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Citations de Roger-Pol Droit (345)


Nietzsche professe en effet qu'il faut se méfier de toute pensée qui n'a pas mis les muscles à la fête ; il proclame qu' on n'écrit bien qu'avec ses pieds, et que les «culs- de-plomb», comme il les appelle, ne peuvent avoir que des idées qui leur ressemblent, lourdes, pesantes, maladroites. (p. 28)
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[...] Comme si marcher facilitait la créativité. (p. 25)
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Yves - C'est pareil... On est amené à réfléchir, heureusement, aussi bien en médecine qu'en science. Avec une différence, toutetois. En médecine, on soigne, donc on cherche des idées dans le présent, en se référant au passé. En science, on cherche, mais cette fois avec des idées pour le futur en se référant au présent. Je n'ose te dire, dans I'un et l'autre cas, combien de fois j'ai manqué d'idées ! (p. 23)
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Roger-Pol - Pour moi, marcher, c'est la même chose que penser. Cest la première réponse qui me vient. La pensée, telle que je l'éprouve, est une marche, un mouvement au sein des idées, entre les mots, entre les représentations. De même que nous avançons, en ce noment, sur ce chemin où nous nous déplaçons en mettant un pied devant l'autre et en réitérant ce geste, de même quand nous pensons, nous avançons en élaborant des phrases, des enchaînements d'idées et en nous déplaçant ainsi dans un paysage de significations. Et ce qui rapproche encore plus cette marche mentale de la marche physique, c'est la nécessité de déséquilibrer en permanence. [...]
Mon intuitio - ce n'est pas une connaissance... - est que le mouvement de la pensée est analogue à ce déséquilibre-rééquilibre de la marche physique. Que fait la philosophie ? Elle déstabilise nos certitudes. Elle commence toujours par faire chuter ce sue nous estimons assuré, évident. (p. 21-22)
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Foucault a tenté de mille façons de répondre à cette question: que faire après Nietzsche ? c’est-à-dire après la destruction sans retour de l’idée même de vérité. (p. 50)
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Les opposés – qu’il appelle raison et folie, Occident et Orient, normalité et perversion sexuelles – ne préexistent pas à la partition qui les définit. Le mouvement même qui les distingue est celui qui les fait être. Ce processus est impersonnel. Il ne requiert ni sujet ni dessein volontaire. Il est toutefois générateur de luttes, traversé de tensions, scandé de ruptures. (p. 34)
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Roger-Pol Droit
Michel Foucault a réussi à ne pas être le maître de ses propres livres, le gardien du sens unique de son œuvre, celui qui dicte sa loi aux lecteurs en leur disant: « Voici ce que j’ai voulu dire, vous n’avez pas le droit de comprendre autrement ». Au contraire, il a conçu des livres sacralisés, indépendants de leur producteur, des "boites à outils" où chacun vient prendre une analyse ou un concept, pour lutter, penser, parler – ces trois actions qui, à ses yeux, ne faisaient qu’une. (p. 48)
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Il semble que chez Foucault existent un peu partout des tiroirs secrets, des arrière-plans masqués. Les relations d’un livre à l’autre, par exemple, généralement se dérobent. Les continuités sont masquées. Dans la vie de l’homme, il me semble qu’il en a été de même. Si Foucault a tant de visages, qui souvent ne se raccordent pas ou si mal, c’est aussi qu’il voulait effacer les traces, organiser des blancs, laisser des silences. C’était aussi une façon d’être libre. (p. 15)
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Accepter le « sans-limites », c’est accepter l’inhumain.
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Parce que « sens des limites » veut dire aussi « sens de l’humain ».
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Il faut faire l’éloge de l’interdit. Nous avons tant pris l’habitude de croire que « vivre sans temps mort et jouir sans entraves »était un but suprême, le pli est tellement prix de juger que « sans tabou »tout est mieux, de considérer les interdits comme arbitraires, conventionnels, voire absurdes… que nous avons fini par oublier complètement combien la limite - celle qui dit non, exclut, et ne transige pas - possède une indispensable fonction de structuration.
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penser et poser la limite - la déposer, la reposer, la repenser - constitue une des activités humaines principales, sans doute la plus décisive. En un sens, la limite est la vie même. Sans limite, il y aurait ni pensée, ni relations, ni société. Pas d’existence, ni de coexistence.
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Kant trace bien une frontière claire et nette entre les disciplines scientifiques et les spéculations métaphysiques. Ce qui est scientifique révèle d’un domaine d’expérience. Ce qui est métaphysique relève de la croyance et non pas du savoir. [ ] C’est ainsi que Kant critique radicalement les preuves rationnelles de l’existence de Dieu.
Le philosophe a donc élaboré, avec la Critique de la raison pure, une nouvelle théorie de la connaissance. [ ] En distinguant savoir et croyance, il a renvoyé les débats métaphysiques du côté des discussions vaines.
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Les empiristes, comme Hume, affirmaient que l’ensemble de nos connaissances provient de l’expérience [ ].
Kant, pour sa part, insiste sur la conjugaison de la sensibilité et de l’entendement.
La sensibilité est purement passive : elle reçoit couleurs, sons, formes [ ].
Mais, pour que cette expérience ne demeure pas informe, pour qu’elle se structure, s’organise, [ ] il est indispensable que l’entendement opère, avec ses catégories propres, sur ce matériau fourni par la sensibilité. [ ]
Kant opère ce qu’il appellera lui-même une révolution copernicienne, en faisant passer le temps et l’espace du côté du sujet. Spontanément, on les croit du côté des choses. Le travail de Kant souligne au contraire que le temps et l’espace sont des formes de la sensibilité. Nous ne connaissons rien sans l’intermédiaire de ces deux filtres. [ ]
Finalement, nous ne connaissons des choses du monde que leur apparence [ ]. Indépendamment de nous, ‘la chose en soi’, demeure inconnaissable. Nous ne savons donc pas ‘comment sont’ les choses, nous connaissons seulement la façon dont elles nous apparaissent dans l’espace et dans le temps.
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Imaginez, pendant quelques secondes, qu’un virus encore inconcevable atteigne demain toutes les tables du monde et les fasse disparaître.
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Les choses destinées à la musique forment une tribu à part. Leur relation au corps est tout à fait singulière. Elles lui dictent leur loi, en même temps, elles attendent tout de lui. La flûte exige une exacte position du tronc, des bras, des doigts, un placement précis des lèvres et du souffle. Quelques millimètres d'écart, tout change.
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[...] ni héroïque ni téméraire, mais fidèle et sérieux, le trombone est une figure de l’éthique.
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Parce que l’intendance est une chose, l’éthique en est une autre. Les deux sont indispensables, bien entendu, et l’une ne peut ignorer l’autre. Mais il faut toutefois les faire se rencontrer, leur permettre d’échanger, de cheminer ensemble et de s’élaborer réciproquement.
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Regarder l’autre dormir : Il n’y a donc que la porter dans votre tendresse qui puisse aller, au plus loin où vous pouvez l’attendre, au plus vivant de ce silence dont elle ne saura rien.
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Pourquoi marcher encore? Parce qu'il n'y a pas de fin au voyage des humains. Les pas d'un individu, un jour, s'arrêtent. Ceux des autres continuent. Ce qui paraît sans issue, à l'échelle de ma vie limitée, est en réalité sans fin. Infime, chaque pas. Infinie, la route.
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