DÉBUTANTS de RAYMOND CARVER
Ce premier tome des œuvres complètes de CARVER présente un intérêt tout particulier, dans cette édition, en ceci qu’il n’a pas été remanié par son éditeur Gordon Lish. En effet celui ci bataillait en permanence avec CARVER pour lui faire « réduire « son texte qui n’était déjà pas très « gras ».
On trouve donc des nouvelles telles que CARVER voulait les voir éditer, c’est un peu moins épuré mais tout aussi émouvant si ce n’est plus. CARVER est expert dans la description d’une certaine classe moyenne engluée dans les divorces, la gestion des enfants, des amants et des maîtresses, des remboursements d’emprunts et tous les petits désagréments journaliers, sans oublier quelques menus plaisirs. Ce sont des croquis minimalistes, on sent chez lui un amour de ses personnages qui souvent baignent dans des flots d’alcool, problèmes que Carber a longtemps connus.
J’avais déjà lu Les Vitamines du Bonheur et Les Roses Jaunes, c’est du même niveau, toujours surprenant comme en quelques pages on est pris par la vie de ces gens comme si on les connaissait depuis toujours.
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Douze nouvelles qui posent un regard désabusé et compatissant sur les faiblesses et les errements de la classe moyenne ou ouvrière américaine.
Des brèves, qui retracent des moments et entrent dans des histoires de couple, de familles, de ruptures, d’accidents bêtes, d’alcoolisme et de destins qui partent de guingois. Des histoires de fidélité et d’infidélité aussi, qui tracent un univers gris, un peu triste, un monde de losers un peu perdus qui cherchent, à leur manière, à atteindre le rêve américain.
Un ton qui m’a un peu agacé de prime abord, par son « affectation populaire », genre : « l’autre il me dit que (…) et moi j’y réponds… ». Mais c’est surtout vrai dans la première nouvelle, la Maison de Chef, ou bien je m’y suis habitué au fil de la lecture. Finalement ce n’est pas si gênant en tout cas.
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essais, poèmes, nouvelles c,est un peu tout cela que ce livre. Les nouvelles qui sont dans ce livres sont souvent celles de sa jeunesse, qui n'ont pas été publiées sous autre forme. Quant aux poèmes ils sont de même nature que ses nouvelles: courtes et les sujets traitent du quotidien. Je n,ai pas vraiment aimé
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Ce recueil de nouvelles fabriqué de toute pièce par l'éditeur français de Carver devrait n'avoir aucune cohérence. Et pourtant, il en a une. C'est comme si chacune des nouvelles partageait les même cellules, les mêmes gènes. On sent, derrière les mots, la singularité presque tyrannique d'un auteur qui cherche obstinément à donner à voir son monde. C'est précisément cela qui est merveilleux.
En apparence, les thématiques abordées par Raymond Carver ne sont pas très glamour : crise de la cinquantaine, difficultés de la vie en couple, alcoolisme, lassitude existentielle. Mais comme tous les grands écrivains de l'ennui, il n'est lui-même jamais ennuyeux. Ce qu'il raconte peut sembler banal, mais la façon dont il le raconte, elle, respire une profonde maîtrise de l'écriture et de ses ficelles.
Dans une langue d'une simplicité presque diabolique, Carver décrit parfaitement les relations complexes entre les êtres humains : des voisins qui se croisent en sortant leurs poubelles, un couple séparé après 15 ans de mariage, un vieil ami de lycée qu'on n'a pas vu depuis longtemps, un fils de presque trente ans qui revient désargenté à la maison…
La première fois que j'ai ouvert ce livre, j'étais dans le métro. J'ai oublié de sortir à mon arrêt. Rien n'aurait pu me faire lever les yeux de ces nouvelles – sinon peut-être le terminus de la ligne 11.
En le relisant (quelques mois plus tard), mesdames et messieurs, le charme opère toujours, la magie du texte ne s'est en rien estompée : je me sens à nouveau estomaqué. On sent que tout ça vient de très loin. Lorsqu'on fermera le livre, il restera quelque chose : un mystère dont on sait qu'il restera à jamais irrésolu.
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Un recueil de nouvelles pour entrer dans l'univers sombre et décalé du grand Carver
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Raymond Carver, champion américain de la catégorie Nouvelles, offre des plaisirs indicibles de lecture avec des nouvelles, exaltant le quotidien comme des diamants brillants dans la nuit sous la lumière de la lune.
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A une époque ou la sérialité maladive et sa dictature de la Péripétie semble avoir contaminé l'ensemble des récits de fiction, filmique mais aussi littéraire, lire les (légendaires) nouvelles de Raymond Carver c'est expérimenter un effet de contraste saisissant. Ici chaque nouvelle ne dépasse pas quatre pages et peut parfois se limiter à deux. Un tel format pourrait laisser espérer une densité littéraire et dramatique particulière, pourtant , faute peut etre d'une traduction à la hauteur , aucun de ces récits n'atteint une quelconque dimension ni ne manifeste le moindre enjeu existentiel. J'ai souvent pensé aux Microfictions de Régis Jauffret , et à sa cruauté désespéré , tout ce que n'est pas ce fade recueil désincarné.
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Dans ses nouvelles, Raymond Carver réussit à faire vibrer le quotidien. Il conte la banalité mais qu'est-ce qu'il le fait bien !
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Un style, une ambiance: un de ces rares auteurs dont l'écriture a défini une nouvelle façon d'appréhender la vie et la littérature. Pas seulement un écrivain, mais aussi le marqueur d'une époque dont la "petite musique" traverse le temps sans vieillir et sans trembler, toujours juste et émouvant quelque soit le thème abordé. A lire absolument.
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Ce livre est un petit recueil de 17 nouvelles qui met en scène des américains ordinaires, de la simplicité, des vies chaotiques et malgré le titre plus de mal-être que d'amour.
Ca a peut être été ma première déception vis-à-vis de ce livre, mais l'ensemble est harmonieux et se lit très facilement. La plupart des nouvelles sont par contre très courtes et ne laissent pas le temps de s'imprégner des histoires et des personnages.
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Je ne suis pas fan des recueils de nouvelles et le début de celui-ci n'a rien pour me faire changer d'idée. Sauf que... dès la sixième, le charme a opéré et j'ai été envoûté par la subtilité de cet auteur qui évoque avec raffinement et style des événements pourtant forts courants. Que ce soit le père qui confesse longuement une infidélité à son fils pas vraiment intéressé ou une effroyable méprise qui mène à un harcèlement inutilement cruel, Carver nous sert de banalités qu'il charge de sens et nous atteint sans coup férir. Définitivement une lecture qui me donne le goût d'explorer cet auteur.
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Il faut faire l'expérience de lire les deux ouvrages ("parlez-moi d'amour" et "débutants") pour se rendre compte combien un auteur doit concéder en style pour se faire publier. Carver et Lish illustrent à merveille cette situation où les coupes opérées par l'éditeur (Lish) dénaturent l'intention de l'auteur (Carver).
Les histoires n'ont pas le même sens ni la même intention selon que l'on les lit dans l'un ou l'autre ouvrage. Et pourtant, à la base, ce sont les mêmes textes !
Bref, je retiens une chose de cette expérience: derrière un auteur se cache un éditeur.
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Les sept dernières nouvelles que Carver a écrites dans sa vie. Elles me semblent visiblement plus mûres, mieux construites - parfois avec des matériaux déjà utilisés - , plus longues pour certaines et toujours stylistiquement plus abouties par rapport à leur contenu.
La toute dernière, "Errand" (qu'on pourrait traduire par "La commission"), si la 4e de couverture la mentionne spécifiquement comme un possible "étirement musculaire" en vue d'un développement plus long - un roman -, hypothèse à laquelle je n'adhère pas, reste cependant totalement singulière par rapport à toutes les autres nouvelles (que j'ai lues) de l'auteur. En effet, elle représente la mort de Tchekhov (qu'il adorait), un sujet donc très éloigné de l'univers de Carver qui, comme on sait, était celui-là-même où il évoluait.
Une évidence trop tardive : mon plaisir est centuplé à le lire dans le texte (même s'il s'agit d'anglais américain souvent en registre oral).
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Décidément, je ne comprends pas l'espèce d'aura qui entoure l'oeuvre de Raymond Carver. Middle-age crisis, alcoolisme triste et banal, tranches de vie ratée... Me suis considérablement ennuyée. Même Houellebecq est plus drôle.
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