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Critiques de Téa Obreht (67)
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Inland

L'auteure nous propose un long récit de voyage, roman historique bien documenté——extraordinairement dense——, genre Western qui se passe dans l'Ouest américain à la fin du XIX° siècle, en 1893.



Elle nous plonge sans ménagement dans sa vision du Far- Ouest à travers deux intrigues et deux existences ——de l'Arizona au Texas ——qui finiront par se télescoper lors d'une improbable rencontre dans un décor somptueux.

Lurie, orphelin musulman, au passé trouble, se retrouve embarqué dans une aventure rocambolesque lorsque l'armée des États - Unis tenta d'incorporer des chameaux comme bêtes de somme , au temps où s'achevait le peuplement des derniers territoires restés sauvages.



Inland, cet arrière pays à explorer se fait donc en compagnie d'hommes d'origine orientale et surtout de bêtes peu communes aux États - Unis : «  Les chameaux , ces grosses chèvres aux larges dents, avec leur caroncule de dindon? «  Ces monstruosités aussi bruyantes? » .

Seulement la cavalerie les utiliserait car ils pouvaient porter plus de 300 kilos pendant neuf jours sans avoir besoin de se désaltérer.

Ils provoqueraient des déchaînements d'enthousiasme chez les habitants d'Indianola .

Le lecteur suit Lurie le convoi, le voyage et les aventures «  la petite ligne noire et tremblotante durant des jours » , caravane imposante,... pas facile à dissimuler...

Dans son ranch, en Arizona , Nora Lark, mère de Toby , sept ans, Rob , seize ans et Dolan, dix-sept ans , abandonnée par son mari Emmett: elle l'attend désespérément , il est parti chercher de l'eau ,elle fait face courageusement à la pénurie d'eau et à une sécheresse impitoyable .

Elle s'occupe aussi de Josie Kincaid ,nièce d'Emmett,—— Josie la maladroite ,——- née dans un milieu d'extrême supercherie où le spiritisme , tirages de cartes et autres divinations dominait sauf qu'ils seront tous emportés par une épidémie de typhus , recueillie par la famille Lark, Josie usera de pouvoirs occultes et communiquera avec les morts.....



L'auteure maîtrise parfaitement ses sujets entre «  Nature » en grand , humour , histoire , élégance et ironie.

Quête de l'eau, quête de l'or, vains espoirs , personnages mystérieux, dureté de la vie auprès de la famille Lark, ces pionniers de l'Arizona, très bien relatée, mystères , chagrins , douleurs , peurs ancestrales et désirs souterrains , notamment ceux de Nora et de Tobie, craintif et fragile , sans oublier l'âme d'Evelyn , petite fille de Nora , morte d'insolation qui murmure à l'oreille de sa mère. ....

Un livre complexe, bien écrit , le livre d'une époque , celui d'une longue épopée, brûlante de soleil, âpre et poignante, riche de détails à propos de l'Amérique .

«  Le silence tomberait sur la maison. Les souris, après avoir cherché la dernière petite miette se nicheraient sous les avant - toits. Suivraient les crotales . Les chênes rabougris , avec leurs racines assoiffées , s'aventureraient en bas de la colline , recouvriraient peu à peu la clôture ainsi que la petite pierre tombale d’Evelyn »
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Inland

Auteur il y a quelques années d'un premier roman « La femme du tigre » pour lequel elle avait obtenu le prestigieux Orange Prize et un vrai succès de librairie partout dans le monde , Téa Obreth nous y narrait alors la reconstruction de l'ex-Yougoslavie sous forme de conte folklorique.

Presque dix ans plus tard, la romancière américaine d'origine serbe, revient avec roman historique dense qui se déroule dans l’Ouest américain du milieu à la fin du Xixe siècle



Avec son nouveau, et seulement deuxième roman, elle nous propose un western qui revisite les mythes fondateurs de l'Amérique... à dos de chameau.

De l'Arizona au Texas, à travers le destin de deux personnages, Nora, mère de famille abandonnée par son mari et Lurie, vagabond orphelin, Inland est l'histoire de la construction des États-Unis à la fin du XIXe siècle du point de vue des laissés-pour-compte.



Ce double récit se déroule en 1893 alors que s'achève pour les Etats-Unis le peuplement des derniers territoires restés sauvages. Jonglant entre cette histoire d' une mère de quatre enfants qui fait face courageusement à la pénurie d'eau, terrée dans son ranch de l'Arizona, et d'un vagabond musulman ,au bout du rouleau.

La jeune romancière américaine parvient à réinventer un genre éculé qu'est le Western et le territoire de l’Arizona, aride et surprenant est quasiment un personnage à part entière ..



L'auteure maitrise parfaitement l'équilibre entre naturalisme, humour et élégance en y insufflant une pincée de réalisme magique.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Inland

Une belle première de couverture et un beau titre n'ont pas suffi pour me procurer le moindre plaisir à lire cette histoire, ou plutôt ce faisceau d'histoires et de situations, donc une lecture très laborieuse.



Pas un seul des personnages ne m'a semblé attachant, hormis peut-être le chameau, Burke. Pour les autres, il faut s'accrocher et suivre, pratiquer quelques retours en arrière pour resituer action et intervenants. Ils portent tous le fardeau des malheurs du monde, pour quelques-uns une futile espérance les sauve ou les anéantit.



Pas de grandes descriptions de l'ouest américain, malgré quelques ébauches, pas d'envolées lyriques que l'on pourrait attendre dans cette époque tourmentée, pas de grands sentiments humains, chacun est enfermé soit dans ses douleurs, soit dans ses infortunes, soit dans ses pouvoirs.



Un peu de surnaturel avec le thème éculé de contact avec les morts, lesquels bien ennuyés, n'ont finalement pas grand-chose à dire.



Aucune des situations n'est finalement aboutie, qu'il s'agisse de la quête de l'eau, de l'or, de la violence ou du pouvoir. La fin ouvre tellement de portes béantes qu'elle n'aboutit à rien d'autre que le soulagement d'être parvenu au bout...
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La femme du tigre

Dans le cadre du prix roman FNAC 2011, j’ai reçu ce livre. Après « Venir au monde » de Mazzantini, c’est le second livre qui se passe en Ex Yougoslavie en partie pendant la guerre. C’est une première œuvre pour une écrivaine de 25 ans… C’est un très bon premier livre.



J’ai aimé cette histoire rocambolesque qui mêle le folklore, les mythes à une réalité difficile. Racontée par la voix de Natalia, jeune doctoresse, l’histoire se partage entre le passé et le présent, l’enfance et la jeune adulte. Natalia part vacciner des orphelins dans une partie des Balkans détruite par les forces Serbes. Elle-même Serbe, elle apprend que son grand père vient de décéder dans un village inconnu. Elle part alors à la recherche de son passé et de ses racines. Elle raconte son grand père, son histoire. On découvre un homme immortel, un tigre et sa femme, un homme ours, un village ravagé par les ragots et la violence quotidienne. A cela se mélange, la vie dans ces pays Balkans ravagés par la guerre. On découvre que même au début du vingt et unième siècle (même ou surtout ?) le folklore, la superstition jouent un double rôle: à la fois destructeur mais aussi une aide à la vie / à la survie quand le monde s’effondre.



C’est une écriture étonnante. Ce roman m’a rappelé ce film de Kusturica vu à Oslo où je ne comprenais pas les paroles (Serbe sous titré en Suédois, cela dépassait mes compétences) mais où j’ai apprécié les couleurs, les sons, l’atmosphère d’une façon très personnelle. Dans La femme du tigre, il y a ce même genre de scènes très vivantes, très décalée (le zoo, le passage en douane, les vignobles, …)



Même si ce livre n’est pas sans défaut… la fin, en particulier, m’a interloquée et m’a parue un peu bâclée, dans tous les cas, je l’ai lu avec grand plaisir et je vous le recommande. J’ai hâte également de voir comment va évoluer l’écriture de cette écrivaine d’origine Serbe.



Merci à la FNAC et à Calmann Levy.



1ère phrase : "Dans mon plus lointain souvenir, mon grand père, chauve comme un caillou, m'emmène voir les tigres."
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La femme du tigre

Une lecture mitigée, par moments j'étais prise par l'histoire surtout celle du grand-père, quant à celle de Natalia je me suis ennuyée. Pas d'intrigue, pas de rebondissement, c'est plat, malgré tout, ça reste intéressant à découvrir.



J'ai de loin préféré la partie "conte" avec l'homme qui ne meurt pas et la femme du tigre donc avec le grand-père.



L'écriture est parfois superbe et parfois quelconque, ce roman est à l'image des montagnes russes et j'ai eu beaucoup de mal à trouver un certain plaisir à le lire. Je n'avais qu'une hâte c'était d'arriver au bout non sans mal.



Passons à autre chose avec plaisir !
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La femme du tigre

Téa Obreht possède l’audace de la jeunesse lui permettant d’emprunter un chemin détourné, celui des légendes et superstitions, afin de raconter les blessures béantes laissées par les guerres ethniques des Balkans.





Dans cette contrée aux lignes géographiques éclatées, les frontières de la réalité se révèlent floues : les épidémies seraient des maléfices et les morts des esprits errants. Les superstitions sont encore très vivantes dans cette région, elles permettent aux vivants ou « survivants » d'apprivoiser leurs peurs et les horreurs vécues.

C'est ce que découvre Natalia, jeune médecin serbe en mission humanitaire. Relativement préservée par cette guerre un peu lointaine, forte de l’insouciance de la jeunesse _ et quelque peu étrangère aux légendes _ la mort mystérieuse de son grand-père avec lequel elle avait noué une solide complicité, fait tomber toutes les résistances de la jeune femme...





Le récit est réellement surprenant parce qu’il s’inscrit dans une contrée géographique mal définie, une rationalité aux frontières abolies, une narration au rythme bousculé. Et pour un esprit cartésien, cela est même est déroutant. Il convient un temps d’adaptation au récit où se télescopent sans cesse imaginaire et monde réel, souvenirs et réflexions d’une narratrice un peu perdue dans ce monde où les fables glissent comme des ombres dans la banalité du quotidien.

Pour autant, on se laisse captiver par cette « réalité », les contes confèrent une certaine beauté morale à la laideur du quotidien d’après-guerre où la mort est encore très présente. Ici la fable ne se borne pas à la transmission d’histoires de génération en génération, elle prend une dimension merveilleuse permettant d’appréhender une vie hostile, faite de conflit, d’épidémie, de deuil et de haine.

Avec une écriture cinématographique, l’auteur, doté de réels talents de conteuse, convoque tous les fantômes du passé de son pays d'origine que l’on découvre plein de poésie, peut être pour sanctuariser la paix présente face aux traumatismes.

Lecture savoureuse et dépaysante.

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Inland

L'Arizona et l'Amérique des pionniers, fin 19e, avec les indiens qu'il reste, les immigrés venus de loin, la difficulté du climat, la solitude... des fantômes et une caravane de chameaux (le fait historique original et intéressant)... en deux histoires qui se rejoignent à peine et semblent étirer interminablement une journée par des digressions en long en large et en travers qui ne m'ont pas du tout permis d'apprécier le personnage de la mère, et si j'ai été plus touchée par l'orphelin bandit, j'ai fini engluée dans l'atmosphère pesante et par avoir soif d'autre chose.
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Inland

Western descriptif, direction le Far West de la fin du XIX ème siècle.

Nous suivons deux personnages au destin tragique dont les routes finiront par se télescoper.

Lurie jeune orphelin, recherché par les autorités erre dans l'ouest jusqu'à ce qu'il soit enrôlé par l'armée pour conduire des caravanes de chameaux, le Camel Corps, moyen de transport adopté par l'armée en raison de leur résistance au climat très rude et leur grande capacité de portage.

Nora, mère de famille, attend impatiemment le retour de son mari parti chercher de l'eau. Elle tente coûte que coûte de faire survivre ses enfants et la nièce dont elle a la garde mais l'eau manque cruellement et chaque jour est toujours plus dur à surmonter.

Lecture très laborieuse, comme si je ressentais la pesante atmosphère de ce coin perdu au milieu du désert, comme alanguie par l'extrême chaleur,  sous une chape de plomb. Ni les personnages ni leur originalité n'auront donné du rythme à ce récit. Tout traîne trop en longueur et malgré un roman comme un témoignage du quotidien et de la vie en général dans le grand ouest,  les descriptions et la lenteur auront eu raison de mon intérêt.

Cette année j'ai enchaîné les westerns et j'espérais de celui ci un point de vue plus sociologique qu'à l'accoutumée d'autant plus que le personnage principal féminin incarnait parfaitement une mère courage.

Bref, rendez-vous manqué,  sans rancune.
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Inland

Lu dans le cadre de la Masse critique, je remercie donc Babelio et les éditions Calman-Lévy pour la découverte de ce roman.



Le roman-western m'est totalement inconnu, je ne pourrais donc dire s'il est bon ou non puisque je n'ai pas de point de comparaison, c'est d'ailleurs pour cette raison que je l'avais sélectionné.



Cependant bien que l'histoire de 2 destins qui se croisent involontairement soit originale et intéressante, le rythme lent (trop pour moi en tout cas) m'a un peu gâché la lecture.

Impossible de lire plus de 20 pages d'affilées. Par contre j'ai aimé l'environnement "hostile" des terres désertiques de l'Ouest américain où l'eau est une denrée très rare à certaines périodes, la dureté de la vie est très bien relatée.



Il a fallu attendre la dernière centaine de pages pour qu'il y ait un regain d’intérêt.



Avis mitigé.



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Inland

Ce western est composé d’un double récit :



Lurie Mattie, un vagabond orphelin d’origine turque, se retrouve malgré lui sur le bateau débarquant les chameaux importés par l’armée américaine afin de servir de bêtes de somme. Il y fait la connaissance de Hi Jolly d’origine orientale et chef du Camel Corps. Afin d’échapper à ses traqueurs, Lurie se fait engager comme chamelier et se voit ainsi confier un chameau dénommé « Burke » avec lequel il a pour mission de traverser la Californie.

C’est à ce fidèle compagnon qu’il s’adresse lorsqu’il conte son histoire de 40 ans d’errance dans les régions arides et impitoyables de l’Amérique.



Nora Lark, mère de 4 enfants, vit à Amargo, en Arizona avec sa famille. Elle attend le retour de son mari Emmett parti chercher de l’eau, une denrée rare dont les réserves s’amenuisent sous le soleil brûlant et la sécheresse qui fait rage dans la région. Il tarde à revenir, elle s’inquiète. Ses deux fils aînés Rob et Dolan, qui dirigent un petit journal « le Sentinel » en l’absence de leur père, disparaissent subitement à leur tour. Seule, elle cherche à comprendre si ces disparitions sont liées à une histoire d’intérêts pour le déplacement du siège du gouvernement du comté d’Amargo à Ash River.



Alors que Lurie parcourt ces grandes plaines sans jamais réussir à se poser, Nora s’accroche désespérément à cette maison qu’elle a bâti avec sa famille et qui a jadis abrité sa défunte fille.



Deux êtres d’origines et d’horizons bien différents qui nous emmènent au cœur de l’histoire des pionniers du Wild West et qui tentent de survivre sur une terre d’accueil peu hospitalière où résonnent les voix des fantômes des personnes qui n’ont pas survécus à la chaleur ou à la violence du chacun pour soi de cette vie rude et dépourvue de justice où les puissants dictent la loi.



Téa Obreht est une conteuse hors pair et nous livre un roman poignant, documenté et riche en détails sur la colonisation de l’Ouest américain au XIXe siècle et nous fait découvrir un pan peu connu de cette conquête de l’Ouest au travers de l'histoire du Camel Corps.

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La femme du tigre

Natalia est en voyage avec son amie Zora quand elle apprend que son grand père est décédé. Elle hésite à interrompre son voyage mais poursuit finalement : les deux jeunes femmes sont médecins et vont dans un orphelinat du pays voisin pour vacciner les enfants. Elle pense pouvoir remplir sa mission et revenir à temps pour les funérailles.

Commence pour Natalia la remontée de souvenirs du temps passé avec son grand père, au zoo pour observer les tigres, à la maison…. Natalia avait 14 ans quand la guerre a commencé (Guerre de Yougoslavie).

Avec l’adolescence leurs liens s’étaient distendus mais elle était restée tout de même très proche de ce grand-père, médecin lui aussi.



J’ai beaucoup aimé les parties « réalistes » du roman quand Natalia raconte la guerre qui se rapproche, la découverte, à 15 ans, de sa vocation de médecin.

J’ai moins aimé par contre les digressions avec les souvenirs « fantastiques » de son grand père : l’histoire par exemple de l’homme-qui-ne-meurt-pas, l’histoire du tigre que le grand père aurait rencontré quand il avait 9 ans.

Et puis une fois réalisé que je ne pourrai pas tout comprendre (pour cause de réalisme magique) j’ai laissé de côté toute rationalité et plus profité de cette lecture (l’histoire de la femme du tigre (et du titre) prend de l’ampleur et devient passionnante…



En conclusion : un avis un peu mitigé pour ce premier roman mais des circonstances de lecture qui ne sont pas favorables (confinement), je vais essayer de lire des livres plus gais….ça tombe bien j’ai « les intermittences de la mort » dans ma PAL …:-)

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Inland

Un petit gars seul au monde se retrouve embarqué dans l’aventure insensée (totalement méconnue, et pourtant véridique) des dromadaires testés par l’armée américaine au Nouveau-Mexique et en Californie. Nous sommes juste avant la guerre de sécession. En parallèle, nous sommes aussi en 1893 aux côtés d’une famille de pionniers en Arizona. Les deux histoires finissent par se télescoper (littéralement) mais en réalité elles nous sont devenues tellement familières l’une et l’autre qu’on a cessé depuis longtemps d’attendre la compréhension d’un quelconque point commun (je ne dis pas qu’on n’interprète pas le moindre fait ou geste susceptible d’être un relais); c’est que la plume est magistrale ! Elle creuse encore et encore et met au jour des strates de plus en plus profondes, n’hésitant jamais à se montrer cocasse ou subtile ou encore dramatique, et on s’installe entre ces pages avec une délectation qui ne se dément jamais et une intense affection. Quel dommage que ça s’arrête ! Un western très abouti qui se déguste lentement.



Lu dans le cadre de l'opération Masse Critique de Babelio
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Inland

C’est un western lent et grandiose, au fond des terres centrales américaines, avec des zooms sur les vissages, sur des gestes, ou des histoires. Il y a de scènes magnifiques, des regards pleins d’émotions, de bravoure et de vie. Malgré tout, si l’on n’adhère pas rapidement au style, on finit par s’ennuyer et attendre la fin avec impatience.

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Inland

Par un début un peu lent, le roman commence dans les années 1850, auprès d’un jeune homme d’origine turque ou des Balkans, qui rejoint une bande de voleurs. Se présentent ensuite d’autres personnages, une famille qui survit avec difficulté des produits d’une petite ferme en Arizona en 1893. La sécheresse est terrible, et l’eau manque. Puis Lurie, le jeune homme rencontré au début, est plus ou moins engagé pour conduire des bêtes du « Camel Corps » à travers les États-Unis. Voilà qui ne manque pas d’intérêt.

J’ai noté toutefois rapidement que le style, que j’avais beaucoup aimé dans La femme du tigre, regorge ici d’adjectifs, parfois un peu décalés, dont on peut légitimement se demander s’il s’agit d’une originalité d’écriture, ou d’une traduction un peu rapide… je ne trancherai pas.

Quant à la construction pleine de méandres, elle m’a empêchée de m’attacher vraiment aux personnages principaux, Nora, mère de famille qui ne veut pas admettre que l’absence de son mari devient inquiétante, et Lurie, le jeune meneur de chameaux, sans oublier le sympathique Burke. Une légère déception, en ce qui me concerne.
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La femme du tigre

Dès les premières pages, j'ai été sensible à la musique des mots. C'est plus ou moins remarquable selon les écritures, là c'est quelque chose qui m'a frappée, un rythme, une scansion qui donne envie de prononcer des paragraphes à voix haute. le conte n'est jamais très loin, et pourtant le début du roman est bien ancré dans la réalité : Natalia et son amie Zora, médecins toutes deux, passent la frontière pour aller soigner et vacciner des enfants laissés orphelins par la guerre, des enfants « de l'autre camp » d'ailleurs, mais heureusement le conflit est terminé. Les deux jeunes femmes ont pratiquement toujours connu cette ex-Yougoslavie en guerre, et la paix revenue, les remarques concernant l'appartenance à un côté ou l'autre, selon la conviction religieuse, selon la consonnace des noms, fusent encore, montrant que la reconstruction sera longue. L'un des thèmes du roman concerne donc les ravages hérités d'une guerre, surtout s'il s'agit d'un conflit interne, qui n'est jamais vraiment terminé. Un des autres thèmes est la transmission familiale. Au moment même où Natalia attend à la frontière, elle apprend la mort de son grand-père, et ses souvenirs remontent à la surface, de la promenade hebdomadaire avec lui au zoo, aux histoires racontées, comme celle de l'homme-qui-ne-mourra-pas, ou celle du tigre échappé du zoo de la ville.

Le ton est original, sans clichés, l'alternance entre le quotidien de Natalia auprès des enfants malades, ses souvenirs d'enfance et les histoires entendues, est habilement menée. Natalia doit d'abord retrouver les vêtements et effets personnels de son grand-père dans un hôpital presque déserté, car durant les quarante jours de l'âme, les quarante jours après la mort, il faut garder dans la maison ses effets personnels auprès duquel le défunt vient chercher du réconfort. Voici une des croyances qui émaillent le récit, mais la plus belle histoire sera celle de la femme du tigre, celle que Natalia devra aller trouver dans le village de naissance de son grand-père. Elle saura ainsi pourquoi il était à ce point attaché à l'exemplaire du Livre de la Jungle qu'il avait toujours dans sa poche.

La suite...
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Inland

Lurie est un jeune orphelin vagabon. Recherché pour vol et meurtre, il parcourt la campagne et travers les villages en se cachant.

Nora est inquiète. Il n'y a plus d'eau dans le puits, son mari tarde à revenir. Deux de ses fils sont en ville et, elle est seule avec son plus jeune fils Toby en proie à des terreurs provoquées par la découverte de traces d'un animal autour du domaine.



Atmosphère western garantie avec ce roman de Téa Obreht. Il s'agit de ma troisième lecture pour le prix des lecteurs du Livre de Poche. Un voyage dans le sud des États-Unis à la fin du XIXe siècle. Une immersion dans les ranchs, les villages, le désert, la poussière, les truands et les règlements de compte, les shérifs.





Si le résumé de la 4e de couverture m'a tout de suite attiré, j'ai trouvé le texte long et très lent à se mettre en place. Beaucoup de digressions qui m'ont perdu dans le fil du récit. Un récit que j'ai trouvé assez brouillon. J'avoue avoir beaucoup peiné dans ma lecture avant de réellement trouver une accroche. Accroche qui a eu lieu lors des 150 dernières pages. À ce moment là je n'ai pu décrocher.



Une lecture en demi-teinte. J'en ressors un peu déçue, car j'en attendais plus.

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Inland

Inland ou l'histoire d'âmes solitaires dans les profondeurs du far-west.

De cette profondeur, je suis assez dubitatif. Il y a quelques phrases qui m'ont marquées et j'ai découvert de nouveaux mots. C'est un point non négligeable.

Toutefois, j'ai trouvé le roman vraiment trop long. Celui-ci est souvent abrupt, je reconnais que l'autrice a carrément placé sous de beaux paysages quelque chose qui va au-delà de cela. Pourtant ce ne me fut pas satisfaisant. Je me suis perdu dans et entre les personnages comme un chameau sans chamelier en plein désert (et encore le chameau est capable de s'en sortir tout seul).

Je n'ai éprouvé aucune empathie ni de sympathie pour les personnages. Certains disparaissent sans jamais revenir, les conflits se font sous une tension désertique. Une nervosité fébrile comme le coté roman historique et je reconnais qu'il y a du fond dont je n'ai pas saisis toutes les significations.

La construction de l'histoire est vraiment très longue que je me suis assoiffé dans la touffeur du Wyoming ou d'un autre état. Un état intérieur.

Encore heureux que nous sommes en hiver, car en été, j'aurais littéralement crevé de chaud en le lisant.
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Inland

IL ETAIT UNE FOIS DANS L'OUEST



(Livre lu dans le cadre du prix des lecteurs - Editions le Livre de Poche - sélection littérature 2022)



▶️1893, Amargo, Arizona : Nora, dans son ranch isolé, lutte contre la chaleur et la sécheresse ; elle attend le retour de son mari parti chercher de l’eau à la grande ville et qui aurait déjà dû être de retour...

▶️...Ses deux fils aînés, Rob et Dolan, sont partis au bourg s’occuper de la presse familiale qui édite une gazette locale - enfin, c’est ce qu’ils lui ont dit!... En attendant, Nora tente d’occuper son plus jeune fils, Tobie, un gamin craintif et rêveur qui dit avoir vu une bête rôder sur le domaine...

▶️En parallèle, Lurie Mattie raconte son histoire qui commence près de 50 ans plus tôt ; orphelin très jeune, placé en maison de correction, en cavale depuis l’âge de 6 ans, détrousseur de diligence et recherché pour meurtre par tous les marshals de l’ouest américain, il s’est enrôlé dans l’armée - le CAMEL Corp, qui utilise des chameaux pour leur résistance et leur capacité de portage afin de défricher ces terres arides et relier les territoires entre eux...

▶️C’est là que Lurie rencontre Burke...un chameau, qui devient son compagnon d’infortune - une existence faite de fuite et d’errance - témoin fidèle de cette itinérance, de cette vie de misère et de débâcle, jusqu’à ce soir funeste où le chemin de Lurie va croiser celui de Nora...

▶️ Un roman historique dense et complexe, très cinématographique (on pense à un western de Tarantino, la violence en moins, quoi que!..) qui ravive un far-ouest méconnu et qui retrace le peuplement de ces territoires sauvages et inhospitaliers, peuplés alors d’indiens acculés à défendre leur terre et de bandits de grand chemin - au climat hostile , avant qu’ils ne deviennent des États indépendants - l’histoire de la construction des États-Unis en somme...

▶️C’est aussi le récit de deux destins entre-chassés - des personnages rudes, incarnés, attachants, jusqu’à l’Arizona, personnage à part entière...Et Burke, le chameau, placide et nonchalant, intuitif pour sentir le danger, à l'écoute de son maître - d'ailleurs, c'est à lui que Lurie s'adresse tout au long du roman, pour lui rappeler leur pérégrination commune, les (mauvais) choix qui les ont conduit là...

▶️Un western épique, au long cours, qui a suffisamment de souffle - avec ses personnages secondaires multiples, des digressions nombreuses, pour tenir le suspense jusqu'aux dernières pages... Une construction narrative ingénieuse sur deux temps ; le récit de Nora, raconté sur une journée et demi et celui de Lurie, qui court sur 50 ans - les deux destins finissant par se télescoper lors de circonstances improbables et pourtant!, dans un décor crépusculaire et grandiose - apothéose de cette épopée...

▶️Une belle écriture, travaillée, descriptive et naturaliste, qui rend parfaitement la beauté âpre de ce grand Ouest américain brûlé de soleil...tandis que la caravane passe... Coup de cœur !!...
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Inland

Quelle incroyable histoire que celle du Camel Corps qui fit traverser, au milieu du 19ème siècle, les régions les plus désertiques du Sud-Ouest américain, à une troupe de chameaux venus d’Egypte, menés par des chameliers turcs.

Deux personnages et deux destins se partagent ce roman de Téa Obreht qui est d’une densité hors du commun.

Lurie Mattie, fils d’immigrés turcs du Missouri, rejoint la troupe du Major Beale, alors que le recherche inlassablement le Marshall Berger, pour un meurtre qu’il a commis lorsqu’il faisait partie d’une bande de hors-la-loi. Désormais nommé Misafir, il devient chamelier et se voit attribuer l’imposant chameau Burke pour qui il va cultiver une véritable passion et à qui il va s’adresser, comme à un ami, tout au long du livre.

Dans la petite ville d’Amargo sur le territoire de l’Arizona, Nora Lark, issue d’une famille d’immigrés écossais, vit avec ses trois fils, tandis que son époux Hemmet, directeur du journal local, ne donne plus signe de vie depuis plusieurs semaines. Seule dans un endroit aride où le manque d’eau est une bataille au quotidien, elle porte en elle le regret de la mort de sa petite fille, victime de la chaleur lorsqu’elle n’était qu’un bébé.

Si les parcours de Lurie et de Nora finissent pas se croiser, ce n’est que pour un ultime rêve de ce que la vie aurait pu être, dans un monde moins dur peut-être, à une autre époque sûrement. Accompagnés par la bienveillante présence des disparus qu’ils ont aimés et à qui le manque redonne corps, les personnages de Téa Obreht portent en eux une émotion intense faite d’un mélange d’espoir et de rêve.

Il y a tant de petites histoires à l’intérieur de la grande histoire que l’on est submergé par un tourbillon d’anecdotes et d’aventures, avec la sensation au final, d’avoir lu trois romans en un. C’est étourdissant, parfois trop, mais il subsiste de cette lecture, le sentiment d’avoir partagé avec ces pionniers courageux et volontaires, une petite part de la construction de ce Nouveau Monde.

Ce grand roman, à la fois historique et épique, rend hommage à ces hommes et ces femmes qui sont venus d’ailleurs pour peupler l’Amérique et retrace avec beaucoup de sensibilité et de justesse, leur difficile parcours.
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La femme du tigre

Dans un pays jamais nommé des Balkans, les peuples se séparent au gré des nouvelles frontières que dessinent les guerres civiles qui se succèdent. Natalia, une jeune étudiante en médecine, part avec une amie de l'autre côté de la frontière pour mettre sur pied un centre de vaccination. Elle sera hébergée par une famille possédant des vignes, dans lesquelles des tziganes creusent à la recherche d'un corps enterré à la va-vite durant l'une des guerres, et dont l'esprit prendrait un malin plaisir à faire mourir le reste de la famille.



En pèle-mèle, elle évoque son grand-père, un médecin respecté, enseignant à l'université, qui n'a jamais vraiment plié face aux menaces, et a toujours exercé son métier avec dignité. Elle nous raconte ces souvenirs qui ressurgissent après son grand-père ne meurt de l'autre côté de la frontière, en partant la rejoindre.



Ce premier roman de Tea Obreht est assez particulier. Dévoré sans passion, il alterne des passages très ennuyeux et des petites pépites qui font tourner les pages à un rythme effréné. Si j'ai plus aimé les récits lié à l'Homme qui ne pouvait pas mourir, le reste de l'histoire, notament dans sa partie contemporaine, m'a semblée confuse et assez laborieuse, sans grand intérêt. Un roman mitigé donc, mais avec suffisament de qualités pas assez exploitées pour que je tente, à l'occasion, un nouvel essai avec un prochain roman.

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