Elle utilise l'expression " se fréquenter" parce que c'est tout ce que c'est. Ils ne sortent pas ensemble. Ils ne vont jamais nulle part. Ils ne sont jamais vus tous les deux en public. Elle est un secret, (...).
Un sacré choc, avait-il dit. S’il savait que c’était moins la découverte du mort qui m’avait bouleversée que l’idée insensée qui m’avait alors traversée. Comme un éclair. À cause des cheveux blonds aperçus. De la longue silhouette juvénile. Si semblable à l’autre. Ce fantasme du retour du père, ce rêve traîné toute l’enfance. Jamais guéri. Et resurgi dans l’éclair de folie de l’adulte que je suis.
Connaît-on jamais les personnes qui nous donnent la vie ?
A supposer que vous ayez raison, il s'agit peut-être d'une aventure sans lendemain.
Mrs Daviot rétorqua d'un ton farouche :
- Mon mari n'a pas droit aux aventures sans lendemain.
Il est rare que l'amour de Jim scintille, songe-t-elle. Il luit plutôt, avec une constance discrète. Et ce n'est qu'à l'occasion qu'il brille haut et clair - comme cette fois, il y a des années; ou cet autre jour, bien avant, où il a tenu pour la première fois leur fille qui venait de naître. Cette façon d'attendre que passe le regret : c'est la seule sagesse qu'elle ait acquise en quinze ans de vie avec Jim, pense-t-elle.
La poésie du XVIIIe siècle existe, mais peut-être n'est pas verbale.
Avec la tristesse, on sursoit ; avec la colère non.
Mais le Policier n’en fit rien, et se dit que là où lui avait échoué, la poésie, qu’il avait tant aimée dans sa jeunesse et dont la mesure n’était ni la vie ni le temps des hommes, pouvait par son miracle porter dans les siècles à venir la seule vérité de ce qui était advenu.
On nous apprend à avoir de bonnes notes, à choisir une voie, un métier. À faire des concessions. Mais jamais à choisir un endroit où on se sentirait bien.
Vivre dans un endroit où on se sent vivant, c'est créer un environnement propice à faire émerger nos passions profondes. C'est choisir de s'implanter sur un terreau fertile pour y laisser pousser nos rêves.
Songez que la poésie a servi d'omnibus, que dans la poésie était à la fois une chose d'histoire, de légende, de religion, de techniques diverses. Et peu à peu cela s'est différencié : par exemple, le roman est un dérivé du poème épique.
Les cabanes dans les arbres sont la porte vers un monde enchanté. Les fonds de jardin sont emplis de rêves d'aventure oubliés.
Il faut s'offrir l'ivresse d'un nouveau monde. Et se laisser conquérir par lui.
Je ne m'étais jamais rendu compte de l'importance des souvenirs. Des traces du temps qui passe. D'un quotidien tranquille qui s'envole jour après jour.
Quand je ne suis pas bien, je lis. Pour moi, lire, lire abondamment, est un très mauvais signe ! Donc je me suis mis à lire et je vais vous donner des impressions de lecture.
- Est-ce que tu crois qu'il n'existe qu'un bon et un mauvais côté des choses ? N'existe-t-il pas d'entre-deux ?
- Je crois qu'il existe beaucoup de choses sur cette terre, Eden. Mais rien n'est entièrement bon.
- Et rien n'est complétement mauvais.
— Tout juif de Palestine est un peu arabe et aucun arabe d'Israël ne peut prétendre ne pas être un peu juif.
— Tout à fait d'accord avec toi. Alors, pourquoi tant de haine dans une même consanguinité ?
— C'est parce que nous n'avons pas compris grand-chose aux prophéties, ni aux règles élémentaires de la vie.
Nous voulons que tous soient le mieux possible, qu'avec la plus mince dépense de force l'individu atteigne le maximum de satisfactions.
Même s'ils sont à l'origine de nombre de nos mets, nous réservons un triste sort aux insectes. Leur masse totale dans nos campagnes a diminué de 80 % en moins de trente ans. La cause est ironique : protéger nos cultures... alors même que ces bestioles nous offrent bien plus de plantes qu'ils ne nous en volent.
Le capitalisme est le même partout. Il a besoin pour vivre et prospérer d'un état permanent de demi-famine. Il en a besoin pour maintenir élevés les prix des marchandises et aussi pour trouver toujours des affamés prêts à travailler à n'importe quelle condition.
Leurs cœurs — comme les nôtres — doivent supporter la charge des dons du Ciel : la malédiction des faits et la bénédiction des illusions, l'amertume de notre sagesse et la trompeuse consolation de notre folie.