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Citations de Yann Queffélec (605)


Il est mystérieux l’instant qui passe et refuse une autre chance au désir, il est des cas où la délicatesse revêt une forme primitive, on n’y peut rien si l’humanité se fait ainsi, de temps en temps je suis gagnée par une force qui vient du fond des âges à travers des oiseaux et des bestioles pas spécialement ragoûtantes, et je ne m’en veux pas de tous les instincts crapuleux qui nourrissent le mien, de tous les sauriens disparus dont le sang brûle mes veines, je n’étais pas la dernière à mordre autour de la chaloupe, il n’y avait plus d’enfants qui comptaient.
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On nous parlera du danger couru. C’est si bon le danger couru quand il ne l’est plus.
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Quelle jolie chanson… Je pourrais vivre en France rien que pour le bruit des mots dans la rue. Les gens parlent et c’est toujours un poème, il fait beau, le ciel est bleu, j’aime vos yeux. Ils ne savent pas se mettre en colère avec leur voix, comme les Espagnols ou les Allemands. Encore des poèmes. Alors ils s’entretuent.
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Un mauvais capitaine peut mettre en péril un excellent navire, s’il tarde à lancer une manœuvre.
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C’est comme dans les avions. Je ne supporte pas les réparations de dernière minute. J’ai l’impression qu’au lieu d’arranger les choses on les aggrave.
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C'était hier. On ferme les yeux, les mots nous parlent. Ma mère me tient la main. Elle continue d'écrire à cette bonne vieille tante qu'elle semble voir à l'horizon. je suis heureux et boudeur.
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C’est quand les gens sont plus là qu’on s’en souvient.
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Ce qui est beau c'est de se donner tout entier sur la terre et de repartir les mains vides, vous comprenez ?
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Rire c'est aimer. C'est aimer celui qui vous fait rire. Je riais aussi. On était deux amoureux éperdus.
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Vous savez ce que c'est, un rendez-vous, quand on l'attend depuis des années. On a déjà tout filmé dans sa tête. On l'a répété comme une scène de théâtre, on a fait sonner chaque réplique, envisagé toutes les questions qui pourraient se présenter, mis au point toutes les réponses. On a rendez-vous, on est un autre homme, il y a du salut dans l'air, de la rédemption.
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Rêver n'est pas donné à tout le monde. C'est un exercice épuisant.
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Furtive, elle essaya pieds nus les souliers noirs de sa mère et fit la moue. Ils flottaient un peu mais la grandissaient. Elle apperçut alors son reflet dans la buée du miroir ovale et sourit. A treize ans, bientôt quatorze, elle en paraissait dix-huit avec ce corps déja mûr, cette bouche sanguine, ces yeux bleus en amande, et ces longs cheveux vermeils comme un feu sur les épaules.
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Elle finit par s'assoupir en se laissant glisser
dans une âme d'enfant
qu'on viendra chercher,
dont les mots sont innocents
et le rêve impossible à tromper
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“Et après ? Après, t’as la gamme infinie des hasards malencontreux. On n’est plus en démocratie, cocotte, chez nous. C’est fini, Sarko, les petits arrangements…[…] je vois mal comment tu pourrais échapper au intérêts supérieurs de l’Etat…Moi non plus d’ailleurs..On aura chacun son tiroir à l’institut médico-légal. On sera tout bleu, tout froid, vachement glamour.”

- “Vous viendriez parler à l’antenne
- Ce pays est assez morose, inutile de l’accabler davantage. Ajouter le beurre à l’argent du beurre…En fait, on ne sait plus trop si le devoir est d’informer ou de cacher les faits.”

“Le même parcours du combattant. Quand on leur demandait comment, la guerre finie, ils avaient pu souhaiter intégrer le GIGN, puis le corps des Chats Maigres, ils répondaient honnêtement que, oui, la guerre leur manquait. Ils n’étaient ni des brutes, ni des fous sanguinaires, ni des excités, ils étaient doux comme des chats angoras, mais la guerre leur manquait. Ils haïssaient la guerre, la violence, la rage des hommes entre eux, l’imbécillité des frappes ou du corps à corps, l’arrogance du métal aveugle déchirant des familles ou ce qu’il en restait, la peur éprouvée en croisant le regard d’un forcené guère plus fautif que vous, celui d’un vrai tueur. Ils ne pouvaient plus s’en passer. ”

“Les femmes savent tout, mais elles veulent des mots. Tant que les phrases n’ont pas franchies nos lèvres, elles n’existent pas.”
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Confinée la mer l’est aussi, dans sa goutte vitale au sein du néant, le marin dans son navire, le terrien dans ses orteils sans but, l’écrivain dans cette main qu’il appelle écriture, une liberté fermée plus riche que l’ Eldorado.
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Ce n’est pas la mer ni la voile qui t’ont sauvée du spleen, les premiers temps, mais les livres, baroudeurs immobiles, trésors d’harmonie, puits de bonté. La douceur de lire, après la fureur de vivre, un bien joli radeau pour la naufragée du bitume en réparation, la pasionaria des transgressions alcooliques habituée à faire le mur des préjugés, chrétiens, pour explorer en douce les jardins interdits.
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Dieu sait qu'elle n'avait rien négligé pour le tuer dans l'oeuf.
Tous les enchantements, tous les trucs de sorcière y étaient passés - le vinaigre d'ortie , la pelure d'oignon, les queues de radis noirs par les nuits sans lune. Elle s'était même blessée avec une cuillère à soupe à vouloir se débrouiller seule. "Lève les bras, disait la mère, lève-les, qu'il se pende avec le cordon." Cent fois par jour elle levait les bras, le plus haut possible, et cent fois par nuit, les mains crispées aux montants du lit pour hâter la pendaison.

_ "Il doit crever, rageait la mère, il faut qu'il crève. Le bon Dieu ne laissera pas faire ça. Qu'on soit la risée du pays. Que le pain sur lequel je fais ma croix tous les jours soit du pain sale avec le péché de ma fille. Un jour les voisins sauront qu'elle couve, et ma maison sera montrée du doigt."
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"J'ai tout dit, je crois ... J'ai parlé aux médecins ... Je veux dire, après la nuit. Ça fait dix ans ... Plus d'une fois j'ai pensé qu'il était impossible de décrypter les choses, un pareil souvenir. J'étais seul avec la voix d'Eric. Quelle différence entre souvenir et cauchemar ? La vie d'un homme, d'un ami. La voix d'un ami perdu."
[...]
Erwan me regarde et ce n'est évidemment pas moi qu'il voit dans mes yeux.
"Il a dit quelque chose en tombant. Ce n'était pas un cri, c'était des mots ... Un seul mot, ou plusieurs ... Plusieurs mots, oui ..."
Dix ans plus tard, Erwan se rappelle avoir entendu son ami non pas lancer un cri, mais dire quelque chose en disparaissant à la mer.
Un adieu. Quel adieu ?
Il entend clairement la voix dans le vent noir qui balaie la mer invisible autour du bateau.
Il entend la voix d'Eric, pas les mots.
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Il faut dire qu'i ne lui promettait pas la moitié du Pérou à Jacotte, rien de moins qu'un chromo pour midinette : palmiers à gogo, nuits bleues, doigts de pieds en éventail au bord de l'oasis.
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C'est quoi ce putain de mystère du désir qui vous jette au cou des blondasses les plus ordinaires, le pieu vibrant, et vous laisse froid le long d'une épouse de rêve, à qui vous avez jurer la lune et les grands dieux alentour, jadis, pour être le seul, à lui sucer la pulpe entre les orteils, à ouïr son cri d'amour- et jurer que pas un cri, pas un orteil, pas une vulve au monde ne vaut la sienne...
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