporter qu'un seul livre au milieu de nulle part, c’est celui-ci que je choisirais. Tout simplement parce que c'est la première fois que j'éprouve le besoin absolu de relire un livre, dans un an, et encore plus tard si j'en ai la possibilité. J’en apprécierai à chaque relecture l'écriture et la finesse d’analyse.

Je n’évoquerai dans cette chronique que ce qui m’a touché. Pour ce qui est de la description de l’histoire, l’éditeur et bien d’autres l’ont faite de belles manières depuis la publication du livre en 1986.

J’avais déjà beaucoup aimé le roman de Delia OWENS, « Là où chantent les écrevisses ». Pat CONROY situe son histoire dans les mêmes marais de Caroline du Sud. Sa description des lieux est époustouflante :

« Pour décrire notre enfance dans les basses terres de Caroline du Sud, il me faudrait vous emmener dans les marais un jour de printemps, arracher le grand héron bleu à ses occupations silencieuses, disperser les poules d’eau en pataugeant dans la boue jusqu’aux genoux, vous ouvrir une huître de mon canif et vous la faire gober directement à la coquille en disant : « Tenez. Ce goût-là, c’est toute la saveur de mon enfance. » Je dirais : » Inspirez fort », et vous avaleriez cet air dont la saveur serait inscrite dans votre mémoire pour le restant de vos jours, arôme exquis et sensuel, impudent et fécond des marais, parfum du Sud caniculaire, du lait frais, du sperme et du vin répandu, avec, toujours, un relent d’eau de mer. Mon âme se repaît comme l’agneau de la beauté des terres baignées d’eau de mer.

J’ai le patriotisme d’une géographie singulière sur la planète ; je parle de mon pays religieusement ; je suis fier de ses paysages. »

Une famille avec trois enfants vit sur une île, isolée de la petite ville de Colleton.

« Notre vie dans la maison au bord du fleuve avait été dangereuse et nocive, pourtant, nous nous accordions à lui trouver des aspects merveilleux. Elle avait en tout cas donné des enfants extraordinaires et vaguement étranges. Notre maison avait été un terreau pour la folie, la poésie, le courage et une loyauté à toute épreuve. Notre enfance avait été dure mais constamment passionnante. Malgré toutes les accusations terribles que nous pouvions porter contre l’un et l’autre de nos parents, ce qui les rendait différents des autres nous avait vacciné l’âme contre les ravages de l’ennui et de la morosité. »

Les personnages principaux de Pat CONROY ont vécu des années d’horreur. Tom, l’un des fils, qui est le narrateur, va nous distiller tout au long du livre leur histoire tragique. Sa sœur jumelle, Savannah, paiera très cher cette enfance, et Tom la rejoindra à New York pour l’aider à se sortir de sa dernière tentative de suicide. Pat CONROY a rendu les personnages si attachants que j’ai souffert à leurs côtés tout au long de leur histoire. Des personnages hauts en couleurs et émotions, sans oublier la Caroline du Sud, protagoniste à part entière du récit, omniprésente dans sa description et le comportement de ses habitants. On n’oubliera pas que l’esclavagisme est présent dans les coutumes sudistes. Tout comme Delia OWENS, CONROY sublime cette région des États-unis. J’ai souvent utilisé Google Map pour mieux suivre l'ancrage géographique de cette histoire.

Le récit navigue continuellement entre le présent qui se déroule à Manhattan où Tom aide la psychiatre de Savannah, Susan LOWENSTEIN, à comprendre les traumatismes de sa sœur, et le passé, car il accepte de lui raconter leur enfance en Caroline du Sud, remplie de souvenirs douloureux .

Les chapitres sont longs (40 pages en moyenne), mais à aucun moment on ne perd le fil de l’histoire.

Chacune de ces parties est traitée comme un conte. Il m’est souvent arrivé de vouloir ajouter des sous-titres à celles-ci. L'écriture fluide de l'auteur recourt beaucoup aux métaphores, qui sont toujours justes et fines. J’aime collectionner des citations dans mes lectures. Parfois, sur ma liseuse, ce sont des pages entières que je pourrais surligner.

Les dialogues sont ciselés, on se prend à rêver de savoir écrire de cette façon. Les échanges entre Tom et la psychiatre de Savannah sont des scénarios de cinéma. Je souhaite vivement voir le film qui est tiré de ce chef d’œuvre, et j’espère y retrouver cette finesse.

« – Vous faites de l’humour sur la psychose de votre sœur. Vous êtes vraiment quelqu’un de bizarre !

– C’est la manière sudiste, Docteur.

– La manière sudiste ?, dit-elle.

– L’immortelle expression chère à ma mère. Nous rions quand la douleur se fait trop forte. Nous rions quand la pitié de l’humaine condition devient trop pitoyable. Nous rions quand il n’y a rien d’autre à faire.

– Quand pleurez-vous ?

– Après avoir ri, Docteur. Toujours. Toujours après avoir ri. »

Ce livre est perturbant. On y passe de la tristesse à la joie comme dans des rêves éveillés. Je peux comparer cette écriture à celle des plus grands, comme Alexandre DUMAS.

Au moment même où je rédige cette chronique, j’ai d'ores et déjà envie de relire « à tête reposée » ce roman, qui devrait figurer dans les listes de classiques scolaires. J’espère avoir encore des années devant moi pour pouvoir me plonger à nouveau dans ce chef d’œuvre !

Je ne peux terminer ma chronique qu'en citant un court texte que j'ai lu quelque part à propos de ce livre. En sept lignes, il résume tous les longs discours et constitue une véritable ode à la lecture de l'œuvre exceptionnelle d’un grand écrivain américain du 20ème siècle. J'aurais aimé en être l'auteur, tant elle exprime merveilleusement tout ce que je ressens à propos de ce livre.

« C'est le livre que je conseille, que je prête, que j'offre.

C'est le livre chronique de trois vies, trois histoires, trois destins brisés.

C'est le livre de 1000 pages, dont chaque chapitre vous touche au cœur, où aucune phrase n'est de trop.

C'est le livre qui vous fait aimer la vie, autant que la redouter.

C'est le livre de l'espoir.

C'est le livre du découragement.

C'est le livre. Mon livre. »

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Le Prince des Marées

Le Prince des Marées est un très grand livre, l'un des meilleurs qu'il m'ait été donné de lire.

En effet, sa lecture permet d'éprouver l'ensemble des sentiments qu'on peut retrouver lorsqu'on parcourt un roman : joie, tristesse, colère, surprise, peur, etc.

Pat Conroy parvient aussi à magistralement nous faire vivre l'atmosphère climatique et sociale de ce petit bout de Sud Profond des États-Unis en Caroline du Sud. On se s'imagine plonger avec Tom, Luke et Savannah dans l'eau tiède de la rivière au milieu de l'été. On ressent la passion de cette partie de l'Amérique pour son football ainsi que le poids de la religion car la Caroline du Sud fait partie de ce qu'on appelle la Bible Belt. On aussi est consterné par son racisme arriéré qui cache une frustration enfouie d'avoir perdu la guerre de Sécession.

De l'autre côté, la ville de New-York où se déroule l'intrigue est beaucoup moins décrite et sert d'arrière-plan un peu flou ce qui renforce la description des paysages évoqués précédemment.

Tout personne qui s'intéresse à la société américaine devrait lire le Prince des Marées. Une magnifique lecture : 5 sur 5 sans hésiter !
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Le Prince des Marées

C’est l’histoire d’une fratrie très soudée racontée par l’un des fils, leur vie dans une famille un peu distroyed, avec un père alcoolique et violent, déjanté mais quelque part aimant, une mère bovaryenne, très belle mais frustrée. Ils ne sont pas très riches, pas très pauvres non plus. Ils naviguent entre deux eaux. Le père est pécheur de crevettes. Il emmène parfois ses enfants, même la fille, à la pêche. Une vie apparemment sans histoire. C’est Tom, l’un des fils qui va nous raconter tout ça, avec beaucoup d’autodérision.

Pat Conroy, de cette histoire sans histoire va nous emmener dans un maelström sans répit jusqu’au bout des 1100 pages. Le récit n’est pas linéaire. La chronologie est fragmentée, mais on s’y retrouve facilement. C’est très bien écrit (bien traduit). La phrase est fluide, poétique souvent, j’y retrouvais même des alexandrins.

Une saga ? Non. Une épopée. Un monument avec plein de portes.

Il y a des situations rocambolesques, pleines d’humour, je pourrais vous raconter les aventures du tigre et de la pompe à essence, du marsouin volé dans l’aquarium, de la tortue pourrie dans le lit du méchant, de la grand-mère qui a fait trois fois le tour du monde ou de son premier jour d’école…

Certaines scènes sont bien moins drôles. Je me souviens de la naissance des enfants. Une inondation. Terrifiante. La mère se fait accoucher par une sage-femme noire (et vieille) quand les flots se mettent à bondir et franchir la porte de la cuisine. Un deuxième bébé s’annonce, il y a aussi un troisième bébé un peu plus grand. La sage-femme met les trois bébés contre ses seins et meurt. Cette image effroyable me poursuit encore.

On peut dire que Pat Conroy est un auteur engagé. Dès 1986, il soulève les problématiques de genre et s’insurge contre l’injonction de virilité chez les hommes. Il ne cache pas sous le tapis le linge sale du racisme (la Caroline du Sud est un état ségrégationniste de la première heure)

Ce qu’il raconte de l’arrivée de ce pauvre étudiant noir à l’université, le premier, le seul, est tout simplement effrayant (on est en 57). Il parait que le livre de Pat Conroy n’avait pas été très bien accueilli à sa sortie. (La Caroline du Sud est toujours un bastion républicain de nos jours.)

J’oubliais : la question de l’environnement, quand le village a dû être rasé pour exploiter la mine de plutonium, Et aussi dans le désordre, les intellectuels new-yorkais, la guerre du Vietnam et les espions russes, les Immigrés Juifs et la psychanalyse…

Le village a dû être rasé, les habitants déplacés, les cercueils entassés, tout ça pour pouvoir exploiter les mines de plutonium. Avec désobéissance civile à la clé. Une ZAC avant l’heure.

A la fin de l’histoire, on est sonné, on a du mal à raccrocher les wagons mais on se sent en empathie avec les personnages, quoiqu’ils soient, quoiqu’ ils fassent. Il n’y a pas de manichéisme, chacun fait comme il peut.

C’est un livre d’aventures, certes, mais surtout c’est un beau roman d’amour, de pardon et de résilience. Un très grand livre.





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Charleston sud

Une formidable saga dans laquelle nous suivons un groupe d'adolescents, dont le pivot central est Leo King, le crapaud, jeune homme au physique difficile et à l'enfance perturbée par le suicide de son frère.

Il arrive à regrouper autour de lui des personnes très disparates : des bourgeois de la ville, des orphelins sans le sou, des jeunes noirs (attention nous sommes en 1969 et la ségrégation n'est pas très loin!) ou encore des jumeaux fantasques.

Des personnages très attachants qui se démènent entre religion, racisme et barrières sociales, avec cette ville de Charleston en toile de fonds. L'auteur ne peut cacher son amour pour ce lieu.

Le ton est fluide et rythmé et c'est avec regret que j'ai quitté cet univers.
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Le Prince des Marées

"Le prince des marées" de Pat Conroy (1088p !!!!)

Ed. Pocket



Bonjour les fous de lectures....



Une brique

Une saga du sud.

Présenté comme un chef-d'oeuvre de la littérature américaine.



Caroline du sud.

Histoire de crevettiers, de paysages, de larmes et de tempêtes.

Histoire d'une famille complexe.

Le père une brute de décoffrage

La mère fantasque réduite au silence et a maintenir les apparences.

Trois enfants qui évoluent comme ils le peuvent entre joie et tragédies.

Cette vie, Tom, la raconte à la psychiatre de sa soeur afin d'aider celle-ci a mieux cerner sa patiente qui en est à sa xième tentative de suicide.

C'est qu'on en traîne des casseroles dans la famille de Tom

Petit à petit, Tom se replonge dans son lourd passé et ses secrets.



Ne vous laissez pas impressionner par le nombre de page ( souvent rédhibitoire et a juste titre car tirant sur la longueur et source d'ennui profond).

Laissez vous entraîner dans le monde de Tom.

Vous y trouverez, au delà de la tragédie, des moments magnifiques qui vous poursuivront longtemps: l'histoire du marsouin blanc, du grand-père loufoque, d'un tigre vengeur.



J'ai commencé ce livre à reculons.. perdu dans ma Pal, il n'avait pas grand chose pour me plaire: la longueur, histoire de saga familiale...Je le voyais déjà finir très vite sa vie dans une boite à livres de quartier.

Que nenni, très vite l'écriture de Pat Conroy m'a enchantée, captivée et c'est presque avec des regrets que j'ai tourné la dernière page.



Un livre où derrière la violence et la tragédie, se cache un monceau de tendresse ( et ce n'est pas du tout gnangnan)
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Le Prince des Marées

il y a un moment que je l'ai lu mais quand j'en parle, c'est d'un chef d'oeuvre littéraire ! à lire sans modération. Très bien écrit, c'est un régal.
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Le Prince des Marées

Ce récit se situe aux Etats-Unis. Tom Wingo, le narrateur du roman, n'est pas heureux. Il ne s'entend pas avec sa mère, ne semble pas pouvoir remplir son devoir de mari. De plus, sa soeur Savannah, poète renommée, en est à sa énième tentative de suicide. Pour tenter de sauver sa soeur, il part pour New-York afin de rencontrer sa psychiatre. Son objectif est de lui décrire leur enfance chaotique dans une île, au sud des Etats-Unis, entre un père violent, pêcheur de crevettes, et une mère déçue par sa modeste condition sociale. Le récit alterne entre ce passé, qui évoque les misères, les désastres et les victoires de cette famille, ainsi que la vie actuelle de Tom, qui cherche à se restructurer.

Ce roman est magnifique. En effet, il n'y a aucun manichéisme. Tous les personnages sont vus dans toute leur complexité. De plus, malgré les blessures, il s'agit d'un roman de rédemption et d'espoir. Enfin, on en apprend sur la mentalité des Sudistes, leurs rapports tendus avec le nord des Etats-Unis. Très dense mais très bien écrit, on ne s'ennuie absolument pas en lisant ce roman captivant et émouvant.
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Le Prince des Marées

1074 pages, 27 chapitres, 15 jours de lecture. Quelle claque, quel souffle! Il est comme ça des histoires qui vous happent dès la scène d’ouverture et ne vous lâchent plus.



27 chapitres qui décortiquent avec une précision d’horlogerie les fractures des personnages, si attachants malgré leurs contradictions. Les questions qui se posent alors sont comment les abandonner, que vont-ils devenir?



Vous n’avez pas encore lu ce livre? Heureux lecteurs que vous êtes, vous ne connaissez pas votre chance. Mais avant de vous plonger dans les eaux de Caroline du Sud, prévenez vos proches: Luke, Tom, Savannah et tous les autres vont vous suivre partout, et vos moindres minutes de temps libre et d’insomnies leur seront consacrées.



La source de ce roman fleuve au tres long cours ne se tarit jamais. Alors montez à bord, accrochez-vous et laissez vous dériver.



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Le Prince des Marées

Je n'avais jamais lu Pat Conroy. Quelle erreur, quel manquement. Il est vrai que s'attaquer à un livre de plus de 1000 pages est toujours une forme de défi-alpinisme-sommet.

Alors...

Certainement un des plus grands livres du dernier quart du 20e siècle. Ni plus ni moins.

Tellement de livres plus connus sont moins bons, moins forts, moins solides, moins tout.

Par ailleurs, il faut clairement le dire : rien à voir avec Faulkner ! Ce n'est pas parce que livre "sudiste" que ressemble à du Faulkner, pas du tout. Plutôt un mélange entre Irving (à son sommet, comme dans l'Oeuvre de Dieu, la part du diable), de Philippe Roth (dans sa Symphonie pastorale, p. ex.) et de Goolrick (Féroces, pour la violence des familles). Ces trois exemples étant postérieurs à cette oeuvre de Pat Conroy ! Probablement un grand influenceur de tous ses contemporains et suivants.

J'ajoute qu'après le 20e siècle, la littérature n'a vraiment plus grand chose à dire/pour épater. Si ce n'est de participer aux combats politiques d'égalités ou de défenses des droits des uns et des autres. Bien sûr oui, il y aura toujours quelques ovnis/génies. Mais rares de chez rares.



Donc, ce Prince des Marées appartient au meilleur du dernier quart du 20e siècle.

Et pour ma part, il résonne à crever avec pas mal de points de vie et de personnalité. (Je suppose que chacun s'y retrouvera aussi peu ou prou, et c'est bien ça qui fait que chef d'oeuvre et pas juste très bon livre.)

Ah oui, évidemment il y a beaucoup d'humour dans ce livre, et on en a bien besoin.

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Saison noire

Ayant vécu sous la houlette d'un père militaire dont la seule forme d'éducation acceptable était l'humiliation et la violence, Pat Conroy choisit tout naturellement – afin que le climat ne lui soit pas soudain étranger, risquant de lui porter un coup trop brutal – de s'inscrire à l'université de Charleston (Caroline du Sud) portant le doux nom de Citadel, académie militaire renommée ayant compté dans ses bizuths quelques hauts gradés, écrivains et sportifs prestigieux.



Bon non, j'exagère, si Pat Conroy a atterri – bien malgré lui – à Citadel, c'est parce que, après avoir fait le tour des universités de la Southern Conference, c'était finalement la dernière école pouvant lui offrir de s'adonner à sa passion du basket tout en suivant un cycle universitaire.

Et le basket, fallait qu'il l'aime pour accepter le régime de violence et de terreur qu'il est coutume de faire subir aux premières années de cette joyeuse académie.

Sans compter que sur les parquets, il n'y fout pas souvent son petit orteil, se contentant de suivre les matches sur le banc de touche, équipier de réserve. Mais, soudain estampillé capitaine de l'équipe pour des raisons obscures que Mel Thompson terrifiant entraîneur de basket à Citadel devait seul connaître, il aura l'occasion de jouer, parfois très bien, parfois lamentablement, mais qu'importe, son équipe fût et restera toujours une équipe médiocre, et ce n'est pas un petit guard d'à peine un mètre quatre-vingts qui aurait pu y changer quoi que ce soit.



D'accord, les Bulldogs de Citadel n'ont jamais été spécialement fameux, ils n'ont jamais impressionné personne et n'ont pas laissé la moindre trace dans l'histoire du basket universitaire mais ce fut sans importance pour Pat Conroy qui, grâce à l'amour de son sport, a vécu ce qu'il n'aura pas de mal à reconnaître comme les plus chouettes années de sa jeune vie. Enfin loin de son père maltraitant (même s'il ne s'en débarrasse jamais vraiment, l'occasion étant trop belle pour le paternel d'aller voir jouer son rejeton de temps à autre pour pouvoir mieux le descendre et l'humilier par la suite), le jeune garçon timide et renfermé commence à s'ouvrir au monde et aux autres, des bouts de la carapace qu'il a mis si longtemps à se tricoter tombent un peu et l'écrivain génial qu'il deviendra par la suite pointe enfin le bout de son nez.



Alors, qu'il ne fut pas un grand joueur et que son équipe n'était pas la dream team, qu'importe, le basket a fait naître Pat Conroy (quelques professeurs de littérature anglaise y ont aussi mis leur petit grain de sel), il l'a rendu heureux et combatif. Qu'est-ce qu'on peut demander de plus à un sport ? Peut-être qu'il eut permis à ce merveilleux écrivain de vivre plus longtemps ? Ça oui, ça aurait été bien. Mais quoiqu'il en soit, si je pouvais, moi, le basket, je l'épouserais, juste parce qu'il nous a donné Pat Conroy.



C'était le dernier livre de ce grand Monsieur qui me restait à lire, voilà, c'est fait, alors à moins que des inédits sortent comme par magie d'un tiroir éditorialiste, il n'y aura plus jamais de nouveau titre. *tristesse tristesse tristesse*
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Le Prince des Marées

Chef d'oeuvre absolu !

Difficile de ne pas se retrouver happé par cette histoire qui vous prend aux tripes. L’écriture de Pat Conroy est envoutante et riche. Ce quatrième roman est très ancré dans le Sud et l’amour de l’auteur pour îles salines de Caroline s’y exprime avec beaucoup de poésie.

Résumer ce roman serait une tâche ardue. C’est un livre à l’intrigue complexe sur les conséquences que l’enfance peut avoir sur la vie d’adulte. D’après Jonathan Galassi, l’un des anciens éditeurs de Pat Conroy : « Il y a suffisamment de matière dans ce livre pour dix romans ordinaires ».

Le narrateur, Tom Wingo, débarque à New York suite à la tentative de suicide de sa sœur jumelle Savannah. Sollicité par la psy de sa sœur, Tom revient sur l’enfance des enfants Wingo, passée sur la petite île isolée de Melrose, en Caroline du Sud. Le père est un pêcheur de crevettes maltraitant, la mère une femme magnifique, victime de la violence de son mari mais également manipulatrice et culpabilisante envers ses enfants. Chacun à leur manière, les grands-parents sont de grands excentriques. Les enfants Wingo vivent dans un paysage paradisiaque mais leur vie est aussi une succession de tragédies, que Tom ne révèlera à la psy qu’après que leur relation se soit étayée. Le récit de Pat Conroy oscille ainsi entre le passé familial et le présent de Tom, qui est lui aussi confronté à ses propres échecs.

On parle peu de leur frère Luke au début du roman et le voile ne sera levé que progressivement.

Savamment tissés dans la trame du roman, quelques aventures complètement loufoques émaillent le récit. Mais comme l’a expliqué l’auteur lors d’une interview, ces événements ne sont pas sortis tout droit de son imagination baroque mais ont bien été inspirés d’anecdotes réelles. Pour ma part, j’ai trouvé ces épisodes truculents (l’épisode du tigre ou encore le sauvetage du marsouin mais je ne vous en dirai pas davantage).

C’est un livre qui fait tout à la fois : on pleure, on rit, on voyage, on plonge dans l’intimité d’une famille (les personnages du Prince des Marées sont encore une fois inspirés de la propre famille de Pat Conroy) et l’auteur explore l’enfance maltraitée et les origines de la folie de façon émouvante et intelligente. C'est le meilleur livre de Pat Conroy.
Lien : http://lectures-d-amerique.c..
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Le Prince des Marées

Un livre inoubliable. C'est rare! Je l'ai lu plusieurs fois déjà, en anglais. J'aime le style de Pat Conroy, mais j'aime surtout sa sensibilité - que je qualifierais volontiers de féminine, malgré sa carrure- et pourtant de la puissance dans la poésie, dans l'évocation de ce sud américain, dans l'émotion.

J'ai lu quasiment tous ses livres, mais c'est celui qui m'a le plus marquée. Les autres livres sont comme une suite -bien que Le Prince des Marées ne soit pas son premier- par leur caractère autobiographique, la relation tellement difficile au père, son amour du basket, son passé tumultueux qui déborde sur le présent, son rapport douloureux avec l'éducation militaire,et malgré tout sa capacité de résilience.

Je vous recommande vivement la lecture de ce pavé qui ne peut pas vous laisser insensible.
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Le Prince des Marées

Grande saga familiale qui a pour cadre une petite ville perdue, sur une île de la Caroline du Sud. Les personnages sont complexes et évoquent une multitude de sujets : du football américain à la poésie, de la pêche à la crevette à l’Art.

La violence et le crime sont aussi présents et surtout, la difficulté de survivre à son enfance lorsqu’on en porte le lourd fardeau.



Une brique de plus de 800 pages qui nous amène dans un autre monde, un roman fabuleux aux émotions intenses.

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Le Prince des Marées

Dans ce livre, on sent dès le début que nous commençons une histoire humaine riche et d’emblée les personnages sont intéressants. Une fratrie tissée serrée, bien abîmée par une enfance de violence, de manipulation et aussi d’amour, de problème existentiel, de parent inadéquat, dans une époque ou persistent le racisme et la guerre psychologique entre Yankees et Sudistes. L’ambiance est lourde, les sujets traités pas si simples, jusqu’à la folie, bien écrits et un événement terrible va secouer le tout gravement. Le style fonctionne, il y a un peu d’humour pour enlever l’ombre noire qui plane sur les sujets et le décor est autant sombre que magnifique. Le récit est émouvant, dur, rageant, un peu improbable par moments, parfois tendre et rempli d’amour. On a du mal à poser ce livre volumineux. Le principal personnage, Tom entame à reculons une psychanalyse dans le but d’aider le psy de sa soeur qui souhaite comprendre les agissements de celle-ci. Il souhaite se rétablir lui-même avec l’aide de cette psy, qui n’est pas très bien dans sa vie non plus. Tout n’est pas sans nous pousser à notre introspection, voir nos maux, nos défaillances et celles de notre entourage. Je suis en admiration devant un tel talent et une si grande générosité de l’auteur. Oui, il y a quelques passages en longueur, pas inutiles, pour souffler une peu et où on se sent moins touché. J’ai adoré le voyage de Tom, de cette famille, ainsi que celui des personnes qui gravitent autour d’eux. C’est un livre à lire.
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À quelques milles du reste du monde

À QUELQUES MILLES DU RESTE DU MONDE de PAT CONROY

Pat se porte volontaire pour enseigner à Yamacrow, à des enfants pauvres de couleur. Le docteur Piedmont, super intendant de l’éducation en Caroline du sud n’en espérait pas tant. Yamacrow est une petite île proche de Savannah en Georgie, elle a connu un certain âge d’or avec les huîtres mais une usine pollua les eaux et depuis elle se vide de ses habitants. Madame Brown est la directrice de l’école, elle est noire et pour elle, la discipline se fait au fouet et elle applique strictement les méthodes qu’elle a apprises, sans aucun résultat pour les enfants. À la rentrée, Pat découvre avec stupeur l’état de leurs connaissances que ce soit en lecture, écriture, calcul ou compréhension. De plus ils parlent le gullah, langue créole, mélange de dialecte africain et d’anglais souvent archaïque. Il va donc devoir trouver des solutions pour les sortir de leur isolement(ils pensent que Savannah est la plus grande ville du monde) et de leur inculture. Il va se battre à sa façon en prenant appui sur l’actualité, en leur faisant faire des excursions hors de l’île, mais il va très vite se trouver en butte à Madame Brown, gardienne du temple des traditions, aux parents d’élèves, effrayés des innovations et bien sûr aux institutions(blanches) pleines de bienveillance mais totalement empreintes de racisme et de ségrégation, on est dans le Sud dans les années 60.

Très autobiographiques, ce sont les premières expériences d’enseignement de Pat CONROY, pétri d’idées progressistes, plein d’illusions sur ce que doit être un prof et qui se trouve confronté à la réalité. Intéressant.
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Le Prince des Marées

Coup de cœur pour un livre puissant, vibrant.

C’est un pavé de 700 pages écrit dans les années 1980 que l’on peut qualifier de visionnaire tant les thèmes abordés par la fiction sont actuels : la violence intra-familiale, la violence, le viol, l’écologie etc…

Le sud des Etats-Unis, ici la Caroline du Sud est ici présenté comme un objet de curiosité pour les habitants de New York , cette opposition est historique et l’on ne manquera pas de constater les analogies avec la situation politique aujourd’hui aux Etats-Unis.

C’est un récit où le poids des événements vécus par les personnages occupe une grande place dans la construction de la personnalité et dans la survenue des pathologies mentales,et la mère de famille chez les Wingo se distingue par ses prises de position .

Dans cette fiction les relations humaines dans leur complexité et ambivalence sont au centre.Les personnages de Savannah, son jumeau Tom et leur frère Lucke ne sortent pas indemnes d’événements graves.Chacun essaie de se réaliser, même si c’est un parcours parsemé d’embûches. Le personnage de Susan la psychiatre qui s’occupe de Savannah permet aux voix de Savannah et de Tom de dérouler la saga de la famille Wingo.

L’auteur a beaucoup travaillé la construction de ces personnages attachants qui ne me paraissent pas être des caricatures mais constituer une galerie de portraits interessante.

Ce récit à dimension épique par ses aspects tragiques et ses dilemmes est bouleversant.
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Le Prince des Marées



Un livre fantastique . Dense.. long .. de ces épopées où l'on plonge , en apnée , pour longtemps.

La beauté des marais , la sauvagerie d'une famille douloureuse ... repliée au fond des marias , dont l'évocation splendide estompe la laideur. Personnages profonds, complexes , attachants.. perturbants . .. .. lorsque notre regard passe travers les pupilles d'une brillante psychiatre New-Yorkaise....

Des portraits complexes , ciselés , baignés par une nature merveilleuse,personnage essentiel de la Fresque ...

Sortir de cette Caroline du Sud et de ce livre finit par nous faire , comme à Tom Wigo , délicieusement mal

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Le Prince des Marées

Caroline du Sud. Tom, Luke et Savannah Wingo ont été élevés par un père pêcheur de crevettes alcoolique, violent et excentrique, et une mère égoïste dont la seule ambition est de s’élever socialement. C’est donc cette vie-là, parsemée de grandes joies mais aussi de tragédies et d’horreurs indicibles, que Tom va raconter à la psychiatre Susan Lowenstein qui le lui demande car elle veut comprendre et sauver Savannah, mutique et prostrée après une énième tentative de suicide



Tom a étouffé les douleurs de son enfance sous une épaisse couche d’ironie et de froideur émotionnelle ; Savannah revit ses terreurs enfantines au travers d’hallucinations insupportables, autrement elle écrit des poèmes sublimes qui magnifient sa passion et sa douleur ; Luke enfin, l’aîné, est le porteur de la force, du courage et de la rébellion au nom de valeurs supérieures



L’écriture somptueuse et poétique,

L’intelligence des propos et de l’histoire,

L’intensité des émotions, vagues puissantes qui emportent tout, nous y compris, sur leur passage

Et la profondeur des personnages, aussi irritants qu’attachants, font de ce livre un chef d’oeuvre exceptionnel




Lien : https://trancheslivres.wordp..
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Le prince des marées de Pat Conroy

Qui est l'aîné des enfants Wingo?

Tom
Luke
Savannah
Ce sont des triplés

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