Citations de Yann Queffélec (604)
Pour moi, tout se déroulait à l'ouest et sur l'océan. Je n'avais que ces mots à la bouche : l'océan, le vent, l'ouest... L'est, c'était bon pour les vaches et les trains, pour Paris.
Je peux encore raccrocher et faire ce qu'on attend de moi. Comme avant. Pantin entre les mains de ma mère et celles de Luigi parce que trop grosse, trop moche pour décider quoi que ce soit. Qu'est-ce que tu y connais, à la vie? Je sais ce qui est bien pour toi, Clara. oui Maman. Travaille ton violon! Tue!
"J'ai besoin d'en parler, d'expliquer pourquoi je vais quitter Claire après ce qui m'est arrivé."
Et d'accord, ils le furent aussi pour considérer que leur couple, avec ses hauts et ses bas, était le plus amoureux de ceux qu'ils avaient rencontrés.
On ment ? On laisse entendre sous les mots couverts, on ment pour adoucir la peine, on ment pour tuer la peur, on ment pour déguiser la vérité suprême, l'amour, et bazarder la coucherie de hasard, vile vérité, mensonge...
C'est la vie. Ça fait pleurer. Quand les sentiments y sont, quand ils n'y sont plus, quand c'est un peu raté. C'est déchirant quand même, le coeur le sait bien.
On s'attache à n'importe qui. On lui dit qu'on l'aime et qu'on avait l'âme errante, qu'elle n'erre plus.
A partir de quarante ans il est pris le pli de passer à côté des autres vies qu'on aurait pu vivre, et des autres femmes qui vous auraient aimé. Le pli d'être vieux, tout seul au coeur d'un monde secret, le pli du rien total, définitif. Éternel non-retour.
La respiration d'une femme est différente, la nuit, quand elle a les yeux ouverts, qu'elle va mal.
Si par malheur l'un de nous trompait l'autre, malheur qui n'arriverait évidemment jamais, on aurait au moins la délicatesse de venir lui chuchoter à l'oreille : je t'ai trompé... L'autre se tairait, conscient qu'il s'agissait là du plus noble aveu d'amour, le plus difficile à formuler, et non moins conscient du désespoir enduré par celui qui rentre à la maison poignarder son bonheur en disant : je t'ai manqué... A présent dormons sur nos deux oreilles, aimons-nous à jamais, promenons-nous dans les bois...
Il ne devrait pas y avoir de douleur, juste un engourdissement paisible, une légère ivresse, avant de me détacher comme une feuille d'automne. Pas de peur. Mais que de regrets.
J'attends. C'est devenu une habitude. Je crois que je ne sais plus rien faire d'autre.
A quoi pense-t-il l'astronaute, avant d'être envoyé là-haut ?...
Jusqu’où doit aller la consolation, s’il vous plaît, quand on souffre, et ne faut-il pas tout lui céder ?...
De sa main libre, il la caresse aux jambes, aux fesses, sous la jupe.
Elle est née dans cette main qui l'écrase de temps en temps, la froisse comme
une menthe ou la déploie comme une eau vive ;;;; LA suite page 161
« On ne choisit pas toujours dans la vie »
La société, les enfants, elle sait pas où elle va. Mais du moment qu'elle y va en voiture et de plus en plus vite elle est aux anges....Nous, nous sommes à pied. C'est la bonne allure pour aller au fond des choses.
"Les yeux étaient verts démesurément. Le regard s'y mouvait, craintif, comme une bête forcée." (p. 29)
"Son obsession favorite : un visage de femme entrevu par les doigts écartés d'une main noire." (p. 116)
"Ce mignon qui n'avait pas de papa, avec une maman qu'osait pas l'aimer comme il faut, il a les deux maintenant. Et même un frangin. Tu vas m'appeler papa, mignon ! " (p. 61)