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Critiques de Xavier Mauméjean (283)
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Steampunk : De vapeur et d'acier

Très déçue de ne pas avoir gagné ce livre avec Masse Critique, je l'avais mis en tête de ma liste de cadeaux d'anniversaire. Et enfin, j'ai eu le plaisir de le sortir de son paquet il y a une quinzaine de jours.



Cet ouvrage se base sur l'idée que l'utilisation de la vapeur, et donc de la machine, a été maîtrisée dès l'Antiquité, conduisant ainsi à une évolution technologique beaucoup plus rapide et bien différente de celle que l'on connaît.



Ainsi, on nous présente des tranches d'histoire uchronique, chacune composée d'un texte de Xavier Mauméjean et d'une illustration de Didier Graffet. Il s'agit parfois d'anecdotes inventées, ou parfois d'événements historiques réels revisités à la sauce steampunk, comme l'arrivée de Christophe Colomb en Amérique... en caravelle volante bien sûr !



Chacune des 120 pages de ce livre est une petite merveille. Non seulement les illustrations sont magnifiques en elles-mêmes, mais le texte les accompagne parfaitement et leur donne vie de manière magistrale. L'imagination s'enflamme, et on se prend souvent à rêver que ces textes donnent naissance à des romans tant ils sont alléchants.



Le livre en lui-même est un magnifique objet qui appelle au feuilletage, avec ses pages épaisses et sa couverture très agréable au toucher. D'ailleurs, il a eu beaucoup de succès auprès de mon entourage, et même des personnes totalement réticentes aux littératures de l'imaginaire l'ont parcouru avec plaisir.



Bref, il est difficile de faire une critique d'un ouvrage aussi riche et varié, donc je vais m'arrêter là et vous encourager chaudement à y jeter un œil lors de votre prochain passage à la librairie. C'est un magnifique objet à offrir ou à s'offrir, et je suis vraiment ravie de pouvoir l'ajouter à ma collection de beaux livres.
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Elfes et Assassins

Cinquième anthologie parue dans le cadre du festival des Imaginales d'Epinal, « Elfes et assassins » nous propose de découvrir les textes de treize auteurs français, tous très réputés dans le monde des littératures de l'imaginaire, de Pierre Bordage à Fabien Clavel en passant par Xavier Mauméjean ou Fabrice Colin, qui se sont penchés sur ces deux personnages extrêmement ambiguës que tout lecteur de fantasy est amené à rencontrer de façon récurrente. Tout comme le précédent opus, « Reines et dragons », on retrouve Sylvie Miller et Lionel Davoust en tant que directeurs de publication, un duo qui fonctionne décidément remarquablement bien. La qualité est en effet au rendez-vous, et si certains textes se révèlent évidement plus réussis et plus marquants que d'autres, nous n'en avons pas moins affaire à un ouvrage très divertissant et jamais monotone ou répétitif. On retrouve ainsi avec plaisir dans quelque uns de ces textes l'univers de certains auteurs comme le Vieux Royaume de Jean-Philippe Jaworski ou encore la ville enchantée de Panam de Raphaël Albert, tandis que d'autres optent pour un cadre plus contemporain, uchronique, historique, ou encore fantastique.



Sans grande surprise, la nouvelle la plus aboutie de l'anthologie reste en ce qui me concerne celle de Jean-Philippe Jaworski (« Le Sentiment du fer ») dont le talent n'est plus à prouver mais qui parvient encore et toujours à surprendre. On y retrouve la ville de Ciudalia, décor de son premier roman « Gagner la guerre », dans laquelle on suit les péripéties d'un Chuchoteur (célèbre guilde d'assassins) chargé d'une bien curieuse et périlleuse mission sur fond de complots politiques. Du rythme, un style percutant, des retournements de situation inattendus...., les ingrédients restent les mêmes et encore une fois cela fonctionne. Parmi les textes les plus mémorables figurent également ceux d'Anne Dugüel, également connue sous le pseudonyme Gudule, (« Le sourire de Louise »), histoire glaçante d'un amour fusionnel entre une mère et sa fille qui tourne à la tragédie, ou encore de Jeanne A. Debats (« Eschatologie d'un vampire ») qui possède décidément un style très direct, bourré d'humour et d'ironie, qu'elle met au service d'une histoire originale et d'un personnage haut-en-couleur. D'autres nouvelles méritent également le détour, que ce soit pour la poésie et la profonde mélancolie qu'ils dégagent (« Sans douleur » de Fabrice Colin et « Grise neige » de Johan Héliot), ou au contraire pour leur humour ravageur (« Du rififi entre les oreilles » d'Anne Fakhouri).



Que ce soit par le biais de la tragédie, de l'horreur, de l'épique ou de l'humour, les treize nouvelles proposées dans cette anthologie ne manqueront pas de ravir les amateurs de fantasy qui auront ainsi le plaisir de se plonger dans les textes inédits de ces grands auteurs qui auront été particulièrement inspirés par le thème de cette année 2013. Voilà un bien bel hommage rendu à ces deux figures particulièrement représentatives du genre que sont l'elfe et l'assassin.
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La société des faux visages

Troisième et dernier ouvrage de Xavier Mauméjean consacré à la mythologie américaine, « La société des faux visages » vient compléter le portrait fascinant des États-Unis du début du XXe siècle entamé par l'auteur il y a près de dix ans. Après la ville-naine créée pour les visiteurs du parc d'attraction de Coney Island (« Liliputia ») et les déboires d'un studio de production hollywoodien à l'heure du maccarthysme (« American gothic »), Xavier Mauméjean profite de la présence avérée à New-York en 1909 de deux figures inoubliables de l'époque pour mettre en scène ce qu'aurait pu donner leur rencontre. Imaginez un peu le célèbre Sigmund Freud sympathisant avec le grand Harry Houdini ! Les deux personnalités n'ont, au premier abord, pas grand chose en commun mais leur rôle dans cette histoire se révèle pourtant complémentaire : le premier est le maître de la psychanalyse et tente de s'introduire dans la tête de ses patients, le second est le roi de l'évasion, capable de s'échapper des lieux et des situations les plus improbables. Leur point commun ? Les deux hommes sont engagés par un puissant industriel pour résoudre le mystère de la disparition soudaine de son fils. Le principe de base du roman n'est pas sans laisser penser au précédent ouvrage de l'auteur qui mettait également en scène deux personnalités originaires d'Autriche-Hongrie lâchés dans une grande ville du début du XXe. Moins burlesque et décousu que « Kafka à Paris », « La société des sans visages » prend toutefois davantage l'allure d'une enquête policière dont les seuls indices se trouvent dans les différents niveaux de conscience du disparu, exactement tels que définis par Freud.



L'ouvrage accorde évidemment une grande importance aux hypothèses développées par le père de la psychanalyse dont on redécouvre ici les théories les plus célèbres (syndrome d’Œdipe, différents niveaux de conscience, rapport à la sexualité..). On en apprend également beaucoup sur la carrière du scientifique et les violentes controverses que ses travaux ont pu susciter (surtout aux États-Unis !). Il en va de même pour Houdini dont on suit avec intérêt le parcours atypique tout en assistant à ses représentations les plus spectaculaires, entre évasions de prisons de haute sécurité et numéros de contorsionniste époustouflants. Xavier Mauméjean en profite pour brosser un portrait rapide mais néanmoins intriguant de la place de la « magie » dans le show-business de l'époque (succès du spiritisme, des « freak show », des spectacles de prestidigitation...) et s'amuse même à placer quelques grands noms de ce début de siècle : Freud visite ainsi New-York en compagnie de Jung ; Houdini mentionne son amitié avec Jack London ; et on découvre même que le prestidigitateur aurait reçu une demande d'autobiographie de la part d'un jeune écrivain nommé.... H. P. Lovecraft ! Vous l'aurez compris, le récit est foisonnant, et s'il y a déjà beaucoup de choses à dire sur les personnages, c'est malgré tout le décor qui suscite le plus de fascination chez le lecteur. En très peu de pages, Xavier Mauméjean parvient à rassembler tous les éléments emblématiques que l'on associe dans notre imaginaire au New-York du début du XXe siècle : érection de buildings de plus en plus imposants, spectre de la crise économique récente, quartiers découpés entre différents gangs en guerre presque permanente, attraction exercée sur les habitants par le célèbre parc de Coney Island...



Mais qu'on ne se trompe pas : loin de proposer une image idyllique du New-York de l'époque, l'auteur soulève au contraire les paradoxes de la gigantesque cité et s'attarde sur ses aspects les moins reluisants. Ce qui l’intéresse avant tout c'est l'insolite, le bizarre. C'est dévoiler « l'arrière scène » de l'imaginaire américain. Aux côtés de Freud et Houdini, Xavier Mauméjean nous entraîne ainsi à la découverte des arrières-cours abritant de violents combats de boxe clandestins, ou bien des cafés dans lesquels se réunissent les vétérans amochés de la guerre d'indépendance cubaine. On découvre aussi avec consternation la violence de l'antisémitisme de l'époque qui n'hésite pas à se manifester dans la presse ou dans les universités et dont nos héros ont tous deux soufferts (Harvard avait par exemple instauré des quotas et mit en place des feuilles à pointillé afin de pouvoir détacher les photos des étudiants juifs des annuaires des promotions... Sans commentaire). Les anecdotes sont nombreuses, tour à tour croustillantes ou terrifiantes mais toutes édifiantes. Saviez-vous, par exemple, qu'Edison était à l'origine de la première chaise électrique et que c'est uniquement par souci de discréditer son principal concurrent qu'il a finalement opté pour le courant alternatif alors que lui-même ne jurait que par le courant continu ? Savez-vous aussi que l'exposition universelle de Chicago de 1893 fut le théâtre d'horribles massacres perpétrés par un certain H. H. Holmes, premier serial-killer américain, qui rabattait des jeunes filles dans son hôtel pour les séquestrer, les torturer et les tuer en les jetant dans de l'acide (le nombre de victimes serait compris entre vingt et deux cent !). Bref, l’érudition dont fait preuve l'auteur est stupéfiante, et c'est justement ce qui donne à ce petit roman d'une densité folle tout son charme.



« La société des faux visages » s'insère de manière tout à fait cohérente dans la bibliographie de l'auteur, entre « Kafka à Paris », « Liliputia » et « American gothic » : autant dire que si vous avez aimé ces ouvrages, celui-ci devrait amplement vous ravir. Si la rencontre entre Freud et Hondini est bien évidemment fictive, elle n'en est pas moins crédible et c'est avec intérêt que l'on se penche sur ces deux figures atypiques ainsi que sur la colossale masse d'informations réunies ici par l'auteur concernant le New York du début du XXe siècle. Un roman instructif et divertissant, comme sait si bien les faire Xavier Mauméjean.
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La Vénus anatomique

S'il y a un auteur que les uchronies semblent inspirer, c'est bien Xavier Mauméjean. Entre « Rosée de feu », « Bloodsilver » ou encore « Le cycle de Kraven », ce ne sont pas les exemples qui manquent, ni les périodes historiques abordées. Avec « La Vénus anatomique » c'est le XVIIIe qui est à l'honneur, siècle des Lumières qui voit l’émergence de nouvelles idées et la réalisation d'importants progrès scientifiques et techniques. Une émulation intellectuelle qui finit par pousser les principaux souverains d'Europe à lancer sous la férule de Frédéric II un concours réunissant les plus brillants esprits du continent dans le but de tenter l'impossible : recréer un nouvel Adam. Enfermés toute une année dans une ville de Berlin quasiment désertée de ses occupants et reconvertie pour l'occasion en un gigantesque panopticon, hommes de sciences et de lettres rivalisent d'ingéniosité pour contenter leurs mécènes et repousser les limites de leur art. L'occasion pour Mauméjean de mettre en scène quantité de personnages historiques plus ou moins connus comme Vaucanson (bio-mécanicien de génie), Fragonard (le cousin du grand peintre) mais aussi Diderot, Casanova, et bien sûr Julien Offroy de la Mettrie, médecin auteur de « L'Homme machine » qui se fait ici narrateur. Ajoutez à cela des intrigues de cours, des sociétés secrètes rivales, des expérimentations scientifiques et politiques à grande échelle et vous obtenez un roman divertissant mais peut-être un peu trop foisonnant.



La première partie du récit, pour intéressante qu'elle soit, est notamment un peu trop longue si bien que l'on tarde à comprendre les véritables enjeux de l'intrigue qui paraît par moment un peu trop fouillis. On passe cela dit un agréable moment au côté de ce Julien de la Mettrie grâce à la plume de Xavier Mauméjean qui s'est plu à restituer le style de l'époque pour renforcer l'immersion de son lecteur. On peut également saluer la qualité des recherches de l'auteur qui, en dépit de l'uchronie, nous propose ici une reconstitution réussie de cette Europe du XVIIIe en pleine mutation. Le récit est d'autant plus passionnant que certaines des expériences évoquées ne sont absolument pas nées de l'imagination de l'auteur mais ont bel et bien été réalisées par les personnes concernées (les automates de Vaucanson, ces bébés coupés de toute présence humaine sur ordre de Frédéric II afin de savoir s'ils développeraient un autre langage…) Le lecteur s'amusera aussi certainement de la rencontre du protagoniste avec certaines des figures emblématiques de l'époque comme Louis XV et sa Pompadour mais aussi Casanova ou encore le Chevalier d’Éon. Un bémol toutefois en ce qui concerne les personnages qui paraissent souvent trop distants et qu'on accompagne donc avec une relative indifférence que ne vient hélas pas atténuer la narration à la première personne du médecin philosophe.



Si « La Vénus anatomique » n'est sans doute pas la meilleure uchronie de Xavier Mauméjean, le roman n'en reste pas moins original par son sujet et convainquant au niveau de sa reconstitution historique. Un « Frankenstein » version cape et épée, en somme.
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Le Jour des fous

Angleterre, 1971. DE mystérieuses radiations provoquent une vague de suicide. Seuls survivants de cette "apocalypse", les fous, les aliénés, les artistes... Et Matthew Greville, dépressif suite au décès de sa femme dans des circonstances tragiques. Sa route croise celle de Liz qu'il va accompagner dans la quête de sa soeur. Lors de leur voyage dans ce monde dévasté, ils vont croiser différents personnages, excentriques, fous bien sur, dangereux parfois.



Un très bon roman post-apocalyptique, qui développe une atmosphère particulière qui n'est pas sans rappeler l'ambiance de Mad Max.

L'idée de départ est très originale. Dans l'univers dépeint par Cooper, la folie est devenue la norme et Greville, dépressif mais sensé, apparait comme "décalé" au milieu des fous.

Le récit est passionnant de bout en bout et permet à l'auteur une réflexion sur la civilisation et l'humanité.
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Effluvium

Didier Graffet est un illustrateur qui s’est fait connaître par ses couvertures pour Bragelonne, et surtout pour son travail sur Jules Verne. Xavier Mauméjean, lui, est un auteur à qui on doit de nombreux romans de fantasy ou de science-fiction (« Ganesha » ; « Car je suis légion » ; « Le Cycle de Kraven »...). Les deux artistes avaient déjà collaboré sur un même ouvrage en 2013, un beau livre intitulé « Steampunk, de vapeur et d’acier » qui revisitait l’histoire de l’humanité en imaginant ce qu’aurait été notre monde si les hommes avaient réussi à maîtriser les secrets de la vapeur dès l’Antiquité. Six ans plus tard, les voilà de retour pour une nouvelle collaboration, « Effluvium », qui repose sur un principe similaire, quoi qu’exploité de manière plus superficielle. En effet, si le texte et l’image occupaient précédemment une place égale, dans le cas présent c’est clairement l’illustration qui prend le pas sur le reste, la contribution de Mauméjean se limitant à de simples commentaires et non plus de récits entiers. Particulièrement imposant de part son format, l’ouvrage est divisé en quatre chapitres qui présentent chacun un aspect différent de ces mondes alternatifs marqués par l’esthétique et les préoccupations caractéristiques du steampunk. La construction est chaque fois la même : l’illustration (réalisée à la peinture acrylique) s’étend sur une page entière, l’autre étant occupée par un croquis ainsi que par un commentaire de Xavier Mauméjean qui apporte un nouvel éclairage sur l’image, que ce soit en focalisant l’attention du lecteur sur un détail ou en présentant le contexte dans lequel l’illustration doit être comprise. Bien que très intéressants et rédigés avec soin, ces commentaires sont hélas trop succincts, ce qui peut s’avérer frustrant pour le lecteur. Si l’ouvrage est avare en texte, il offre heureusement un magnifique aperçu du travail de Didier Graffet. Imprimé sur un format aussi impressionnant que peu courant, « Effluvium » permet d’apprécier les toiles de l’artiste à leur juste valeur, que ce soit au niveau de la composition d’ensemble que du jeux des couleurs ou encore des détails que cachent parfois les paysages grandioses mis en scène.



La première partie rassemble plusieurs représentations de navires, tous plus impressionnants les uns que les autres, qui mêlent des technologies et des matériaux propres à l’univers steampunk (des rouages, de l’acier, de la vapeur…) tout en gardant une esthétique très XVIIIe (grandes voiles blanches, cordages...). Le plus impressionnant reste cela dit l’environnement dans lequel ces vaisseaux extraordinaires sont amenés à évoluer, qu’il s’agisse d’un ciel orageux, d’une mer déchaînée, d’une jungle encore inexplorée ou même des fonds marins. Cette diversité des paysages contribue, à mon sens, à faire de ce chapitre celui dans lequel la virtuosité de l’artiste est la plus frappante. On effectue un saut dans le temps avec la seconde partie dont l’ambiance s’inspire davantage du XIXe et du XXe et met essentiellement en scène le Paris de l’époque ainsi que ses monuments les plus emblématiques (revisités là encore à la sauce « steampunk ») : l’Opéra Garnier, la Tour Eiffel, le Petit Palais, la Gare du Nord… Plusieurs planches nous donnent également un aperçu de l’ambiance d’autres grandes villes de l’époque, qu’il s’agisse de Londres ou de New York. L’occasion pour Xavier Mauméjean de rappeler dans ses commentaires certains des épisodes les plus marquants de ce siècle : l’exposition universelle de 1889, l’essor de la publicité, les crises boursières… Les deux dernières parties présentent à mon sens moins d’intérêt et sont consacrées à des représentations de monuments ou de moyens de locomotion fantasmés dans lesquels prédominent des textures généralement assimilées au steampunk : l’acier, la vapeur, le métal ou encore le cuivre. Si ces images sont un peu moins promptes à enflammer l’imagination du lecteur, elles n’en restent pas moins superbement réalisées et permettent de mettre l’accent sur une thématique récurrente de cet ouvrage comme du précédent, à savoir la dualité de la machine, à la fois outil d’exploration mais aussi d’exploitation. A noter que l’ouvrage se clôt par une interview fort instructive de chacun des deux auteurs.



« Effluvium » est donc un très bel ouvrage qui met superbement en valeur le travail de Didier Graffet, que ce soit via les commentaires de Xavier Mauméjean ou grâce au format lui-même qui permet d’apprécier chaque planche dans toute sa splendeur. Un véritable appel à l’aventure et à l’exploration qui ouvre une série de fenêtres vers des mondes ou des époques inconnues. A réserver aux collectionneurs.
Lien : https://lebibliocosme.fr/201..
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La société des faux visages

J'ai eu beaucoup de plaisir à lire ce petit polar qui nous plonge dans le New York de 1909.Un milliardaire engage Freud et Houdini afin de retrouver son fils disparu depuis une semaine.L'intrigue est tout aussi originale que la coopération du psychiatre et de l'Illusioniste.Leurs dialogues m'ont souvent fait sourire de par le décalage dont ils témoignent entre les pensées émergentes de l'époque et ce qui est acquis aujourd'hui, notamment concernant la psychanalyse. Pour le roi de "l'escapologie"le défi est nouveau puisqu'il ne s'agit pas de s'évader d'un lieu clos mais d'y pénétrer,quant à Freud l'intérêt est presque narcissique puisque la structure en question semble refléter sa toute jeune théorie...Transversalement à l'enquêt , Houdini va progressivement être touché par la façon de penser de Freud,ses rêves deviennent envahissants et il va finalement solliciter son coéquipier pour comprendre leurs sens et accéder au secret de famille qui explique ce qu'il est aujourd'hui.Carl Yung présent lui aussi dans cette aventure va donner des clés également sur ce qui constitue "le Freud" que nous connaissons.Nous croisons de multiples figüres new yorkaises et d'autre s personnages illustres dans cette épopée ce qui contribue vraiment au charme du récit.

Un seul bémol mais qui m'appartient entièrement! un élément m'a échappé (et non ce n'est pas un tour d'Houdini mais de ma bêtise) je n'ai pas vraiment compris l'intérêt de Vandergraaf à convoquer nos deux compères pour fouiller dans sa vie...
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Henry Darger : Dans les royaumes de l'Irréel

C’est par un étrange ouvrage que les éditions Aux Forges de Vulcain terminent leur année 2020. Fruit d’une passion partagée entre Xavier Mauméjean (son auteur), Anne-Sylvie Homassel (traductrice de L’Histoire de ma vie, l’auto-biographie d’Henry Darger paru chez le même éditeur en 2004) et David Meulemans (directeur des Forges), Henry Darger, dans les royaumes de l’irréel se penche sur la vie et l’œuvre d’un des artistes américains modernes les plus célèbres… et les plus atypiques du XXème siècle. Pour cela, Xavier Mauméjean, fervent passionné et écrivain dont la réputation n’est plus à faire (Car je suis Légion, American Gothic…), s’attelle à la tâche titanesque de passer en revue l’existence d’Henry Darger pour en dégager à la fois les thématiques profondes et les évènements déterminants.

Visite guidée d’un ouvrage aussi dense que passionnant.



Henry Darger ou le génie par accident

Né en 1892 à Chicago, Henry Darger connaît une enfance pour le moins chaotique entre la mort de sa mère alors qu’il a quatre ans puis un internement à l’âge de 13 ans pour… masturbation ! Après avoir enduré les « traitements » disproportionnés du Lincoln Institute, Henry s’échappe avant de devenir portier puis homme à tout faire à l’Hôpital. Lorsqu’il meure, en 1973, les propriétaires de son logement, Nathan et Kiyoko Lerner, découvre avec stupeur que ce vieillard fantasque mais discret a noirci 15.145 pages (!!!) formant une immense œuvre intitulée « In the Realms of the Unreal » et divers autres récits dont, notamment, son autobiographie en 5.084 pages. Mieux encore, les Lerners retrouvent d’immenses aquarelles/collages représentant son monde torturé où les royaumes chrétiens imaginaires d’Angelinia et Abbieannia livrent bataille à la nation de Glandelinia, esclavagiste et tortureurs d’enfants adorant des idoles plutôt que Dieu. C’est après la révolte de la jeune Annie Aronburg contre les Glandeliniens et la répression sanglante qui s’ensuit que les Vivian Girls, sept sœurs et princesses d’Abbieannia vont poursuivre la lutte contre l’oppresseur. Une œuvre monstrueuse, dans tous le sens du terme, émaillée de massacres et de tortures infantiles, de dragons à tête humaine ou encore d’interventions divines inattendues. Henry Darger, à la fois auteur et seul lecteur de son texte, devient l’objet d’études artistiques acharnés de par le monde, le consacrant comme l’un des représentants les plus célèbres de « l’art brut », un art autodidacte et marginal où l’artiste n’a pas conscience de son art, un exercice singulier où la dimension esthétique et significative ouvre le champ à de nouveaux territoires inconnus.



Le travail du biographe

Et ce sont justement ces territoires inconnus que Xavier Mauméjean se propose de nous faire découvrir à travers l’ouvrage présent. Passionné par le travail (et le parcours) de l’artiste, Mauméjean, non content de lui avoir consacré une thèse universitaire en 2019 et de l’avoir immiscé dans son roman American Gothic, scinde son ouvrage en deux parties distinctes.

La première détaille par le menu la vie d’Henry Darger de sa naissance à sa mort dans la ville de Chicago.

La seconde analyse les thèmes récurrents qui traversent son œuvre incroyable et pléthorique.

En tant que biographie, Xavier Mauméjean accomplit un travail remarquable qui passionne dès les premières pages. Le français ne se contente pas simplement de retracer le parcours de l’homme mais émaille son texte de considération sur les personnages importants de la vie d’Henry Darger (son père, sa marraine, Phelan, Elsie Paroubek…) et sur les évènements fondateurs pour la vie artistique de l’américain (la tornade lors de son évasion du Lincoln Institute, la mort d’Elsie Paroubek et la perte de sa photographie, la perte du premier manuscrit…).

En croisant ces éléments, Xavier Mauméjean croque l’homme ET l’artiste dans un même mouvement biographique pour que le lecteur comprenne au mieux la trajectoire du peintre-écrivain.

Abondamment sourcé (plus de 800 références), le texte s’accompagne d’extraits des textes de Darger traduit par Anne-Sylvie Homassel mais également d’apports extérieurs philosophiques et anthropologiques.

On peut reprocher à ce stade le nombre faramineux de notes et l’on aurait vraiment aimé un distinguo entre celles qui font office de sources (comme dans une thèse universitaire) de celles qui ont véritablement quelque chose à dire de plus. Heureusement, il est totalement possible de se passer des aller-retours incessants entre ces notes et le corpus principal en ne perdant rien au sens de la biographie et de l’analyse globale.



Derrière l’artiste

Mais la véritable plus-value du travail de Xavier Mauméjean, c’est la seconde partie théorique et analytique sur l’œuvre d’Henry Darger où le français dissèque les thématiques qui obsèdent l’artiste.

La sexualité, le rapport à Dieu, les Vivian Girls et les Glandeliniens, les dragons-serpents Blengiglomenean, la Guerre de Sécession, la violence… tout y passe de façon concise et remarquablement intelligente.

Donnant un éclairage profond et salutaire sur Henry Darger tout en triant ce qu’il est possible de connaître sur l’artiste et ce qu’il n’est pas possible (comme l’homosexualité dont Henry Darger n’a jamais explicitement discuté ou la raison de ses personnages féminins avec des attributs sexuels masculins), Xavier Mauméjean reste très terre à terre et colle au réel au lieu de fantasmer sur d’hypothétiques pulsions et vices de cet artiste dont l’œuvre provoque, forcément, une brutale réaction de la part de son observateur.

Plus intéressant encore, Mauméjean y adjoint une liste des « Moi potentiels » d’Henry Darger au cours de sa vie et au sein même de ses écrits qui montrent l’extrême densité des projections de l’artiste ainsi que la singularité totale de cette œuvre où Darger est à la fois auteur et seul lecteur.

Confession directe à Dieu autant qu’aventure introspective totale, l’art d’Henry Darger n’a pas fini d’intriguer et d’interpeller, ce que Xavier Mauméjean comprend ici mieux que quiconque.



Essai passionnant sur un artiste totalement hors-norme, Dans les royaumes de l’irréel explore l’œuvre et l’homme par le prisme de l’universitaire et du biographe. Xavier Mauméjean y déploie des trésors d’érudition et d’intelligence sur le sujet et renforce encore une fois notre envie d’en savoir davantage sur les écrits gargantuesques d’Henry Darger.
Lien : https://justaword.fr/henry-d..
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Bloodsilver

En 1691, un bateau rempli d’immigrants se fracasse sur l’île de Manhattan au nord du continent américain. Des dizaines de corps sont rejetés sur le rivage, mais, la nuit venue, les cadavres se relèvent et viennent dévorer les membres de la tribu d’indiens résidant sur l’île. Un seul rescapé parvient à s’enfuir et à rallier une ville de colons pour témoigner du massacre. La rumeur ne tarde pas à se répandre dans tout le continent comme une trainée de poudre: les Ténèbres sont arrivées aux Etats-Unis et elles comptent bien y élire résidence…



Ainsi débute « Bloodsilver », fruit de la collaboration de deux écrivains français, Johan Héliot et Xavier Mauméjean (publié sous le faux nom de Wayne Barrow). A partir d’un présupposé original – l’arrivée et l’installation d’une communauté de vampires aux Etats-Unis à la fin du XVIIe siècle – le roman va retracer trois siècles d’Histoire américaine. Afin de couvrir cette grande période temporelle, les auteurs ont pris un pari difficile consistant à diviser leur récit en une douzaine de petites nouvelles faisant chacune référence à un moment-clé ou un personnage mythique de la conquête de l’Ouest : Billy the Kid, « Doc » Holliday, les frères Dalton (ignare que je suis, je ne savais même pas que les frères Dalton avaient réellement existé), Wyatt Earp, etc… A ces noms prestigieux se mêlent les destins de pauvres anonymes, blancs ou noirs, colons ou indiens, dont les existences seront bouleversés par l’avancée des vampires à travers les terres américaines. Afin de donner davantage de consistance à cette étrange uchronie, les auteurs ont également intercalé entre les nouvelles des extraits d’articles ou de travaux fictifs d’historien.



Cette construction pourrait rebuter certains lecteurs – plusieurs décennies pouvant s’écouler entre deux nouvelles, les mêmes personnages apparaissent rarement d’un récit à l’autre, si ce n’est sous forme de légendes – mais elle apporte également beaucoup de richesse au roman. Personnellement, je me suis laissée complétement captiver par cette sanglante revisitation de l’Histoire américaine (quoique, à bien y réfléchir, pas tellement plus violente que l’originale). L’historien amateur notera avec amusement des divergences très inattendues : par exemple, l’Amérique de « Bloodsilver » n’a pas connu la guerre de sécession, les frictions entre les communautés vampire et humaine étant si importantes qu’elles ont fini par éclipser les haines entre le Sud et le Nord. A noter également l’excellent style des auteurs à la fois littéraire et très cru. Le Far West c’est pas pour les lopettes, moi j’vous le dis !



Pour conclure, une fresque historico-fantastique très réussie. Elle plaira peut-être davantage aux amateurs de Western et d’Histoire américaine qu’aux fanas de fantasy pure et dure, mais reste une excellente découverte, en qui me concerne.
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Car je suis légion

Vous cherchez un roman de fantasy consacré à la période antique mais s'écartant pour une fois des traditionnelles civilisations grecque et romaine ? Alors laissez vous tenter par « Car je suis légion » et son décor inspiré de l'envoûtante Babylone du VIe siècle avant J.-C. Xavier Mauméjean nous invite à y suivre le parcours de Sarban, accusateur appelé dès son plus jeune âge à servir en tant que magistrat, et dont la cité ne va pas tarder à plonger dans le chaos suite au mécontentement des dieux. L'univers est à la fois familier puisqu'il s'inspire en grande partie d'un lieu et d'une période historique bien réels, mais aussi plein de surprises grâce aux quelques éléments de fantasy disséminés ici et là dans le récit. C'est notamment le cas pour tout ce qui touche au domaine juridique : importance de la Loi à laquelle est dédiée une académie de magistrats, duels juridiques opposant les dits magistrats aux citoyens… (certains lecteurs ne manqueront d'ailleurs pas de faire le rapprochement avec un autre ouvrage de fantasy dans lequel on retrouvait un peu le même principe : « La trilogie Loredan »).



Les idées de l'auteur sont originales et n'ont guère de mal à convaincre le lecteur qui suit avec enthousiasme l'enquête menée au sein de cette majestueuse ville antique en proie au désordre le plus total. Car quand les dieux sont en colère, ils ne font pas dans la dentelle ! Les scènes de folie ou de carnage qui ponctuent le récit participent à créer une ambiance très particulière, sombre, voire dérangeante, ce qui ne plaira certainement pas à tout le monde mais qui a au moins le mérite de ne pas laisser indifférent. On ne pourra pas non plus faire de reproches à l'auteur en ce qui concerne ses personnages puisque Matali (l'épouse de Sarban) aussi bien que Casdim ainsi que les membres de l'équipe de choc dont l'accusateur choisi de s'entourer sont tous suffisamment travaillés pour remporter sans mal l’adhésion du lecteur, à commencer évidemment par le protagoniste lui-même. La dernière partie du roman est, à mon sens, la plus réussie car plus rythmée : l'action s'y enchaîne sans temps mort tandis que les personnages et l'intrigue gagnent en profondeur et en complexité.



Encore une belle réussite pour Xavier Mauméjean qui signe avec ce « Car je suis légion » un roman dépaysant à même de séduire tout amateur d'une fantasy sortant un peu des sentiers battus. Voilà un auteur dont je ne peux que vous encourager à découvrir les autres ouvrages (« Ganesha » et « Bloodsilver » en tête).
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Les nombreuses vies d'Hercule Poirot

Cet ouvrage est absolument passionnant et réjouira tous les fans d’Hercule Poirot.

La partie biographie est en effet tout à fait passionnante et écrite dans un style très agréable agrémenté d’un peu d’humour .

Ensuite, l’auteur aurait sans doute pu se passer de la partie historique dont on se demande un peu ce qu’elle vient faire à cet endroit, mais ce n’est pas bien grave car ensuite il revient sur des chapitres passionnants et érudits bien qu’un peu anecdotiques (par exemple les hôtels d’Hercule Poirot).

Enfin, cerise sur le gâteau, l’auteur analyse et questionne la thèse du livre de Pierre Bayard sur le meurtre de Roger Ackroyd, et comme je l’avais lu, cela m’a beaucoup intéressée.

Bon, j’avoue, il faut être un peu fan du petit détective belge pour apprécier tout cet ouvrage, mais vu que je le suis, je salue vraiment le travail de l’auteur.
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Bloodsilver

Wayne Barrow, nom de plume de Johan Héliot et de Xavier Mauméjean pour ce roman, nous livre une uchronie de l'âge d'or du Far West où les plus célèbres personnages de l'époque sont confrontés à des vampires.

Ils réinventent ainsi plus de 200 ans d'histoire des Etats-Unis.

Au 17ème siècle, les Brookes, surnom donné aux vampires, débarquent sur le nouveau monde, s'organisent en convoi et vont parcourir le territoire pour y dénicher et y fonder leur propre état. En réaction à cette apparition, la Confrérie des Chasseurs va naître et compter les plus fines gâchettes, du révérend Cotton Mather en passant par Mark Twain, les Dalton et Billy the Kid, toutes leurs histoires sont alors transformées sous la plume de Wayne Barrow. Chaque chapitre est ainsi organisé autour d'un personnage illustre. Président des Etats-Unis, écrivain ou bandit célèbre, les biographies se modifient sous la lutte contre les vampires. Les faits historiques marquants de l'histoire des Etats-Unis sont également retravaillés pour coller à cette uchronie : procès de Salem, massacre des indiens, la progression de la tolérance sous Lincoln…

J'ai adoré cette lecture. Wayne Barrow joue à merveille avec le lecteur. A vous de démêler le vrai du faux dans cette série de chapitres aux nombreuses péripéties.
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Géographie de Sherlock Holmes

Qui n’a jamais rêvé de suivre les pas de Sherlock Holmes dans le Londres de la reine Victoria ?



Qui n’a jamais rêvé de tomber sur un plan original de l’époque ? Ou un Baedeker original comme Holmes aurait pu en posséder un dans sa bibliothèque, juste à côté de l’indicateur de chemin de fer ?



J’eusse aimé tomber sur un ouvrage qui m’aurait entrainé dans les lieux mythiques foulés par les pieds de Holmes…



Hors ce bien beau livre n’est pas tout à fait ce que je pensais qu’il serait.



Certes, nous suivons des lieux importants, classés par ordre alphabétique, avec des belles représentations de ce qu’ils devaient être à l’époque et quelques menues explications, mais de plan pour situer tout cela dans Londres ou dans l’Angleterre, il n’y en a point.



De plus, certains lieux du glossaire ne sont pas des lieux géographiques à proprement parler, mais des noms communs tels que fiacres, bow-windows, université, smog,… et même pas un index pour les retrouver plus facilement, crénom !



Malgré cette petite déception, j’ai toujours pris plaisir à feuilleter l’ouvrage, à regarder les images reproduites, à relire les textes accompagnant les lieux, qui, à défaut d’être importants font dans la concision (et pas dans la cir) et la précision.



On aurait sans doute aimé en apprendre plus, mais je pense que c’est aussi un choix des auteurs de faire dans le court et le bref, de se focaliser sur le plus important et d’éviter le superflu qui aurait pu lasser le lecteur.



Évidemment, des personnes comme moi en voudraient toujours plus, je reste sur ma faim, un peu comme un Hannibal Lecter au régime salade verte…



Yapuka se mettre en chasse pour combler sa dent creuse et s’instruire sur ces lieux ô combien holmésiens.



Sans compter que vous pouvez aussi vous mettre en chasse pour d’autres lieux, d’autres personnages, puisqu’ici, le réel Oscar Wilde côtoie, comme s’ils avaient réellement existé, les Darcy, les Holmes ou les James Bond.



Mais au fait, qui a dit qu’ils n’étaient pas réels ??



Si le titre de l’ouvrage est un peu surfait à mon goût et que j’aurais aimé en avoir plus, je n’ai jamais regretté cet achat, je prends toujours plaisir à me replonger dedans, à rafraichir ma mémoire, à admirer les anciens lieux (zut, on n’a pas les lieux comme ils sont maintenant) et il serait parfait pour un petit voyage à Londres sur les traces de Sherlock Holmes.



Allez, cherche mon chien, cherche !


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Effluvium

C'est magnifique, c'est poétique, c'est original.

Ah zut critique trop courte : et bien les peintures sont absolument magnifiques, elles sont accompagnés de belles phrases et cela nous transporte dans un monde qui mélange l'Histoire et la SF, une sorte d'uchronie exploratrice...Et si vous aimez le steampunk, vous ne pouvez pas passer à côté.
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Le Cycle de Kraven, Tome 2 : L'ère du dragon

Lord Kraven et sa ligue de gentilshommes extraordinaires sont de retour dans ce deuxième tome des aventures de la Ligue des Héros, au prise avec Peter Pan. La farandole de personnages rencontrés dans le 1er volume se poursuit : Crochet, Sindbad le marin (Nemo arabisant), l'ingénieur Cavor, Lily la tigresse, Lord Africa (alias Tarzan), Le Maître des détectives (ou Sherlock Holmes chez les sioux) et j'en passe…

L’intrigue débute en Chine, à Pékin plus exactement, où Bud Colt (héros aux faux airs de Charlton Heston) nous rejoue à sa façon les 55 jours de Pékin contre le Masque de Jade (spéciale dédicace à Fu Manchu). C’est la guerre, et bien sûr le théâtre des opérations se déplacera jusqu’à Moscou et pour finir à Londres herself, où aura lieu un attentat digne des heures les plus sombres de Dallas 1963.

Bien sûr les références historiques et leurs détournements sont jubilatoires, bien sûr l’action digne des meilleurs James Bond est à couper le souffle, bien sûr on s’éclate avec les héros mais cette suite d'épisodes délirants ne constitue pas réellement une trame digne de ce nom. Le roman en pâtit et le lecteur se perd parfois dans une intrigue peu claire.

L’auteur est très talentueux mais son livre laisse un drôle de goût dans la bouche, un peu comme ces liqueurs distribuées par le Capitaine Crochet...
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Kafka à Paris

De tous les événements qui marquèrent la vie de Franz Kafka, Mauméjean a choisi pour sujet de son dernier roman un épisode bref et méconnu de la vie de l'écrivain : les huit jours de vacances qu'il aurait passé à Paris en 1911 en compagnie de son ami Max Brod. De ces quelques jours on ne sait que peu de chose, si ce n'est qu'ils correspondent à la semaine où Apollinaire a été arrêté pour le vol de la Joconde, et qu'ils furent l'objet d'une demande de la part de l'éditeur des deux hommes, chargés de réaliser un guide touristique minimaliste sur la capitale française, temporairement intitulé « Pour rien ». Voilà en ce qui concerne les faits. Pour ce qui est du reste, à savoir les aventures vécues durant ces quelques jours par les deux amis, c'est l'imagination de Mauméjean qui entre en scène. Une imagination une fois encore foisonnante et qui va permettre à l'auteur de faire vivre aux protagonistes des aventures rocambolesques, tour à tour drôles, effrayantes, surprenantes, voire carrément absurdes. Seul bémol : la frustration qui risque fort de s'emparer du lecteur qui ne serait pas, comme c'est mon cas, particulièrement au fait de la vie de Kafka et de son œuvre. Si on parvient effectivement à reconnaître ici ou là certains éléments caractéristiques de l'univers kafkaïen (enchaînement de situations absurdes, perte de repère du personnage, critique de la bureaucratie...), il m'est d'avis que les lecteurs néophytes auront cela dit eux aussi le sentiment de passer à côté d'une partie du roman.



Difficile malgré tout de ne pas se laisser porter par le récit, composé d'une accumulation de petites scénettes au cours desquelles Kafka et Brod découvrent l'ambiance imprégnant le Paris du début du XXe siècle. On assiste par exemple à leur visite au musée du Louvre, encore secoué par le vol de la Joconde, ainsi qu'au « Bon Marché », célèbre grand magasin créé par Aristide Boucicaut. On les accompagne également, au terme d'une soirée mouvementée, dans un repère d'artistes avant-gardistes baptisé « la ruche », avant de les suivre dans un cabaret aux représentations pour le moins inhabituelles. Et puis il y a leur visite mémorable au bordel, leur escapade dans les méandres du métro parisien, ou encore leur bref mais inquiétant passage au commissariat. Autant de lieux atypiques qui vont donner lieu à des rencontres elles-aussi hors normes, de la sulfureuse Evatima Tardo à l'impressionnant peintre Leger en passant par le méfiant commissaire Hamard ou le festif Kremp. Les tribulations des deux écrivains permettent aux lecteurs de découvrir agréablement le Paris de la Belle Époque dans lequel Mauméjean parvient à complètement nous immerger grâce à quelques références bien placées concernant l'évolution de l'architecture, l'émulation artistique et intellectuelle régnant dans la capitale, ou encore la méfiance développée par la population et les autorités à l'encontre des étrangers, et notamment des germanophones.



Xavier Mauméjean signe avec « Kafka à Paris » un roman original, basé sur un épisode méconnu de la vie de Franz Kafka dont il convient toutefois de connaître ne serait-ce que partiellement l’œuvre afin de pouvoir pleinement apprécier le récit. On se laisse malgré tout vite séduire par le ton volontiers enthousiaste et amusé employé par l'auteur ainsi que par la qualité de la reconstitution du Paris de la Belle Époque. Merci à Babélio et aux éditions Alma pour cette belle découverte.
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Ganesha : Mémoires de l'Homme-Eléphant

En Résumé : J’ai passé un très bon moment de lecture avec ce roman qui nous plonge à la découverte de Joseph Merrick, l’Homme-Éléphant, à travers quatre enquêtes. Mais c’est surtout la construction au-delà des investigations, qui sont résolus finalement asez facilement, qui font qu’on se retrouve happé par le récit, que ce soit aussi bien dans « l’intimité » lié aux personnages comme dans les nombreux aspects philosophiques, psychologique ou encore sociétal offrant ainsi de nombreuses possibilités de lectures. On oscille tout du long entre de nombreuses hypothèses, mais aussi entre réalité et mysticisme, entre magie et science, qui offre ainsi une ambiance prenante. La ville de Londres joue aussi un rôle capital, une cité en pleine mutation, qui fonce à grands pas vers l’ère industrielle et tout ce que cela peut occasionner comme mutation ; elle en devient ainsi limite un personnage à part entière du récit. L’aspect conte et mythologique se révèle aussi soigné et efficace. Concernant les personnages, le héros Merrick, se révèle soigné, solide, travaillé et attachant, mais comme souvent dans des récits à la première personne éclipse les personnages secondaires, ce qui est dommage tant certains donnent envie d’en apprendre plus. Je regretterai par contre une légère confusion au niveau de certains passages qui me perdaient, mais franchement rien de non plus très bloquant. La plume de l’auteur se révèle soignée, efficace et colle parfaitement à l’ambiance du récit. Je lirai sans soucis d’autres écrits de l’auteur, dont certains justement m’attendent déjà dans ma PAL.





Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
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Le Jour des fous

Qu 'est ce que la normalité ? Voilà bien la question posée en filigrane par ce roman de science-fiction, écrit par l'auteur britannique Edmond Cooper, sans doute son plus grand succès.

L'histoire prend place dans un monde post-apocalyptique, qui n'est pas sans rappeler Mad Max. Suite à l'émission de radiations solaires nocives, la population mondiale devient progressivement folle et la plupart des gens sont poussés au suicide. Seuls les fous, désaxés et autres marginaux survivent. le héros, Matthew Greville, est lui-même sauvé par le souvenir de sa femme, morte dans un accident de voiture, qu'il a provoqué pour mettre fin à ses jours. Depuis la fin de la civilisation il vit reclus, sur une île au milieu d'un lac, et se mêle le moins possible aux autres survivants. Un jour, pourtant, il se laisse aller à recueillir Liz qui va le convaincre de l'accompagner dans un périple, à travers l'Angleterre, à la recherche de sa sœur jumelle.



Si le sujet de Cooper est assez classique dans le domaine de la science-fiction, il parvient, néanmoins, par un style enlevé, à le traiter de façon à en faire un roman qu'on peut considérer comme un classique du genre. Pour autant, cet ouvrage ne se contente pas d'être un simple récit d'action, qui se limiterait à évoquer la survie en milieu hostile. La normalité est bien la question posée en arrière plan, mais n'est pas celle que suggère le titre, à savoir celle de la nature humaine, qui renverrait à une dimension psychologique. Non, c'est bien de la normalité de la société que l'auteur souhaite nous parler, à travers notamment, une série de personnages haut en couleurs, que le tandem Matthew-Liz rencontrera au cours de son périple.

Les Frères de l'Iniquité, tout d'abord, qui considèrent que Dieu a volontairement inachevé la destruction du monde, laissant une occasion à ses élus de se racheter par le massacre d'à peu près tout ce qui bouge. Ils représentent la bestialité humaine et disent la nécessité de la civilisation.

Sir James Oldknow, ensuite, qui, retranché dans son manoir, a rétabli un ordre féodal, certes plus proche de ce que l'on considère comme une société, mais basé sur un ordre perverti, raciste et esclavagiste. Il représente l'autre extrémité de l'écueil possible. Finalement, la voie médiane, incarnée par le groupe que nos héros finissent par intégrer, semblent être la bonne. Ainsi l'épilogue nous donne à voir Matthew en dirigeant d'une "République Occidentale" de 7000 âmes (en 2011), qui parait prospère. Seulement sa mort, tué par balle à la toute fin du livre (sur le pont où il avait tenté de se suicider) annonce une guerre à venir. Edmond Cooper n'était donc sans doute pas d'une nature extrêmement optimiste, en nous révélant que quel que soit le modèle sociétale choisi par l'humanité, la normalité n'est jamais acquise, sans cesse remise en cause par la folie intrinsèque de l'homme.



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Le Cycle de Kraven, Tome 2 : L'ère du dragon

Et si les habitants du pays de Nulle Part avaient débarqué dans notre monde au début du XXe siècle ? Et si Peter Pan n'était pas ce sympathique petit garçon qui refuse de grandir mais un tyran cruel et joueur, prêt à exterminer tous les êtres non féeriques de la surface de la Terre ? Et si une équipe de héros britanniques avait été créée pour les arrêter ? Ce sont tous ces « et si... » qui forment la trame de l'intrigue déployée par Xavier Mauméjean dans ce second tome du « Cycle de Kraven », un diptyque follement original et complètement déjanté qui témoigne encore une fois du talent de l'auteur et de la fertilité de son imagination. Car si « La Ligue des héros » s'était révélé un roman prometteur souffrant malgré tout d'un certain nombre de bémols (à commencer par une construction un peu chaotique), « L'ère du dragon » est pour sa part une totale réussite qui vous fera passer un excellent moment de lecture. Avouez que le pitch de base est en lui-même plus qu'alléchant ! Après tout, ce n'est pas tous les jours que l'on a l'occasion d'assister à l'installation en Angleterre de Peaux-Rouges, d'Enfants perdus ou encore de Clochette et ses consœurs, ni à un combat opposant les redoutables pirates du Capitaine Crochet à l'équipage de Simbad le Marin, ou encore à la transformation de la ville de Londres en véritable scène de théâtre mouvante, nouveau terrain de jeu favoris de Peter Pan.



Si la structure narrative du premier tome, faite d'aller et retour entre plusieurs époques et plusieurs protagonistes, avait pu gêner certains lecteurs (l'ensemble du roman reposant sur un principe qu'il n'est possible de comprendre qu'à la toute fin), l'intrigue de ce second volume est pour sa part beaucoup moins décousue, et par conséquent bien plus captivante. De la Chine à la Russie en passant évidemment par l'Angleterre victorienne, on suit une fois encore les aventures de certains des plus grands héros de la Ligue : lord Africa, Bob English, et bien sûr Lord Kraven, pire ennemi de Peter Pan, qui fait ici son grand retour sur la scène internationale. Outre la qualité de l'intrigue et des décors, le roman de Mauméjean se distingue également par le nombre impressionnant de références littéraires, cinématographiques et historiques qu'il recèle, de la légende du roi Arthur à Robin des bois en passant par l'Alice au pays des merveilles de Lewis Caroll, et bien sûr le « Peter Pan » de John Barrie. Mais la plus grande réussite de l'auteur est surtout d'être parvenu à napper son récit d'une ambiance sombre et mélancolique, bien loin de ce que l'on pourrait attendre d'un roman dans lequel fées, pirates, sirènes et compagnie sont de la partie. Malgré le grotesque de certaines situations, Mauméjean ne nous fait pas oublier que c'est à la fin d'un monde que l'on assiste, le nôtre, peu à peu gangrené par celui de Nulle Part.



Avec « Le cycle de Kraven », Xavier Mauméjean signe un diptyque incroyablement original qui, bien que loin d'être exempt de tous défauts, possède pourtant un charme presque irrésistible auquel il est difficile de ne pas succomber. Ne me demandez pas pourquoi, il est bien connu que tous les pourquoi mènent à Nulle Part...
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Victimes et bourreaux

Troisième anthologie ayant vu le jour suite au festival des Imaginales d’Épinal après « Rois et capitaines » en 2009 et « Magiciennes et sorciers » en 2010, « Victimes et bourreaux » nous propose à nouveau de découvrir les textes de certains des plus grands noms de la fantasy française de ces dernières années. Douze nouvelles ont été retenues pour cet ouvrage (dont Stéphanie Nicot assume encore une fois la publication), et si la qualité n'est évidemment pas toujours la même d'un texte à l'autre, il n'en reste pas moins que nous avons ici affaire à une excellente anthologie, presque à la hauteur de la toute première. Si le thème peut, au premier abord, paraître surprenant, il semble en tout cas avoir beaucoup inspiré les auteurs présents au sommaire de l'ouvrage qui ont choisi d'aborder le sujet sous des angles très différents. Certains mettent ainsi en scène des victimes et leur calvaire, comme Charlotte Bousquet et sa « Stratégie de l'araignée » dans laquelle elle reprend le personnage de son dernier roman (« Matricia »), ou encore Sam Nell qui nous fait vivre une scène de torture particulièrement atroce dans « Le deuxième œil ». D'autres, en revanche, s'interrogent sur la frontière ténue qui sépare parfois la victime du bourreau comme Lionel Davoust et son ambiguë personnage d'« Au-delà des murs », ou encore Pierre Bordage et sa nouvelle au titre évocateur « Qui sera le bourreau ? ».



Comme dans toute anthologie, certains textes se révèlent évidemment plus marquants que d'autres, et c'est notamment le cas ici de ceux qui ouvrent l'ouvrage. Parmi les douze, cinq m'ont ainsi particulièrement séduite, à commencer par deux textes parmi les plus courts : « Porter dans mes veines l'artefact et l'antidote » de Justine Niogret qui signe encore une fois une nouvelle follement originale, pleine de poésie et de mélancolie, et « Ton visage et mon cœur » de Nathalie Dau, nouvelle dans laquelle un homme victime d'un trop grand amour en vient à se changer en son propre bourreau. Michel Robert réussit également son coup avec « Qjörll l'assassin » où l'on fait connaissance avec une troupe de mercenaires en mission pour livrer un malfrat de la pire espèce à la justice, de même que Maïa Mazaurette et son « Que justice soit faite » qui nous plonge dans l'horreur de la grande peste du Moyen Age et la folie dévastatrice d'un homme d'église. J-P. Jaworski, enfin, se distingue quelque peu de ses confrères et nous offre avec « Désolation » un texte atypique mettant en scène une troupe de nains en expédition dans une cité oubliée, et dans lequel on reconnaît sans mal le talent et la maîtrise de l'auteur qui répond ici au sujet tout en rendant un bel hommage à une fantasy que l'on pourrait qualifier de plus « classique ».



Des auteurs talentueux, des textes tour à tour originaux, dépaysants, dérangeants ou captivants, voilà ce que vous trouverez en vous plongeant dans cette excellente anthologie dédiée aux amoureux de l'Imaginaire. A noter qu'à « Victimes et bourreaux » a succédé en 2012 « Reines et dragons » (cette fois sous la direction de Sylvie Miller et Lionel Davoust) et qu'en 2013 un « Elfes et assassins » devrait voir le jour.
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