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Critiques de Pat Conroy (424)
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Le Prince des Marées

Sacrebleu ! Quel roman !

On commence tranquillement, sans hâte, ni impatience. Et puis, on est accroché et on veut lire la suite toutes affaires cessantes malgré les 1050 pages (ne paniquez-pas… ça se lit comme une histoire de 200 pages)

Une saga familiale dans le Sud profond aux USA au milieu des marais et au bord d'un fleuve : grands-parents et parents dysfonctionnels (originaux et/ou pathétiques), une fratrie profondément soudée de deux garçons et une fille (jumelle du plus jeune des garçons), une petite ville avec toutes les caractéristiques des villes sudistes (ségrégations sociale et raciale, affairisme,…) ; «une famille où l'on avait un goût fatal pour les gestes théâtraux».

Il y a des drames, de la violence et des failles mais il y a aussi beaucoup d'amour, destructeur pour les adultes, consolateur pour les enfants ; un roman sur la résilience, aussi.

Pat Conroy est un magicien lorsqu'il décrit les expéditions de la fratrie dans les marais et sur le fleuve et cette Caroline du Sud où il a longtemps vécu ; New-York vu à travers les yeux d'un sudiste pur et dur est un enchantement.

Quant au déroulement de l'histoire, c'est une complète réussite : Tom, le jumeau, est le narrateur alternant humour et gravité ; les épisodes du présent et du passé se succèdent, les révélations sont savamment dosées (avec, en point d'orgue, un épouvantable drame), tel ou tel personnage est mis en lumière (et les personnalités hors du commun ne manquent pas avec leur flamboyance, leur complexité, leurs failles et/ou leur humanité). Par moments, j'avais l'impression de tous les côtoyer à Colleton, Atlanta ou New-York.



Dernier point important : la traduction m'a paru remarquable.



Pat Conroy m'a réconciliée avec les pavés tant celui-ci est addictif ; un roman-culte qui mérite bien sa notoriété.







PS - Ce roman m'a rappelé un de mes coups de coeur : ‘'Le Château de Verre'' de Jeannette Walls (thème similaire). Je vous le recommande vivement.

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La mort de Santini

Dans mon petit larousse en couleurs que je traine depuis mon enfance la définition de famille me fait plutôt rire : "Le père, la mère et les enfants", groupes d'êtres ou des choses présentant des caractères communs"



Cette phrase faisait partie de mon avis sur Beach Music, elle est valable pour cette autobiographie. Et cela m’étonne toujours autant : comment ces sept enfants peuvent avoir l’esprit de famille en ayant subi violence et maltraitances en sillonnant le pays en long en large selon les affectations du père militaire ?



Dans la fratrie un se suicidera, une aura des problèmes psychiatriques importants et Pat, le narrateur et l’aîné traînera sa vie d’adulte de dépressions en dépressions.



Malgré tout, ils resteront proches de leurs parents. Pat vouera un amour inconditionnel à sa mère, alors qu’elle est aussi responsable que son mari de la situation. Elle poussera le bouchon à demander le divorce, alors que les enfants sont devenus des adultes.



Le grand Don qui a frappé et maltraité femme et enfants en sera tout penaud et malheureux ne comprenant pas les raisons de son épouse. Il arrivera même à devenir célèbre à travers les romans de son fils en niant la réalité.



Pourtant ce récit, loin d’être un conte de fée, est une déclaration d’amour, une réconciliation entre Pat et Don. Autour d’eux gravite la famille au sens large du terme.



Un style tendre et cynique, des situations cocasses, des souvenirs douloureux et une acceptation de ce qu’on ne peut pas changer. À lire !



Un grand merci à Babelio et aux Éditions Le Nouveau Pont pour cette lecture passionnante.




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Le Prince des Marées

« À présent, j’étais lancé dans une course lourde et désespérée pour fuir l’épouse qui avait pris un amant parce que je l’avais déçu comme amant, fuir une sœur trop prompte à manier les lames de rasoir, fuir une mère qui ne comprenait rien à la terrible histoire des mères et des fils. Je fuyais cette histoire, pensais-je, cette tranche amère et monstrueuse d’américanité qu’était l’échec de ma vie, ou peut-être bien que je me précipitais dans une nouvelle période de la même histoire » (page 35 de l’édition Belfond, 2002). Il manque pas mal d’éléments à ce triste bilan établi au tout début de l’histoire que raconte Tom Wingo à la première personne : le père violent, infantile et mégalo, le frère aîné Luke généreux, courageux et franc, les grands-parents aussi déjantés l’un que l’autre dans un style bien différent, la pauvreté, la vie sur une île et la pêche à la crevette, l’ostracisme que subit la famille de la part des habitants d’une petite ville de Caroline du Sud, etc. Tom se retrouve à New York à la demande de Susan Lowenstein, la psychiatre de Savannah, sa sœur jumelle, qui s’est une fois de plus ouvert les veines. Il s’engage à lui raconter tout ce que sa sœur a tu, volontairement ou non. Bien sûr, en déroulant de manière achronologique les souvenirs de leur enfance, il livre beaucoup de lui-même…

***

Je me suis plongée dans ce livre ample et foisonnant avec beaucoup de bonheur : il m’a emmenée bien loin du confinement en m’obligeant à voyager dans des contrées exotiques (pour moi) et à fréquenter de près une famille complètement tordue, souvent cruelle, mais où l’amour continue à exister, tant bien que mal, en dépit des drames, des rancunes et des rancœurs, des jalousies et des rivalités, de la folie même. En lisant l’article de Wikipédia sur Pat Conroy, j’ai pu constater à quel point il avait puisé dans sa propre histoire : la brutalité du père, l’importance de la fratrie, la vie sur une île, l’expérience de l’enseignement (jusqu’au renvoi…), le sport en milieu scolaire, le nom d’une de ses filles (Savannah), etc. Pat Conroy accroche son lecteur en révélant, dès le chapitre 2, quelques éléments du drame qui a bouleversé la vie de certains de ses personnages, mais sans livrer assez d’éléments pour qu’on devine ce qui s’est passé, et comme les trois enfants sont souvent confrontés à des événements troublants sinon dramatiques, rien ne permet de supposer la suite. Autant que la trame, j’ai aimé le ton de ce roman. Tom est un homme brillant qui a tendance à ironiser sur tout, et qui se révèle souvent sarcastique, presque toujours à ses dépens. Sa tendance marquée à l’autodénigrement le dessert fréquemment, mais c’est sa ligne de défense, et elle passe par l’humour… J’ai aimé aussi le lyrisme qui habite ces pages, même si dans les trois derniers chapitres, j’avais envie que les choses avancent plus vite pour connaître enfin le choix de Tom. A-t-il vraiment choisi, cette fois ? Lisez ce livre, il est magnifique !
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Beach music

Titre : Beach music

Année : 1996

Editeur : Albin michel

Auteur : Pat Conroy

Résumé : Jack McCall élève sa fille Leah à Rome, loin de Waterford Caroline du sud, la ville qui l’a vu naître et où il a passé son enfance. Jack tente de se remettre du suicide de sa femme Shylla quelques années auparavant. Il s’est juré de ne jamais remettre les pieds dans cette région du sud des états-unis où vivent encore ses beaux-parents qui ont tentés de lui arracher sa petite fille et sa propre famille dysfonctionnelle. C’était sans compter sans la leucémie de sa mère qui va le pousser à faire machine arrière et retourner sur les pas d’une enfance traumatisante.

Mon humble avis : Ceux qui sont habitués aux petites chroniques de francksbooks savent à quel point les lectures du grand Santini mais surtout du Prince des marées auront marqué ma vie de lecteur à jamais. Je tiens Pat Conroy pour un écrivain majeur, sans équivalent lorsqu’il s’agit de décrire les relations familiales troublées ou les paysages magnifiques et l’ambiance qui règne dans les régions littorales du sud des USA. Conroy, aujourd’hui décédé, fut un conteur hors-pair et le témoin privilégié d’une société américaine à bout de souffle. Au vu de mes lectures précédentes et de l’estime porté à cet auteur vous comprendrez aisément que je m’attaquai à ce pavé avec beaucoup d’espoir et l’espérance d’un plaisir de lecture évident. Et puis la lecture : les premières pages au style ampoulées, une description de Rome digne d’un guide de voyage, beaucoup de sarcasmes, un humour forcé bref, je ne reconnaissais pas l’auteur que j’avais tant aimé. Lorsque Jack se décidait enfin à rentrer au bercail j’espérais enfin le retour du grand Pat Conroy mais ce ne fut malheureusement pas le cas. Tout ce qui faisait le charme de cet auteur tombe ici à plat. La plupart de ses personnages sont caricaturaux, les situations parfois risibles et même si ce roman n’est pas dénué de qualité (lecture facile, rythme, grands espaces) il n’arrive, à mon humble avis, pas à la cheville des productions précédentes de l’auteur natif d’Atlanta mais aussi du chef d’oeuvre que fut le prince des marées. Beach Music est un roman protéiforme brassant des thèmes aussi larges que le devoir de mémoire, l’holocauste (avec une surenchère de scènes atroces qui m’ont laissé dubitatif), la schizophrénie, les relations familiales, la guerre du Vietnam; un roman ambitieux à n’en pas douter mais un roman fleuve qui perd son lecteur en route et j’avoue avoir ressenti un vrai soulagement au moment d’achever sa lecture. Parfois les grandes espérances provoquent de grandes déceptions et ce fut malheureusement le cas avec ce Beach Music. Ceci ne m’empêchera pas de continuer à considérer Conroy comme un auteur rare et immense. A très bientôt mister Conroy.

J’achète ? : Je suis le premier étonné de devoir avouer que ce Beach Music est un roman décevant, absolument pas à la hauteur du talent de son auteur. Par contre si tu n’as pas encore lu le prince des marées je te conseille de te ruer vers la librairie la plus proche de chez toi pour acquérir ce chef d’oeuvre où toute la quintessence du talent de Conroy est concentrée. Cours te dis-je !
Lien : http://francksbooks.wordpres..
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Le Prince des Marées

Laissez la plume envoûtante de Pat Conroy vous entraîner dans les marais de la Caroline du Sud, au bord de l'océan Atlantique, dans la grande fresque de la famille Wingo, celle d'une fratrie malmenée par un père raté et violent, protégée mais tourmentée par leur mère magnifique et manipulatrice, frappée par les tragédies, qui a su survivre et se battre, grâce à l'amour lumineux qui unit les deux frères et la soeur. Pat Conroy a réussi à mettre en mots puissants les tourments des liens familiaux "cette résonnance, cette farouche musique intérieure, faite de sang, de ferveur, d'identité. C'était la beauté et la peur de la parenté, des liens ineffables de la famille, qui faisaient chanter une flamboyante terreur et un amour paralysé à l'intérieur de moi." Vous frémirez d'angoisse, vous verserez quelques larmes, mais aussi vous sourirez souvent et rirez parfois de bon coeur grâce à l'humour insufflé par l'auteur à son narrateur/ alter ego, le très attachant Tom Wingo. Quelle magnifique histoire !
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Le Prince des Marées

Tom, Savannah et Luke Wingo ont grandi sur l'île Melrose, dans le comté de Colleton en Caroline du Sud. Entre un père autoritaire et brutal et une mère manipulatrice et amère, les gamins sont devenus adultes et ont gardé au cœur de nombreuses blessures qui saignent encore des années plus tard. Tom est le narrateur de cette triste histoire. Alors que son mariage bat de l'aile, il part passer un été à New York pour aider Savannah qui a une nouvelle fois tenté de mourir. « Je crois aux liens des jumeaux, à l'attache parfaite, surhumaine, entre les jumeaux. » (p. 43) Tom raconte au Dr Lowenstein, qui tente de soigner Savannah, ce qu'a été l'enfance des Wingo, les grands évènements familiaux, entre drame et folie. « Nous sommes une famille aux secrets bien gardés, mais tous finissent presque par nous tuer. » (p. 101) En aidant sa jumelle, c'est lui-même que Tom tente de sauver et de retrouver, pour faire la paix avec l'homme qu'il est devenu, voire devenir celui qui survivra au passé. « J'essaye de comprendre comment je m'y suis pris pour gâcher ma vie. [...] Je veux connaître le moment exact où il fut entendu que je mènerai une vie de malheur absolu dans lequel j'engloutirai tous ceux que j'aime. » (p. 27)



Dans le récit de Tom et dans les poèmes de Savannah, l'histoire des Wingo devient mythologie : il y a le père caché par un prêtre allemand dans un clocher pendant la Seconde Guerre mondiale, il y a les enfants nés par une nuit de tempête où la rivière menaçait de tout emporter, il y a le géant assassin obsédé par la beauté de la mère, il y a la grand-mère globe-trotter et libérée. Et il y a tout un bestiaire étrange : des veuves noires en bocal, un marsouin blanc solitaire, un tigre du Bengale antisudiste, une tortue coiffée d'un bonnet de nuit. Mais derrière ces éléments quasi magiques, il y a une réalité dure et étouffante, celles de parents qui n'ont pas su aimer leurs enfants sans les détruire durablement. « Ma vie ne commença réellement qu'à dater du jour où je trouvais en moi la force de pardonner à mon père d'avoir fait de mon enfance une longue marche de la terreur. Passer l'éponge sur un simple larcin est chose aisée, tant que l'objet du délit n'est pas votre enfance. » (p. 293) Mais c'est bien à leur mère que les enfants Wingo en veulent le plus, non pas parce qu'elle n'a pas su les protéger de la tyrannie paternelle, mais parce qu'à sa façon, elle a durablement perverti la vision du monde de trois gamins qui n'aspiraient qu'à une vie simple. « Enfant, je n'eus jamais d'elle une perception limpide ; devenu homme, je ne reçus jamais d'elle un message clair. » (p. 258)



Le prince des marées est un roman monumental durant lequel j'ai plusieurs fois dû reprendre mon souffle. L'histoire est pleine d'une grâce qui est sans cesse entachée par des regains de cruauté. « À l'enfance, il n'y a pas de verdict, seulement des conséquences, le feu brillant de la mémoire. » (p. 79) Sous la plume de Pat Conroy, la phrase d'André Gide prend tout son sens : Famille, je vous hais. Ou ici, je vous haime. (Non, ce n'est pas une faute de frappe) Superbe roman où chaque personnage s'appuie sur les autres pour tenter de sortir la tête de l'eau. Et heureusement, certains y parviennent. Il ne me reste qu'à voir l'adaptation produite par Barbra Streisand en 1991.
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Le Prince des Marées

Le problème avec les bons bouquins, c'est qu'on brûle d'envie de connaître la fin sans être jamais pressé de les terminer...

On a tous connu ça hein ?

Dernier exemple en date : le Prince des Marées, tiens. Mille et quelques pages qu'on avale d'une traite, tiraillé entre l'impatience de découvrir le sort réservé à chacun des membres de la famille Wingo et la crainte de voir un jour leur formidable histoire prendre fin.



Et une fois le dernier chapitre achevé, le plus dur commence : dire adieu à Tom Wingo, prendre une grande inspiration et s'atteler à la rédaction d'un petit billet pas trop bancal.

Ne visons pas l'exhasutivité (les thématiques abordées sont tellement riches et nombreuses !) mais tâchons simplement de remercier comme ils le méritent Pat Conroy et tous ses lecteurs qui, par leurs critiques enthousiastes, m'ont motivé pour ce long voyage autour de Colleton, en Caroline du Sud ! Quel dépaysement, quelle incroyable immersion dans les marais du Sud, quelle finesse dans les portraits psychologiques des personnages et quelle stupéfiante succession de drames au sein de cette famille tellement dysfonctionnelle !



Entre un père instable, colérique et violent, une mère manipulatrice et dévorée d'ambition, une grand-mère fantastique et un grand-père mystique, rien d'étonnant à ce que le narrateur Tom, sa jumelle Savannah et leur aîné Luke soient depuis toujours confrontés à quelques petits désordres du ciboulot.

Patiemment, à coups de flash-backs imbriqués mêlant souvenirs d'enfance, péripéties diverses et dialogues mordants, Pat Conroy démonte l'un après l'autre les rouages de ces déséquilibres psychiques qui ont fait de Tom cet homme complexe et attachant, marqué de cicatrices profondes, qui se fait là "le piètre biographe de ses propres échecs" et qui "traîne dans [sa] vie d'adulte la nostalgie d'une enfance volée".

Cela ne l'empêche pas de faire preuve en toutes circonstance d'un humour acide et ravageur, d'un exceptionnel sens de la répartie, d'une nonchalance et d'une lucidité rares qui me l'ont immédiatement rendu très sympathique !



Comment rester insensible à l'amour inconditionnel qu'il voue à son frère et à sa soeur ?

Comment n'être pas touché par la mission qu'il s'est fixée vis à vis de Savannah, devenue grande poétesse torturée ("le mieux que je pouvais faire pour ma soeur était de raconter mon histoire à moi, avec un maximum de sincérité [...] Je voulais expliquer pourquoi ma soeur, ma jumelle, s'ouvrait les veines, pourquoi elle avait des visions abominables, pourquoi elle était hantée par une enfance à ce point conflictuelle et dévalorisante qu'elle avait peu de chances de jamais pouvoir se réconcilier avec son passé") ?



Les notions de pardon, de résilience, d'acceptation de soi et du tort causé par autrui font elles aussi partie intégrante de ce grand roman qui, en plus de tout le reste, en dit beaucoup sur l'Amérique, les antagonismes entre le Nord et le Sud, le mépris mutuel que s'opposent les prétentieux New-Yorkais et les cul-terreux de Colleton, les sombres années de ségrégation dans les états du Sud, puis celles non moins tragiques de la guerre du Vietnam et de la funeste course à l'armement nucléaire.



Vous l'aurez compris : le prince des Marées est un livre dense et foisonnant, diablement prenant, qui fait résonner en nous "cette farouche musique intérieure faite de sang, de ferveur et d'identité", un livre qui forcément nous interroge sur nos propres fratries et sur les évènements plus ou moins heureux qui nous ont façonné.

Sans doute sommes-nous nombreux, comme Tom Wingo, à pouvoir dire :

"J'ignore si c'est une famille normale ou non. Je sais seulement que c'est la seule famille dans laquelle j'ai jamais vécu."



Bien plus vaste que la "simple" analyse psychanalytique ou le classique récit familial, le Prince des marées est donc roman brillant, où la qualité des dialogues le dispute à celle des longues descriptions de la vie dans les marais.

Un texte puissant au succès international amplement mérité !

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Le Prince des Marées

Tom est abasourdi par la tentative de suicide de sa jumelle Savannah. Ce sudiste de peau et de coeur s'envole pour New York, ville démoniaque selon lui, pour s'occuper d'elle.



Ce n'est pas d'elle dont il va s'occuper mais de lui en racontant l'histoire de sa famille sudiste à la psycologue de sa soeur.



Ce récit va nous plonger dans une enfance maltraitée, mal aimée pour finalement aboutir à des adultes hésitant fou pas heureux dans la vie.



Livre sublime, super fresque familiale : il réunit de l'émotion, de l'horreur, de l'amour, tout ce qui fait les bons romans.

J'avoue qu'à certains moments le style (l'humour décalé), la forme mais aussi le récit m'a fait penser au Monde selon Garp de John Irving.



Le Prince des Marées s'est transformé pour moi en Roi des mes livres.



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La mort de Santini

Ami-e-s de l'autobiographie, bonsoir !

En voilà une pure et dure, dans la grande tradition de Rousseau, avec pacte autobiographique "je vais tenter de dire la vérité", doutes sur la fidélité de la mémoire, confessions etc...

Pat Conroy, dont j'avais déjà lu le magnifique "Prince des marées", avoue dès le prologue que toute son œuvre, tous ses personnages, sont inspirés de sa famille. Mais là, il va tenter de coller au maximum au réel, et faire renaître une dernière fois ses spectres fondateurs, ses hantises, ses bourreaux : ses parents. Ou plus précisément, Don Conroy, héros de guerre, aviateur de génie, époux et père d'une violence folle. Mais, étrangement ce n'est pas l'enfance qui est revécue ici, elle est évacuée dès le prologue : coups et blessures, blessures et coups, rage, sadisme, à la lumière d'une scène unique et exemplaire, l'anniversaire des dix ans de sa sœur cadette, qui attendait ce jour avec une telle joie qu'elle vit son père et sa mère se battre au couteau, avec Pat entre eux, devant son gâteau d'anniversaire...

Ce qui est évoqué, c'est l'âge adulte, et c'est l'originalité de cette autobiographie. Pat Conroy fait revivre les failles engendrées par cette enfance décimée dans chacun de ses sept frères et sœurs. Et c'est un carnage, je vous laisse juger des sorts, notamment, de Tom et de Carol Ann, la petite aux dix ans brisés...

Plus il mûrit et vieillit, plus Pat Conroy cherche l'humanité chez son père. Il veut désespérément la trouver, mais laisse la lectrice dubitative. Etait-ce son seul moyen de survivre ? Veut-il nous persuader nous pour se persuader lui ? Aurait-il pu vivre en haïssant son père ? Etait-ce le seul moyen de lui échapper, de ne pas lui ressembler, de se structurer malgré tout ? Pas de réponses, bien sûr, mais pas de neutralité non plus. On n'est pas chez Annie Ernaux, les sentiments coulent à flot, haine, colère, tristesse, amour, foi...C'est même un peu trop pour être honnête, on aimerait le voir parvenir à l'indifférence.

C'est néanmoins un beau texte, plein d'atmosphère et de personnages très complexes. De plus, l'objet livre est magnifique !

Je remercie Babelio et les éditions Le Nouveau Pont pour cette lecture !

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La mort de Santini

De Pat Conroy, j'ai lu "Le prince des marées" et "Charleston Sud" , mais pas "Le grand Santini" dont il est beaucoup question dans cet ouvrage-ci.



Une attraction irrépressible mène, une fois de plus, l'auteur à se pencher au bord de ce gouffre de douleurs que fut son enfance.

Cette fois-ci, il n'édulcolore pas, ce n'est plus un roman mais sa véritable biographie... depuis sa grand-mère maternelle qui abandonna ses quatre enfants mourant de faim, jusqu'à la mort de ce père tant haï.

Il nous parle aussi de sa mère, son enfance misérable dans les montagnes de l'Alabama, son immense besoin de reconnaissance sociale et les tensions avec sa poétesse de fille, Carol Ann, presque folle.

Mais c'est encore et toujours Don Conroy, son père, qui tient le rôle majeur dans ce livre. Le pilote de chasse de la marine, qui déglingua nombre d'ennemis de l'Amérique, mais aussi, par sa violence, déséquilibra à vie ses sept enfants.



En revenant sur les réactions à la sortie du roman "Le Grand Santini", sur le ressenti du passé par ses frères et sœurs et sur l'enfance de son père , Pat Conroy tient un début de compréhension. Pour autant, il ne pardonne pas et balancera sans relâche des allusions sur les violences subies à ce père maltraitant, qui lui, niera toujours l'avoir été. Mais Don change, Pat lui laisse une place sous la lumière de sa renommée, ils se côtoient de plus en plus.

Progressivement, la haine se transforme, elle ressemblerait presque à de l'amour et pour finir, au décès du grand Santini, il y aura autant de pleurs qu'il y en avait eu pour la mère adorée.



Un humour parfois grinçant se mêle aux scènes plus durs et ainsi, l'écriture de Pat Conroy nous offre une biographie aussi plaisante à lire qu'un roman.

J'aime son style et finalement, je crois que je ne peux me passer de lire "Le grand Santini".



Merci à Babelio et aux éditions Le nouveau pont pour l'envoi de ce livre et ce bon moment de lecture.
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Le Prince des Marées

"A quoi ressemblait la vie dans votre famille, Savannah ?



- C'était Hiroshima, répondit-elle.



- Et à quoi ressemble votre vie depuis que vous avez quitté cette merveilleuse famille ?



- Nagasaki, dit-elle, toujours sans se retourner.



- Donnez-nous le titre du poème que vous avez écrit en l'honneur de votre famille, dis-je.



- "Histoire d'Auschwitz", dit-elle.



- Et maintenant, nous arrivons à la question cruciale. Qui aimez-vous plus que tout au monde ?



- J'aime mon frère, Tom Wingo. Mon jumeau merveilleux, formidable."



Voici le résumé de ce magnifique livre que je viens de terminer, véritable hymne à la famille et incomparable description de la Caroline du Sud, Etat de pêcheurs de crevettes, racistes et conservateurs.



Pat Conroy, né en 1945 en Géorgie, nous livre ici un extraordinaire roman, impressionnant par sa profondeur, la richesse de ses enseignements et de ses expériences presque traumatisantes, à l'instar du héros, Tom Wingo. Dès le début, ce dernier nous fait comprendre qu'il a vécu une enfance horrible et que deux événements majeurs ont marqué sa vie d'adulte. A 37 ans, il considère qu'il a raté sa vie. A l'occasion d'une nouvelle tentative de suicide de sa sœur jumelle, il va se confier au psy qui tente de comprendre cet acte désespéré. Il revient alors longuement sur sa vie, sur sa famille surtout. Et petit à petit, les pièces se mettent en place.



On assiste ici à un véritable appel au secours d'un homme qui se noie dans son passé, qui ne parvient pas à le dépasser, à pardonner. Comme s'il s'enfonçait sans cesse dans les marais de son enfance, dans la boue de sa mémoire.



Pat Conroy est un formidable conteur, (je sentais presque l'odeur des crevettes à la fin ...), qui heureusement a doté son personnage d'un humour cynique essentiel permettant de relativiser l'horreur des événements racontés. Je garderai toujours en mémoire des scènes extrêmement fortes, qu'elles soient positives ou négatives, comme l'affaire avec Todd Newbury, ou la lutte pour sauver le marsouin blanc, et enfin l'action de Luke ... Pat Conroy a parfaitement rendu l'esprit d'une ville des années 1980 dans ce coin perdu des Etats-Unis, en décrivant ses luttes, ses ruptures, ses habitants.



De plus, il a réussi à dessiner des personnages qui n'ont rien de positif, mais l'on se sent pourtant très proches d'eux : Tom, peureux, lâche mais pourtant terriblement sensible; Savannah, blessée, moraliste, qui méprise le Sud qui l'a fait devenir ce qu'elle est; Luke, finalement le plus grand de la fratrie, le plus touchant; mais je ne vous en dit pas plus ...



En bref, un roman qui m'a proprement bouleversé, au point que j'ai eu du mal à en commencer un autre pendant les quelques jours qui ont suivi. Certes, il est extrêmement dur, mais le lecteur se retrouve emporté au coeur de cette petite ville, dans cette famille, et on ne peut reposer le livre qu'une fois terminé (ce qui est embêtant car il fait quand même 500 pages, avec une écriture bien serrée ...)



Pour conclure, un livre à lire absolument car il vous fait vivre une expérience de lecture extraordinaire, et qu'il restera longtemps dans votre mémoire ...
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Le Prince des Marées

Quel livre !

Tom Wingo, 36 ans, est le narrateur. Dans le début du roman, il vit en Caroline du Sud et est marié à Sallie, il est père de trois filles et au chômage depuis un an. Sa mère leur rend visite : un grand moment de dialogue (famille, je vous hais!). Elle leur apprend que Savannah, la soeur jumelle de Tom a fait une deuxième tentative de suicide.

Le roman va alors alterner passé et présent pour expliquer comment ces personnes en sont arrivées à ce stade.

Ce roman-fleuve (1000 pages en poche) est époustouflant : les personnages sont tous très fouillés et crédibles : des grands parents, jusqu’aux petits enfants et aux personnages secondaires. Les parents sont toxiques et les trois enfants, Luke, Tom et Savannah sont très solidaires.

L’histoire est captivante (l’auteur sait parsemer l’intrigue de rebondissements savoureux), le contexte historique est toujours évoqué fort à propos (guerre du Vietnam, lutte pour les droits civiques dans cet état très raciste).

Le lien passé /présent se fait dans le cabinet du Docteur Lowenstein, psychiatre de Savannah, qui fait écouter à Tom le délire de Savannah lors d’entretiens après sa tentative de suicide.



Enfin la mer a une place à part entière et m’a emportée ….



Pour une fois la comparaison avec John Irving sur la quatrième de couverture ne m’a pas paru usurpée (ah l’épisode du tigre de Conroy vaut bien tous les épisodes d’ours d’Irving)…
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Le Prince des Marées

L'histoire se transpose dans le Sud des Etats-Unis, à Charleston, où le personnage principal, Tom, raconte au fur et à mesure des pages l'histoire de sa famille, entre sa sœur, son frère et ses parents.

Cette famille a toujours reposé sur de nombreux non-dits, qui expliquent leurs fragilités et les distensions entre eux : père colérique, mère aimant avant tout sauver les apparences, sœur fragilisée et frère aîné de la famille.

Les relations "amour-haine" sont déconcertantes .
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Charleston sud

Charleston, Caroline du Sud. Un visage ingrat, de grosses lunettes, Léo King est surnommé Le Crapaud mais c'est un moindre mal comparé au mépris de sa mère, au suicide de son frère, à sa longue dépression et à sa condamnation à des travaux d'intérêt général pour possession de drogue. Après cette enfance chaotique, 1969 marque un tournant dans sa vie de crapaud mal-aimé et déprimé. Des rencontres vont transformer sa vie et il va créer autour de lui un groupe d'amis "à la vie à la mort" constitué de jeunes de son âge aussi différents que possible, noirs et blancs, pauvres et riches. Neuf adolescents qui vont s'apprécier, s'aimer, se déchirer mais qui seront toujours liés malgré les préjugés de classe ou de race, malgré leurs différences.

Quand vingt ans plus tard, l'une d'entre elle fait le rappel des troupes pour retrouver son frère disparu, ils sont tous là, fidèles et solidaires, unis comme autrefois.





Mon premier Pat CONROY! 800 pages d'amour, d'amitié, de tendresse, de coups durs, 800 pages de la vie d'une bande d'adolescents qui s'aiment, qui grandissent et qui se battent contre les préjugés, les désillusions, les aléas du destin. Des personnages hauts en couleurs, attachants, parfois énervants, des dialogues percutants, pleins d'humour et un narrateur, Léo King, adorable, fort et fragile, plein de recul et d'ironie. J'ai adoré ce roman-fleuve, sans temps morts, cette saga qui m'a emmenée de Charleston à San Francisco avec cette petite bande qui est devenue la mienne. Je ne voulais pas quitter mes amis et j'ai eu beaucoup de mal à tourner la dernière page et à les laisser à leur vie sans moi dans cette magnifique ville qu'est Charleston. J'ai lu ici et là que cet opus de CONROY était loin d'être le meilleur! J'ai hâte de lire les autres s'ils sont encore mieux que celui-ci que je trouve époustouflant.

Un roman qui a les saveurs du Sud, l'odeur du jasmin, des magnolias et le goût du sel de l'océan. Je le recommande vivement.
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Le Prince des Marées

Les Wingo, c'est la famille type de Caroline du Sud, enfin pour les citadins étatsuniens : une enfance misérable dans les années 1950 et 1960 au fin fond d'une île, Colleton, avec un père violent, pêcheur de crevettes, revenu traumatisé du front de 1939-1945, une mère frustrée par son mariage, et son existence entière, trois enfants, Luke, les jumeaux Tom et Savannah, soudés par les drames familiaux, jusqu'à ce que l'âge adulte les fasse se perdre parfois de vue, l'un ayant suivi la tradition paternelle, l'autre ayant préféré l'enseignement de la littérature et du football américain, la troisième ayant enfin laissé libre cours à son génie poétique, ainsi qu'à ses psychoses, à New York.



New York, ville exécrée que Tom devra rejoindre, en pleine crise maritale, suite à une nouvelle tentative de suicide de sa jumelle, à la demande de sa psychiatre, Susan Lowenstein, qui veut comprendre sa patiente en remontant dans son passé grâce à l'un de ses proches. Et c'est finalement, plus que Susannah, son jumeau, qui va passer à la moulinette de l'analyse psychiatrique de Lowenstein, pour le meilleur comme pour le pire...



Alternant en une quasi trentaine de chapitres entre le passé de la Caroline du Sud, et le présent new-yorkais, Pat Conroy nous fait remarquablement pénétrer dans les méandres torturés de l'esprit de Tom, pour mieux comprendre, effectivement, l'esprit torturé de sa soeur, et par extension celui de toute la famille, démontrant avec brio, en de fines analyses psychologiques, comment des traumatismes d'enfance ou d'adolescence peuvent, plus ou moins tragiquement, conditionner une vie adulte, et ronger progressivement une existence jusqu'à l'implosion, qui prend diverses formes, et qui touchera, ici, toute la fratrie.



Il nous fait également pénétrer, en un intelligent paradoxe, dans toute la beauté, presque angélique, de la Caroline du Sud, de sa flore sauvage à sa faune parfois inattendue, dans une poésie toute naturelle qui forme un contraste éclatant avec la noirceur de la majorité de ses habitants, les Wingo en tête.



Un roman que j'ai apprécié lire, mais que je ne qualifierais pas pour autant de "chef d'oeuvre", dixit le bandeau apposé à celui-ci. Les alternances de chapitres sont en effet, parfois, poussifs, et le dénouement trop en décalage avec le reste, finalement peu crédible pour parfaire le tableau.
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Le Prince des Marées

Est-il possible, adulte, de cicatriser les blessures de l’enfance ? Depuis que le grand frère de Tom a été tué, son couple va mal. Et maintenant, sa sœur jumelle a refait une tentative de suicide. Puisque rien ne va plus, il accepte des séances avec la psychanalyste de sa sœur dans le but de l’aider. Un gros pavé incontournable pour un gros coup de cœur. Des êtres humains attachants, de l’intelligence, de la finesse, de l’humour, de l’amour, de l’amitié et des dialogues de haut niveau. La perfection ?!
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Le Prince des Marées

Tu as aimé Betty de Tiffany McDaniel mais tu restes sur ta faim? Tu voudrais plus de familles dysfonctionnelles, plus d’Amérique profonde, plus de tragédies? N’en dis pas plus, j’ai ce qu’il te faut avec « Le Prince des Marées » de Pat Conroy!



Quand sa sœur jumelle Savannah, fait une énième tentative de suicide, Tom Wingo, « mâle blanc et sudiste invétéré » comme il se décrit lui-même, se rend à son chevet à New York et rencontre sa psychiatre, le Dr Löwenstein. Élégante, distante et fortunée, ils sont aussi dissemblables que l’on peut l’être. Il entreprend cependant de lui raconter l’histoire de sa famille, afin d’éclairer le mal-être de sa sœur. Entre anecdotes rocambolesques, non-dits et violence extrême, Tom met à nu, pour la première fois, la saga des Wingo.



Le Prince des Marées m’a emportée comme une lame de fond et m’a doucement déposée, encore émerveillée, le long du fleuve Colleton. Pat Conroy est un conteur hors pair et a su transformer un pavé de 1000 pages en épopée magique, peuplée de personnages hauts en couleurs, de dialogues finement ouvrés et de descriptions qui vous donneront envie de tout plaquer pour aller pêcher la crevette en Caroline du Sud. Une magnifique lecture que vous pouvez compléter avec le film, par Madame Barbra Streisand elle-même!



Warning quand même sur quelques thèmes bien difficiles que je ne peux dévoiler sans spoiler l’intrigue.
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Beach music

Je viens de terminer ce roman de Pat Conroy. Un pavé de plus de 900 pages.

Les deux personnages principaux sont Jack Mc Call et sa fille Leah.

Lorsque sa femme s’est suicidée en se jetant du haut d’un pont, Jack a décidé d’aller vivre à Rome avec sa fille et de ne plus revenir en Caroline-du-Sud d’où il est originaire. Il se pose des questions sur les raisons du suicide de Shyla, sa femme, sans pouvoir soupçonner quoique ce soit.

Un télégramme lui apprend que sa mère, atteinte de leucémie est au plus mal. Il décide de retourner en Amérique pour assister aux derniers instants de sa mère.

A mon sens, ce roman en comprend plusieurs, nous y retrouvons, sans aucune chronologie les différentes phases et époques de la vie de chaque personnage :

- La déchéance du Juge Mc Call, père de Jack, alcoolique notoire ;

- L’enfance tourmentée de Lucy, sa mère ;

- L’Holocauste vécu par les parents de Shyla ;

- La guerre du Viet Nâm ;

- La schizophrénie de son plus jeune frère ;

- La folie de Shyla ;

- L’amitié entre Jack, Mike, Capers, Ledare et Jordan, leurs souvenirs d’enfance.

Beaucoup de sujets y sont traités à commencer par l’amour paternel, l’amour maternel, l’amitié, la dispute, la guerre, les horreurs de l’holocauste, l’enfance maltraitée, le viol, la maladie, l’amour, la folie, la mort.

L’auteur a une très belle plume, je l’ai lu avec beaucoup de plaisir. Son livre est dense et très long à lire, il faut en digérer les différentes phases. Il est parfois difficile à suivre tant les sujets sont nombreux et traités pêle-mêle, sans aucune chronologie. J’ai mis plus de deux mois pour le lire, il faut le digérer tant sa lecture est intense.

Les chapitres sont longs, les paragraphes font parfois plus d’une page, ce qui ne rends pas la lecture facile.

J’ai aimé ce livre, je l’ai dégusté. Il est émouvant, à la fois triste et mouvementé, bouleversant par moment beaucoup d’adjectifs pourraient le qualifier, j’y ai cependant trouvé quelques longueurs.

Malgré tout je lui ai préféré « Le Prince des Marées » (du même auteur) que je considère comme un chef d’œuvre.

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Saison noire

Titre : Saison noire

Auteur : Pat Conroy

Année : 2002

Editeur : Albin Michel

Résumé : C'est au cours de la saison 1966/1967 que l'écrivain sudiste Pat Conroy prit la décision d'entrer en littérature, comme d'autres entrent dans les ordres. Sportif accompli, Conroy fit partie du cinq majeur de l'équipe de Basket de l'école militaire de Citadel, en Caroline du sud. Soumis à un bizutage d'une cruauté extrême, régulièrement humilié par un entraîneur sadique et vivant toujours sous le joug du grand Santini, le jeune Conroy abattit tous les obstacles pour enfin trouver sa voie.

Mon humble avis : Ceux qui suivent francsbooks se rappellent peut-être que Le grand Santini et surtout Le prince des marées figurent parmi mes romans de prédilection. Je voue un culte à Pat Conroy, comme à d'autres auteurs américains du XX ème siècle tels que Wolfe, Fante, Irving ou Frantzen, pour n'en citer qu'un nombre restreint. Se procurer des ouvrages de ces auteurs - qui ne font plus l'actualité et surtout pas en poche s'il vous plait...- relève de l'exploit lorsque l'on habite aux antipodes. Vous devinerez donc quelle fut ma joie et ma surprise lorsque je dénichais un exemplaire de Saison noire disponible sur le net ! Mon peu de goût pour le Basket serait largement compensé par l'écriture de Conroy, j'en étais certain. Je me lançais donc dans la lecture de cette oeuvre autobiographique avec énormément d'attentes et un plaisir évident à l'idée de me replonger dans ce sud, cher à l'auteur natif d'Atlanta. Petit bémol dans ce concert de louanges : ma dernière lecture de Conroy s'était révélée laborieuse, Beach Music ne fut pour moi qu'une pâle copie du prince des marées, un roman sans finesse et indigne du grand Pat. Je croisais donc les doigts en entamant les premières pages de Saison noire. Mais cessons là le pseudo suspense -qui ne fait vibrer que votre humble serviteur- , ce roman, pourtant axé sur la pratique du Basket, est vraiment excellent. Relatant une saison de sport universitaire, Conroy y déploie son talent, comme jadis il développait ses attaques sur les parquets des campus du sud des états-unis. Toutes les obsessions de l'auteur sont présentes dans ce roman : le dépassement de soi, l'esprit militaire, la soumission, la douleur également, et la difficulté à sortir indemne d'une enfance tourmentée. Dieu que cet homme fut attachant et ces prises de position contre les châtiments corporels et la négligence avec laquelle on enseignait aux écoliers pauvres de son état furent une nouvelle preuve de son humanité débordante. Mais revenons à saison noire, un roman à la gloire de ses équipiers, un roman court, ponctué de scènes sportives épiques, un bouquin agréable à lire tant la personnalité et l'humilité de son auteur y sont omniprésentes. Evidemment les scènes de jeu son un peu longuettes, évidemment ce roman est surement moins marquant que d'autres du même auteur, mais quel plaisir de lire à nouveau un texte de Conroy, quel plaisir de retrouver ces personnages attachants et ces paysages si caractéristiques. Merci Pat. Merci pour vos personnages, merci pour le prince des marées et merci pour votre immense talent.

J'achète ? : La question ne se pose même pas. Conroy fut un maître conteur et si ce n'est déjà fait, je te recommande chaudement de te pencher sur son cas. Tu découvriras un auteur rare, un écrivain pour qui romanesque ne fut pas un vain mot.
Lien : https://francksbooks.wordpre..
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Le Prince des Marées

Roman prenant, lecture addictive, mieux vaut prévoir du temps pour attaquer ce roman fleuve ! véritable hymne à la famille et incomparable description de la Caroline du Sud, Etat de pêcheurs de crevettes, racistes et conservateurs.

Pat Conroy, né en 1945 en Géorgie, nous livre ici un extraordinaire roman, impressionnant par sa profondeur, la richesse de ses enseignements et de ses expériences presque traumatisantes, à l’instar du héros, Tom Wingo. Dès le début, ce dernier nous fait comprendre qu’il a vécu une enfance horrible et que deux événements majeurs ont marqué sa vie d’adulte. A 37 ans, il considère qu’il a raté sa vie. A l’occasion d’une nouvelle tentative de suicide de sa sœur jumelle, il va se confier au psy qui tente de comprendre cet acte désespéré. Il revient alors longuement sur sa vie, sur sa famille surtout. Et petit à petit, les pièces se mettent en place....
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