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Citations les plus appréciées
Je n’ai pas votre sagesse, Maxime, avoue la capitaine Vézin. La violence et l’injustice me révoltent encore. Et peut-être même plus qu’avant, depuis que je suis dans la police.

- C’est vrai que nous ne somme pas gâtés dans nos métiers, sourit Deschanel. Mais n’oubliez pas le pardon. C’est le plus grand des courages. C’est la plus grande richesse de l’espèce humaine. L’esprit de vengeance mène toujours au chaos et à la désolation. La force du pardon peut chasser bien des démons.
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Dans la maison, Rose est à la fois fleur et miel pour sa petite famille... Elle tresse de vrais bouquets de caresses qu'elle dépose sur la tête de ses trois garçons. Elle les attache à l'infini avec toute la douceur de son regard.
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Stefan Zweig
Mais toute ombre, en dernier lieu, est pourtant aussi fille de la lumière et seul celui qui a connu la clarté et les ténèbres, la guerre et la paix, la grandeur et la décadence a vraiment vécu.
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Paul Auster
Les amis sont là pour cela, pour mettre les chagrins en commun.



« Invisible » - 2009
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Il se trouve que j'ai professionnellement quelques rapports avec des écoles pour jeunes gens de différentes classes sociales et je reçois beaucoup de lettres de parents relatives à l'éducation de leurs enfants.



Dans la masse de ces lettres je suis toujours frappé de voir l'idée de « une position dans la vie » prendre le pas sur toutes les autres préoccupations dans l'esprit des parents, plus spécialement des mères. « L'éducation convenant à telle et telle condition sociale », telle est la phrase, tel est le but, toujours. Ils ne cherchent jamais, si je comprends bien, une éducation bonne en elle-même ; - même la conception d'une excellence abstraite dans l'éducation semble rarement atteinte par les correspondants. Mais une éducation « qui maintiendra un bon vêtement sur le dos de mon fils, qui le rendra capable de sonner avec confiance la sonnette du visiteur aux portes à doubles sonnettes ; qui aura pour résultat définitif l’établissement d'une porte à double sonnette dans sa propre maison ; en un mot qui le conduira à l'avancement dans la vie, voilà pourquoi nous prions a genoux, et ceci est tout ce pour quoi nous prions ».



Il ne paraît jamais venir à l’esprit des parents qu'il puisse exister une éducation qui, par elle-même, soit un avancernent dans la vie ; que toute autre que celle-là peut être un avancement dans la mort ; et que cette éducation essentielle peut être plus facilement acquise ou donnée qu'ils ne le supposent s'ils s'y prennent bien ; tandis qu'elle ne peut être acquise à aucun prix et par aucune faveur s'ils s'y prennent mal.
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Plaise à Celui qui Est de dilater le coeur humain à la mesure

de toute la vie.



(P.19)



C'est également l'épitaphe de la minuscule pierre tombale

de Marguerite Yourcenar.
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Ça ne fera pas une chanson

Mais un collier pour ma femme

Et des pierres chaudes sur ses paupières

Quand elle dort

Ça ne fera pas un poème

Mais un papier caché dans sa poche

Quand elle ira au travail

Avec écrit dessus : je t'aime

Ça ne fera pas une chanson

Mais la joie de ses voûtes plantaires

Quand elle rentrera à la maison.
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Quand la foi tragique qu’Otto Frank a placée dans son pays d’adoption lui apparaît-elle enfin comme une erreur ?

Les Pays-bas ne se contentent pas d’obéir aux ordres de l’occupant, ils participent activement à la mise en place des mesures antijuives.

Dès le mois de décembre 1940, les nazis excluent les juifs de la fonction publique, leur interdisent l’exercice des professions libérales : il faut « déjudaïser » l’économie.
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Serena Caudill entendit des pas dehors, puis le grincement de la porte de la maison, et elle comprit que John était rentré. Elle continua à attiser le feu dans la cheminée, dans laquelle dorait une poule.

-Où est Boone ?

-Dans les parages, je suppose.

Levant la tête, elle le vit fermer la porte à cause de la pluie, sans se retourner, ses yeux embrassant la cuisine sombre. Il boita jusqu’au mur en produisant un bruit sourd irrégulier sur les lattes épaisses du plancher, commença à accrocher son manteau à la patère, puis se ravisa et le reposa sur ses épaules. Dans la chaleur de la pièce, il émanait de lui des odeurs de vache, de sueur, d’alcool et de laine mouillée.

-On peut savoir quand il pleut rien qu’en écoutant le bruit de tes pas, dit-elle en le suivant du regard.

-Tu dis tout le temps ça.

Il se planta devant la fenêtre, comme s’il pouvait voir à travers le papier huilé qui servait de carreau, et ajouta :

-Tu changerais de refrain si tu avais reçu une balle dans la jambe.

-Je dis pas que c’est rien, répliqua-t-elle, et elle examina la cuisson de la poule avec une fourchette.

Elle le revoyait encore le jour où il était rentré de Tippecanoe avec une balle dans la cuisse et la peau ensanglantée d’un Indien dans son havresac. Il avait gardé le scalp et tanné la peau pour s’en faire un cuir à rasoir. C’était il y a longtemps déjà, trop longtemps pour continuer à souffrir d’une blessure.



(Incipit)
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Elle avait le teint clair et des yeux de ce bleu que l’on voit parfois à l’approche du crépuscule, lorsque les ombres poudreuses s’allongent sous les bosquets.
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Au cours des mêmes mois, Proust s'était demandé, en rêve, si sa mère "comprendrait son livre". Quelle que pût être la réponse, il lui édifia un ardent monument funèbre : il fit d'elle le cœur et l'interlocutrice de son livre, l'enveloppa de lumière ; il l'évoqua avec une douceur, un déchirement inépuisables ; cette douceur qui ruisselle de la fontaine incessante de l'amour, laquelle "jaillit vers la vie éternelle", comme le dit Saint-Jean. Il l'évoqua dans toutes ses attitudes : avec sa parole embarrassée, sa voix altérée par l'aphasie, ou quand elle risquait timidement un air du chœur d'Esther, comme l'une des jeunes filles de Saint-Cyr, et semblait Esther elle-même, ou quand, d'un air distrait et indifférent, elle posait sur son lit un exemplaire du Figaro , ou encore dans sa chambre, assise à sa toilette, dans un grand peignoir blanc, ses cheveux noirs épars sur ses épaules ; ou lisant Georges Sans au chevet de son fils, de sa belle voix pleine de distinction, de générosité, de noblesse d'âme ; ou surtout - comble de la douceur - tandis qu'elle lui souriait de la fenêtre de l'hôtel de Venise et lui envoyait, du fond du cœur, tout son amour. Dans le Souvenir d'une matinée, il lui érigea pour la dernière fois ce monument funèbre. Plus tard dans La Recherche, la mort ne le séparerait plus d'elle, car il la rendrait immortelle.
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“Le bleu ne fait pas de bruit.

C'est une couleur timide, sans arrière-pensée, présage, ni projet, qui ne se jette pas brusquement sur le regard comme le jaune ou le rouge, mais qui l'attire à soi, l'apprivoise peu à peu, le laisse venir sans le presser, de sorte qu'en elle il s'enfonce et se noie sans se rendre compte de rien.

Le bleu est une couleur propice à la disparition.

(…)

Indéfiniment, le bleu s'évade.

Ce n'est pas, à vrai dire, une couleur. Plutôt une tonalité, un climat, une résonance spéciale de l'air. Un empilement de clarté, une teinte qui naît du vide ajouté au vide, aussi changeante et transparente dans la tête de l'homme que dans les cieux.”
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Les orages étaient assez fréquents à Sarance, les nuits d'été, pour accréditer l'histoire bien souvent répétée selon laquelle l'Empereur Apius avait rejoint le dieu au milieu d'un monumental déchaînement d'éclairs et de tonnerre sur la Cité sainte. Pertennius d'Eubulus lui-même, quelque vingt ans plus tard, le relate ainsi, en y ajoutant la chute d'une statue de l'Empereur devant la Porte de Bronze de l'Enceinte impériale, et un chêne fendu du faîte à la racine devant les murailles extérieures. Ceux qui écrivent l'histoire préfèrent souvent le dramatique à la vérité. C'est l'une des faiblesses de la profession.



(Prologue)
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Du sommet, Boone voyait jusqu'à l'infini, dans presque toutes les directions. C'était une région dégagée, pelée, sans limites. Elle s'étendait jusqu’au ciel, tour à tour plate et vallonnée. Impossible de s'imaginer que le monde entier était aussi vaste. Le cœur se soulevait. On se sentait tout petit, et grand en même temps, tel un roi qui contemple son royaume. Boone songea qu'un oiseau devait éprouver la même sensation de liberté.
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On venait aux hippodromes pour voir le sang et entendre les hurlements autant que pour admirer la vitesse. Sur des tombes, dans des puits et des citernes, on déposait des tablettes de cires gravées de malédictions mortelles, on en enterrait à des carrefours, on en jetait dans la mer sous la lune depuis les murailles de la Cité. On payait alchimistes et chiromanciens - qu’ils fussent intègres ou des charlatans - pour jeter des sorts coûteux sur conducteurs et chevaux dûment identifiés. Dans les hippodromes de l'Empire, les conducteurs de char couraient tout autant les uns contre les autres que contre la mort, le Neuvième Aurige. Héladikos, fils de Jad, avait péri dans don chariot et ils étaient ses disciples. Certains d'entre eux, du moins.
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"J'avais déjà fait l'expérience de mes lèvres sur les yeux d'un homme, et par le sel dans ma bouche, j'avais su qu'il pleurait."
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Demain je remuerai

La flamme presque froide, et ce sera

Sans doute un jour d'été comme le ciel

En a pour tous les fleuves, ceux du monde

Et ceux, sombres, du sang. Lhomme, la femme,

Quand savent-ils, à temps,

Que leur ardeur se noue ou se dénoue?

Quelle sagesse en eux peut pressentir

Dans une hésitation de la lumière

Que le cri de bonheur se fait cri d'angoisse ?
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L'Égypte est un don du Nil, l'amour, un don de la vie.
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La nuit dure si longtemps qu’on dirait qu’elle n’est pas comme les autres nuits, qu’elle est le lac au bord duquel elle est venue l’année dernière avec son père et avec Lev. Un lac infini, épouvantable et majestueux, sans la moindre transparence.

(page 54)
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Il sent sur sa peau la tiédeur de l’air. Le monde dans sa première clarté. C’est souvent ainsi, un lent ruissellement de couleurs fondues. La sensation du temps, comme si le monde était en train de naître à lui-même.
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