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Critiques de Roland Barthes (184)
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Le plaisir du texte

En tant que philosophe et sémiologue, Roland Barthes (1915-1980) a joui d'une grande notoriété parmi les intellectuels français. Moi, je ne suis pas du tout familier de sa pensée. Je n'étais donc pas préparé à la lecture de ce texte court et… difficile. L'auteur aligne ses idées sur un sujet intéressant, mais d'une manière que je trouve elliptique et mal ordonnée. Certes, je comprends les mots importants (qui sont imprimés en italique, mais est-ce nécessaire ?), et pourtant je n'ai pas compris l'enchaînement des idées. En fait, je suis assez primaire: je considère que ce qui se conçoit bien devrait s'énoncer clairement; l'idéal du pédagogue est de se faire comprendre par tout le monde, même par des imbéciles. Ce n'est vraiment pas le cas ici. Donc je suis passé tout à fait à côté ! Les quelques passages que j'ai compris (… ou que j'ai cru comprendre, au moins partiellement), je les mets en citation sur Babelio. Je ne peux rien faire de plus.
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Fragments d'un discours amoureux



Publié en 1977, "Fragments d'un discours amoureux" est un livre un peu inclassable. Ce n'est pas un essai, une somme théorique. Il se présente comme un lexique raisonné sur l'expression du sentiment amoureux.



"Le discours amoureux est d'une extrême solitude" (page. 5) constate Roland Barthes. Dire son amour, sa passion à l'être aimé va de soi ; il est constitutif du rapport à l'autre mais également à soi-même. Les mots, les expressions utilisées, recouvrent un sens, une signification cachée, à part de l'intention. Lesquels sont-ils ?



C'est dans ce livre l'ambition du sémiologue : donner à comprendre mais aussi à restituer, au travers de mots-clés (absence, attente, comprendre, magie, ravissement, tendresse, etc.), la part lumineuse mais également sombre du discours amoureux.

Pour y parvenir, l'auteur articule son propos autour de nombreux passages du célèbre roman épistolaire "Les souffrances du jeune Werther" de Goethe mais aussi d'autres références littéraires, psychanalytiques ou encore philosophiques (Freud, Lacan, Platon, Nietzsche, Rousseau, Stendhal, Proust, etc.)



"Fragments d'un discours amoureux" est un livre vraiment passionnant, qui agit comme un "livre-miroir" pour son lecteur. C'est aussi un livre exigeant qui donne, selon moi, une vision un peu sombre, "névrotique" (pauvre Werther !), un peu trop autocentrée du discours et du sentiment amoureux.

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Leçon

Le texte de la leçon inaugurale donnée par Barthes au collège de France, en janvier 1977. Un texte magistral pour comprendre le pouvoir de la langue, le pouvoir de toute langue. C'est dense, mais c'est profond, essentiel et — plus que jamais — actuel. Un texte très politique. Voyez la citation.
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La Chambre claire : Note sur la photographie

J'en suis à ma quatrième relecture de cet essai fondateur dans l'analyse de l'image photographique et chaque lecture me donne une vision nouvelle, intimiste autant qu'analytique de la prise de vue et de l'impact d'une image saisie, composée, posée.

En cette période de recouvrement d'images, des réseaux sociaux, des philtres, des selfies et de la mise en scène de soi (du moins de ce que l'on croit être soi) il me semble essentiel de relire Roland Barthes pour bien comprendre que " la photographie c'est l'avènement de moi-même comme autre : une dissociation retorse de la conscience d'identité".

J'ai eu beaucoup d'émotions en lisant les passages évoquant sa mère me rappelant la lecture du "Journal d'un deuil".
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La Chambre claire : Note sur la photographie

Merci à Roland Barthes ! c'est dans la continuité de son livre "l'empire des signes"...

Il m'a fait comprendre ce qu'est la photo dans sa dimension naturelle, au de-là de la technique... c'est un état d'esprit, l'appareil n'étant que le prolongement de l'œil... l'important étant d'apprendre à VOIR avant de manier l'objectif,

d'affirmer un REGARD qui se pose sur les choses banales de la vie, de ressentir un CADRAGE qui interroge ! creuser un sujet qui surprend ! guetter la LUMIÈRE, et bâtir une image profonde, bien à soi... celle qui est unique !

L'instinct se révèle être un décodeur visuel, la créativité un capteur de chaque instant, vivant une réelle transe photographique ! La photo "argentique" ou numérique ? c'est de l'apnée constante pour tous les sens...
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Fragments d'un discours amoureux

Comment critiquer ce texte référence? Pour ma part, cela reviendrait à photographier une toile dans un musée : vain et dérangeant.



Alors, en un fragment, essayons (il s'agit bien d'un essai?)



Ce fut une immersion totale dans les méandres du questionnement amoureux avec ces satellites philosophiques qui gravitent autour du texte de Roland Barthes et cela, sans le perturber, le déranger mais plutôt pour le nourrir.



Accessible. Passionnant. Nécessaire.



Je range mon appareil photo.



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Mythologies

Le point de départ est très stimulant, et passionnant : prendre des éléments de la vie quotidienne, dans le domaine des loisirs, de la culture, des publicités, de la nourriture... et étudier la fonction symbolique que leur octroie le discours, et donc la langue, qui les érige donc en mythes contemporains. Oui, cela fait réfléchir différemment sur le Tour de France, l'astrologie, les frites... Cependant, on peut regretter la forme, courte, qui empêche d'approfondir sur les thèmes, et donc le traitement reste survolé et non approfondi.

Mais autant cette première partie est intéressante, amusante parfois, accessible aussi, autant la dernière partie qui est purement théorique m'a perdue. Je n'ai ni le vocabulaire, ni la formation, pour comprendre la sémiologie.

Et surtout, Barthes le dit lui-même, le mythe est historique, inscrit dans un contexte. Et ici, le contexte d'écriture du texte est très particulier. Barthes écrit dans la France des Trente Glorieuses, le pays s'enrichit et se modernise. Lorsqu'il critique à longueur de texte les "petits-bourgeois", c'est parce que sociologiquement, de plus en plus de Français accèdent à la classe moyenne, et ont donc le temps et l'argent pour des loisirs (lire des magasines féminins, faire du tourisme...) et pour consommer (publicité pour la lessive, invasion du plastique...). C'est le début de la consommation de masse, ce qui, avec un regard actuel, peut sembler en décalage avec le mythe actuel de la décroissance, ou, sans aller jusqu'au mot mythe, la condamnation du plastique - les bobos actuels, vus par certains comme des Amish, seraient-ils les petits bourgeois des années 50 ? Le contexte est aussi celui de la France comme puissance, coloniale, on ne parle encore que "d'événements" en Algérie, sans que cela semble faire réfléchir l'auteur. Enfin, en ce qui concerne la place des femmes dans la société, il ne s'interroge pas sur leurs progrès - il décrit les femmes comme des secrétaires gloussant devant la rubrique astrologie de leur magasine...

Ce contexte est donc particulier, intéressant à prendre en compte. Mais du coup, en lisant le texte aujourd'hui, il me manque des références : j'ai dû chercher le nom de certains coureurs du Tour de France qu'il évoque, des photos de la Citroën 15...

Finalement, ce que ce texte donne envie de faire, c'est de le réécrire actuellement, pour étudier nos mythes - notamment sur le rôle des médias, qu'il semble pressentir, même si pour lui il s'agit exclusivement de la presse écrite.
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L'Empire des signes

Va-et-Vient du bout du Monde



Cette étude amoureuse du pays du soleil levant peut paraître un peu intellectuelle voire rébarbative de prime abord : le style théorisant de Roland Barthes ne gâche heureusement pas la finesse de ses observations sur le Japon.



Ce livre se présente comme des fragments d'étude comparée entre le Japon et l'Occident : preuve que la fascination qu'exerce ce pays a été (et est toujours) tenace, profonde. Les courts chapitres qui rythment la lecture sont autant de morceaux choisis de la vie quotidienne du Japonais, de la scène la plus banale au rituel le plus lointain. Ce que souligne avec brio Barthes dans cet ouvrage, c'est la différence de paradigmes et de valeur qui distinguent la culture japonaise de la culture occidentale. Sous le regard presque anthologique, on sent rapidement l'enthousiasme de l'auteur, son amour pour ce pays mystérieux, si étrange en apparence.



Comme toutes les valeurs se renversent pour le Français en voyage au Japon, l'intellectualisme de Barthes aussi se renverse dans ce livre, pour tendre vers une sensualité amoureuse, caressante. Amoureux du Japon, passionné de cultures, amateurs d'énigmes : ce livre est un amuse-bouche raffiné.
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Alors la Chine ?

En avril-mai 1974, Roland Barthes a effectué un voyage en Chine avec un petit groupe de ses amis de Tel Quel. de ce mois chinois, il va écrire un article « Alors, la Chine ? », paru dans le Monde, le 24 mai 1974.

En 1975, l'éditeur Christian Bourgeois a souhaité imprimer ce texte pour son plaisir et celui de ses amis. Il précise avec humour que quelques exemplaires ont été mis en vente pour les curieux, inconnus de l'éditeur et de l'auteur.

Quand j'ai ouvert ce livre à la bibliothèque j'ai d'abord été surprise par sa taille puisqu'il y a seulement 14 pages. C'est donc un article assez court mais Christian Bourgeois a voulu montrer que Roland Barthes a des choses à dire sur la Chine et les Chinois même s'il ne dénonce pas la violence totalitaire. C'est pour cette raison que cet article a été critiqué et a fait couler beaucoup d'encre.

J'en suis surprise car il n'y a pas de quoi fouetter un chat. Certes, il évoque la cuisine, les enfants et l'écriture comme les trois principaux signifiants de ce pays mais il indique aussi que le Texte politique est partout.

Cet article ressemble plutôt à un exercice sémantique et dans ce domaine Barthes est assez fort. D'ailleurs il justifie son point de vue dans une postface en expliquant que les réactions négatives posent une question de principe: qu'est-il possible (et non pas permis) de dire ou de ne pas dire ? Et puis il a un argument pour ses contradicteurs qui me semble juste : « N'est-ce pas finalement une piètre idée du politique, que de penser qu'il ne peut advenir au langage que sous la forme d'un discours directement politique ? »



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L'Empire des signes

Roland Barthes a compris l'âme japonaise ! un maître qui nous donne son abécédaire de fin observateur et de parfait voyageur !

Il nous donne les clés de son approche sur la CONTEMPLATION (si loin de nous, la méditation et autres particularités...) qui peuple leur art, leur rêve, essence même de leur mode de vie...

L'abstraction des signes en est le fil conducteur.
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Le Degré zéro de l'écriture, suivi de Nouveaux es..

Un livre de critique littéraire qui a marqué une génération d'universitaire, de concepteurs de programmes scolaires en français et a normalement fait rêver les étudiants. Je l'ai lu tard, j'avoue ne pas avoir tout compris, même si certaines analyses de romans sont intéressantes. Je pense qu'on doit être vacciné à Barthes pour le comprendre. En tout cas, la critique structuraliste, après avoir été portée aux nues, est en train de reculer et de perdre de son importance dans l'enseignement.
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Mythologies

Un ouvrage des plus intéressants de par ses analyses de certaines choses / événements des plus quotidiens. Un certain regard sur notre société qui nous permet de voir tout cela d'un autre point de vue. Mon seul regret : le langage parfois trop "pointu" - l'ouvrage est déjà copieux de par les informations distillées, mais le langage de spécialiste en plus oblige à morceler sa lecture. Certains événements analysés reflètent aussi l'époque où cet essai a été écrit et peuvent paraître incompréhensibles au lecteur d'aujourd"hui, mais ce n'est pas le cas de tous. En résumé, un essai des plus intéressants mais à parcourir lentement.
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Mythologies

Ce qu'il y a de passionnant dans cet essai c'est l'interprétation de faits de sociétés modernes apparemment anodins (le catch, les marques de lessive, la dernière Citroën, un spectacle de strip-tease, l'abbé Pierre, etc.). Barthes interprète ce quotidien de l'homme moderne et montre le sens caché de ces phénomènes. la deuxième partie est un chapitre ardu (je dirais même indigeste !) sur la sémiologie. C'est au final un livre intéressant, quoique desservi par une rhétorique vieillotte sur le thème de la lutte des classes contre l'esprit "bourgeois".
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Le Degré zéro de l'écriture, suivi de Nouveaux es..

Le problème qui se pose à l'écrivain est qu'il doit utiliser utiliser ce qui lui préexiste, le langage et les mots, qui ont déjà leur tradition, pour écrire le surgissement de l'au-delà du langage qui est l'expérience humaine. Sitôt les mots assemblés et parcourus, ils se referment et l'écrit qui avait libéré l'être et le langage, se stabilise et se fige de nouveau dans un ordre qui participe à son tour à la progression de la tradition. On a beau vouloir transmettre, comme le veut l'intellectuel, celui qui prétend parler pour les autres, une intention dans l'écriture et tenter de faire de l'écriture un acte, la communication d'un contenu, on échouera à faire de la littérature, on ne produira qu'une écriture close et idéologique, formée à partir de mots devenus valeurs et jugements, que l'on assène comme des objets en bloc ; une écriture sans portée ni profondeur, une écriture sans vie ou déjà morte produite par un scripteur plutôt qu'un écrivain. (Et Paf pour Sartre).



Avant le travail des grammairiens du XVIIème siècle, l'écriture, dont l'outil n'est ni uniformisé ni épuré, peine à se stabiliser. Le pouvoir monarchique en imposant l'ordre, impose aussi l'unité de la langue et l'intention de l'écriture. On écrit alors pour être "clair" et la clarté est cette intention d'harmonie, cette atonie de l'écriture policière de l'intellectuel qui parle pour ne rien dire sinon "faire joli". La poétique classique est donc exempte d'acteurs humains et d'expériences humaines. Le passé simple et la troisième personne du singulier (le "il") l'aident beaucoup en cela en retirant au verbe sa puissance d'action pour n'en retenir que la valeur grammaticale et au personnage sa profondeur intérieur au profit de son apparence superficielle de figurant ; le passé simple et la troisième personne rendent la narration causale, lointaine et sans sujet ; le Roman s'écrit comme l'Histoire et l'écriture, écrite par la "bourgeoisie" se dit alors "Belles lettres".



La Révolution n'y change rien car elle maintient l'autorité intellectuelle de la bourgeoisie. Ce n'est qu'après 1848, quand elle prend le pouvoir, que l'écriture change. La bourgeoisie se rend compte que sa place ne peut plus se rapporter, sans mensonge, aussi "proprement" qu'auparavant maintenant qu'elle est à l'oeuvre. Flaubert pose les conventions de la littérature qui se cherche une nouvelle légitimité, cette "littérature artisanale" qui implique de grands efforts pour "trouver un style". Zola, Daudet et Maupassant suivent médiocrement en insistant lourdement sur les effets pour montrer ostensiblement que "c'est bien écrit" - et la littérature réaliste est paradoxalement surtout artificielle. Vient alors la grande écriture traditionnelle (Gide, Valéry, Montherland, Breton), mais aussi les premières tentatives de disloquer l'écriture : Mallarmé par l'"agraphie", Camus et l'"écriture blanche" ou absente, Queneau et l'écriture "orale", sans style. Proust, lui s'accapare la littérature et fait éclater le "il" en imposant le "je".



Mais la dislocation de la littérature, c'est encore un style littéraire et l'écriture trahit son aporie profonde de ne savoir que se recombiner pour se maintenir vivante ; l'écrivain est à la recherche depuis de l'"utopie du langage", cette langue qui disparaîtrait sous l'expérience, qui saurait dire sans dire et faire surgir par soi-même cet au-delà de la littérature qu'est l'expérience humaine. Ce faisant, l'essai revient à sa thèse initiale dans une boucle qui insiste sur le fait que l'écriture n'a d'autre avenir que de se recommencer toujours en restant au seuil de cette utopie, seul moyen de maintenir vivante la recherche de l'au-delà du langage, de même que tout le projet de La recherche qui n'est qu'une introduction à l'écriture, mais pas encore, pour le personnage, projet littéraire ; la condition de la littérature est toujours de rester en deça du dire et de se consumer pour exister. Forme et fond se rejoignent car la forme de l'écrit n'a d'autre objet que de révéler le fond de l'existence.



Il est à noter que le mot "bourgeoisie" ressemble fortement à ce que dit Barthes de ces mots-valeurs dénoncés chez le scripteur-intellectuel et que rapporter l'expérience humaine ne se fait pas nécessairement sans engagement d'écriture : rien n'empêche l'écrivain.e de rester en surface et de s'exonérer de puiser au fond de lui ou d'elle pour révéler la "vérité" d'une existence. L'écriture peut alors être engagement sans être acte ; engagement d'un être biologique qui mène avec investissement sa recherche de se raconter dans son époque pour rapporter une vérité existentielle contemporaine. L'écriture ne serait pas alors nécessairement désinvestissement total de la "réalité" sans pour autant n'être qu'intention consciente de provoquer un effet. Par ailleurs en prétendant que le chef d'oeuvre littéraire est désormais impossible sous prétexte que l'époque des "belles lettres" est terminée et que le langage résorbé sur lui-même n'est qu'un éternel recommencement, Barthes semble ne pas tenir compte du fait qu'il existe un monde, ce qu'il prétend pourtant, en dehors des mots, et que le chef d'oeuvre, puisqu'il est écriture qui se nourrit de l'expérience existentielle, peut très bien s'inspirer des néologismes apportés par les expériences de vie sociales contemporaines, ne serait-ce que du fait des évolutions technologiques. L'isolement de la littérature ne se fait que par oubli de l'expérience humaine et le structuralisme pourrait être cet oubli... C'est que peut-être notre époque aurait besoin de retrouver le passé simple et le "il", non pas pour figer la littérature, mais permettre aux lecteurs et lectrices de retrouver le sens objectivé de leur existence au milieu du désordre ambiant, existence dont la littérature a fortement contribué depuis Proust à rendre consciente l'individualité. Le retour du passé simple et du "il" paraîtrait alors un moyen de retrouver un sens du "social", ou du "communautaire", celui qui s'est manifesté en littérature au XIXème siècle, précisément à un moment de grands changements politiques et sociaux et que nous pourrions avoir retrouvé depuis une trentaine d'années après une seconde partie de siècle occupé à se débarrasser des systèmes politiques nationaux. Hypothèse...
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Le Degré zéro de l'écriture, suivi de Nouveaux es..

Essai vraiment très intéressant sur les rapports entre littérature et politique durant la modernité, même si parfois Barthes s'emporte un peu quant aux illustrations de ses propos. D'ailleurs, lui non plus n'échappe pas aux influences sur son écriture et il n'est pas aussi neutre qu'il semble le croire.
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La Chambre claire

La chambre claire, c’est plus qu’un essai sur la photographie, c’est aussi un morceau de sa vie qu’il raconte. Roland Barthes parle de la photographie mais aussi de la perception de la mort à travers elle. Il a écrit cet essai suite à une commande des Cahiers du cinéma sur l’art de la projection. Et pourtant, il fait un essai sur la photographie, la trouvant plus expressive au moment où il doit faire son deuil, après la mort brutale de sa mère.

L’essai se compose en 2 parties : la première est objective et analyse la photographie générale, j’ai retrouvé certaines impressions que je peux éprouver en regarder des photos, en écoutant ce texte. Très intéressant, même si j’ai moins apprécié les termes latins pour expliquer les photos et certaines explications très ardues. La deuxième partie est plus personnelle, il parle essentiellement de ce qu’il perçoit à travers quelques clichés retrouvés de sa mère que sa mort elle-même. Il parle surtout d’une photo, la photo, celle qui représente tout pour lui, Le jardin d’hiver.

La voix de Daniel Mesguich est bien posée et s’ajuste très bien au texte. Même si j’ai trouvé un peu amusant qu’un texte audio évoque un art visuel. A l’intérieur de la jaquette, on trouve tout de même les références des photos évoquées dans La chambre claire, ce qui permet de se faire une représentation correcte de celles-ci après un petit passage sur un moteur de recherche. L’explication sur la signification du titre prend toute sa valeur, à la fin.

L’entretien avec Benoit Peeters à la fin apporte une lumière intéressante sur l’œuvre et son auteur qui est mort très peu de temps après la publication de cet ouvrage. A lire à petites doses pour apprécier ce texte intime, j’ai relevé de nombreux passages. Merci à Masse Critique et à Audiolib pour la découverte de ce livre audio.

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L'Empire des signes

La préciosité du style de Barthes épouse parfaitement l'exotisme suave de l'archipel du soleil levant. Ses phrases farcies de parenthèses me bercent de leur clapotis. Exemptes de tout pittoresque, ses réflexions me font voyager – exquis voyage imaginaire ! Mais ce n'est pas tout, c'est de la philosophie.



« La langue inconnue, dont je saisis pourtant la respiration, l'aération émotive, en un mot la pure signifiance, forme autour de moi, au fur et à mesure que je me déplace, un léger vertige, m'entraîne dans son vide artificiel, qui ne s'accomplit que pour moi : je vis dans l'interstice, débarrassé de tout sens plein ».

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L'Empire des signes

Le 24 novembre 2015, conférence sur le sujet, à la Maison de la Culture du Japon à Paris : http://www.mcjp.fr/francais/conferences/l-empire-des-signes-de-roland-barthes-le-temps-d-un-recadrage/l-empire-des-signes-de-roland-barthes-le-temps-d-un-recadrage
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Le plaisir du texte

Une approche du plaisir du texte, de cette jouissance des mots, approchée par le truchement de plusieurs auteurs. L'étonnement du lecteur face au récit, voilà la recherche annoncée par R Barthes, avec toujours sa même facilité à exprimer le compliqué dans un langage clair. Le texte les mots deviennent sous sa plume des mets, on peut y sentir des goûts, des saveurs. Fine analyse qui va jusqu'à nous rappeler que l'écriture vocale, l'écriture à haute voix est un élément essentiel pour transmettre un message.

Vraiment passionnant...
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Journal de deuil

Il est de ces livres qui entrent quelques fois totalement en résonance avec ce que l'on peut vivre sur une période donnée, celui-ci en fait partie. Publié en 2009, près de 30 ans après sa rédaction, Roland Barthes nous fait part de son chagrin à la disparition de sa mère survenue le 25 octobre 1977. C'est en fin de compte une sorte de travail nécessaire et salutaire pour faire son deuil.



Ce livre de Roland Barthes, d'une grande impudeur, n'était certainement pas destiné à être publié mais le lecteur est de cette race avide, il est comme les vers rongeant la peau d'un cadavre, il se repaît de la chair même de ses écrivains favoris, oubliant peut-être que parfois les textes sont rédigés avec le sang même de leurs auteurs. La preuve en est la publication du roman inachevé de Nabokov édité la première fois en 2009 ou bien « Le premier homme » d'Albert Camus.



C'est le premier livre de Roland Barthes que je lis, il m'est donc difficile de pouvoir juger son style par rapport à son œuvre. Je puis juste en dire qu'il est rédigé dans un style clair, précis, sans esbroufe d'aucune sorte et surtout, très important, ne versant jamais vers un pathos qui serait ici malvenu et indécent au vu du sujet traité tant l'auteur se montre à découvert, tel qu'il est, en homme acculé par le tragique de la vie.



Épictète disait qu'il fallait considérer chaque chose sur cette terre comme des emprunts, y compris les êtres chers trop tôt disparus afin d'en être le moins affecté possible. Tâche au combien difficile ! Mais si on y parvient, on passera au mieux pour un fils indigne, au pire pour un sans-cœur, pour un Meursault incapable de pleurer aux funérailles de sa mère.



Livre donc très personnel d'une délicatesse et d'une beauté mélancolique, à ne pas lire sous le coups de la déprime.
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