AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Pearl Buck (594)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


La Mère

Lu lycéenne. La langue est belle, le texte fluide malgré sa lancinance, les phrases concises ; Pearl Buck nous livre avec justesse des sentiments bruts et un réalisme à fleur d'émotions !

La Mère, c'est le récit du quotidien ordinaire - âpre et difficile - d'une paysanne chinoise. L'on assiste à la monotonie des jours, à l'incroyable force vitale de cette femme...
Commenter  J’apprécie          10
Vent d'Est, vent d'Ouest

Un souvenir de lecture mémorable de mon adolescence ! Sous la plume subtile de Pearl Buck, l'on voyage dans une Chine en pleine mutation.

Derrière les murs et les portes qui coulissent, les femmes se fardent pour leur mari, préparent le thé, cultivent délicatesse et retenue, au prix même d'atroces souffrances...

L'on ne perçoit pas des mots comme amour, attachement, don, sacrifice en Orient pareil qu'en Occident.
Commenter  J’apprécie          10
Vent d'Est, vent d'Ouest

Conformément aux traditions honorées depuis cinq cent ans dans l’Empire du Milieu, Kwei-Lan est une jeune fille soumise et élevée dans le culte du futur mari que lui ont choisi ses parents. Ce dernier revient d’Amérique et Kwei-Lan s’aperçoit très vite et à son grand désarroi, qu’elle doit remettre en question les modèles ancestraux pour conquérir un époux éduqué en Occident. Quant à son frère, il déclenche un drame familial sans précédent en ramenant des Etats-Unis une épouse blanche, que tous appellent « l’étrangère ». Inspirés par leur amour, les deux couples tentent de vaincre l’oppression de coutumes et de tabous millénaires, afin d’amener leurs aînés à une conception de la vie plus clémente et plus juste.



A la faveur d’un style littéraire élégant et émouvant, Pearl Buck décrit les états d’âme d’une jeune fille chinoise qui découvre, effarée, auprès de son mari, de nouvelles mœurs sociales plus désinvoltes et plus évoluées venues de l’Occident. Après avoir été élevée dans le carcan rigide des us et coutumes d’une civilisation chinoise désuète, elle parviendra enfin à admettre ce nouveau mode de vie puis à accomplir son émancipation sous le regard satisfait de son époux qui lui en a révélé les vertus et les bienfaits.

A la lueur d’un nouveau monde plus moderne, la romancière relate les conflits de générations qui déchirent une famille chinoise de haut rang, sous le gouvernement de Tchang Kaï-chek tout en faisant transparaître l’opposition entre l’ancienne Chine et la Chine nouvelle, entre l’Orient et l’Occident.

Commenter  J’apprécie          110
La vie n'attend pas

Joan aura trois familles et ce roman les décrit successivement. La première, celle que Joan forme avec ses parents, son frère et sa sœur. Celle ci est joyeuse et bruyante. La seconde est celle que forme Joan avec son mari et sa belle famille, austère et silencieuse. La troisième est celle qu'elle finira par créer elle même avec ses enfants, chaleureuse et aimante. Le parcours de Joan sera semé d'embûches et de chagrins, mais elle fera toujours face avec courage, en femme forte. Et justement parce qu'elle est forte, tous s'appuieront sur elle. Jamais elle n'abdiquera, verra toujours "le verre à moitié plein" et foncera tête baissée pour régler ses problèmes. On peut penser que ce roman est triste, et même désespéré, mais lorsqu'on arrive à la dernière page, l'espoir est bien là, le bonheur aussi, finalement. On retrouve la belle écriture de Pearl Buck dans ce roman très personnel. Les sujets les plus difficiles y sont abordés avec délicatesse, et la lecture de ce roman est un plaisir, même si une grande tristesse en est la trame.
Commenter  J’apprécie          00
L'amour demeure

On retrouve ici le talent de Pearl Buck pour dépeindre un personnage féminin.

L'erreur serait d'être tenté de s'identifier à Edith, parce qu'elle est occidentale, de la penser proche de nous.

Edith 'est pas une femme de notre époque, et il faut lire son histoire comme on a pu lire celle de Pivoine, par exemple... Alors seulement, on peut être en mesure d'apprécier ce roman.
Commenter  J’apprécie          00
Pavillon de femmes

Le parcours d'une femme chinoise héritière de sa culture, de sa famille qu'elle pilote d'un pas sûr. Et puis une rencontre qui va tout bouleverser, lui ouvrir l'esprit, lui ouvrir le cœur et bousculer son regard sur le monde et sa manière de vivre son quotidien. Un livre plus profond qu'il n'y paraît au premier abord. Ce sont plusieurs modèles de pensées qui viennent se frotter les uns aux autres. Comment conjuguer traditions et modernité.
Commenter  J’apprécie          50
L'exilée

Comme l'indique le résumé intérieur, Pearl Buck raconte dans ce roman la vie de sa mère Caroline, dite Carie, épouse de missionnaire, de sa jeunesse à la fin de sa vie en Chine, où elle vécut la plupart du temps, mis à part trois séjours dans son pays natal, au sein de la grande maison familiale en Virginie, contrée qu'elle affectionnait tant. Elle écrira également la vie de son père dans L'Ange combattant.



Le thème de ce livre ne me passionnait pas, mais c'est une autrice que j'ai appréciée plus jeune, et je voulais la redécouvrir au travers d'un de ses romans que je ne connaissais pas. Son père, Andrew Stone, est présenté comme un puritain un peu fanatique, qui n'aime rien tant que la difficulté de prêcher seul sur les routes - j'ai du mal à admettre qu'on arrive en conquérant dans un pays d'une culture millénaire, qui possède ses propres religions (mais dont on appellera les habitants païens), convaincu d'apporter le progrès et la lumière à de pauvres indigènes incultes. Il est vrai que Carie s'élève contre cette façon de voir, qu'elle a tendance à considérer les femmes chinoises comme ses semblables, mais elle est également divisée. Elle admire la foi et la constance de son époux, mais elle s'en trouve éloignée affectivement, et souffre de devoir constamment se plier à ses choix à lui. Le fait même que plusieurs de ses enfants meurent en bas âge (quel courage, cette vie de mère est si affreuse !) dans des conditions souvent insalubres n'aide pas l'acceptation, quoi qu'elle s'y efforce.



Nous suivons donc dans ces quelques 200 pages la vie entière de Carie, d'une manière fluide et très lisible. Dans ces pages, la narratrice nous dépeint l'environnement de Carie, son art de vivre et de créer une atmosphère authentique, sa manière d'être profondément américaine ; certains épisodes traduisent sa compassion et la richesse de sa personnalité, son ouverture d'esprit, mais aussi son courage. Peut-être les événements historiques traversés, comme la révolte des Boxers ou la Révolution chinoise auraient pu être développés davantage - j'ai parfois eu l'impression de les voir se dérouler par le petit bout de la lorgnette, alors même que l'évocation de Carie dans son jardin, ou encore de Carie en Amérique, Carie et la musique, est un peu répétitive. L'autrice nous tient un peu en haleine, car elle semble connaître l'héroïne de son roman, mais nous ne connaissons son identité qu'à la page 151. Grâce à cet ancrage, nous en apprenons également sur la jeune femme d'alors, son rapport avec sa mère, et les débuts d'une conscience féministe. Ce n'est donc pas un roman inoubliable, mais une lecture plaisante et instructive.
Commenter  J’apprécie          50
Vent d'Est, vent d'Ouest

Retrouvé dans mes rayonnages ce roman de Pearl Buck...Un retour à des lectures de jeunesse.!





Lu d'une traite ce roman excellent qui à travers 2 jeunes couples, va nous montrer le fossé et les conflits souvent tragiques entre la jeune et la vieille Chine !



Chine, années 1920, Kwei- Lan , issue d'une famille aisée " vient d'être mariée " à un jeune Chinois qu'elle ne connaît pas et auquel elle a été promise avant même sa naissance.

Ce jeune mari, médecin fraîchement diplômé, revenant d'Europe, doit même se battre contre son père pour pouvoir exercer son métier !

Il accepte ce mariage arrangé mais fera tout pour " libérer " sa jeune épouse des traditions " néfastes " à ses yeux, dont les pieds bandés des filles, l'infériorité décrétée des femmes, leur soumission obligée etc.



"Que disait-il?

" On ne peut vous demander d'être attirée vers celui que vous apercevez pour la première fois; il en est de même de mon côté

On nous a obligés, l'un comme l'autre, à ce mariage. Jusqu'ici, nous étions sans défense. Mais à présent nous voilà seuls; nous sommes libres de nous créer une vie selon nos désirs. Quant à moi, je veux suivre les voies nouvelles.Je veux vous considérer, en toutes choses, comme mon égale. Je n'userai jamais de la contrainte.Vous n'êtes pas mon bien, un objet en ma possession.Vous pouvez être mon amie, si vous voulez."

Voilà le discours que j'entendis le soir de mes noces!

Tout d'abord j'étais trop étonnée pour comprendre.

Son égale ! Mais comment ? Ne suis-je pas sa femme?

Quel autre que lui pourrait me diriger? N'est-il pas mon maître par la loi ? Personne ne me l'a imposé. Que ferais- je donc si je ne me mariais pas ?"



Le deuxième couple met en scène le frère de Kwei- Lan, l'unique fils, est parti 3 années en Amérique, et subitement autre " tsunami ": il annonce son mariage avec une étrangère...il revient avec elle, cette dernière, pourtant pleine de bonne volonté. Le clan va réagir très violemment, essentiellement le père et la mère, sans lesquels rien ne peut se faire officiellement.



Heureusement, Kwei- Kan, évoluant progressivement grâce à son " moderne de mari"...va accueillir et soutenir comme elle peut, son frère et sa belle-soeur, pour laquelle elle ressentira de plus en plus d'affection...



Un roman où Pearl Buck décrit admirablement les fossés gigantesques entre des continents aux opposés, et entre les générations même, d'un seul pays.Double complexité et déchirements que vivent les personnages...



De multiples descriptions du quotidien nous font toucher du doigt les grandes différences des coutumes, des traditions, qui sans explication donnée, ne peuvent aboutir qu'à de graves malentendus, lorsque ce ne sont pas littéralement des offenses !



Relecture des plus réjouissantes...même si depuis, les mentalités et la Chine, se sont transformées, et fort heureusement!..

Dans ces années 20 que décrit Pearl Buck, la notion d' " ÉTRANGER " est d'une violence rare...On ne laisse personne " approcher"....des "autochtones "...



Je me permets de transcrire un extrait montrant à la fois les inévitables mauvaises interprétations des usages d'un pays par rapport à un autre, et le ton léger, de l'auteure....qui nous fait "sourire" aujourd'hui, décrivant ces écarts de coutumes et de règles de savoir- vivre !



"Je regardai ses pieds, ils étaient de la longueur d'un fléau à battre le riz. (...)

Je dois avouer cependant que ces étrangers furent aussi polis qu'il leur était permis de l'être. Ils commettaient des erreurs,et, à tout bout de champ, trahissaient leur manque d'éducation, présentaient les bols de thé d'une seule main et me servaient en général avant mon mari.L'homme alla même jusqu'à m'adresser la parole en plein visage ! Je sentis l'insulte.Il aurait dû ignorer ma présence, et laisser à sa femme le soin de causer avec moi."



Élément aussi réjouissant : le choix de l'auteure de choisir deux personnages masculins, ouverts et respectueux de leur épouse, mettant en pratique, dans la vie de tous les jours, l'égalité entre les deux sexes...devait être un fait des plus

rarissimes !?



Rappelons que ce texte a été publié la première fois en Chine, en 1930, et en 1932, en France, par les éditions Stock...



Commenter  J’apprécie          480
Impératrice de Chine

D’abord simple concubine de l’empereur, Yehonala ne recule devant rien pour s’élever jusqu’au titre suprême d’Impératrice de Chine. Tantôt stratège et impitoyable, tantôt passive et clémente, elle doit aussi bien faire face à la politique interne de la Cité Interdite, et à ceux qui ne voient pas d’un bon œil cette femme parvenue au pouvoir, qu’à l’Occident, désireux de s’approprier la Chine et d’y propager sa propre culture.



En apercevant ce roman sur un rayonnage de livres d’occasion, j’ai songé que c’était là une opportunité pour moi de me pencher un peu sur l’Histoire de l’Asie, dont je ne suis pas très familière. Je n’avais par conséquent jamais entendu parler de l’impératrice Cixi avant d’ouvrir cet ouvrage, et…



Eh bien, on ne va pas se mentir, je n’ai pas spécialement envie de la connaître davantage. Je m’attendais à un personnage ambigu, à la moralité discutable, et en même temps capable de grandes choses, comme Cléopâtre, Napoléon ou encore Cesare Borgia, mais ce n’est pas ce qui ressort de ces pages.



Je l’ai trouvée tout simplement détestable. Elle est dépeinte comme intelligente, et d’aucuns l’estiment bonne dirigeante, à tout du moins meilleure que les faibles empereurs dont elle a usurpé l’autorité, mais il m’est apparu que les seuls plans qu’elle mûrissait et appliquait consciencieusement étaient ceux qui lui permettaient de s’emparer / conserver le pouvoir. Quant à en disposer correctement, c’est une autre histoire…



Elle a bien quelques réussites, mais au regard de ses échecs, aussi, si ce n’est plus nombreux, il est clair que ses victoires relèvent d’un sort favorable (ou du prince Kung) plutôt que d’une réflexion poussée et implacable de sa part. À se demander comment, jusqu’au bout, elle a pu avoir des partisans…



Du fait de ma méconnaissance historique, je ne saurais dire à quel point ce récit est fidèle ou non. En tout cas, c’est une Cixi versatile, égoïste, cruelle, haïssable et capricieuse que nous livre Pearl Buck, parmi force détails et descriptions, dont j’ai plus d’une fois frôlé l’indigestion. J’aurais aimé plus de précisions géopolitiques, au lieu de l’évocation minutieuses des bibelots, tenues, bijoux et autres tapisseries.



Je ne regrette pas vraiment d’avoir lu ce roman, car j’en ressors tout de même avec quelques connaissances supplémentaires sur l’Orient du XIXème siècle, mais j’en retire surtout une profonde antipathie à l’égard de celle qui en est au cœur.
Lien : https://leslecturesdecyrligh..
Commenter  J’apprécie          10
Impératrice de Chine

L’impératrice Tseu-Hi est une figure majeure de la Chine du 19ème : entrée à la cour comme simple concubine, elle a accédé au pouvoir suprême et l’a exercé pendant 47 ans ! Autant dire que sa vie est un roman.

Adolescente, j’avais lu La vallée des roses de Lucien Bodard, un peu par hasard, et j’avais été fascinée par la description de la vie de cour dans la Cité interdite.

Mais là où Bodard tente une approche intimiste et sensuelle, Pearl Buck, elle, nous livre un captivant roman historique, une fresque gigantesque de la Chine face à la modernité, et un exceptionnel portrait de femme.

Oui, ça fait beaucoup d’adjectifs élogieux, mais comme ce roman les mérite !

C’est une biographie qui se lit comme une série à épisodes : il y a du suspense et on attend la suite avec impatience. (Si je n’avais pas eu de famille à la maison, je n’aurais pas levé le nez de ce livre jusqu’au mot fin.)

Pearl Buck trace, de son écriture élégante, le portrait d’une femme immensément solitaire à la tête du pouvoir. Tseu-Hi est attachée aux traditions et à la grandeur de la Chine mais, recluse dans la Cité interdite, elle n’a jamais appréhendé le monde qui changeait ; entre aveuglement et atermoiements, elle n’a jamais pris les bonnes décisions.

Elle s’entoure de conseillers mais, habituée à ce que tous plient devant sa volonté, elle décide de tout elle-même en dépit de leurs avis. "Ô ! femme obstinée ! Quand comprendrez-vous la futilité de votre résistance au progrès ?" lui lance son conseiller Jung-Lu, cousin et amour de jeunesse.

Plusieurs épisodes sont révélateurs : les ambassadeurs étrangers sont reçus avec faste, mais dans une salle d’audience de peu d’importance. Tseu-Hi jubile de l’affront qu’elle estime leur avoir infligé... mais elle est bien la seule à en saisir le sens.

Quand intelligence se conjugue avec ignorance… "Ses yeux tombèrent sur cette phrase étrange, écrite des siècles auparavant par le Sage Confucius : "Un dessein grandiose a échoué, faute d’un esprit large et d’une véritable compréhension."



Traduction parfaite de Lola Tranec.



Challenge Nobel
Commenter  J’apprécie          2721
L'arc en ciel

À l'image de "Histoire d'un mariage", Pearl Buck s'intéresse ici à ce qui se joue dans un couple. Elle prend ici le décor de Broadway, du monde du théâtre à cet époque, et prend pour hero un homme d'affaires cinquantenaire, bien peu aux faits des us et coutumes du milieu.

Le texte est vieillissant, donc forcément il ne reflète plus forcément les enjeux que peuvent rencontrer les couples installés d'aujourd'hui, mais il aborde à sa manière la crise de la cinquantaine d'un homme puissant, qui possède tout, même une belle femme, et la révolte silencieuse de cette même femme qui n'a que peu les moyens de l'exprimer.
Commenter  J’apprécie          00
La Mère

J'avais lu "Vent d'Est, vent d'Ouest" pour le challenge multidéfis il y a déjà quelque temps. Ca a été une découverte d'une auteure, d'une plume, et d'une époque (la Chine avant Mao). Je m'étais promis de continuer de découvrir la bibliographie de cette auteure. Le temps passant ce n'est que maintenant que je lis "La mère". Quel roman ! Quelle héroïne !

.

Une peinture précise de la Chine rurale d'avant Mao. Une vie dure, répétitive, soumise aux aléas (plus des propriétaires que du climat d'ailleurs).

Le roman se consacre à la vie de la "mère" (aucun personnage n'a de nom), jeune femme, épousée, heureuse, puis mère de 3 enfants avant que le père ne l'abandonne, ne les abandonne. Et devant nous va se dérouler sa vie entre pauvreté et misère.

Une vie de privations pour ses enfants. Une vie sans lumière. Une héroïne marquante, pour ses incroyables qualités, pour ses détestables défauts. Une femme dans sa réalité.

Ce portrait est aussi celui de la Chine rurale avant Mao. Sa dureté, ses contraintes, ses quelques petits bonheurs, ses poids.

A celà s'ajoute une très belle plume qui a fait que j'ai eu du mal à lâcher ce roman !

Remarquable en un mot.
Commenter  J’apprécie          5317
Le roi fantôme

Quelle drôle de surprise de trouver ce roman gothique, empli de mystères et de fantômes, sous la plume de Pearl Buck ! Bien loin de ses « romans chinois », l’auteure s’adonne à la littérature fantastique, pour son plus grand plaisir comme elle l’explique en préambule, et pour le nôtre.



Branle-bas de combat au château de Staboraugh Cassie, ses propriétaires Sir Richard et Lady Mary, reçoivent ce jour un éventuel repreneur. Malheureusement pour eux, leurs moyens ne leur permettent plus de conserver leur patrimoine, et c’est le cœur serré qu’ils s’apprêtent à le céder à un jeune esthète américain fortuné pour faire aboutir un projet d’un musée.

Les négociations tournent rapidement court lorsque les châtelains comprennent que le jeune homme a l’intention folle mais ferme de démonter le château pierre par pierre pour le reconstituer à l’identique au Connecticut pour y installer sa collection de tableaux. Comment réussir à sauver ce qui peut encore l’être ?

Les seules sources de revenus du domaine étaient à ce jour les productions des fermes attenantes et les visites de touristes. En effet, comme tout château anglais, et encore plus, avec plus de 1 000 ans d’existence, le château de Staboraugh regorge d’anecdotes et d’histoires, notamment en lien avec les rois et les reines qui y ont séjourné.

Et si les occupants des lieux faisaient appel à ces derniers, devenus avec le temps les hôtes mystérieux du château, apparaissant seulement à ceux qui veulent bien y croire, pour sauver la demeure en dévoilant un trésor caché ? Quête éperdue ou fantasme exalté, les temps à venir risquent d’être éprouvants pour tous…



Ce n’est pas le roman du siècle je l’accorde mais la promesse de passer un joli moment au cœur de ce château millénaire anglais typique et avec ses occupants. On y trouve tous les ingrédients d’une lecture douce, agréable, et légèrement piquante avec ses histoires de fantômes, de demeure mystérieuse et d’amourette.

C’est l’occasion également pour l’auteure de dresser les portraits quelque peu caricaturaux mais surtout savoureux de la noblesse britannique en opposition à la nouvelle élite américaine : deux époques, deux manières de vivre ; mais aussi d’illustrer la fin d’une époque pour les premiers et une forme d’avènement pour les autres. Un passage de relais en quelque sorte…



Plaisant.
Commenter  J’apprécie          192
La Mère

C'est un petit livre très très puissant. La vie paysanne chinoise avant la révolution. Je suis le parcours de vie d'une famille et je suis prise dans un tourbillon d'émotions. Cette vie dure, pauvre, harassante, mais où cette famille trouvent des petits bonheurs.

Je me dis que des gens vivaient ainsi, sans rien, misère difficile ou l'on côtoie la mort, les traditions qui les freinent ou des croyances qui leur permettent d'avancer.

Le style d'écriture est surprenant au début puis je me suis habituée.

La préface est à ne pas "sauter".

Je pense lire d'autres livres de cette auteure.

Je recommande.
Commenter  J’apprécie          95
Impératrice de Chine

Plusieurs questions mais là plus importante : Yehonala, pourquoi ?

J’ai lu beaucoup de livres dans lesquelles la prota me mettait sur les nerfs mais je pense que notre impératrice remportes haut les mains la palme de la prota la plus bornée. Comportement qui lui a créé énormément de problèmes et qu’elle a compris assez tard pour moi. Je suis encore énervée contre elle pour son entêtement et ses prises de décisions stupides. Si vous ne supportez les personnages comme ça ne lisez pas.
Commenter  J’apprécie          00
La Mère

Après « Vent d’est, Vent d’ouest », je poursuis ma découverte de l’œuvre de Pearl Buck dans un tout autre registre, avec « La Mère », un portrait de femme déchirant, dans la Chine rurale des années 1930.



La « Mère », c’est le personnage principal de ce roman. Mère de trois enfants (deux garçons, une fille), épouse ardente, belle-fille attentionnée, travailleuse acharnée, cette femme au quotidien bien rôdé voit sa vie basculer le jour où son mari ne rentre pas à la maison… Face aux rumeurs pullulant dans le village, elle se voit dans l’obligation d’inventer un mensonge afin de ne pas nuire à sa réputation. Mais, de fil en aiguille, la jeune mère se retrouve piégée dans un cercle infernal dont il est bien difficile de sortir.



Si « Vent d’est, Vent d’ouest » nous emportait dans le tourbillon de la modernité, par le biais de la nouvelle génération, « La Mère » est un retour vers la plus pure tradition chinoise de la première moitié du 20ème siècle, où le temps semble être suspendu : ici, les habitants ne savent pas lire (à l’exception du scribe du village), la vie tourne autour de l’agriculture, les mariages arrangés sont légion, les traditions bien ancrées (prières dans les temples etc…) ; ici, nulle trace de modernité ! C’est dans cet environnement que le destin de cette « Mère » nous est conté, avec ses joies et surtout, ses plus grandes peines. J’ai immédiatement ressenti de l’empathie pour cette femme qui doit affronter les plus grands malheurs avant de voir apparaitre, enfin, une lueur d’espoir dans sa vie. Si je n’ai pas adhéré à chacune de ses décisions (prises bien souvent sous le coup d’une impulsion), je n’ai jamais jugé cette héroïne qui ne cherchait que sa part de bonheur au sein d’un foyer uni et dont la vie s’est fissurée après le départ de son mari.



Avec des mots simples, Pearl Buck a réussi à m’emporter dans cette histoire universelle et intemporelle, celle d’une femme et de ses désirs, ses espérances, ses désillusions ainsi que son (long) chemin vers le deuil d’un passé ô combien douloureux.



A lire !

Commenter  J’apprécie          180
Pivoine

Pivoine est une esclave chinoise, achetée par une famille juif vivant en Chine.

Elle est amoureuse de son jeune maître David.

Et sacrifie sa vie et son cœur, ainsi que son âme pour lui.



C’est une histoire d’amour interdit… je n’aime pas trop les romances, mais comme le récit est entrecoupé de fait historique, j’ai apprécié cet ouvrage.



J’ai appris plein de choses sur la religion juive.

Je ne suis d’aucune religion. Un avantage puisque je me documente de plus en plus sur ce sujet.



Parce qu’il est au cœur de nos vies… et comprendre s’est être un peu plus ouvert d’esprit…



Je ne vais pas rentrer dans un débat de religion, c’est si compliqué ! Et je ne suis pas la personne idéale étant athée !



Un livre touchant, une fin « un peu tirée par les cheveux », une histoire d’amour un peu trop fleur bleue… Je m’explique, il y a toujours que deux possibilités dans ce genre de roman d’amour : où ils s’enfuient tous les deux, ou bien ils s’éloignent à jamais…



Je n’ai lu que deux ouvrages de cette autrice, mais je vais continuer ma découverte. J’aime sa façon d’écrire…



Bonne lecture !

Commenter  J’apprécie          416
Vent d'Est, vent d'Ouest

Kwei-Lan écrit des lettres à sa soeur. Elle fait partie d’une famille de haute naissance chinoise. Depuis l’enfance, elle se prépare à épouser le fils d’une riche famille chinoise selon les rites traditionnels. Son fiancé revient d’Europe où il a étudié la médecine. Elle ne le connaît pas et le rencontre le jour de son mariage en 1920. Elle va apprendre à devenir son épouse, mais pas selon l’enseignement qu’elle a reçu de ses ancêtres et de sa mère. Son époux qu’elle appelle «Seigneur» vit plutôt selon le mode libéral et il entend bien que sa jeune femme si elle souhaite lui plaire, réponde à ses attentes, car il n’a aucun respect pour les rites, les coutumes ou encore les vieilles croyances chinoises.



Le frère de Kwei-Lan est parti en Amérique pour échapper à un mariage forcé. Il est fiancé depuis qu’il est un enfant avec une jeune fille d’une riche famille qu’il ne connaît pas et il la considère laide. Sa mère lui en veut et désire qu’il revienne pour qu’il respecte la promesse faite à la famille de sa fiancée. Cependant, en Amérique, il rencontre une belle jeune femme blanche dont il tombe éperdument amoureux. Il l’épouse et revient auprès de la famille de sa soeur pour la présenter à sa mère et à son père et faire basculer ainsi l’autorité parentale en sa faveur. Cependant, les événements vont s’enchaîner et le vent va souffler de tous les côtés afin de provoquer des changements. Est-ce possible dans cette Chine qui ne connaît rien de l’Occident?



Mes impressions



Comment ne pas aimer cette histoire où la nouveauté/la jeunesse versus la tradition/les parents, ancêtres s’opposent et animent le coeur des personnages? Ces derniers d’ailleurs appartiennent à un côté plutôt qu’à l’autre. Kwei-Lan cependant est tiraillée entre les deux.



«Je suis comme un pont fragile, reliant à travers l’infini le passé et le présent.» (p. 100)



Elle s’avère particulièrement touchante car elle n’a pas le choix de changer puisqu’elle aime profondément son époux et le respecte. Le premier geste qu’elle pose m’a marquée car elle doit débander ses pieds qui ont été enfermés toute sa vie dans des toiles pour qu’ils restent petits. J’avais mal pour elle… Son époux trouve les petits pieds horribles et il révèle à Kwei-Lan que cette coutume est malsaine pour son corps en entier et ses os. Elle décide de ne plus les bander car elle veut gagner l’amour de son époux.



«Car, lorsque mes pieds eurent été baignés, et entourés d’une bande plus lâche, la souffrance devint intolérable. En réalité, la détente fut aussi pénible que la compression du début. Mes pieds, habitués à être maintenus, s’allongèrent légèrement, et le sang se reprit à circuler. Dans la journée, par instants, j’arrachais les bandes pour me soulager en les resserrant. Mais à la pensée de mon mari, à l’idée qu’il s’en apercevrait le soir, je les remettais en place d’une main tremblante. Je n’obtenais qu’un peu de répit qu’en m’asseyant sur mes pieds et en me balançant d’un côté et d’autre. » (p. 57)



Kwei-Lan a toujours cru qu’en ayant des petits pieds, elle était belle et désirable. C’est un choc de constater que son époux trouve sa souffrance terrible et qu’il souhaite qu’elle s’émancipe de cette horrible pratique. D’ailleurs, il lui mentionne un peu plus loin :



«Nous supporterons cela ensemble, Kwei-Lan, me disait-il. C’est cruel de vous voir tant souffrir. Tâchez de penser qu’il ne s’agit pas seulement de nous, mais des autres : une protestation contre une vieille et mauvaise chose. » (p. 57)



De la protestation, il y en a dans ce récit. Cette dernière apparait causée aussi par amour. Kwei-Lan aime son époux et elle lui demande conseil car elle le trouve sage. Il l’éveille, il l’éduque à la nouveauté, à la science. Son frère aime sa femme. Pour cet amour, il renonce à l’autorité parentale et à son héritage. La puissance de l’amour des personnages les amène à protester contre l’ordre établi, les mauvaises traditions qui sont souvent la cause de leur malheur. Et cette protestation découle de l’Occident. Les Chinois vont s’instruire au contact des Occidentaux. Ils vont comprendre que la Terre est ronde, qu’être obligé d’avoir une Première épouse, des concubines, une Seconde épouse, etc. est une pratique désuète et terriblement cruelle pour les femmes qui aiment leurs époux.



En tous les cas, je ne peux que vous recommander de lire Vent d’est, vent d’ouest. La construction des personnages est forte et les thèmes abordés cherchent à illustrer l’écroulement des vieilles fondations chinoises. La plume de Pearl Buck est toute fine et délicate. Sa prose est épurée et elle va à l’essentiel. Ses descriptions apparaissent magnifiques. Elle sait raconter les conflits intérieurs de Kwei-Lan. C’est de l’émotion à l’état pur!



https://madamelit.ca/2023/11/02/madame-lit-vent-dest-vent-douest-de-pearl-buck/
Lien : https://madamelit.ca/2023/11..
Commenter  J’apprécie          92
Vent d'Est, vent d'Ouest

Un roman raconté à la première personne par Kwei-Lan, jeune chinoise élevée dans une famille traditionnelle, dont l'éducation a pour but de devenir l'épouse parfaite de l'homme auquel elle est fiancée depuis toute petite, les mariages étant des mariages de convenance dans cette Chine du milieu du XXe siècle.



Dans la première partie, Kwei-Lan nous raconte sa vie dans son foyer, puis son mariage et le choc culturel : son époux souhaite qu'elle soit son égale ! Il veut qu'elle se débande les pieds ! Il ne consomme pas le mariage ! Il faut dire qu'il a étudié la médecine en occident, et s'inscrit en faux contre toutes les traditions ancestrales et liberticides de sa culture… Notre héroïne est d'abord choquée, mais, comme le dit sa mère, elle doit avant tout obéir à son époux (!), et donc elle consentira à débander ses pieds, et ce sera le point de départ d'une union finalement réussie et heureuse…



Dans la seconde partie, Kwei-lan nous raconte l'histoire de son frère, qui, contrairement à son époux, n'acceptera pas d'épouser sa fiancée, celle choisie par ses parents. Il a épousé une occidentale, et l'a ramenée pour la présenter à sa famille. Si Kwei-lan et son mari se montreront cordiaux et ouverts - bien qu'ils désapprouvent, "l'étrangère" - Mary, ne sera jamais acceptée par les autres membres de la tribu...



C'est un roman passionnant qui se lit d'une traite, intéressant car il nous plonge au cœur de traditions dépassées avec beaucoup d'humour : ce ne sont pas les coutumes chinoises qui sont étranges, aux yeux de la narratrice, ce sont les nôtres, et c'est un plaisir de la voir s'étonner des extravagances de son mari, qui, à nos yeux d'Occidentaux, semblent des évidences frappées au coin du bon sens...



Bref, une lecture très agréable !

Commenter  J’apprécie          132
La Mère

Cette description romancée de la vie d'une femme chinoise dans l'entre guerre est époustouflant. Grâce à un style fluide, captivant, cette histoire qui ne semble pas extraordinaire, est captivante, sans parti pris, comme une description empreinte de pudeur mais sans concession sur les sentiments des personnages principaux. Pour être allé dans la campagne chinoise, j'ai retrouvé ce poids de la tradition, des non-dits, de la société qui permet ou non d'accomplir les envies ou d'exprimer les sentiments, et surtout chez les femmes qui se sacrifient pour l'homme et le bien commun.
Commenter  J’apprécie          80




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Pearl Buck Voir plus

Quiz Voir plus

Carrie - Stephen King

Quel est le vrai nom de Carrie?

Charlies White
Carlotta White
Charlotte White
Carietta White

12 questions
86 lecteurs ont répondu
Thème : Carrie de Stephen KingCréer un quiz sur cet auteur

{* *}