Au menu de la troisième aventure du détective suisse Allmen : un vol de tableau, un grand hôtel qui a connu des jours meilleurs, quelques truands au modeste pedigree et une enquête un rien mollassonne. Il y a presque un côté Mitteleuropa, sans les espions, dans le roman de
Martin Suter dont on persistera à préférer les livres qui n'appartiennent pas à cette série des Allmen. C'est agréable, oui, mais loin d'être mémorable comme si Suter écrivait une tasse de camomille à la main pour un résultat désuet, une critique acerbe de la bonne société helvète, certes, mais pas assez relevé. le plus amusant dans
Allmen et les dahlias reste l'amoralisme tranquille de son héros et le duo impayable qu'il forme avec son factotum guatémaltèque, lequel se révèle plus souvent perspicace que son patron. le livre se termine par un rebondissement inattendu qui annonce d'ores et déjà une suite. Avec un peu moins de nonchalance, ce nouvel opus gagnera peut-être en vivacité, ce qui ne serait pas un mal.