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Citations de Pierre Loti (922)


Mon cher ami,
Je ne vous écrivais pas, tout simplement parce que je n’avais rien à vous dire. En pareil cas, j’ai l’habitude de me taire.
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[...] que la question de religion ne sorte pas du domaine de la conscience ! que le musulman aille à sa mosquée et le chrétien à son église ; mais, en face de l’intérêt de tous, en face de l’ennemi public, soyons et demeurons tous unis !
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« Inquiète, elle l’était beaucoup dans son bonheur, qui lui semblait quelque chose de trop inespéré, d’instable comme les rêves. » (p. 217)
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Ce matin-là, autour du petit assemblage de planches qui portait Yann et Sylvestre, le monde changeant de dehors avait pris un aspect de recueillement immense : il s'était arrangé en sanctuaire, et les gerbes de rayons, qui entraient par les traînées de cette voûte de temple, s'allongeaient en reflets sur l'eau immobile comme sur un parvis de marbre. Et puis, peu à peu, on vit s'éclairer très loin une autre chimère : une sorte de découpure rosée très haute, qui était un promontoire de la sombre Islande...
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De loin, tout paraît toujours si facile, si simple à dire et à faire.
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En sortant de ce repaire de la juiverie, où l'on éprouvait malgré soi je ne sais quelles préoccupations puériles de vols, de mauvais œil et de maléfices, c'est un soulagement de revoir, au lieu des têtes basses, les belles attitudes arabes, au lieu des robes étriquées, les amples draperies nobles.

(Loti a des préjugés sur les juifs)
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Elle aussi lui souriait, en le regardant toujours bien en face ; répondant très peu de chose, mais écoutant avec toute son âme, toujours plus étonnée et attirée vers lui. Quel mélange il était, de rudesse sauvage et d'enfantillage câlin ! Sa voix grave, qui avec d'autres était brusque et décidée, devenait, quand il lui parlait, de plus en plus fraîche et carressante ; pour elle seule, il savait la faire vibrer avec une extrême douceur, comme une musique voilée d'instruments à cordes.
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Les amoureux aiment toujours beaucoup s’asseoir ensemble sur les bancs, devant les portes, quand la nuit tombe.
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Ce que l’on aime le mieux chez les autres, c’est soi-même.
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Et quand la vie m'est trop intolérable, je me dis qu'elle ne durera pas longtemps, et qu'alors, si je pars la première et s'il est possible aux âmes libérées d'agir sur celles des vivants, mon âme à moi s'emparera de la vôtre pour l'attirer, et, où je serai, il faudra qu'elle vienne.
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Il lui arrivait bien, par respect, de s'associer à ces prières qu'on dit en famille pour les défunts ; mais il ne croyait à aucune survivance des âmes.
Dans leurs causeries entre marins, ils disaient tout cela, d'une manière brève et assurée, comme une chose bien connue de chacun ; ce qui pourtant n'empêchait pas une vague appréhension des fantômes, une vague frayeur des cimetières, une confiance extrême dans les saints et les images qui protègent, ni surtout une vénération innée pour la terre bénite qui entoure les églises.
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Ils se parlaient bas, bas, comme par crainte d’effaroucher les instants qui leur restaient, de faire fuir le temps plus vite. Leur causerie avait le caractère à part de tout ce qui va inexorablement finir ; les plus insignifiantes petites choses qu’ils se disaient semblaient devenir ce jour-là mystérieuses et suprêmes…
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Là, parmi les livres aux reliures d'un autre siècle, je trouvai un cahier en gros papier rude d'autrefois, et je l'ouvris distraitement... J'appris alors, avec un tressaillement d'émotion, que de "midi à quatre heures du soir, le 20 juin 1813, par 110 degrés de longitude et 15 degrés de latitude australe (entre les tropiques par conséquent et dans les parages du Grand Océan) il faisait beau temps, belle mer, jolie brise de sud-est, qu'il y avait au ciel plusieurs de ces petits nuages blancs nommés "queues de chat" et que, le long du navire, des dorades passaient..."
Morts sans doute depuis longtemps, ceux qui avaient noté ces formes fugitives de nuages et qui avaient regardé passer ces daurades... Ce cahier, je le compris, était un de ces registres appelés "journaux de bord", que les marins tiennent chaque jour. [...]
Le souvenir inoubliable de cette petite lecture furtive a été cause que, pendant mes quarts à la mer, chaque fois qu'un timonier m'a signalé le passage de daurades, j'ai toujours tourné les yeux pour les regarder ; et toujours j'ai trouvé une espèce de charme à noter ensuite l'incident sur le journal de bord, - si peu différent de celui que ces marins de juin 1813 avaient tenu avant moi.
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Le soleil fait tout le tour, tout le tour, disait-il en promenant son bras étendu sur le cercle lointain des eaux bleues. Il reste toujours bien bas, parce que, vois-tu, il n’a pas du tout de force pour monter ; à minuit, il traîne un peu son bord dans la mer, mais tout de suite il se relève et il continue de faire sa promenade ronde. Des fois, la lune aussi paraît à l’autre bout du ciel ; alors ils travaillent tous deux, chacun de son bord, et on ne les connaît pas trop l’un de l’autre, car ils se ressemblent beaucoup dans ce pays. Voir le soleil à minuit !… Comme ça devait être loin, cette île d’Islande.
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Au moment où cette traînée de feu rouge, qui entrait par ce sabord de navire, s’éteignît, où le soleil équatorial disparut tout à fait dans les eaux dorées, on vit les yeux du petit fils mourant se chavirer, se retourner vers le front comme pour disparaître dans la tête. Alors on abaissa dessus les paupières avec leurs longs cils - et Sylvestre redevint très beau et calme, comme un marbre couché…
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Il faut beaucoup d’enfants à ces races de pêcheurs que l’Islande dévore.
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La Marie projetait sur l’étendue une ombre qui était très longue comme le soir, et qui paraissait verte, au milieu de ces surfaces polies reflétant les blancheurs du ciel ; alors, dans toute cette partie ombrée qui ne miroitait pas, on pouvait distinguer par transparence ce qui se passait sous l’eau : des poissons innombrables, des myriades et des myriades, tous pareils, glissant doucement dans la même direction, comme ayant un but dans leur perpétuel voyage. C’étaient les morues qui exécutaient leurs évolutions d’ensemble, toutes en long dans le même sens, bien parallèles, faisant un effet de hachures grises, et sans cesse agitées d’un tremblement rapide, qui donnait un air de fluidité à cet amas de vies silencieuses. Quelquefois, avec un coup de queue brusque, toutes se retournaient en même temps, montrant le brillant de leur ventre argenté ; et puis le même coup de queue, le même retournement, se propageait dans le banc tout entier par ondulations lentes, comme si des milliers de lames de métal eussent jeté, entre deux eaux, chacune un petit éclair.
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Dans le brouillard du front. Novembre 1915.

Je ne crois pas qu'aucune imagination humaine puisse jamais concevoir quelque chose d'aussi lugubre que ce vaste cimetière de soldats, dans cet abandon, dans ce silence que l'on sait attentif, hostile et traître, et avec cet horrible voisinage dont on sent pour ainsi dire la menace planer. Tout est blanc ou blanchâtre, à commencer par ce sol de Champagne, qui le serait déjà par lui-même, sans les innombrables petits cristaux de glace dont il est couvert. Pas un arbuste, aucun feuillage, pas même de l'herbe ; rien que cette terre d'un gris pâle de cendre dans laquelle on les a ensevelis. Deux ou trois cents petits tertres bien étroits, à croire que la place manquait, chacun étiqueté de sa misérable croix de bois blanc. Toutes ces croix, toutes ces croix, enguirlandées de givre, elles ont les bras comme frangés de pauvres larmes silencieuses, qui se seraient figées sans pouvoir tomber. Et le brouillard enferme si jalousement cet ensemble que l'on ne voit pas nettement le cimetière finir ; les dernières croix surchargées de pendeloques blanches se perdent dans de l'imprécision blême ; c'est comme s'il n'existait plus au monde que ce champ-là, avec ses myriades de perles tristement brillantes, et puis rien d'autres...
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Il y avait de ces mendiants qui étaient très vieux, qui avaient des cheveux gris sur des têtes vides n’ayant jamais rien contenu ; tapis dans les creux des chemins, ils étaient de la même couleur que la terre d’où ils semblaient n’être qu’incomplètement sortis, et où ils allaient rentrer bientôt sans avoir eu de pensées ; leurs yeux égarés inquiétaient comme le mystère de leurs existences avortées et inutiles. Ils regardaient passer, sans comprendre, cette fête de la vie pleine et superbe. . .
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Et puis cette image gracieuse de la femme que nous aimons, qui est peut-être moins une réalité que le plus pur produit de notre imagination, et ce mélange d’impressions, physiques et morales, sensuelles et spirituelles, ces impressions absolument indescriptibles que l’on ne peut que rappeler à l’esprit de celui qui les a déjà éprouvées, – impressions que vous causera, par suite d’une mystérieuse association d’idées, le moindre objet ayant appartenu à votre bien-aimée, son nom quand vous l’entendez prononcer, quand vous le voyez simplement écrit sur du papier, et mille autres sublimes niaiseries, qui sont peut-être tout ce qu’il y a de meilleur au monde.
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