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Je reconstruis des souvenirs dans ma mémoire pour les transformer en un sentiment unique, à la fois assez léger pour qu'il puisse m'accompagner pour toujours et assez intense pour que je ne l'oublie jamais.



(page 12)

Stebbins enjamba le corps. Son pied glissa un peu dans une flaque de sang et son pas suivant laissa une trace écarlate, on aurait dit une photo du magazine Official Detective.

La jalousie n'est pour une femme que la blessure de l'amour-propre. Chez l'homme, c'est une torture profonde comme la souffrance morale, continue comme la souffrance physique...

Il est l'homme de ma vie. Je suis la femme de sa vie. Seulement nous n'avons jamais réussi à vivre ensemble. Ça te va ?



(page 93)

La poésie est sans mémoire.

Dans l'ouvrage, se peint

l'homme qui l'a fait.

(citation de David p. 45 à propos des tableaux)

On pénètre le secret de l'espèce.



Puis, on est ce secret.



On devient enfin sa propre origine.

Ainsi, toujours poussé vers de nouveaux rivages,

Dans la nuit éternelle emportés sans retour,

Ne pourrons-nous jamais sur l'océan des âges

Jeter l'ancre un seul jour ?



(Lamartine-Le Lac)

Si lent...

Si lent le temps

Quand on est sous la terre



Pas même un mot de sève

Des odeurs du printemps je ne me souviens plus



J'entends des bruits d'insectes

Des taupes aveugles visitent mon squelette



Il n'y a plus d'horloge

La rouille a triomphé musique monotone !



Mais je sais la lenteur

La lenteur du temps mort quand on est sous la terre...

(p. 44) 02.02.04

Hélas, dans ces montagnes oubliées de toutes le routes, quand le destin frappe à la porte, c'est qu'il est déjà sur le seuil. Qu'on lui ouvre en le prenant pour le facteur et alors, aveugle et sourd, il tue les bêtes, piétine les récoltes, engrosse les servantes, viole les poules et fait tourner le lait.



Christian Pignol, Les engoulevents de la Grange-aux-loups (Prix "Fonds de terroirs" de l'Ecole des Grives)

La bouche tremblante, les traits crispés, il fixa amèrement le plafond ; il ne comprenait plus rien sinon que l'homme est fait pour souffrir et être seul, et qu'il n'a pas d'aide à attendre du ciel.

Des menestrels, s’accompagnant de luths aux cordes de soie,chantaient un amour que leur maître n’avait jamais ressenti.

Ainsi, il fallait se méfier de la méchanceté qui semble être un luxe qu'on peut se permettre quand on est jeune. Car la vérité est toute autre ... La méchanceté est une lumière froide dans laquelle les choses perdent leurs couleurs, et ce définitivement.



(page 50)

Le Père Goriot L'Elixir e Longue Vie La Messe de l'Athée Jésus-Christ en Flandre Un Episode sous la Terreur Le Réquisitionnaire Le Chef-d'Oeuvre inconnu El Verdugo La Grande-Bretèche Facino Cane Un Drame au bord de la Mer L'Interdiction

Eh bien... On va sûrement mourir. Mais tout le monde finit par mourir... Donc, si on voit les choses comme ça, tout ce qu'on fait... C'est en finir un peu plus tôt avec l'inévitable.

Elle les connaissait, ces regards : ils exprimaient à la fois la fascination et le doute, l’admiration et le scepticisme, la curiosité et la défiance ; ils disaient : « Voici notre star dingo. » Elle n’était pas tout à fait comme eux, chacun ici le savait, elle était définitivement à part. Modèle et repoussoir. Exemple et contre-exemple. Un mystère. Une légende. Personne n’avait plus de surnoms qu’elle à l’UCO. Elle en connaissait quelques-uns – qui allaient de l’élogieux au négatif : « la Guerrière », « Robocop », « Terminator », « Carrie »…

Les jeunes filles ne comprennent pas qu'avec des talons hauts leur façon de se tenir, quand elles sont debout, donne l'impression qu'elles ont les pieds attachés.



(page 44)

Je ne crois pas que ce « toi » - ce « toi » de dévotion où vient, à l’occasion, achopper toute autre manifestation du besoin de chérir - je ne crois pas qu’il soit simple. Je crois qu’en lui-même il y a aussi quelque chose qui tente d’apprivoiser cet Autre, cet Autre préhistorique, cet Autre inoubliable qui risque tout d’un coup de nous surprendre et de nous précipiter du haut de son apparition. « Toi », qui contient je ne sais quelle défense, et je dirai qu’au moment où ce « toi » est prononcé, c’est tout entier, et pas ailleurs, dans ce « toi » qui surgit, que réside ce que je vous ai présenté aujourd’hui comme das Ding.

On ne change pas vraiment. Toute la vie, on reste tel qu'on est. Changer les cartes est impossible. Par contre on peut changer de table de jeu.



(page 23)

Elle se concentra. Cette horreur n’était pas l’œuvre d’un malade impulsif et désorganisé mais bien celle d’un fauve à la cruauté aussi singulière que méticuleuse. Par conséquent, elle se retrouvait avec deux redoutables prédateurs sur les bras en même temps et, en Galice comme à Madrid, on attendait d’elle des résultats rapides. Au tréfonds d’elle-même, elle savait que les investigations avaient très peu de chances d’aboutir rapidement. Dans un cas comme dans l’autre. Pas avec des individus de cette trempe.