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Critiques de Xavier Mauméjean (283)
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Le livre des super pouvoirs

Quand j'ai coché "Le livre des superpouvoirs" lors de la dernière opération Masse Critique jeunesse, je ne m'attendais pas à recevoir un ouvrage grand format d'une centaine de pages, à la couverture brillante et aux illustrations pimpantes. Super ! Cela commençait fort.



A peine déballé, ma fille l'a immédiatement subtilisé pour le lire dans sa chambre et en est revenue enchantée. Ensuite, il a fallu le lire par petits bouts à mon fils pendant toute la semaine suivante. Enfin, j'ai pu le récupérer pour le savourer tranquillement et j'ai adoré. Il s'agit d'un guide rigolo et très joliment illustré qui explique aux enfants comment reconnaître les super pouvoirs et les utiliser. L'auteur, Xavier Mauméjean, se met à leur portée en les tutoyant et cela fonctionne à merveille pour capter leur attention et stimuler leur imagination. Quand il entend « Tu es prêt ? », mon fils sort immédiatement son pouce de sa bouche pour répondre « Ouuii ! ». Un signe qui ne trompe pas.



Après une série de conseils pratiques sur le choix de son costume et de ses accessoires, de son nom de superhéros, de sa cachette et du complice qui aidera à protéger son identité secrète, on passe à « des histoires presque vraies d'enfants qui ont des talents incroyables ». Il y a des classiques, comme Max et son hyper force, Marion qui voyage dans les temps ou Ninon qui peut se changer en n'importe quel animal. Et des plus délirants, comme Billy "Scotch Boy" avec sa super morve ou Hubert "Cacahuète Boy" qui peut faire apparaître des cacahuètes... On apprend aussi à reconnaître les superméchants, ce qui est bien utile. A bien y réfléchir, j'en connais quelques-uns et vous en connaissez sûrement vous aussi...



Un super merci à Babelio et aux éditions Syros pour cette super lecture bourrée d'humour qui s'adresse aussi bien aux filles qu'aux garçons ! Cette dernière qualité mérite d'être soulignée.
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Utopiales 2012

En Résumé : J'ai passé un bon moment avec cette anthologie qui nous offre des textes variés et plaisants même si, j'avoue, certains m'ont plus ou moins accrochés. On se laisse tout de même facilement captiver par des textes divertissants, intelligents, nous forçant à réfléchir et à se poser des questions sur des sujets souvent d'actualité et aussi qui ne manquent pas, parfois, de poésie et de magie. Comme je l'ai dit tous les textes ne sont pas au même niveau, mais, au final, on retrouve avec ce livre une anthologie de nouvelles de SF divertissantes et efficaces et qui se laisse lire avec plaisir.



Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
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Le Cycle de Kraven, Tome 1 : La ligue des héros

Avec cette « Ligue des héros » Xavier Mauméjean nous propose une petite virée au début du XXe siècle et dans les années 1960 dans un Empire britannique fictif à tendance steampunk. Pourtant habituellement séduite par les écrits de l'auteur, je dois malheureusement avouer que celui-ci ne m'a que peu emballé, et ce malgré ses indéniables qualités. La raison se trouve, à mon sens, du côté de la structure même du récit qui a pour résultat de plonger le lecteur dans une grande confusion les trois-quart du roman. On passe en effet d'un personnage, d'une époque ou bien d'un lieu à un autre sans qu'il semble y avoir de lien entre eux, ce qui ne facilite pas l'immersion dans l'univers au demeurant agréable de l'auteur, ni même l'identification aux personnages. Alors, certes, l'histoire est loin d'être inintéressante, mais devoir attendre les dix toutes dernières pages pour enfin se dire « ah mais oui, en fait c'était une super idée ! », et ce après deux-cent et quelques pages de brouillard, c'est un peu dommage.



Malgré ce petit soucis de confusion, il faut toutefois reconnaître que X. Mauméjean a particulièrement bien soigné son pitch de base qui ne manque pas d'originalité : et si les habitants du Pays de Nulle Part (les Indiens menés par Lili la Tigresse, les Pirates du Capitaine Crochet, Clochette et ses consœurs...) avaient débarqué à Londres au début du XXe siècle pour s'y installer durablement ? L'idée ne manque pas de panache et donne naissance à un univers captivant dans lequel les fées ont été à l'origine de grandes avancées technologiques et où les plus grands héros de l'empire ont été regroupé en une association au service de sa Majesté la Reine afin de traquer les « vilains » qui en voudraient à la stabilité du royaume. Outre cet originalité dans le scénario, le roman de X. Mauméjean possède également comme principal atout un nombre impressionnant de références historiques, cinématographiques, littéraires ou encore musicales, des Beatles à Jules Verne en passant par J. Barrie, Arthur Conan Doyle ou encore Stan Lee et Alan Moore.



Au final, si les aventures de ce Lord Kraven m'ont souvent laissée de marbre, j'ai cependant été agréablement surprise par l'originalité et la qualité de l'univers créé par X. Mauméjean, bien que le tout soit gâché par la structure chaotique du roman. A noter qu'à cette « Ligue des héros » suit un second volume intitulé « L'ère du dragon », qui repose sur le même principe que le premier tome et qui devrait par conséquent se montrer moins confus.
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Steampunk : De vapeur et d'acier

Le steampunk est un genre dérivé de la science-fiction. Les intrigues s’y déroulent toujours dans un passé aux allures très futuristes et mécanisées. En anglais, steam est la vapeur, ce qui renvoie à la machine à vapeur, fleuron de la révolution industrielle. Le steampunk rend donc hommage à la transformation du monde par la machine et réécrit l’histoire en y insérant d’anachroniques constructions mécaniques. Dans ce très bel album, Xavier Mauméjean propose des textes que Didier Graffet met en images, chacun offrant toute l’étendue de son talent pour célébrer un courant littéraire artistique qui a le vent en poupe.



Évidemment, la machine est au cœur du texte et du dessin. Le progrès se mêle aux légendes et aux superstitions. L’aventure va de pair avec la recherche d’un idéal humain qui ne peut se passer de la mécanisation. « En 1928, l’Union soviétique décide de libérer les masses opprimées de la servitude terrestre. L’architecte visionnaire Gueorgui Kroutikov conçoit le projet de cité-usine volante qui fera prendre de la hauteur à la classe des travailleurs. La fabrique aérienne est constituée de neuf niveaux, reliés par des rampes ou des ascenseurs, reposant sur une base de 196 mètres de côté. Quatre moteurs à hélices, gros comme des silos à grain, sont répartis autour du socle et assurent sa propulsion. Cette Babel volante, qu’entoure à chaque instant un essaim de machines Polikarpov, accueille huit unités de production, surmontées par un complexe d’habitats ouvriers aux logements standardisés. Les travailleurs n’ont plus à se déplacer dans des transports harassants pour gagner leur lieu de travail. Parcs, gymnase et Maison du Peuple permettent loisirs et éducation. La logique fonctionnelle mise en œuvre par Kroutikov permet aux prolétaires de se réaliser dans leur labeur qui devient source de fierté. Ainsi entendu, le travail est l’expression de l’homme qui tente de remplir son espace et son temps par l’action légitime. » (p. 30 & 31)



Si Graffet et Mauméjean revisitent surtout la fin du XIXe siècle et les décennies qui mènent à la Belle Époque, ils n’hésitent pas à faire quelques incursions dans l’Antiquité et dans la Renaissance, poussant même jusqu’aux guerres mondiales. Les textes de Xavie Mauméjean semblent des chroniques d’un temps passé où l’homme tentait de conquérir l’inaccessible : air, vitesse, profondeur, espace, feu, esprit humain ou âme, il n’est pas de territoire que le steampunk refuse d’explorer. Puisqu’il s’agit de réécrire l’Histoire et les histoires en y incluant la machine, on peut se demander ce qu’il serait advenu du Titanic s’il avait pu colmater sa déchirure grâce à une ingénieuse machinerie composée de panneaux et de soudures. Et l’on peut s’interroger sur le destin de Quasimodo si le sonneur de cloches de Notre-Dame avait été un être de métal.



Les illustrations de Didier Graffet sont belles comme les huiles des maîtres flamands, tourmentées comme les marines des peintres anglais et mélancoliques comme les toiles des romantiques allemands. Les déclinaisons de bronze, de feu, de gris et de fumée n’en finissent pas de magnifier les machines industrielles, les monstres de guerre et les humanoïdes.



Moi qui suis fascinée par les palimpsestes et l’intertextualité, j’aime le courant steampunk parce qu’il revisite des histoires que je crois connaître en y ajoutant une pincée de mécanique qui ne dépare jamais l'ensemble. Le steampunk, bien qu’enfumé et couvert de graisse de machine, se drape toujours d’une élégance paradoxale, la froide machine renforçant souvent l’humanité.

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Divergences 001

Avec « Divergences 001 », Alain Grousset nous offre la toute première anthologie française consacrée à l'uchronie, terme rarement utilisé désignant un récit dans lequel l'auteur façonne une autre Histoire que celle que nous connaissons en en modifiant un événement capital. Que serait donc devenu le monde si Cléopâtre n'était pas morte en 31 avant JC mais avait triomphé d'Octave-Auguste ? Si Napoléon n'avait pas connu l'exil et était parvenu à conquérir le monde ? Si la première guerre mondiale ne s'était pas achevée en 1918 ? Neuf auteurs se sont essayés à cet exercice périlleux mais au combien fascinant : huit français jouissant d'une certaine renommée dans le monde des littératures de l'imaginaire tels Michel Pagel, Xavier Mauméjean ou encore Laurent Genefort, et un anglo-saxon, Paul J. McAuley, dont le récit est le seul à ne pas être inédit. Chaque nouvelle opte évidemment pour un point de divergence et une époque différents, de la Préhistoire au XXe siècle, le tout classé par ordre chronologique et se révélant bien éloigné de l'étiquette « roman jeunesse » attribué à l'ouvrage et qui me semble très incongrue.



Comme dans toute anthologie, certains textes se révèlent plus marquants que d'autres. Johan Héliot réussit ainsi parfaitement son coup avec « Pax Bonapartia », nouvelle mettant en scène deux soldats américains au service d'un Napoléon devenu tyran à l'échelle du monde. Les deux textes consacrés à la seconde guerre mondiale sont également intéressants, qu'il s'agisse de « Reich Zone » dans lequel Xavier Mauméjean met en scène l'industrie du cinéma américain sous la dictature nazie, ou de « De la part de Staline » dans lequel feu Roland C. Wagner relate l'inconsciente expédition de trois adolescents dans un monde où la France, et non l'Allemagne, se retrouve coupée en deux. Enfin, Jean-Marc Ligny signe avec « Exode » une nouvelle originale située à l'époque de la Préhistoire et consacrée à la rencontre des homo sapiens et des néandertaliens. L'ouvrage propose également, outre une excellente préface d'Alain Grousset, une postface signée Eric Henriet, le plus grand spécialiste de l'uchronie en France, qui nous propose de revenir sur l'histoire de ce genre littéraire qui séduit aujourd'hui de plus en plus d'auteurs et de lecteurs.



Une bonne anthologie qui a le mérite de mettre en lumière ce courant littéraire passionnant qu'est l'uchronie et de présenter des textes inédits d'auteurs chevronnés. A noter qu'à « Divergences 001 » devrait normalement suivre un « Divergences 002 » consacrée cette fois non plus à des uchronies basées sur des événements historiques mais plutôt sur des sujets tels que l'absence de technologie, l'arrivée d'une catastrophe naturelle...
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Car je suis légion

Professeur de philosophie diplômé en science des religions, l’auteur français Xavier Mauméjean s’est solidement imposé dans le milieu de l’imaginaire français avec des romans de fiction historique tels que Ganesha ou La Vénus Anatomique.

Depuis, l’écrivain s’est illustré en littérature blanche chez Alma sans pourtant jamais renié son affection particulière pour les mauvais genres, bien au contraire.

Considéré comme l’un de ses romans les plus marquants, Car je suis légion oublie le XVIIIème siècle pour remonter le temps et s’intéresser à la période Néo-Babylonienne soit le VIème siècle avant J.C.

Comme d’habitude avec Mauméjean, nous voici ballotter entre surnaturel et fictionnel, entre historique et romanesque.

Bienvenue dans la Babylone du Roi des Rois, Nabuchodonosor II.



L’Histoire comme terrain de jeu

À la façon d’un Guy Gavriel Kay, Xavier Mauméjean raffole des toiles historiques pour construire ses fantaisies.

Cette fois, c’est à Babylone que le français situe son action et pas à n’importe quelle période, celle de l’apogée de sa gloire sous le fameux roi Nabuchodonosor II.

Il nous présente l’Ordre des Accusateurs, sorte de magistrats-guerriers qui font respecter la loi dictée par le Code de Hammurabi. Alors que Babylone semble toute puissante dans la région, une catastrophe se prépare en coulisses : le dieu Madruk, divinité tutélaire de la ville, n’est plus en mesure de protéger la population…il lui faut du repos ! Alors que les prêtres « suspendent » le temps et que le Roi s’enfuit, la mégalopole sombre dans la folie convoquée par Tiamat, déesse du chaos.

Seul Sarban, accusateur respecté de tous, s’entête à vouloir enquêter sur un meurtre au milieu des charniers et de ce qui a tout l’air d’une fin du monde.

Épaulé par Casdim, un autre juge particulièrement perspicace, Sarban va découvrir qu’il est l’un des derniers remparts contre la chute définitive de Babylone la grande.

Dès le départ, Car je suis légion est un prétexte. Xavier Mauméjean profite de la présentation du jeune Sarban pour décrire Babylone et son époque. Il convoque mythes et dieux, prophéties et coutumes. L’écrivain passe en revue le système juridique et les traditions ancestrales pour montrer l’intrication des deux avant de nous emmener au cœur de la grande cité pour nous en décrire la majesté, une majesté qui n’aura de cesse d’émerveiller le lecteur grâce à la prose riche et particulièrement évocatrice d’un Xavier Mauméjean passionnant.

Puis, rapidement, le prétexte d’une intrigue babylonienne s’éloigne. Si le français s’amuse visiblement dans la description d’une période historique plutôt méconnue, il n’en oublie pas qu’il a une histoire à mener. Dès lors, Sarban n’est plus un simple novice prêt à se jeter dans un parcours initiatique lambda mais l’acteur d’une intrigue plus vaste et complexe à mi-chemin entre l’Apocalypse mythologique et l’enquête policière.



La fin du monde

Car je suis légion, comme les autres romans de Mauméjean, est une collision des genres. Le lecteur assiste à la suspension du temps par les juges sur un motif purement religieux (et donc fantastique) et l’histoire de Sarban bascule dès lors dans un tout autre registre qui ressemble à s’y méprendre à une fin du monde. Babylone devient folle et ses habitants se jettent les uns sur les autres telles des bêtes. Xavier Mauméjean imagine que l’Apocalypse survient à la suite d’un élément aussi simple et révélateur que la suspension des lois humaines, comme si l’absence de règles faisait totalement régresser l’homme. Plus qu’une catastrophe mythologique (arguée par les prêtres de Marduk), le torrent de violences qui s’abat sur Babylone trouve ses racines dans la nature humaine, ni bonne ni mauvaise, comme le dit si bien Mauméjean dans un instant de philosophie, mais modelable à souhait dès lors que les contraintes sociales sont levées. Ainsi, sans loi, sans cadre, l’humanité s’effondre.

En réalité, Car je suis légion est une Apocalypse juridique. Ce qui ne manque pas d’originalité. À côté des visions d’horreur qui parsèment le roman, Xavier Mauméjean immisce une intrigue purement policière avec l’enquête de Sarban qui prend de plus en plus de place dans le récit avant de rejoindre la grande Histoire pour conclure en beauté la réflexion amorcée par l’auteur :

l’homme, en l’absence de la Loi, peut-il être juste ?



Question d’identité

L’autre grande préoccupation de Mauméjean dans Car je suis Légion, c’est l’identité. L’auteur réfléchit tout du long sur les multiples visages de ses personnages. Si Matali est une épouse, elle est aussi une élue d’Inanna et une mère. Sarban, quant à lui, assume sa charge d’accusateur, mais reste un homme, un citoyen, un époux et un père.

Comment gérer ces multiples identités et faire en sorte que l’une n’empiète pas sur l’autre ? Un accusateur représente sensément la Loi, au sens noble du terme, mais il semble pourtant bien difficile de superposer cette fonction théorique aux sentiments humains et, même, citoyens.

Le jugement d’un homme peut-il être le même qu’un juge ? Certainement pas.

Dès lors, où s’arrête l’homme-fonction et où commence l’homme-émotion…et comment concilier les deux ?

Dans Car je suis Légion, Xavier Mauméjean s’interroge sur l’unidimensionnalité de ses personnages et conclut que la nature d’un individu et son identité peuvent changer avec le contexte dans lequel il évolue.

Quand le Mal rôde et que l’Apocalypse menace, il faut parfois savoir utiliser autre chose que des tables de Lois pour survivre.

À ce titre, la seule vraie déception vient du méchant de service, Haraïm, qui illustre certes l’inadéquation entre moralité de juge et orgueil humain mais qui apparaît tellement manichéen qu’il en devient un cliché ambulant du méchant bêtement méchant. Même Sarban connaît la haine et l’envie du sang quand Haraïm ne cessera jamais d’être fermé et belliqueux. Dommage.

Reste pourtant que la fusion quasi-parfaite du genre policier et fantastique porte ses fruits et que le lecteur ne s’ennuie jamais, gentiment trimbalé entre horreur(s) et philosophie sans jamais se rendre compte que l’enseignant derrière l’écrivain instruit en catimini.



À la fois palpitant et ludique, Car je suis Légion impose le génie d’un Xavier Mauméjean à la fois conteur, historien, professeur et philosophe. Jamais rébarbatif et souvent surprenant, cette enquête au cœur d’une Babylone apocalyptique navigue entre les genres avec une aisance rare…et on en redemande !
Lien : https://justaword.fr/car-je-..
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La Vénus anatomique

Dans Berlin transformée en laboratoire, des savants doivent mettre au point le "nouvel Adam" pour Frédéric II ; c'est-à-dire, une race d'hommes dociles... Mais à quel prix ? Peut-on défier les lois de la nature ? C'est ce que vont découvrir Vaucanson (fabriquant d'automates), Julien de la Mettrie (médecin et philosophe) et Fragonard (l'anatomiste, cousin du peintre).

Uchronie, conte philosophique, roman d'aventure et SF (teinte steampunk) : bienvenue dans le monde de Xavier Mauméjean. Nous voilà au siècle des Lumières, et il est parfois bien difficile de les faire briller : exil, emprisonnement, censure. Mais les esprits ne restent pas au repos et continuent coûte que coûte leur exploration de la psychée, des dogmes, de la nature et du corps humain. Ils écrivent, expérimentent, parfois au péril de leur vie, menacés par l’Église.

Le mieux, c'est que Mauméjean a su recréer le style narratif de l'époque ; vraiment tout concoure à nous mettre dans l'ambiance.

Mauméjean, un auteur qui gagnerai à être beaucoup plus connu.



NB : quasiment tous les personnages de ce roman ont existé (j'émets des réserves sur certains des officiers d'un corps d'armée un peu spécial.) Les ouvrages de la Mettrie sont encore disponibles en librairie pour certains. Et Vaucanson a créé de très beaux automates ; Fragonard, de très beaux écorchés.

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La Reine des Lumières

Et si Alexandre le Grand n’avait pas sauvagement tranché le nœud gordien ? Mais si au contraire il avait pris soin de poser les armes, et pris le temps de réfléchir, de s’agenouiller face à quelque chose, défaire pour faire ?

C’est le point de départ de cette uchronie de Xavier Mauméjean intitulé La Reine des Lumières.

 En l'an 2200 de l'ère alexandrine, soit en 1844 de notre ère, nous suivrons le parcours de Roxane, descendante du conquérant, aux prises avec un oncle usurpateur.

Mauméjean nous livre une riche reconstitution historique et épique.

Stratégie, ruse, éléphants de combats, légère incursion steampunk, thugs et dacoïts … rien ne nous sera épargné pour notre plus grand plaisir.

Uchronie originale, brillante et intelligente, La Reine de Lumières, conventionnelle dans son écriture, se lira avec plaisir à tout âge et constitue un excellent divertissement.
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Ganesha : Mémoires de l'Homme-Eléphant

Il y a des lectures, comme ça, dont vous attendez beaucoup et qui se déroule mal. Le roman de Michael Howell et Peter Ford m’avait apporté des palettes d’émotions, le film de David Lynch, tiré du roman, tout autant.



Chaque fois que ma route avait croisée celle de Joseph Merrick, j’avais eu mon quota d’émotions, même dans la série "Ripper Street" et ici, j’ai eu l’impression que ce n’était pas le Joseph que je connaissais, que j’avais appris à connaître aux travers d’écrits, de films, de séries… Comme une trahison du personnage qui m’a semblé fat et imbu de lui-même dans ses pages.



Certes, ce sont des mémoires fictives et non les vraies de Joseph Merrick, mais malgré tout, j’ai ressenti ses propos comme une trahison du personnage.



Joseph Merrick n’est plus une bête de foire que l’on montre pour quelques sous, il a été placé sous la surveillance du docteur Treves (Anthony Hopkins dans le film de Lynch). Il vit dans une chambre à l’hôpital de Whitechapel et exerce les fonctions de détective consultant.



Dans ce récit, comme un Sherlock Holmes exerçant son métier de détective en chambre, il va résoudre quatre affaires durant sa dernière année de vie (une par saison) mais je n’ai pas été vraiment scotché par les histoires (kidnappings d'enfants, complot d'un financier, le massacre d'un couple, mais pas de leur fille). Le niveau des histoires est inégal et je n’ai pas été emballée.



Au fil du temps (et du récit), Joseph se prend de plus pour la divinité Ganesha, le Dieu Éléphant.



Le style d’écriture, assez décousu, comme si Merrick avait jeté les mots comme ils venaient sur des pages, n’ont pas aidé non plus à entrer dans le récit.



Récit que j’ai, finalement, survolé avec l’impression d’être ailleurs.



Non, l’écriture n’a rien de simple, il faut être super concentré (ce que je n’étais sans doute pas assez) car si les parties roman policier sont assez simple à lire, lorsque l’on entre dans des parties qui se veulent plus philosophique ou poétique, faut s’accrocher, ce que je n’ai pas réussi à faire, décontenancée que j’étais par les digressions de l’auteur.



Anybref, la rencontre est ratée totalement entre moi et ce livre ! Je voulais retrouver le Joseph Merrick que je connaissais, qui me donnait des émotions, mais ce n’est pas dans ce roman qui oscille entre le fantastique et le polar que je le retrouverai, car ce n’est pas le but premier de ce récit.



La lecture fut interminable pour moi et j’ai fait comme Spring Heeled Jack, j’ai sauté des pages, des pages…



Un bon point néanmoins pour les ambiances sombres et sordides de Londres, son folklore.



Pour le reste, pour paraphraser le Grand Jacques, je dirai "Au suivant !"

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Sherlock Holmes : Détective de l'étrange

Damned, je me suis fait avoir. Avec ce petit livre, je pensais entrer dans l’univers holmesien. Fait de logique et de déduction. Xavier Mauméjan dirait d’inférence déductive (c’est à dire pour ceux qui, comme moi, l’ignoreraient, d’imaginer ce qui découle des informations déduites). D’ailleurs, à ce jeu, l’auteur remarque que le héros de Doyle ne se trompe presque jamais. Ce qui ne va pas de soit : ce qui est vrai dans un contexte habituel peut ne pas l’être au cas présent. Ce n’est pas parce qu’on trouve des pellicules sur le corps d’une victime que son meurtrier a des pellicules. Un passant a pu voir le corps, faire tomber quelques pellicules et préférer éviter d’appeler la police.



En fait, Xavier Mauméjan vise dans ce petit essai à recenser les utilisations du célèbre détective hors de son champ habituel : le policier. Ce livre détaille les mille et une façon apparitions de Sherlock et des personnages qui l’entourent dans des ouvrages d'auteurs fantastiques, de science-fiction ou de fantasy. Comme l’explique l’auteur : « Prélevé hors de son champ d’origine, le récit policier, Holmes peut être implanté dans d’autres aires littéraires ».



En découle, un recueil des untold stories (ces histoires juste abordées par le docteur Watson, mais jamais vraiment expliquées) utilisées comme base de départ à l’imaginaire d’autres auteurs, des crossovers (Holmes rencontre Tarzan, Dracula, …), et même des interventions d’Holmes dans l’espace (espace temps ou infini).



Très documenté, érudit, utilisant un vocabulaire complexe, cet opuscule ravira les amateurs d’étrangetés plus que les fans du détective. Dont je suis, vous le comprendrez...
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Steampunk : De vapeur et d'acier

C'est entre admiration, fascination et frustration que je termine ce beau-livre. Didier Graffet aux illustrations, fouillées, détaillées et pourtant empreintes de féérie mécanique et de réalisme onirique. Bref de pures œuvres d'art à chaque page. On se plonge réellement dedans. Xavier Mauméjean aux textes. A travers des épisodes historiques revisités à la sauce vaporiste, il nous embarque dans des chroniques d'un autre temps, qui n'a pas existé et pourtant à lire sa patte de reporter on se demande s'il n'a pas réellement assisté à ces épisodes alternatifs.

Une complémentarité réussie et un livre qui se dévore par les yeux et l'imaginaire qu'il dégage. Un brin frustrant aussi car on aimerait lire plus d'une ou deux pages sur ces personnages, aux noms pourtant connus mais dont les aventures différent tant de ce dont on se rappelle. Dans les airs, sur et sous l'eau, sur rails et sur roues, à toutes les époques de la lointaine Antiquité à l'aube des années 30, on revit d'une autre façon ces tranches d'Histoire, brillamment altérées.
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Géographie de Sherlock Holmes

Le résumé éditeur dit presque tout de l'ouvrage.

Il est proposé au lecteur de découvrir tous les sites des enquêtes du célèbre détective privé avec des photos ou illustrations d'époque.



C'est un bel objet, bien documenté, grand format, avec de belles illustrations, des explications en relation avec une des enquêtes. Le tout sur papier glacé de qualité.

Un must have pour tous les amoureux de Sherlock.
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Elfes et Assassins

En Résumé : J’ai passé un moment de lecture sympathique avec cette anthologie des Imaginales, mais, j’avoue, je l’ai tout de même trouver un ton en dessous que celle de l’année dernière, ce qui m’a un peu frustré. Ça n’empêche pas cette anthologie d’avoir de très bons textes mais certains se révèlent anecdotiques voir ne m’ont pas accrochés. Dommage. Peut être cela vient du sujet aussi. Je lirai quand même avec plaisir celle de l’année prochaine.



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Lilliputia

C'est en lisant le dernier roman en date de Xavier Mauméjean (« La société des faux visages ») que j'ai pour la première fois entendu parler de Lilipputia. L'histoire n'y était pourtant mentionnée que sous la forme d'une simple anecdote, mais elle a immédiatement titillé ma curiosité. Rien à voir avec Gulliver ni aucun des voyages imaginés par Jonathan Swift, toutefois, puisque le terme fait référence à un endroit qui a bel et bien existé au siècle dernier : une ville miniature uniquement peuplée de nains bâtie dans un parc d'attraction new-yorkais. Coincés entre les montagnes russes, les freaks shows et des décors rappelant tour à tour les canaux de Venise ou Pompéi avant le drame, une centaine de « parfaits » venus de toute l'Europe ont ainsi effectivement constitué l'une des attractions les plus prisées de Coney Island au tout début du XXe siècle. Les « parfaits », ce sont ces nains bien proportionnés et ne présentant aucune difformité, à l'image du héros de ce roman qui se retrouve, un peu malgré lui, intégré à la population du parc. Les hommes d'affaires à l'origine du projet n'ont d'ailleurs pas lésiné sur les moyens puisque la « ville naine » n'est autre qu'une réplique parfaite de la cité de Nuremberg au XVe siècle et que les habitants disposent de toutes les infrastructures nécessaires pour administrer seuls leur petite communauté. Outre les habitations et les commerces on y trouve ainsi un théâtre, un parlement, et même un refuge pour les pauvres ! (« Évidemment, qu'il y a des pauvres, car sinon comment pourrions-nous prétendre être une ville ? ») « Un vrai paradis pour les petits ! », vantent les annonceurs. Sauf que ce n'est évidemment pas le cas, puisque les résidents du parc ne sont pas mieux traités que du bétail et doivent subir sans broncher les outrages des visiteurs, curieux de se confronter à ces « petits monstres ».



L'ouvrage se découpe à mon sens en trois parties qui se déclinent en autant d'ambiances radicalement différentes. La première se concentre sur le personnage d'Elcana et sur son périple jusqu'à Dreamland dont le lecteur découvre le principe avec un effarement qui va croissant au fil des pages. L'intrigue de ce premier tiers est un peu longue à se mettre en place et prend même des allures de véritable saga familiale puisque l''auteur s'attarde plus ou moins longuement sur l'histoire du grand-père puis du père du héros, avant d'enfin se focaliser sur celui-ci. Il faut d'ailleurs attendre qu'Elcana tombe entre les mains des « rabatteurs » du parc pour que le récit adopte un rythme plus soutenu et que l'auteur entre véritablement dans le vif du sujet. Le récit se fait alors presque initiatique, Elcana se retrouvant plongé dans un univers dont les codes lui sont inconnus mais qu'il va pourtant devoir rapidement intégrer pour se faire une place. Toute la seconde partie du roman est consacrée à cette ville de Lilliputia dont on découvre peu à peu les spécificités, ainsi qu'à l'apprentissage du héros qui intègre la prestigieuse unité des pompiers. Et oui, la ville comporte même sa propre caserne ! La brigade ne chaume d'ailleurs pas puisque l'un de ses membres est justement chargé de provoquer des incendies... que s'empressent de venir éteindre ses collègues : un vrai régal pour les visiteurs qui ne se lassent pas de ces adorables « petits » en costume de pompier. Cette partie du roman est à la fois fascinante et consternante : fascinante parce que l'auteur a de toute évidence réuni une documentation impressionnante et nous dresse le portrait d'une ville complètement fantasque ; consternante car le lecteur se rend vite compte que ce parc de loisirs à en fait tout d'un camp de concentration pour ses pensionnaires (les nains sont drogués quotidiennement, on les force à avoir des relations sexuelles, ils sont humiliés par les visiteurs...)



Forcément, cela ne pouvait pas durer, et c'est Elcana, notre pompier nouvellement arrivé à Lilliputia, qui prend la tête de la révolte. C'est sur cette rébellion que se focalise le dernier tiers du roman qui change à nouveau d'atmosphère et adopte cette fois des allures de conte philosophique un peu déjanté. Les frontières avec le réel s'amenuisent peu à peu tandis que les personnages ne s'expriment plus que par énigmes, chacun de leur propos recelant un double, voire un triple sens. Plus rien n'est alors ce qu'il semble être et j'avoue avoir été un peu déstabilisé par ce changement auquel, je l'avoue en toute modestie, je n'ai pas vraiment tout compris. Toujours est-il que les références à la mythologie grecque qui parsemaient déjà le roman se multiplient considérablement dans les derniers chapitres, rajoutant ainsi une dimension supplémentaire au récit. Elcana endosse alors clairement le rôle de Prométhée (le feu, le foie, la rébellion : tout y est) tandis que les clins d’œil à certaines œuvres ou figures emblématiques se font plus prononcées (le Minotaure, la guerre de Troie, le monde des Enfers...). Les mythes : voilà le moteur de l'auteur qui cherche justement à mettre en lumière ceux qui ont forgé les États-Unis d'aujourd'hui. Pour ce faire, Xavier Mauméjean dresse un portrait très documenté du New York de l'époque et multiplie les anecdotes et faits divers révélateurs de l'état d'esprit de la ville au début du XXe : la disparition progressive des gangs de New-York (parmi lesquels les fameux Dead Rabbits), l'essor des parcs de loisirs (dont, évidemment, « Dreamland »), ou encore l'appétit de la foule pour les « freaks show » (thème récurant chez l'auteur dont je vous conseille d'ailleurs l'excellent « Ganesha »). Le sujet est vaste et ambitieux et l'auteur y est d'ailleurs revenu depuis par le biais de deux romans : « American Gothic » (sur le monde de la télévision et du cinéma à l'époque du maccarthysme) et « La société des faux visages » (sur la rencontre fictive entre Freud et Houdini au début du XXe siècle).



Xavier Mauméjean signe avec « Lilliputia » un roman captivant, bourré de références historiques, mythologiques ou littéraires, mais aussi très déstabilisant pour le lecteur qui peine par moment à bien saisir où l'auteur veut en venir (notamment dans la dernière partie). On retrouve en tout cas dans cet ouvrage tous les ingrédients qui font la « patte » de Mauméjean : le soin apporté à l'écriture qui évolue au fil des livres afin de coller au plus près à l'époque décrite, les thèmes du mythe et de la différence, et surtout une abondance de documentations qui pourraient à elle seule donner matière à deux ou trois autres romans. Une expérience de lecture atypique, à tenter !
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Bloodsilver

Une réécriture de l'histoire des Etats-Unis, de 1691 à 1917 avec en toile de fond l'arrivée de vampires, les Broucolques, les "Brookes" sur les terres sauvages du nouveau monde. Ces colons aux lunettes noires forment le Convoi qui traversera les Etats-Unis d'est en ouest, pour s'établir comme tout colon qui se respecte, et ce n'est pas forcément joli joli. Ils amènent leur histoire, leur culture, la structure de leur société. La construction des Etats-unis vu à travers la coexistence des humains et des vampires donc, tour à tour ennemi ou alliés, chasseurs ou chassés mérite le détour.



Je m'attendais à un roman mêlant vampires, terres désolées de l'ouest sauvage, duels et cache poussière...Tout y est mais sous forme de nouvelles, première petite déception pour moi. De plus, les vampires ne sont ici qu'un prétexte pour une belle uchronie : et si ces créatures avaient réussi à s'implanter et s'intégrer à la force des crocs, de la terreur et des dollars dans un pays qui venait de naître? Par contre, pour l'ambiance sauvage et toute la férocité de la conquête de l'ouest, j'ai été servie, avec quelques différences : ruée vers l'argent (et non pas l'or), massacre des peuples autochtones (et des autres), discours pour l'intégration des vampires fait par Abraham Lincoln, prolifération des armes à feu comme la petite vérole et violence engendrée à travers le territoire...Etant fascinée par l'histoire des Etats-Unis, ce recueil de nouvelles avait tout pour me séduire au niveau historique: guerre de sécession, Wounded Knee, la construction de la Winchester Mystery House, l'apparition des pulps et l'engouement qu'ils ont générés, l'attaque de la First National Bank par les Daltons (mais difficile de me représenter de vrais bandits, merci Mr Morris), la fusillade d'OK Corral... mais je regrette un peu que la dimension fantastique ne soit qu'une trame de fond.



Chaque chapitre couvre une période plus ou moins longue avec des personnages connus ou pas. On les recroise parfois, quand leur vie à pris un autre tournant. Mark Twain, les Dalton, la horde sauvage, Doc Holliday, Cotton Mather, Wyatt Earp, la veuve Winchester, Calamity Jane, Billy le Kid, Patt Garrett...peuplent les pages. J'ai trouvé très intéressant ce patchwork de destins individuels superposé au destin de toute une nation qui sera plus multi-culturelle que nous la connaissons. C'est original et c'est ce qui lui a valu de gagner le Grand Prix de l'Imaginaire 2008.



Dans le même genre "vampires et histoires des Etats-Unis", je place très haut "La tour du Diable" et "Le train du Diable " de Mark Sumner et je suis à fond dans American Vampire en ce moment saga pour laquelle j'ai un gros faible même si Bloodsilver tient largement la route et ses promesses!
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American Gothic

Il était une fois Ma Mère l'Oie, la genèse d'une mythologie américaine. Tel aurait pu également être le titre de cette fiction de Xavier Mauméjean. Nous sommes en 1953. Les studios Warner Bros veulent adapter le livre de l'énigmatique Daryl Leyland au cinéma. Alors que le sénateur Mac Carthy part à la chasse aux sorcières, les frères Warner mandatent Jack Sawyer pour "nettoyer" la biographie de Daryl Leyland afin d'éviter tout obstacle fâcheux à la bonne mise en oeuvre de leur projet. Contrairement à toute attente, Jack Sawyer se passionne pour la vie de Daryl Leyland et met au jour sa biographie. C'est à travers la compilation de témoignages, d'analyses du professeur Richard Case, des rapports de Jack Sawyer, d'anecdotes diverses et de quelques contes de Ma Mère l'Oie que François Parisot, dont l'ambition est de traduire en français le monument de la littérature américaine des années 30, dévoile l'étrange et l'inquiétante genèse de Ma Mère l'Oie... Comment de secrètes souffrances peuvent-elle être un moteur de création artistique ? Comment créer une légende ? Comment Xavier Mauméjean se réapproprie t-il Les contes de ma Mère l'Oie pour réécrire l'histoire culturelle des États-Unis de la première partie du XXe siècle ? Parmi d'autres, ce sont quelques questions auxquelles répond cette fiction aux enjeux inattendus...



En réponse à cette citation de Pablo Picasso qui pensait que "les thèmes fondamentaux de l'art sont et seront toujours : la naissance, la grossesse, la souffrance, le meurtre, le couple, la mort, la révolte et peut-être le baiser", Xavier Mauméjean choisit le thème de la souffrance pour sa contribution à la collection Pabloid des éditions Alma. La création par Daryl Leyland et son illustrateur Max Van Doren de Ma mère l'oie (notamment symbolisé par American Gothic, le célèbre tableau de Grant Good) s'est fait dans de silencieux tourments. Le duo improbable qui devait donner naissance au succès phénoménal de Ma Mère l'Oie, puise fortuitement son inspiration dans ses expériences malheureuses. Pas de fées pour Daryl et Max qui ont à cause de leurs épreuves traumatisantes, développé de bien curieuses manies : leur Grand Dessein et leurs historiettes sur les emballages des bonbons Dummies qui devaient bouleverser l'Amérique, sont profondément marqués par leur triste destinée... Entre réalité et fiction, Xavier Mauméjean prend un malin plaisir à brouiller les pistes : jouant avec les codes de l'imaginaire et bourrant son livre de références littéraires, historiques ou politiques bien réelles, l'auteur brosse le portrait d'une Amérique en pleine recherche d'identité. Prêtant peut-être ses propres mots à Daryl Leyland, Xavier Mauméjean ne déclare t-il pas : "Les contes n'existent que pour éclater et donner lieu à de nouveaux contes à partir de leurs fragments. Toutes les versions sont légitimes." (p.305) ? Laissant le soin au lecteur de déméler le vrai du faux ou de croire ou ne pas croire à l'histoire de Daryl Leyland, l'auteur fait la part belle à la littérature de l'imaginaire en démontrant avec originalité qu'il existe toujours dans les contes une part d'insondable qu'on est libre de s'approprier et de réinventer à l'infini... Un récit singulier et déconcertant qui prouve que les contes ne sont pas forcément écrits pour les enfants...
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Le Cycle de Kraven, Tome 1 : La ligue des héros

1968, dans la banlieue de Londres, un vieux bonhomme retrouve sa file après plusieurs années d’absence. Évidemment personne ne le reconnaît et il ne reconnaît personne. Qui est-il ? Est-il vraiment le patriarche de cette famille ? Et surtout d’où vient-il, et de quelle époque ?

Victime d’un trou de mémoire couvrant un demi-siècle, notre héros en aurait été réellement un : Lord Kraven légendaire membre d’une Ligue des Héros du temps de l’arrivée des Fées du Pays Imaginaire, de Peter Pan et du célèbre Capitaine Crochet.

Xavier Mauméjean convoque alors les plus grandes figures de la littérature de la fin du XIXe et du début du XXe pour notre plus grand plaisir, et les propulse dans une aventure originale pleine de méchants hauts en couleurs, d’intrigues politiques et bien sûr de complots.

Envisager la réalité du pays imaginaire et de ses habitants pour affirmer que Peter Pan de James Barrie est un chef-d’œuvre de désinformation, c’est grisant et puissant à la fois.

L’enfant qui ne voulait pas grandir devient alors : « Un tyran, qui obligeait ses troupes à faire semblant de dîner, les enfermait dans des arbres, encourageait la délation, et punissait la moindre contravention à ses décrets changeants de violents coups de garcette. Une personnalité instable, combattant tour à tour dans les rangs des Enfants Perdus ou des Peaux-Rouges. Un criminel enfin, subtilisant les bébés à l’affection de leur mère ».

C’est remarquablement bien écrit et l’intrigue est savamment dosée ; et que dire de la mise en abyme finale ! Bourré d’humour et de références (on ressent bien l’influence d’Alan Moore), la lecture est un véritable régal oscillant entre steampunk et pulp.

Un coup de coeur !
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American Gothic

En Résumé : J’ai passé un excellent moment de lecture avec cet American Gothic, et pourtant il est difficile de le chroniquer tant je pense il dépendra de chacun. Ce roman est un véritable Patchwork nous proposant de découvrir, à travers témoignages et retours, Daryl Leyland auteur avec Max Von Doren des contes de Ma Mère l’Oie. On découvre ainsi un personnage à la fois étrange et surprenant dont on ne sait pas s’il s’agit d’un génie ou s’il est fou. Représentant un peu de ce rêve américain, on va aussi se rendre compte qu’il possède une zone plus sombre. J’ai ainsi été fasciné par cet icône ainsi que son compère qui ne manque pas d’intriguer aussi. Mais surtout c’est dans le jeu de faux-semblants que l’auteur réussi à happer je trouve, dans cette sorte de réécriture de l’histoire, mélange de faits historiques et d’invention. On découvre aussi en fond une Amérique à la fois fascinante et imagée, qui ne manque pas de rappeler certains films, et qui pourtant est palpable, captivante. Un pays jeune en pleine construction qui se cherche une mythologie. L’ambiance à la fois candide et angoissante colle aussi parfaitement au récit. Au final ce roman propose un mélange complexe, aux nombreuses clés de lecture, dont chacun se fera son propre avis, son propre ressenti. Moi j’ai passé un excellent moment avec ce récit maîtrisé du début à la fin et où l’auteur joue avec le lecteur et avec les styles.





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Steampunk : De vapeur et d'acier

J’avoue être plus roman, rare que je lise des livres comme celui-ci. Mais comment résister à une telle couverture ? Cette couverture est vraiment très belle et du coup, j’ai eu envie de découvrir ce livre qui est vraiment magnifique, de très belles illustrations avec des textes qui sont intéressants.



Ce livre est réalisé par Xavier Mauméjean (textes) et Didier Graffet (illustrations). Je ne connais pas ces auteurs, c’est la première fois que je découvre leur travail et ce fut un réel plaisir. Xavier Mauméjean accompagne très bien les illustrations.

Un gros travail a du être fait pour réaliser ce livre car ils se sont inspirés des personnages, des faits réels (Jack l’Éventreur, Titanic, le hors-la-loi Ned Kelly…) mais en version Steampunk, c'est-à-dire, en inventant une autre fin possible…

Les illustrations sont magnifiques, je suis restée sur certaines, plusieurs minutes à les regarder pour bien m’en imprégner.

Concernant les textes, certains m’ont plus intéressé que d’autres, surtout quand je connaissais le personnage de référence, j’ai beaucoup aimé découvrir d’autres versions. Mais on arrive très bien à s’imaginer les scènes grâce aux illustrations, on peut facilement se représenter les textes !



Petite anecdote : J’ai fais découvrir ce livre à mon filleul de cinq ans, comme il ne sait pas lire, il a surtout regardé les images. Mais à cet âge, l’imagination est à son comble, donc il me disait des choses du genre « Regarde marraine, la le monstre va manger le bateau car il est sur son territoire »… Il m’a fait beaucoup rire et il a passé un bon moment à contempler ce chef d’œuvre.



En conclusion, ce livre est magnifique d’une part son contenu et d’autre part l’objet en lui-même. La couverture est très rigide et c’est un très grand format. Ce livre rend ma bibliothèque vraiment joli, un très belle objet qui personnellement, je ne le considère pas seulement comme un livre mais comme un livre de collection.

Pour ceux qui adorent le style Steampunk vous allez adorer ce livre et pour ceux qui ne connaissent pas le style Steampunk, c’est une bonne façon de découvrir ce que c’est ! D’ailleurs, je pense que parfois je le feuillèterai rien que pour regarder les magnifiques illustrations.
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Bloodsilver

Wayne Barrow (autrement dit messieurs Heliot et Mauméjean) nous rejoue la conquête de l'Ouest américain à l'ombre des vampires.

Toute l'histoire du peuplement de ce qui deviendra les Etats-Unis est en effet remise au goût du jour depuis l'arrivée en 1691 d'un navire chargé de vampires sur les côtes américaines. Va alors commencer tout un périple pour le convoi de buveurs de sang qui va grossir au fil des ans, s'emparant des stocks d'argent, métal si dangereux pour leur santé, et se faisant accepter par le commun des mortels et notamment le gouvernement qui finit par leur attribuer des terres, le livre s'achevant en 1917.

Chacun des chapitres rapporte un épisode de cette progression vers "une intégration" et le lecteur se trouve souvent aux côtés des chasseurs qui luttent pour mettre un terme à cette famille sanguinaire qui n'a rien d'humain.

On croise ainsi notamment au gré des épisodes Cotton Mather, Samuel Clemens / Mark Twain, les frères Dalton, Doc Holliday, Sarah Winchester... et bien d'autres personnages réels, plus ou moins célèbres.

Les deux auteurs m'ont bluffé par cette relecture de l'histoire à la riche documentation (ce qui n'est guère étonnant tant ils s'attachent toujours au moindre détail), agrémentée d'une carte en début d'ouvrage, qui permet de situer tous les lieux de l'action, et d'une chronologie pour conclure et rappeler chaque événement majeur.

Je leur tire mon Stetson.
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