Au petit matin, Joss Meredith, un écrivain, voit débarquer chez lui, sa voisine, totalement nue, qui lui tire dessus. Sans saisir ce qui se passe, elle l'oblige à l'emmener dans sa maison de vacances dans le Puy-de-Dôme. Arrêter par la police, et à cause d'un casier judiciaire assez chargé, il est accusé d'enlèvement et de viol sur sa voisine. Assigné à résidence, et avec l'aide de sa voisine rendue quasi-folle par diverses drogues, il tente de comprendre ce qui leur arrive à tous les deux.
Un roman complètement décalé ! Avec humour, l'auteur nous emmène dans une histoire hallucinante au rythme effréné ! La verve du héros-narrateur fait que l'on est happé par cette histoire et que l'on ne peut lâcher le livre qu'une fois fini.
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Ce qui arrive aux femmes, est-ce qu'un homme peut le connaître, est-ce qu'un homme peut juger ? Moi aujourd'hui je n'ai plus d'idées précises à ce propos, c'est pire que des hiéroglyphes, pire encore que l'autre côté du cosmos, toute cette souffrance bizarre, cette permanence d'intranquillité qui transpire malgré les masques. Parfois ça m'inquiète énormément et je ne sais plus trop quoi dire, plus trop quoi faire. Je me souviens que je suis un homme et que cela n'a rien à voir, qu'on n'a pas la même sensibilité, je me sens lourd dans ces cas là, maladroit, un peu bête, comme une grosse bûche en face d'une fleur.
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Le lecteur est accroché dès les premières lignes, le récit est très bien mené, un suspens qui fonctionne très bien.
Beaucoup d'humour, d'auto dérision : le personnage principal est un romancier, sorti de prison, venant de rencontrer le succès avec un premier roman.
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La trame de ce court roman est originale et on se laisse emmener par l'auteur. L'écriture est incisive, parfois dérangeante... et déranger c'est bien, c'est que ça ne laisse pas indifférent !
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sur la fouille corporelle je vous conseille de lire la circulaire du 14 mars 1986 par Myriam Ezratty, directrice de l'administration pénitentiaire. Tout avait changé en trente-cinq ans. Les types étaient plus agités qu'avant. En lisant les statistiques à propos de la délinquance, on constatait-et les personnes déléguées pour la gestion de ce problème ne manquait jamais de s'en vanter-que les agressions sur les biens avaient largement diminué alors que-et de cela personne ne s'en vantait-les agressions sur les personnes étaient en nette augmentation. On pouvait logiquement en conclure qu'à force de bien protéger les biens on mettait les personnes en danger.(...) On tenait à six dans neuf mètres carrés, les chiottes étaient bouchées depuis longtemps et on se marchait dessus. La nuit les rats nous couraient sur le visage. Au vingt et unième siècle ! (...) quelle différences alors avec les
"pourrisoirs" du siècle passé ? Et la condition sociale des détenus ne s'était pas améliorée. Il n'y avait là que des miséreux bourrés de problèmes, gavés de misère socioculturelle et psychologique, tous enfants issus des ghettos où on avait finalement entassé la main-d'oeuvre importée pour casser les syndicats ouvriers.
Ce qui arrive aux femmes, est-ce qu'un homme peut le connaître, est-ce qu'un homme peut juger ? Moi aujourd'hui je n'ai plus d'idées précises à ce propos, c'est pire que des hiéroglyphes, pire encore que l'autre côté du cosmos, toute cette souffrance bizarre, cette permanence d'intranquillité qui transpire malgré les masques. Parfois ça m'inquiète énormément et je ne sais plus trop quoi dire, plus trop quoi faire. Je me souviens que je suis un homme et que cela n'a rien à voir, qu'on n'a pas la même sensibilité, je me sens lourd dans ces cas là, maladroit, un peu bête, comme une grosse bûche en face d'une fleur.
ça n'existe pas, le gène du crime. Ce qui existe c'est un gros bordel viral éclairé en biais par la lune, une sorte de transmission maladive des névroses familiales accouplées historiquement à un tas de fumier socioculturel hyper-criminogène. A la louche c'est ça l'histoire du crime.
En France, il faut faire attention avec la justice, n'achetez jamais un pull-over rouge par exemple, ça porte malheur.
La lune est un objet parasite inutile installé par des bureaucrates cosmiques acariâtres et atrabilaires à seule fin de faire chier le familles. Sans lune les océans seraient de grands lacs tranquilles où on pourrait faire de la barque et du pédalo.
Quand la République abandonne ses enfants, il ne faut pas s'étonner s'ils redeviennent sauvages. (p.36)
A l'occasion du festival Quais du Polar 2021, découvrez un entretien en compagnie de Nan Aurousseau écrivain et réalisateur français, qui nous en dit plus sur son roman noir "Grizzly".
Les Éditions Buchet-Chastel, mai 2021