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Critiques de Sylvie Germain (761)
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Magnus

Un texte puissant. C'est puissant à cause du thème de l'histoire et grâce au style littéraire. C'est un thème lourd, l'histoire d'un petit enfant allemand qui est né juste avant le début de la Seconde Guerre mondiale. En grandissant, il découvre des faits terribles sur son enfance et sur ses parents. Il consacre le reste de sa vie à trouver sa vraie identité et à chercher la réponse sur la question qui est-il ? Le style du livre est poétique. Il y a des longues phrases fluides avec beaucoup de métaphores.



Magnus, c'est l'ours en peluche. C'est la seule chose de son enfance qui reste encore à l'enfant. Magnus, c'est le nouveau nom choisi par l'enfant pour lui-même après avoir grandi et après avoir découvert les secrets de son origine.



Ce n'est pas un livre pour lire à côté de votre partenaire quand il ou elle regarde un quelconque programme sur la télévision. On a besoin d'attention. Le livre est digne de votre attention. On devrait lire ce livre tout seul sans distractions pour qu'on puisse savoir « écouter » les longues et belles phrases. Bref, c'est un livre pour lire la nuit.



Une belle histoire touchante et émouvante. Le livre a gagné le Prix Goncourt des lycéens en 2005.


Lien : http://nebulas-nl.blogspot.n..
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Tobie des marais

Dans la région du marais poitevin, la vie du petit Tobie bascule le jour où sa mère est décapitée et où son père en devient fou de douleur. Élevé par Deborah, son arrière-grand-mère qui a traversé l’Europe, il est convaincu que sa famille est maudite. En effet, l’histoire de sa famille est marquée de disparitions extraordinaires : les morts sont des évanouissements et les corps ne reposent que dans les mémoires. « Mais comment se battre avec le vide, avec l’absence, avec l’absolu du malheur ? » (p. 97) Devenu adulte, Tobie est envoyé recouvrir une dette. Accompagné de Raphaël, étrange compagnon fait d’éternité, il rencontre Sarra, une femme si belle que sept hommes sont morts par elle, si belle qu’elle se cache du jour et des hommes. « N’aura-t-il d’autre destin que celui d’un fils orphelin de mère, mutilé en sa mère, d’un fils de pitié pour son père naufragé ? N’aura-t-il d’autre destin que celui d’un homme par avance fatigué et meurtri ? » (p. 180) Mais grâce à l’amitié et à l’amour, Tobie brise les sceaux du malheur qui pèsent sur sa famille et la sauve des marais qui tentaient de l’engloutir, ces marais aussi puissants que des sortilèges convoqués par de mauvais anges.



Le récit de la délivrance de Tobie et des siens est un bijou. Sylvie Germain exploite une référence biblique avec une véritable maîtrise de l’intertextualité. Son roman célèbre le langage, son pouvoir et ses beautés. « Il est arrivé à Tobie de sentir le souffle immense du langage lui frôler le cœur, le lui faire chavirer, ou du moins tressaillir au bord extrême d’un à-pic, entre extase et désastre. » (p. 151) Au fil des pages, je me suis souvent trouvée comme Tobie, bouleversée par un mot ou une inflexion de phrase. Et comme souvent dans les textes de Sylvie Germain, le merveilleux n’est jamais loin : il suffirait d’un rien pour y basculer. C’est tout le talent et l’intelligence de cette auteure de ne pas laisser le récit lui échapper, mais de laisser planer le doute.



Tobie des marais rejoint Le livre des nuits et Jours de colère dans mon palmarès des romans de Sylvie Germain. Encore un grand roman et une sublime histoire !

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Hors champ

Quel roman déstabilisant ! le genre de récit étrange qui transporte le lecteur dans un univers fantastique et angoissant, un livre qui trouble dès le premier chapitre, mais auquel on s'accroche désespérément, même si l'on en devine l'issue funeste.



En l'espace d'une semaine, une toute petite semaine, Aurélien, un homme séduisant, proche de la cinquantaine, sans histoire, employé d'une entreprise commerciale et menant somme toute une vie banale, va s'effacer aux yeux des autres. Dans la rue, d'abord, les passants le bousculent, comme s'ils ne l'avaient pas vu, l'autobus ne s'arrête pas à son signe, ses collègues ne l'attendent pas pour déjeuner et lui trouvent un visage flou, Clotilde, sa compagne semble l'oublier et même sa mère a du mal à le reconnaitre et à se souvenir de son existence.



Cauchemar ou réalité ? Dépression ou névrose ? Inadéquation à la société ? Mise à l'écart comme ces SDF anonymes auprès desquels les gens passent sans même les remarquer.

Du dimanche au samedi suivant, dans une atmosphère kafkaïenne, on assiste à l'effacement total d'Aurélien. Non seulement il devient progressivement transparent, perd sa voix, son ombre, ses affaires disparaissent, son téléphone ne sonne plus, aucun message ne lui parvient, les photos de lui s'effacent dans les cadres chez sa mère… Il n'existe plus ; il disparait même de la mémoire de ses proches.



Qu'est-ce qui nous fait vivre et avancer quotidiennement ? Existons-nous par le regard des autres ? Quelles traces laissons-nous de notre passage sur terre ?

Autant d'interrogations que nous propose l'autrice dans ce roman dérangeant. D'une d'écriture fluide et recherchée, mais non dénuée d'humour et de dérision, elle tient le lecteur en haleine jusqu'au bout l'entraînant dans l'effacement total de son personnage et en l'invitant à s'interroger sur le sens de la vie.



Jusqu'ici je ne connaissais pas Sylvie Germain, quelle bonne idée de la part du Challenge Solidaire d'en avoir proposé la lecture cette année. Hors champ est un roman troublant, atypique mais très prenant, qui m'a vraiment interpellée.



#Challenge Solidaire 2023

#Challenge ABC 2023/2024

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Hors champ

Troublant ce livre de Sylvie Germain vers lequel je suis venu grâce au challenge solidaire. Un être ordinaire, vous, moi, que rien ne prédisposait à devenir ou plutôt à ne plus devenir. Un roman kafkaïen, absurde, l'auteure ne fournit pas d'explication, le propos n'est pas là, elle instille tout du long les changements qui arrive à son personnage. Petit à petit, son nouvel état apparaît et donc disparaît.

Sylvie Germain fait un parallèle entre l'homme dont elle forge le destin et les sans domicile fixe, ces gens qu'on croise mais qu'on ne remarque pas ou plus. Et elle nous pose cette question : Est-ce-que l'on n'existe qu'à travers le regard des autres ?
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La pleurante des rues de Prague

Cette pleurante décrite avec poésie à l'aide d'une belle écriture cristallise une somme de souffrances qui toucha de près ou de loin la ville de Prague ou ses proches voisines . Il y a bien sur toutes les victimes du camp nazi de Terezin , Milena Jesenska et tant d'autres .



Cette ville , du moins sa partie ancienne est souvent touchante de beauté mais les traces des horreurs qu'y subirent les juifs durant l'occupation nazie ne s'y sont pas effacées totalement .



Comme si cela ne suffisait pas , la " dictature du prolétariat " ne fut pas tendre non plus et brisa douloureusement l'expression du talent de quelques poètes , écrivains , et de bien des intellectuels plus friands de libertés que de domination russe .



Avoir sillonné cette jolie ville , eu le plaisir de goûter à l'humour de Karel Capek ou de Bohumir Hrabal , apprécié les bières locales , pris conscience de la douceur de vivre des praguois , ne peut faire oublier le passé de la république tchèque , ni rassurer quant à ce que le capitalisme et le tourisme de masse lui infligent déjà .

Profitez , à travers la lecture de ce petit livre de poétiquement déambuler dans cette nostalgie des bonheurs passés si cruellement mordus par quelques ignominies à demi effacées .
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Jours de colère

Voici un roman sorti des "oubliettes" de ma bibliothèque où il dormait depuis longtemps. En panne de lecture le voici donc qui renaît entre mes mains pour cause ou grâce au covid 19 ! Et ma critique sera une forme d'excuse au livre et à son auteure pour les avoir mis aux oubliettes ! Je pourrais parler de mon plaisir de lecture : ce ne serait pas vraiment leur rendre hommage, car plus que le plaisir, c'est une sorte de magie puissante qui m'a saisie à cette lecture addictive.

L'intrigue, je n'en dévoilerai pas les détails : un hameau, hors du temps, oublié, isolé dans le Morvan, une poignée de maisons, quelques poignées de paysans : bûcherons, flotteurs de bois. L'isolement, la solitude en a entraîné certains vers des formes de folie très diverses et surprenantes. Un de ces pauvres hères s'enrichit mystérieusement et devient le maître des lieux. Que de soupçons vont peser sur lui ! De ses deux fils, il en renie un, marie le second et une enfant miraculeuse née de cette union : Camille, aimée hors de toute limite, par son grand-père, le redoutable Mauperthuis.

L'histoire racontée ainsi peut paraître niaise, mais comme toujours, c'est compter sans celle qui tiens la plume. C'est elle, Sylvie Germain, qui, par son écriture, puissante et lyrique, l'étude des personnages, l'art des rebondissements et des nombreuses péripéties donne toute sa force à cette histoire intemporelle.

Quelques images resteront gravées en moi : l'assassinat de Catherine, le cœur et la main du coupable arrachés et jetés aux porcs, les 9 enfants de l'aimante et obèse Reinette la Grasse et leurs rites mi-mariaux mi chamaniques qui enchantent un chapitre, le retour de l'un deux, fou de désespoir et d'amour, portant en guise d'armure, la carcasse sanglante de son bœuf.

Alors, oui, si vous êtes tenté ne vous attendez pas à la "bleuette paysanne" à laquelle mon résumé succinct pourrait faire croire.

Vous allez entrer dans une grande épopée tragique de fureurs et de tumultes. Mais aussi dans une fable, un poème, plein de couleurs et d'odeurs.

Et la magie opère! On prend le livre et on ne le lâche plus !



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Tobie des marais

Dans ce roman,S.Germain puise dans les textes bibliques pour raconter une histoire pleine de tendresse, toujours à la frontière du mythe et du réel, de l'onirisme et de la réalité, du monde des vivants et celui des morts. Thanatos et Eros luttent entre eux ou coopèrent tout au long de ces pages. Chaque chapitre s'ouvre par un verset du Livre de Tobie pour introduire un nouveau personnage ou un évènement. Tobie est, bien sûr, le personnage central et nous faisons sa connaissance sur la route alors qu'il pédale comme un fou du haut de ses cinqs ans sur son tricycle,au risque de sa vie. Il faut dire que ce qui vient de lui arriver a de quoi faire perdre la raison ! Son père l'a envoyé au diable après avoir vu arriver sa femme à cheval, décapitée ! Dès lors les personnages vont se suivre pour accompagner Tobie et nous raconter l'histoire familiale. La rencontre magique entre son père et sa mère, celle non moins poignante de sa grand mère Déborah et son grand père l'homme au visage de lune, la naissance et la disparition de ses tantes, l'arrivée " miraculeuse" de Raphaël qui va le guider vers la vie,et puis Sarra et son père Ragouel. Comment se défaire d'une malédiction qui pèse sur sa famille ?et Sarra, elle aussi prisonnière de ce qui semble un sortilège pourra-t-elle échapper à son enferment ?

L'écriture de S.Germain est peut-être plus poétique encore que dans ses autres romans et si on retrouve le thème de l'enfance malheureuse qui lui est cher,il est traité ici d'une manière originale qui invite à ne pas succomber à la croyance qu'on ne peut échapper à son destin. Les références de l'auteure m'ont offert en bonus, la découverte de la musique minimaliste qui a bercé merveilleusement les derniers chapitres de ma lecture.
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Les personnages

« A peine né à notre conscience, chaque personnage souhaite naître de nouveau, – autrement. Il veut naître au langage, s'y déployer, y respirer.S'y exprimer. Il veut avoir une vie textuelle. Doué d'une patience minérale, ce mendiant silencieux attend de recevoir une aumône qu'il estime lui être due. »



Ce court extrait qui figure dans les premières pages du livre nous donne une idée de la force poétique qu'y déploie Sylvie Germain. Tout au long de court essai, elle essaiera, forte de son expérience de romancière, de nous initier aux mystères du geste d'écrire. Qu'est-ce au fond que "faire vivre des personnages" ? De quelle chair sont-ils fait ? Quel rapport entretiennent-ils avec l'auteur et avec le lecteur ? Alchimie singulière que nous fait découvrir l'auteure avec un talent rare, à la frontière entre philosophie et poésie. A la fin du livre, deux courtes nouvelles viendront donner une incarnation aux aphorismes de l'essai. Superbe !
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À la table des hommes

« Le ciel au-dessus de lui [est] déchiré par des traînées de feu stridentes, la terre autour de lui [...] ébranlée par des déflagrations, empuantie par des gaz. »

Pays ravagé par la guerre, où l'on a perdu toute trace des hommes de 15 à 65 ans, même après la fin du conflit.

Période indéterminée, lieu indéfini... Pas grave, ces imprécisions, on sait bien que l'Histoire de l'humanité se répète : « le problème n'est pas que le monde ne tourne pas rond [...], il ne l'a jamais fait et ne le fera jamais, mais plutôt qu'il s'acharne, précisément, à tourner en rond, en vrille folle sur lui-même, toupie ventrue gavée de sang et de fureur, ivre de ses propres cris et vrombissements, siècles après siècles, continûment. »



Personnages principaux : un porcelet, une corneille. Et surtout, un jeune garçon sorti de nulle part (pas tout à fait, pour le lecteur). Ceux qui l'ont trouvé l'ont surnommé Babel. Il lui manque « sa mère, son nom, sa langue maternelle, son pays, toute son enfance. »

« Il est né au seuil de l'adolescence, nu de corps, de mémoire et d'esprit, et il s'en accommode. »

Il est fasciné par la nature, la forêt, les animaux et, dans le monde des humains, par la langue et les mots : « Plus il avance dans le territoire des mots, plus celui-ci s'évase, s'accroît, il s'accidente, se creuse ou s'élève. Il y a des moments où Babel oscille entre angoisse et vertige devant cette immensité qui lui semble en écho à l'infinité de l'univers - en expansion continuelle. »



Je recopie beaucoup d'extraits, parce que la richesse de ce livre est dans les mots, dans la plume de l'auteur, si juste et si belle (mais sans maniérisme).

Les thématiques abordées sont intéressantes, certes, mais la plupart peuvent paraître galvaudées : maternité charnelle, famille, langue, guerre, nature, arrogance et sentiment de supériorité de l'humain (lui le plus cruel, le plus indigne de tous les animaux*)... Tout est dans l'art de Sylvie Germain pour exprimer ces idées. J'apprécie particulièrement la pertinence de ses propos sur la violence humaine, sur la langue.



Entre « fabuleux et réalisme le plus contemporain » (quatrième de couverture), ce roman m'a longtemps rebutée. J'ai souvent oscillé entre ennui (lyrisme, nature) et coup de coeur. Grâce à tous les passages sublimes que j'ai relevés, mon impression globale reste très positive et je conseille cet ouvrage « fabuleux » (dans tous les sens du terme).



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* « [...] les animaux et les humains, quelle que soit leur parenté, ne peuvent pas être confondus et tomber sous les mêmes jugements ; les premiers vivent en paix avec leur finitude, en droite conformité à leurs instincts, en plein accord avec le monde, ils vivent la vie en plénitude ; les seconds, taraudés par l'idée d'infini, sont en lutte avec leur finitude, en conflit constant avec leurs instincts qui n'en prennent pas moins le dessus la plupart du temps, en violent désaccord avec le monde, ils vivent la vie par à-coups plus ou moins réussis. »
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Magnus

Magn…ifique Magn….us

Magnus ? Un ours en peluche au départ, puis le nom que se choisira Franz-Georg, devenu Adam entre temps.

Encore une fois, le plaisir de retrouver l’écriture de Sylvie Germain, son amour des mots, son art d’utiliser la langue française, l’originalité de construction de ses romans.

Encore une fois, une histoire sombre et désespérante, mais tellement belle, tellement bien dite.

La lourdeur et le poids de cette existence racontée en vingt-neuf fragments sont allégés par ces bouffées d’air, de respiration, qu’apportent de courtes pages intitulées : notule, séquence, écho, résonances, éphéméride, litanie, intercalaire, palimpseste.

Encore une fois une histoire de quête d’identité, de solitude, comme souvent chez Sylvie Germain. Mais ici dans un contexte encore différent : la guerre, l’Allemagne, le nazisme.

Encore une fois quelques jours de pur bonheur de lecture.

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La puissance des ombres

Le nouveau roman de Sylvie Germain s’ouvre sur une fête costumée racontée de faàon assez loufoque . Chacun des convives s’est déguisé pour représenter une station de métro. La fête bat son plein, jusqu’au drame. Une chute malencontreuse, une mort immédiate.



Et voilà que quelques mois plus tard, un deuxième convive perd la vie dans les mêmes circonstances.



Au fur et à mesure du récit, le ton change. L'ambiance devient pesante et oppressante. L'attention se focalise sur l'un des personnages qui accapare le lecteur par son désarroi et son désespoir.



Le reste nous entraîne à la suite d’un personnage à l’espoir torturé, perdu entre folie et bribes de raison. Victime de ses ombres, rongé par elles.



Comment passe t'on d'une soirée costumée, un peu fantasque et excentrique, où l'on s'amuse, rit, danse... à un univers peuplé d'ombres, de drames et une atmosphère pesante et douloureuse?

C'est ce grand écart dans la narration et les émotions qu'a choisi Sylvie Germain pour nous raconter une histoire peu banale. de son écriture comme souvent magnétique



La puissance des ombres est un roman psychologique noir, qui nous plonge dans les méandres de l'esprit d'une personne tenaillée par son passé et son présent.



"La puissance des ombres" commence comme une comédie enjouée et devient peu à peu un polar métaphysique.



Dans ce livre, rythmé comme une partition, Sylvie Germain nous fait peu à peu pénétrer dans le cœur des ténèbres de l’homme.
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Jours de colère

Grosse polémique Sylvie Germain en ce moment , ça fuse en arabesques et en étincelles ! " jour de colère " quel beau titre ! Comment ne pas être en colère quand on ne vous apprends rien , ni à parler , ni à écrire , ni quels sont les sens des mots : et qu'après deux ans de cauchemar , après deux ans de " corona-circus " mentalement épuisant, de confinement , et de matraquage covidique monomaniaque , et maintenant le stress de l'examen on vous mets dans les pattes Sylvie Germain , cocotte minute , " jour de colère " ... une sorte de" journée de la jupe " bis sur-proteinée ...

Oooh ! Aaah ! Hiiii ! Haaaa !

Dernier scandale à l'éducation nationale ,

Nous voilà !





«Ils ont une haine de la langue, de l'effort de réflexion»: Sylvie Germain répond aux lycéens qui la harcèlent



Par Alice Develey • Publié le 21/06/2022 à 16:12 • Mis à jour le 21/06/2022 à 17:26





Les élèves de terminale devaient commenter un texte de Sylvie Germain au bac de français 2022. Crédits photo: OLIVIER CHASSIGNOLE/AFP



ENTRETIEN - Un texte de Sylvie Germain, tiré de son ouvrage Jours de colère (Gallimard), a été proposé aux candidats du bac de français 2022. Sur les réseaux sociaux, les élèves se sont déchaînés sur l'extrait qu'ils ont jugé trop difficile à analyser et ont insulté l'auteur.



LE FIGARO. - Qu'avez-vous ressenti en apprenant que votre texte avait été choisi au bac de français?



Sylvie GERMAIN. - Je n'avais pas été prévenue, pour préserver la confidentialité de l'épreuve. Lorsqu'on accepte d'être publié et que notre texte devient public, on doit s'attendre à des surprises, bonnes ou mauvaises. J'ai été étonnée, et touchée par le choix d'un de mes livres, et aussi légèrement perplexe devant cet extrait peut-être peu évident hors contexte. Et puis, dès le lendemain, la polémique est arrivée, des lycéens mécontents ont déversé leur colère.



» LIRE AUSSI - L'écrivain Sylvie Germain victime d'un torrent d'insultes sur les réseaux sociaux après l'écrit du bac de français



Comprenez-vous ce déferlement de haine sur les réseaux sociaux?



Je ne suis qu'un prétexte, je ne me sens pas concernée personnellement. Je suis plutôt inquiète du symptôme que cela révèle. C'est grave que des élèves qui arrivent vers la fin de leur scolarité puissent montrer autant d'immaturité, et de haine de la langue, de l'effort de réflexion autant que d'imagination, et également si peu de curiosité, d'ouverture d'esprit. le passage à analyser n'était pas délirant, le vocabulaire était accessible, mais certains se contentent d'un vocabulaire si réduit, riche seulement en insultes et en invectives, que tout écrit un peu élaboré leur est un défi, un outrage.



« Ils veulent des diplômes sans aucun effort, se clament victimes pour un oui pour un non et désignent comme persécuteurs ceux-là mêmes qu'ils injurient et menacent »



Les plus «vénères» se sont donc défoulés (propos grossiers, goguenards, agrémentés parfois d'intimidations..., et montages photos et vidéos visant à me ridiculiser). Je n'éprouve même pas de colère, seulement de la désolation devant tant d'aveuglement et d'absence de remise en cause (s'ils ratent leur épreuve de français ce sera à cause de mon texte «de m... qui va niqué leur bac» (sic), pas du tout à cause de leur manque de travail et de réflexion), devant aussi leur rejet hargneux de la culture qui leur est dispensée au lycée. Ils veulent des diplômes sans aucun effort, se clament

victimes pour un oui pour un non et désignent comme persécuteurs ceux-là mêmes qu'ils injurient et menacent. Quels adultes vont-ils devenir?... J'espère que cette flambée de rage, où comme toujours le mimétisme et le goût de la surenchère électrisent la meute, va retomber aussi vite qu'elle a éclaté. Tout cela est aussi absurde qu'affligeant.



Quels conseils auriez-vous pu donner aux élèves pour analyser votre texte?



Je n'ai pas de conseils à donner pour étudier ce texte, je n'écris pas pour proposer des analyses, juste des histoires susceptibles de faire rêver, imaginer, penser. Je ne peux que souhaiter aux élèves d'apprendre à lire, à s'efforcer de penser par eux-mêmes, et à aimer les mots, et aussi à en peser le poids, la justesse et les possibles conséquences quand ils les utilisent."



Oh ... la jolie donneuse de leçons ...



En ce moment je suis dans Søren Kierkegaard qui est un écrivain époustouflant.



Quand je lis Sylvie Germain je la trouve lénifiante , prétentieuse, et je ris quand je lis des extraits de ses livres sur Babelio.



Pourtant ayant subi du harcèlement scolaire je peux jurer que ceux qui l'attaquant me donnent envie de vomir.



Cependant il faut analyser à froid.



D'abord Sylvie Germain est extraordinairement élitiste et méprisante , en plus d'écrire très mal , ce qui est à la fois insupportable et très savoureux et piquant.



40 ans de gauchisme culturel ont annihilé la France , j'ai été étudiant comme tout le monde , me suis ennuyé en cours comme tout le monde , cherché d'avantage les amis et à être en couple comme tout le monde , les soirées et les rigolades entre potes comme tout le monde , et me suis endormi en cours tellement c'était chiant , comme tout le monde....



J'adore la littérature, la vraie , c'est même ma passion , mais je suis auto-didacte , c'est très important.



Quand je lis des chefs-d'oeuvre de littérature je ne cherche aucune gloire sociale , aucun statut , aucune prétention car je lis de la littérature car c'est trop bien et ne lis que pour le plaisir.



Quand je lis Christine Angot ou Sylvie Germain , je ne les méprise surtout pas.

Je ris à gorge déployée devant la nullité prétentieuse de leur écriture et je prends beaucoup de plaisir à me moquer de tant de ridicule marrant , mais qui ose écrire ,et sacrifier des arbres centenaires , pour ça.





40 ans de gauchisme , de course frénétique à la consommation et de relativisme culturel ont créé des monstres.



Mais en 1789 comme aujourd'hui, la royauté était aussi puante et méprisante que le peuple : l'ignominie est assez bien répartie selon les classes sociales et toutes , bourgeoises , populaires ou immigrés ont leurs travers et leurs ignominies.



Sylvie Germain n'est publiée que parce que le niveau intellectuel et littéraire de la France, de l'Europe et de l'occident s'est effondré , mais ce n'est pas une raison de la harceler pour autant.



Les geux sont des geux , y'a de la crasse et de l'animalité chez les classes populaires , un rage animale intolérante et proto-fasciste , certes , et d'ailleurs cela s'aggravera.



L'effondrement des collèges , lycées , universités est due au gauchisme qui maintenant voudrait dénoncer avec virulence les conséquences dont elle chérit les causes.



La classe sociale de Sylvie Germain n'aura bientôt plus le choix , face au Golem qu'elle a créé , c'est à dire le Golem de la culture victimaire , le Golem du narcisisme délirant , le Golem de la frustration culturelle et financière, le Golem de la négation des limites intellectuelles et mentales des geux , ( considéré comme une ignoble discrimination ), le Golem du refus de donner une place à chacun , le Golem du progressisme mensonger qui se prends la laideur du réel dans la gueule : le Golem du mensonge écoeurant de l'éducation nationale et de l'égalitarisme démocratique , bref , la classe sociale de Sylvie Germain devra passer des belles forêts imaginaires aux mitraillettes et aux miradors.



On le sent d'ailleurs dans son texte , fielleux et rempli de venin , suave et auto-satisfait

d'incarner la " culture " ( cette merde ! ) alors que si elle peut écrire ses fadaises ( ce n'est pas harceler Sylvie Germain que de voir qu'elle écrir mal , juger c'est discriminer de nos jours EH BIEN NON ! ) c'est précisément parce qu'elle n'incarne qu'un monde en perdition , autant que les jeunes chiens des classes polulaires , agressifs et délirants qui l'attaquant dégeulassement et lui crâchent dessus.



Je vais bientôt m'attaquer à un classique " psychologie des foules " de Gustave le Bon.



Je reviens de la fête de la musique , il y 'avait du monde partout , je me sentais opprimé , comprimé et angoissé.

On ne sert plus de bouteilles en verre à la fête de la musique car avec des bouteilles en verre les geux s'entre-tuent et se poignardent , ou bien s'égorgent après quelques verres.

Du coup on a de petits gobelets bidons surfacturés à 7 euros.



Il y'avait trop de monde , il suffirait d'un problème , un pétard et un grand mouvement de foule , et on aurait des centaines de morts qui en s'entassant s'écraseraient comme des crêpes.



Il y'a eu un vaste mouvement culturel et social de remise en cause de la psychiatrie et de la folie, lancée institutionellement par exemple par Michel Foucault , des fous et des désaxés courent maintenant es rues , il y a violence , dégradations , prédations, sauvagerie , barbarie et l'extrême droite et Darmanin en font leurs choux gras pour réprimer , faire chanter , et tenter de prendre le pouvoir.



Le cauchemar du Pinnochio de Carlo Collodi dans la fête foraine ou c'est l'angoisse , ou des enfants déments , bestiaux , monstreux , sont obligés , car ils ne connaissent que ça , de faire la fête en permanence : ces enfants sans parents et sans histoire , sans culture et sans racines , en prison sans le savoir , ce sont les jeunes de Jack Lang.



Et Sylvie Germain leur crâche à la figure du haut de sa petite tour d'Ivoire d'écrivaine nulle suréstimée.



Ce monde est triste à en crever , mais il reste de belles choses , des moments de tendresse , de bonheur et de douceur , on mange bien en France déjà, on a de beaux paysages , une belle campagne , de la verdure : et les livres, les vrais , sont accessibles à tous à de prix abordables.



Nous avons d'excellentes aides sociales , un état qui protège et des terrasses des restaurants et un système de santé fonctionnel pour le plus grand nombre.



Jamais dans l'histoire de l'humanité nous n'avons été aussi biens.



Tout est fait , y compris par nos élites , nos politiciens de TOUS LES PARTIS , et nos médias , pour nous le faire oublier , et tout le monde sait que nos hommes politiques veulent serrer la visse , nous faire reculer civilisationellement , nous mettre la corde autour du cou , et nous enlever tout ça ...



Sylvie Germain a raison " je ne suis qu'un prétexte " ...



Il faut au fond que les choses aillent plus mal qu'elle ne vont vraiment , les français aiment se plaindre, et ce TOUTE CLASSE SOCIALE CONFONDUE , même quand dans leur vie tout va bien.



Ce monde ne va pas durer , j'essaye d'en profiter au maximum.

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Nuit-d'Ambre

Un soir d'automne, dans la forêt, un enfant est abattu par accident par des chasseurs. Il s'agit de Jean-Baptiste Péniel, dit Petit-Tambour, un des petits-fils de Nuit d'Or-Gueule-de-Loup. le corps de Petit-Tambour est ramené à ses parents. Son frère cadet, Charles-Victor, voit alors sa mère partir dans une plainte déchirante et son père sombrer dans le chagrin de voir sa femme devenir un fantôme. Charles-Victor, l'oublié du drame, grandira dans la haine de ce frère qui lui a volé ses parents. La colère et la haine de sa famille guideront chacun de ses pas, le poussant à toujours plus les renier, à toujours plus s'éloigner des siens, à toujours plus se perdre.



« Nuit d'Ambre » est la suite directe de « Le livre des nuits » où nous suivions l'histoire de Nuit- d'Or-Gueule-de-Loup et ses descendants sur près d'un siècle, soit quatre générations. Voici cette fois-ci l'histoire de Charles-Victor Péniel, dit Nuit d'Ambre, car comme toute la descendance de Nuit-d'Or-Gueule-de-Loup, l'enfant porte une tache dorée au fond des yeux, des yeux qui ne voient que les ténèbres depuis le décès de son frère. Tout comme dans son premier roman, Sylvie Germain conjugue tous les genres dans ce roman-fable où le lecteur navigue entre réalité et rêve. Si l'auteure nous fait traverser de nouvelles guerres, de nouveaux confits – guerre d'Algérie, événements de Mai 68 -, elle sème à tout va ses touches fantastiques, indispensables à l'histoire de cette famille marquée par des phénomènes étranges. Visions oniriques, paraboles, magie… chacun de ces éléments apporte la singularité aux nombreux membres de la famille Péniel qui portent des surnoms prolongeant leur identité et leur particularité. Aucun ne se ressemble, aucun n'a la même histoire mais tous nous séduisent.

Plus sombre que l'opus précédent, « Nuit d'Ambre » nous plonge dans une ambiance parfois de fin du monde. Qu'il s'agisse des paysages sylvestres ou bien ceux de la ville, Nuit d'Ambre est un personnage qui nous entraîne avec lui aux confins du dégoût et du Mal, dans ce que l'homme a de plus mauvais en lui. le jeune homme veut se perdre pour mieux détruire sa mémoire et ses racines mais tout, à un moment donné, lui rappelle ses origines, le rappelle à lui-même et augmente sa fureur. Il lui faudra aller au bout de sa haine, et nous avec, pour enfin trouver une forme de paix.

Le talent de conteuse de Sylvie Germain est indéniable. Elle charme son lecteur avec ses personnages singuliers et leur destin particulier. Elle mêle habilement réalité historique et récit magique. Mais alors que « Le livre des nuits » m'avait envoûtée jusqu'au bout, « Nuit d'Ambre » m'a semblé parfois être dans l'excès de la parabole et du fantastique. Trop de visions abstraites m'ont un peu perdue et je me suis essoufflée sur ce long roman. Enfin, pour toute personne qui lirait « Nuit d'Ambre » sans avoir lu « Le livre des Nuits », je dirais mauvais choix car les références au premier roman et ses personnages sont beaucoup trop nombreuses.



Il n'en reste pas moins que ce genre de roman, c'est pour moi de l‘orfèvrerie littéraire : une lecture exigeante, qui se délecte et ne s'oublie pas.

Sylvie Germain, c'est du grand art.
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Le Livre des nuits

Après avoir lu, il y a peu, son dernier livre, j'ai eu envie de retrouver Sylvie Germain, que j'apprécie, dans ce premier roman écrit en 85 et qui lui valut le prix (entre autres) du livre Insolite, largement mérité , roman d'une singularité toute particulière, où elle nous montre toute l'étendue de son extraordinaire imaginaire.

Un petit temps d'acclimatation...pour pouvoir nous 'imbiber' de cet univers au réalisme magique et tragique un peu déroutant, pénétrer ce monde fantasque et fantastique où tous nos sens sont âprement sollicités, nos repères chahutés, notre conscience élargie (un vrai "trip" écrit).

Une lecture, certes, pas de tout repos, car intense et dense en permanence, mais un roman si abouti que l'on se demande si Mme Germain n'aurait pas vécu mille vies !

Proprement prodigieux, à mes yeux !
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Hors champ

Nous avons tous connus un grand moment de solitude quand vous avons voulu participer à une conversation de groupe et que personne n’a fait attention à nos paroles. Pire, aucun ne nous a entendus. Nous marchons au milieu du trottoir et quelqu’un nous bouscule et s’excuse en nous regardant bizarrement. Vous voyez où je veux en venir ? C’est le thème de cette histoire, la place d’un individu au sein de la société, sa place dans sa propre vie et surtout l’importance de l’autre, des autres. Aurélien va mettre une semaine pour disparaître de sa vie et de la vie de ses proches : collègues, amis, famille, et surtout ne laisser aucun souvenir. J’ai lu ce livre comme une histoire d’horreur, jour après jour, une angoisse permanente me serrait la poitrine. J’ai voulu raconté cette expérience à ma fille et j’ai réussi à lui transmettre mon angoisse. Bref, l’enfer c’est les autres mais nous avons besoin d’eux pour vivre. A lire mais si vous n’êtes pas déprimé !
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Petites scènes capitales



C'est une petite fille qui ne sait pas qui elle est.

Une petite fille aux deux prénoms, dont l'un ne s'utilise jamais, et dont elle ne sait rien, de même que cette unique image de mère, absente, disparue, ignorée, jamais racontée.

Représente-t-elle une erreur, d'être née, d'être seule, d'être oubliée? Une ignorance et une incompréhension qui créent doutes et manque de confiance jusqu'à l'âge adulte.



Elevée dans une fratrie de famille recomposée, elle s'y sent un peu canard boiteux. "Le territoire affectif" est un combat de rivalités mené par les enfants, mais reste, malgré tout, un havre de paix familiale et de sécurité. La quiétude et le bonheur n'oublient pas complètement Lily "la discrète", mais elle reste à la lisière des choses, comme effacée.

Elle observe et réfléchit sur les petites scènes du quotidien, ces petits riens qui rident l'harmonie, jusqu'à la brisure d'une famille désertée de la joie d'être et de vivre ensemble. La tempête se lève sur l'échiquier bien ordonné, dont les pièces tombent peu à peu.

Lili-Barbara va se raconter entre joies et peines, jusqu'à sa sérénité de femme mûre, enfin "construite" et apaisée.



L'écriture de Sylvie Germain est magique, visuelle, lyrique, avec des tournures de phrases de grande beauté. Elle joue des mots avec talent, les assemble avec bonheur. Je m'en suis délectée.

Elle offre un roman d'apprentissage, aux questions ouvertes sur la vie, la mort, l'absence, la religion. Une réflexion sur l'amour sous toutes ses formes en dépit des drames, sur cette donnée fondamentale qui construit un individu dès le plus jeune âge.
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Le vent reprend ses tours

Sylvie GERMAIN. Le vent reprend ses tours.



Le 6 septembre 2015, Nat(h)an, bientôt 45 ans, de passage à Paris, surpris par la pluie, se réfugie sous un abribus. Il découvre un avis de recherche concernant des personnes récemment disparues. Parmi les visages exposés, il reconnaît un homme qu’il a connu il y a plus d’un quart de siècle. Cet homme, Gavril Krantz, un roumain âgé de 80 ans s’est enfui de l’hôpital où il recevait des soins. Comment cet homme déclaré mort en 1988, suite à un accident peut-il apparaître sur cet avis ?



Nathan a rencontré cet homme alors qu’il avait 7 ans. Gavril parcourait les rues de Paris, monté sur des échasses, vêtu d’un costume ample, masqué d’un loup noir en forme de bec. Cet homme-oiseau a conquis le petit garçon. Une amitié est née entre ces deux êtres. Gavril, le mime, le clown, le poète, le jongleur, tantôt chantant, tantôt récitant a été un véritable mentor, un précepteur pour ce jeune garçon, en mal de tendresse. A son contact, Nathan vit, avide du savoir distillé par son maître.



Notre héros va se lancer sur les traces de son compagnon. Il consulte l’assistante sociale de l’établissement hospitalier où Gavril a vécu ses derniers jours. Une quête menée de main de maître par Sylvie GERMAIN. Nathan va rechercher tous les indices nécessaires pour mener à bien ses investigations. Nous plongeons et découvrons avec cet homme le passé de son ami. Grâce à Hawa Gwezhennec-Yazarov, l’assistante sociale de l’établissement hospitalier, Nathan va partager les souvenir de Gavril. Ces deux êtres ont vécu de belles années ensemble, pleines de pudeur, de connivence, de non-dits, dans le plus grand respect l’un de l’autre, s’épaulant l’un, l’autre….



Beaucoup de tendresse, d’amour, d’amitié révélés par notre merveilleuse conteuse. De la poésie, de la sensibilité, de la tendresse, de la pudeur, de la nostalgie, une belle page d’histoire narrant ces vies brisées, malmenées… Nous découvrons le parcours douloureux de Gavril qui n’a jamais baissé les bras. Une page de l’Histoire de la Roumanie, ce pays qui a subi la tyrannie de ses dirigeants. Ces derniers ont persécutés les habitants jusqu’à une période récente…



Je recommande la lecture de cette petite pépite, écrite toute en douceur, humaniste, remplie d’humanité, de respect. Ce roman témoigne de la reconnaissance des autres, du mélange des cultures, des races, des religions. Une belle leçon de vie. Bonne journée et belles lectures.

( 17/10/2023).
Lien : https://lucette.dutour@orang..
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Jours de colère

Y avait des forêts, une atmosphère envoûtante, des anges, un zeste de mysticisme et des parfums sylvestres.

Y avait des personnages étranges et pittoresques, des familles atypiques, des haines recuites et des secrets enfouis.

Y avait surtout la plume experte, lyrique, incroyablement travaillée de Sylvie Germain.



Y avait tout ça, oui ... mais bizarrement ça n'a pas suffi.

Je serais bien en peine d'expliquer pourquoi ce roman, dont la qualité d'écriture laissait présager le meilleur, ne me laissera qu'un souvenir mitigé. La faute sans doute à une intrigue trop ténue, qui malgré les ingrédients prometteurs des premiers chapitres (un hameau perdu dans le Morvan, quelques familles aux destins mêlés depuis plusieurs générations, une nature regorgeant de mystères et de légendes anciennes, un crime impuni...) s'essoufle un peu vite. Bien que superbement enluminée par une prose éminemment poétique, elle ne décolle jamais véritablement et peine à retenir sur la longueur l'intérêt du lecteur.



Très vite la forme, à laquelle je suis pourtant sensible, prend trop largement le pas sur le fond. Ainsi après être parti sur les chapeaux de roue, je me suis peu à peu embourbé dans cette histoire qui stagne et dans ces rivalités familiales opposant les pieux Verselay (et leur ribambelle d'enfants que j'ai eu bien du mal à distinguer les uns des autres) aux cruels Mauperthuis.

C'est dommage, car ce texte d'une grande richesse vaut quand même le détour ! Peut-être fallait-il simplement être prévenu : Jours de colère est bien un conte allégorique qui se picore avec parcimonie, comme on lirait chaque jour quelques pages d'un recueil de poèmes, mais qui ne se dévore pas d'une traite ! Mieux vaut s'attarder sur les mots et les images, sans forcément s'attendre à un récit trop palpitant.
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À la table des hommes

J’ai bien aimé ce conte, tantôt planté dans l’imaginaire, tantôt planté dans le réel. J’ai bien aimé aussi ne pas saisir l’époque et parfois la toucher du doigt. Tout est tangible et intangible à la fois. Ce basculement du rêve à la réalité est une petite danse constante. J’ai aimé l’histoire de cet enfant sauvage, né d’une union incroyable, qui se construit au contact des hommes, avide de comprendre et de partager mais sans renier son attachement à la terre.







J’ai apprécié les descriptions de la nature, des animaux, les sons, les odeurs. On sent la grande passion de son auteure pour la flore et la faune. On se glisserait facilement dans la peau de l’animal pour ressentir ses besoins et ses liens avec son environnement. Tout y est admirablement retranscrit, précis ; l’écriture est poétique, travaillée et pourtant facile.







Sylvie Germain s’invite à la table des hommes et le constat est accablant. Les digressions de l’auteure sur les drames du quotidien dont les hommes parsèment leur chemin, sont listés, précis, parfois trop précis et pointent des faits d’actualité récente et nous sortent alors du contexte de la fable. Les hommes n’ont pas le beau rôle ici et leurs méfaits envers eux-mêmes, la nature et les animaux sont redoutables et nombreux. Mais malgré leurs défauts, l’auteure arrive quand même à saluer l’amour et la fraternité qu’ils arrivent parfois à partager.







Décidément j’aime le regard que Sylvie Germain pose sur les Hommes. A chaque roman que je parcours, je suis toujours éblouie de son analyse et de la précision quasi-chirurgicale qu’elle utilise dans le choix de ses mots pour poser décor et personnages.







Albel semble né de la forêt. Il ne sait rien, ne dit rien. Il hume le vent, cueille des baies et des racines, observe la nature et comprend les animaux. Sa seule compagne est une corneille.

Puis, Abel est recueilli par une vieille femme dans un village dévasté par la guerre. Petit à petit, il apprendra des hommes... il apprendra aussi à rire et à pleurer.




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La pleurante des rues de Prague

Alors comment dire sans paraître excessif ? Allez au diable l’excès Sylvie Germain est devenue ma romancière française préférée avec Boris Vian. Ce n’est certes pas le même style mais ils ont deux points en commun selon moi : l’amour de la langue française, et le génie de raconter une histoire.

En fait Sylvie Germain nous narre des photographies, des instants poétiques où se mêlent le lyrisme et mysticisme d’un côté et histoire et psychologie de l’autre.

Grâce à son talent, son écriture met davantage en exergue la beauté des paysages et des situations que si nous en étions directement spectateurs. C’est exceptionnel chez un écrivain de parvenir à nous faire souhaiter d’être loin d’une scène décrite pour en comprendre toute la beauté. Nous suivons donc les manifestations de la Géante sorte d’alter égo du Golem de Prague qui s’oppose à lui par La réception de toutes les émotions de la ville mais également parce qu’elle incarne le monde tchèque dans toute sa complexité au contraire du Golem créature sans poésie ni sentiments. La Géante est une allégorie de la souffrance qui passe et qui revient. Nous ne pouvons la lier qu’au réel personnage principal, la ville, Prague dont je suis éperdument amoureux et donc extrêmement exigeant lorsqu’il s’agit de la conter. Merci donc Madame Germain j’ai revu les places, les trottoirs, les pavés, les bâtiments, l’atmosphère, les émotions, j’ai tout revu grâce à vous sans pouvoir voyager autrement que par vos lignes. En un instant j’étais à nouveau chez moi et cela fait beaucoup de bien.



Je reviens sur la qualité de l’écriture qui est remarquable avec un vocabulaire riche mais pas précieux, une construction de phrases musicales mais pas académique, et une construction narrative rigoureuse mais pas rigide. Que de chaleur dans ce semblant d’austérité qui finalement ne trompe pas. C’est un livre français qui pourrait très bien être écrit par un tchèque et c’est bien là le plus bel éloge que l’on puisse faire à Sylvie Germain. Car s’aventurer dans Prague est un exercice périlleux pour n’importe quel écrivain étranger.

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Sylvie Germain

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