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Critiques de Roberto Saviano (312)
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Piranhas

« La paranza dei bambini », ou le ‘baby-gang’.



Des enfants-piranhas (pas encore adolescents) qui vivent dans l’immédiateté (tout et maintenant) et dans une perspective de no-future.



Un livre dur, abrupt, où tout paraît facile, surtout de recevoir une balle dans la tête.



Si l’histoire s’était déroulée à Bombay ou à Kinshasa, cela ne nous aurait pas plus effrayé que cela, mais dans l’Union Européenne (avec majuscules) !



Roberto Saviano continue son travail de documentaliste, au sens noble du terme, et voudrait que sa ville de Naples ne garde que les bons côtés de l’ambiance bon enfant qui y règne.



J’ai bien aimé cette écriture rapide et rythmée, mais je déconseille la lecture à ceux qui en ont marre de la mafia et/ou qui n’aiment pas la violence gratuite.

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Gomorra : Dans l'empire de la Camorra

Lorsque l'on a fini de lire cette enquête on ne verra plus l'Italie de la même façon.

On ne mangera plus la mozzarella avec la même saveur.

On n'ira plus se perdre dans les ruelles sombres de Naples.

On ne regardera plus la robe dite "grande couture" de la même façon.

On aura des doutes en achetant "Adidas", même si on nous garanti que c'est des "vrais" !

... et que dire du "Parrain" de Scorcese ... un enfant de cœur, par rapport aux familles d'aujourd'hui ...



Je salue l'auteur qui a risqué sa vie constamment en faisant son enquête au sein de la Camorra.



... Je n'en pense pas plus ....
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Gomorra : Dans l'empire de la Camorra

Un livre indispensable, écrit par un homme courageux dont la vie a été bouleversée par ses publications.



A la lecture de cet ouvrage, j'ai vraiment pris conscience du rôle joué par la Camorra dans la vie quotidienne des Italiens, de ses multiples "tentacules". Et de la grande complexité à laquelle les autorités italiennes doivent faire face pour pouvoir, peu à peu, réduire son influence.
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Gomorra : Dans l'empire de la Camorra

A part les livres spécialisés, on se doute fort peu de l'impact que pourrait avoir un livre sur l'alimentation quotidienne.

Et pourtant, après Gomorra, j'ai arrêté la mozzarella, ou tout au moins, j'ai tenté !

Avouez, il faudrait être un brin casse cou pour manger un produit à base de lait de bufflones , qui paissent sur des tonnes de déchets radioactifs.

Dans Gomorra, on évoque aussi "le triangle de la mort", cette zone en Campanie où les taux de cancers sont anormalement élevés.

On y évoque aussi la main mise de la Camorra sur la région napolitaine ...et ailleurs, la robe portée par les stars aux oscars fabriquée pour quelques euros (et encore) dans les ateliers clandestins, les routes qui poussent sur 20 mètres pour y dissimuler les cadavres....

Gomorra, c'est la "littérature" au sommet du courage et de l'engagement, c'est le livre qui fait basculer la vie de l'auteur dans la psychose de l'attentat mais qui redonne foi à une population exacerbée et exaspérée.

A travers des chapitres bien différenciés, l'auteur brosse un tableau, sans doute malheureusement non exhaustif , des faits d'arme de la Camorra, avec le souci du détail en plus !

Il a depuis récidivé avec Extra Pure et les cartels de drogues mexicains.

Merci pour votre courage .

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Extra pure

Après avoir lu ce livre enquête, je me dis que j'ai de la chance de vivre dans le monde que je me suis choisi pour le moment et je compte préserver le plus possible de ce monde de la cocaïne mes enfants!!!!!

Saviano est captivant par le travail et les recherches effectuées dans ce monde de violence, de sans scrupules, de profits et de trahisons. Je suis assez au fait des choses du monde, je me documente sur pas mal de sujets mais cette enquête est riche, profondément dérangeante parfois et tellement nécessaire. La cocaïne est partout, il faut que tout le monde le sache pour mieux la combattre et surtout pour s'en préserver.

De plus, Roberto Saviano laisse poindre à certains moments sa solitude et son désarroi que ses enquêtes et sa volonté de faire connaitre à engendrer pour lui et ses proches et cela rend son récit encore plus poignant.

Bravo Monsieur Saviano et comme vous le dites, lire est un acte périlleux mais connaitre c'est commencer à changer alors continuez et changez nous!!!

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Gomorra : Dans l'empire de la Camorra

On comprend rapidement pourquoi la tête de Roberto Saviano est mise à pris par les parrains de la camorra, car, même si finalement tout ce qu'il dévoile est déjà connu des autorités, il n'hésite pas à citer directement des noms, à dire les implications de chacun, à décrire toutes les ficelles de l'organisation et à critiquer l'ensemble.

La camorra, c'est la mafia de la région napolitaine, région d'où l'auteur est originaire, c'est dire s'il a baigné dans cette atmosphère trouble depuis son enfance.

Roberto Saviano nous livre tout autant un reportage qu'un témoignage: il rend compte de l'état de sa terre natale, parfois de façon lyrique, nous expliquant qu'il s'agit pour lui d'un savoir dont il rend compte. En effet, il sait que les choses sont telles qu'il les décrit, une intime conviction qui le bouleverse et l'amène à tout nous dévoiler.

Il aborde la question sous tous les angles possibles: sociologiques, politiques, culturels...

La mafia ne se résume pas au seul trafic de drogue, tous les domaines de l'économie semblent être gangrénés: dès qu'il y a de l'argent à prendre, le système place ses billes pour en tirer un maximum. Ainsi les hommes comme la terre sont saignés à blanc pour obtenir le plus de profit.

Et tout cela est bien en place et la guerre d'usure que livre la police ne mène pas très loin: lorsqu'une tête tombe, elle est aussitôt et facilement remplacée.
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Crie-le ! 30 portraits pour un monde engagé

En se fondant sur une trentaine de personnages ayant consacré leur vie au combat pour un autre monde – y compris, paradoxalement, sur le repoussoir Goebbels – Roberto Saviano appelle la jeunesse à l'engagement.

D'Hypatie à George Floyd, les « portraits » sont à peine esquissés, réduits à l'essentiel, mais chacun délivre un message, une ligne de vie et de comportement. Le message essentiel étant : ne te cache pas, ose, ne succombe pas à la manipulation, à la censure, sois toi- même, exprime-toi et si besoin crie-le !

C'est un peu répétitif, on aimerait en savoir plus sur les hommes et femmes présentés comme modèles, le contre-exemple Goebbels fait tache, le ton est un peu boy scout, mais cela donnera le moral et des armes à celui qui se bat pour un monde meilleur.
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Je suis toujours vivant

Se taire ou parler? Se soumettre ou s'opposer ? L'écrivain italien Roberto Saviano a sûrement dû peser le pour et le contre. Depuis la parution en 2006 de son roman-enquête Gomorra sur la mafia napolitaine, la Camorra, sa "vie" a radicalement changé. Je mets des guillemets car peut-on appeler "vie" une existence en sursis, placée sous protection policière, où le moindre bruit tétanise, où effectuer les simples gestes de la vie quotidienne (se promener seul, boire un verre, rouler en scooter…) n’est plus envisageable?

Une chose est sûre, la rage n’a pas quitté Roberto Saviano, comme en témoigne le titre percutant et incisif de ce roman graphique, titre que j’interprète comme un cri de rage et comme un pied de nez clairement assumé à l’encontre de ses haters. Les profils de ces derniers m’ont d’ailleurs beaucoup surprise: au premier rang, figure la mafia bien sûr mais aussi les anonymes sur les réseaux sociaux qui lui reprochent de mener la belle vie, d’être encore vivant et de tirer profit de sa célébrité...!

Ce roman graphique autobiographique, écrit à la personne, revient sur ce qui l'a décidé, adolescent, à entrer en résistance et à ne pas fermer les yeux: les règlements de compte. Il aborde aussi les non-dits de cet exil forcé, avec une certaine ironie: déménagements incessants (hôtels, casernes), interrogations sur sa mort, répercussions sur sa famille qu’il a involontairement exposée, relation amoureuse impossible...

Graphiquement, c'est magnifique!J'ai découvert le coup de crayon du dessinateur Asaf Hanuka, primé aux Eisner Awards. Les couleurs vives puis froides selon les événements retranscrits ainsi que le dessin réaliste et truffé de saisissantes métaphores visuelles, à l'image de la première de couverture, traduisent de manière onirique l’angoisse de Saviano, sa solitude, sa colère, ses souhaits.

J’en ressors bluffée et terrifiée. S'il avait la possibilité d'appuyer sur un bouton "Reset", le ferait-il?

Briser l’omerta a un prix et une contrepartie : la survie. Si Saviano n’est plus libre de ses mouvements, il a conservé sa liberté d’expression (la plus précieuse) et continue de se battre contre les injustices, avec, pour seul arme, sa plume.
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Je suis toujours vivant

Il est bien courageux Roberto Saviano, à l instar des Rushdie, Musil, Charb ect... et les autres qui de leur plume dénoncent cartel, corruption, fanatisme, mafia....Ils vivent perpétuellement dans la clandestinité, d'hôtels en hôtels, de villes en villes, prisonniers à la merci perpétuelle de portes flingues de l'ostracisme international.. Récit poignant, illustrations sobres.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Je suis toujours vivant

Avec cette bande dessinée, on découvre la m moitié de la vie de Roberto Saviano, comme il le dit lui-même dans le récit. J’ai apprécié cette lecture parce que ça m’a permis d’en apprendre plus sur sa vie. Notamment l’évènement qui déclenche son envie et son besoin de dénoncer ce qui se passe dans les rues de Naples et qui est mis en place par la Camorra, la mafia de la ville. C’est lorsque son livre Gomorra sort que les membres de la mafia le remarquent et que les ennuis vont commencer. Il va être inviter à Casal di principe pour discuter de ses écrits, et c’est là qu’il va oser pointer du doigt les parrains de l’un des clans les plus puissants. Il ne se doute pas des conséquences que son geste va avoir. C’est lorsqu’il revient d’une rencontre dans une librairie que des carabiniers vont l’intercepter pour lui dire qu’il va être sous protection policière. C’était censé durer deux semaines, ça fait 15 ans. Quinze ans qu’il change de lieu de vie, qu’il n’est pas rentré chez lui, qu’il ne peut plus se balader seul dans la rue... Quinze ans qu’il n’est plus libre de ses mouvements parce que sa tête a été mise à prix par la mafia Napolitaine. C’est difficile à concevoir comme mode de vie, difficile d’imaginer ce que l’auteur peut ressentir. On apprend qu’il a des détracteurs, que certains pensent qu’il mène la belle vie parce que son livre s’est bien vendu, qu’une série a été réalisée, que finalement, ça n’a été que bénéfice pour lui de n’avoir pas voulu se taire. J’ai été très touché par sa relation avec son frère, le fait que ce dernier a dû mettre de la distance entre eux, cacher son nom de famille, pour se protéger. Ils ont arrêté de se voir pour leur sécurité mutuelle, les dernières pages sont très touchantes sur ce sujet. J’ai appris des détails qui permettent de prendre une meilleure mesure de la situation, et c’est assez révoltant. C’est Roberto Saviano qui a eu le courage de s’opposer à des criminels, mais c’est lui qui doit vivre comme un prisonnier, comme s’il était le coupable. C’est vraiment une lecture passionnante et enrichissante.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Piranhas

je voulais lire Gomorra et je suis tombée sur piranhas ,1er roman de Roberto Saviano ,j'avoue avoir été déçue et un peu perdue dans le foisonnement de personnages qui n'apparaissent parfois que vers la fin du récit .J'ai apprécié cependant cette peinture de la jeunesse napolitaine qui plonge dans la violence et le banditisme , violence qui pourrait être aussi bien politique et religieuse !
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Piranhas

Ce livre c'est un barbec de début d'été. Il fait chaud mais pas assez pour se mettre torse poil, tu galères car ca fait longtemps que tu n'en as pas fais, t'es avec des potes mais manquent les meilleurs.

Au final t'as du boulot pour tout ranger, t'as passé une après midi sympa mais qui aurait pu être mieux si les bons potes avaient été là et que t'avais pas fais tombé autant de merguez dans les braises.

En bref a défaut de t'avoir satisfait ca lance une bonne période de plaisir.



Et oui après de longs mois sans bouquiner, celui la a défaut de m'avoir régalé m'a plongé dans une ambiance napolitaine sympatoche où l'intrigue a eu du mal a s'élever au dessus des murs de Forcella
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Baiser féroce

J’ai découvert le médicament MIRACLE !Les livres de Roberto Saviano sont un remède à tous les ennuis – vie monotone, insomnies pétries de doutes, mari souvent absent – l’effet est rapide, l’action proprement réjouissante, et comble du bonheur nul effet secondaire n’est à craindre.



Respectant la prescription éditoriale, j’ai commencé la semaine dernière Piranhas, le premier volet de la saga consacrée à la mafia napolitaine. J’ai vécu sous perfusion de lecture quelques jours, et par magie psychotropique ma vie est devenue plus riche, plus colorée, plus intense ! L’histoire de Nicolas, jeune adolescent désireux de créer sa propre mafia m’a vivement diverti de la grisaille et de l’enchaînement insipide des jours. Cette lecture fut pour moi un paradis artificiel inespéré.



Aussitôt le livre terminé, j’ai doublé la dose – je me suis jetée sur Baiser féroce, la suite de ce roman qui vient de paraître aux éditions Gallimard. J’ai retrouvé les délices du premier volume : une narration efficace qui ne laisse aucune place aux temps morts, des scènes palpitantes, une histoire à couper le souffle. Trois cent cinquante pages durant, mon corps était bien là mais mon esprit était ailleurs, planant sur un nuage de morphine.



Alors voilà, suivez mon conseil, lâchez-tout et rendez-vous immédiatement en librairie pour acheter vos doses de Roberto Saviano – tous les modes d’administration sont bons à prendre, des comprimés effervescents à l’intraveineuse. Pour une fois qu’un tel médicament est disponible sans ordonnance !
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Piranhas

Je trouve la couverture et le sujet terrifiants.

J'ai eu envie de lire ce livre car Roberto Saviano est un homme que j'admire profondément car s'attaquer à la Mafia/Camorra c'est un engagement de vie que l'on sait particulièrement périlleux.

Le sujet est effectivement terrifiant car il s'agit de ces bandes de jeunes adolescents qui ne vivent que pour la violence, le crime et l'argent facile.

A Naples c'est un nouveau phénomène qui est en train de devenir incontournable. Ces baby-gangs touchent à tout ce qui est illégal bien sûr mais en prime sont d'une violence inouïe.

Nicolas le personnage principal gravit toutes les marches pour devenir un caïd de la Mafia. Ses camarades suivent le même chemin et nous on tente de comprendre comment des jeunes adolescents peuvent franchir tous les degrés de l'illégalité et de la violence.

Tout cela est effrayant, d'un réalisme insoutenable souvent mais malheureusement tout cela ne m'a pas convaincue.

En fait j'ai eu l'impression de me trouver devant un reportage sans rythme, sans empathie et au final plutôt ennuyeux.

Les personnages ne sont pas sympathiques et encore moins charismatiques. Nicolas et ses copains sont des adolescents qui veulent jouer à l'adulte et à la surenchère de violence.

Je suis restée à côté de l'histoire et je n'ai pas accroché au récit, dommage ou tant pis.

Je suis sure que ce roman trouvera son public, quant à moi c'est déçue que je l'ai refermé.
Lien : http://delcyfaro.blogspot.co..
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Extra pure

EXTRA PURE – VOYAGE DANS L’ECONOMIE DE LA COCAÏNE – Roberto SALVIANO – Gallimard



Roberto SALVIANO sait qu’il risque gros. Parfois il se demande même s’il a eu raison de mettre ainsi sa vie en jeu. Mais en même temps, on ressent la fierté qui est la sienne. Celle-ci transparaît à travers son écriture.



Il est fier, car des années d’études et d’attention lui ont appris les choses qu’il veut partager avec nous. Il sait aussi que s’exposer au danger comme il le fait ne sera pas vain, si seulement nous savons l’écouter.

Oui, il nous parle de l’économie de la cocaïne. Oui, ce mot fait peur à beaucoup d’entre nous. Mais comment lutter contre quelque chose si on n’en connait pas les rouages, si on ne sait pas ‘comment ça marche’ ? Car « ça »marche justement, et « ça » fait mal. « Ça » fait mal partout. « Ça » met les vies et « Notre Chère Démocratie » en danger.



Roberto SALVIANO déroule sous nos yeux les organigrammes, les portraits, les rouages de ce monde obscur et de plus en plus violent des mafias (colombienne, mexicaine, italienne, russe et africaine essentiellement).



La demande est importante, les chiffres d’affaires sont vertigineux et le blanchiment est le plus grand coupable. Et que dire quand on sait que certaines banques américaines (entre autres) le font ? Wall Street et la City sont coupables. Il le démontre.



Les pauvres gens « interchangeables » (tiens le même mot a été utilisé par Yannick HAENEL quand il parlait des pauvres de ce monde – voir notre article, Je Cherche l’Italie) sont utilisés pour la production, la purification et l’acheminement de l’or blanc qui apporte beaucoup et détruit énormément.



Allons-nous répondre à sa demande et lire son livre ? A mon avis, l’avenir de nos enfants en dépend. Et surtout serons-nous d’accord avec sa proposition ?



PS On ne peut pas non plus bouder notre plaisir quand on lit quelques anecdotes succulentes : En Colombie, le montant, par mois, des dépenses rien qu’en élastiques pour attacher les liasses de billets montait à 2 500 dollars …. C’est vrai, cela devient tout de suite plus parlant.





le 4 mars 2015

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Extra pure

J'avais complètement oublié d'écrire une petite critique pour ce bouquin... j'apprécie le style d'écriture de l'auteur et je ne m'en suis pas lassé depuis son précédent livre, un premier bon point.



Le thème principal du livre est l'économie de la cocaïne, une amphétamine issue d'une plante appelée la coca. Une économie qui implique des puissances politiques et économiques (gouvernement, mafia, ou les deux en même temps) et qui a des répercussions mondiales, tant en terme de santé publique que d'évasion fiscale ou de guerre.



Car, en filigrane, se dessine une critique de la doctrine stupide de la "guerre à la drogue", responsable de dizaines de milliers de morts dans le monde depuis une décennie, outil de terreur au service des puissants, qui terrorise bon nombre de personnes, exceptée les traficant-es de drogue et les marchand-es d'armes, qui en profitent.



Bref... le genre de livre indispensable à la compréhension de notre monde, quand bien même on serait déjà sensibilisé au sujet. Quelques passages sont un peu ennuyeux, mais témoignent de l'envie de l'auteur de nous raconter un peu de lui, un peu de sa vie tourmentée et sous protection policière depuis longtemps déjà. Autre petit bémol : la construction du livre est un peu hasardeuse, surtout vers la fin. On sent que l'auteur n'a pas pu tourner comme il le voulait l'implication internationale des mafias dans le système économique de la cocaïne. Pas dommageable pour autant.
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Gomorra : Dans l'empire de la Camorra

Gomorra est un documentaire sur la mafia napolitaine, la Camorra, donc... C'est assez terrifiant et ça donne une autre vision de l'Italie :/ Naples, et surtout sa banlieue nord, c'est vraiment le tiers monde, je n'aurais jamais imaginé que c'était à ce point.



La Camorra est l'organisation criminelle la plus puissante du monde (plus que la Cosa Nostra sicilienne et sa jumelle américaine et la mafia russe, et même si la 'Ndrangeta calabraise commence à arriver à son niveau). Drogue, textile (contrefait ou non), commerces, racket, BTP, jeux d'argent, prostitution, politique, assassinats commandités... La pieuvre est partout! Ils ont le vrai pouvoir sur les populations d'Italie du sud, et ils sont le poumon économique du pays puisque ce sont eux qui produisent pour les riches du nord du pays qui méprisent tant les sudistes. Par exemple, toutes les grandes marques italiennes comme Gucci et Prada ont leurs produits fabriqués dans des ateliers clandestins de la banlieue nord de Naples, où les autochtones se sont alignés sur les prix des Chinois... avec les salaires et les horaires qui vont avec bien sûr. Et quand il y a du déchet, ça va aux marchés africains, quand on ne les retrouve pas dans les marchandises "contrefaites" vendues 15€ pièces vendues par des Africains dans les lieux touristiques: en fait acheter un sac Prada ou des lunettes Gucci à un Black au marché de Vintimille, on ne peut même pas appeler ça un produit contrefait vu que ça provient des mêmes ateliers clandestins qu'un soi-disant original...



Au cours des vingt dernières années, la Camorra a fait pas loin de 4000 morts, avec plus d'une centaine d'assassinats sur Naples et la Campanie chaque année. L'auteur a relevé que c'était plus que le total cumulé d'ETA et de l'IRA, que le GIA algérien et d'autres organisations terroristes sanglantes, et plus même que l'intervention américaine en Irak (certes, ça fait moins longtemps...).



Je lis pas mal de thrillers et de polars, mais là, la réalité dépasse la fiction. C'est à lire absolument
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Extra pure

J'ai adoré ce livre autant sinon plus que "Gomorra" ! L'enquête tient en haleine, je n'arrivais pas à poser le bouquin. C'est un maelström de chapitres qui relaient des faits, et de pauses lors desquelles l'auteur livre ses reflexions sur l'économie en général, et celle de la cocaïne en particulier.



Je trouve que le style saccadé du livre est parfaitement adapté au propos de l'auteur : on se sent vraiment aspiré dans un tourbillon ; la juxtaposition des faits donne le tournis, à la mesure de leur extrême gravité.



Les critiques qui stipulent qu'il y a trop d'énumérations et de digressions ont peut-être du mal à se concentrer ou bien n'ont tout simplement pas l'habitude de lire !
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Extra pure

On n'aimerait pas être dans la tête de Roberto Saviano. Un crâne rempli de corps découpés et de cadavres suspendus sous des ponts, de martyrs torturés, de populations terrifiées. A côté, les tableaux de Jérôme Bosch ressemblent à une sympathique kermesse. D'autant qu'il n'y a pas de place pour l'imaginaire dans Extra pure, la nouvelle plongée de l'auteur de Gomorra dans le monde de la drogue.


Lien : http://www.telerama.fr/criti..
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Le combat continue

Oh bien sûr, on pourra s'agacer de voir Roberto Saviano faire une promotion importante de son livre. On pourra s'agacer aussi que la préface à l'édition française rappelle au lecteur que la corruption mafieuse n'est pas une amusante particularité italienne, mais touche aussi notre pays. Et pour le reste, il faut bien admirer l'engagement incroyable de ce jeune homme (32 ans) dans un combat dont on peut craindre qu'il l'épuisera, mais porte si haut la dignité, l'intégrité. Ce livre est le recueil des histoires présentées lors d'une émission télévisée dont la vie fut trop courte, Vieni via con me. Quelques histoires de mafia qui suscitent la curiosité, et d'autres qui montrent la corruption profonde de l'Italie entière (séisme de l'Aquila, déchets de Naples). Le tout baigné dans une eau républicaine tout à fait vivifiante. Gomorra était peut-être plus sombre, Le combat continue plus tourné vers l'espoir, pour tous ceux qui veulent simplement ne pas renoncer, et se tenir debout.
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