Même si vous avez lu tous les livres de
Lemony Snicket, vous aurez du mal à supporter le style employé ici. Pas seulement parce qu'à son instar, il fait pas mal de digressions et d'ironie, mais qu'il ne convenait tout simplement pas de l'appuyer dans un livre qui n'ait pas le ton fataliste ou pessimiste employé par l'auteur des orphelins
Baudelaire. Ce ton n'est pas non plus à jeter totalement, étant donné que le personnage du narrateur, dans ses grands bavardages, celui-ci nous révèle de nombreuses informations sur l'univers... mais combien sont inutiles !
Du reste, je vois d'ici ce que les autres critiqueurs vont reprocher au bouquin : des personnages sans intérêt, un décor abracadabrant, un orientalisme oscillant entre le psychédélisme et la défonce totale. Mais si tout cela aurait pu être évité, il n'en reste pas moins qu'une bonne partie de l'univers reste intéressante : de la chose qui va provoquer la Fin des Temps au nombre innombrable des mondes colonisées par les humains, en passant par les temps immémoriaux qui nous séparent de cette époque infiniment lointaine. Ce dernier point est d'ailleurs ce qui faisait la force de "La Terre mourante", et c'est aussi exploité ici, de manière plus puissante même si moins prenante en raison du reste.
Enfin, il faut saluer
Alvaro Zinos-Amaro (comme l'a si bien fait
Robert Silverberg dans son préface) pour avoir réussi à avoir conclu cette aventure foutraque de manière brève et tout aussi (sinon plus) inventive. Ça nous donne finalement un livre assez énervant à lire, mais qui n'en possède pas moins la grande qualité de nous faire voyager très, très loin. Sans compter les nouveaux univers qui sont découverts à la fin... Hey-ho ! Et si nous passions à quelque chose de moins compliqué ?