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EAN : 9782330060695
320 pages
Actes Sud (06/04/2016)
3.05/5   143 notes
Résumé :
Dans un pays situé quelque part au nord d'un continent puissant, naît un enfant très sensible, surdoué, inquiet. Quand son père quitte la maison, n'ayant plus en tant que pêcheur le droit d'exercer son métier sur un océan surexploité, le jeune Varian perd pied. Quelque temps plus tard, sans plus aucune nouvelle il part à la recherche de ce père sacrifié, est embauché dans cet autre monde où le sol est sondé, retourné bouleversé, le sable violenté comme les êtres.
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Critiques, Analyses et Avis (41) Voir plus Ajouter une critique
3,05

sur 143 notes
Il court, il court,
Après la sphère,
Il court, il court, le mâle
Après la vessie de caoutchouc,
Et pendant ce temps,
Effacés, remisés, les problèmes de la planète, des hommes et des femmes, les problèmes humanitaires, environnementaux et autres,
Tout est oublié au nom du sacro-saint ballon,
Tout est sacrifié au nom du sacro-saint Papier Euro ou Papier Vert…

D'ailleurs, en cas de conflit, comme c'est le cas actuellement, ce sont les personnes qui ne sont pas contentes qui sont mis au ban de la société, traitées de terroristes, alors qu'elles se battent pour leurs idées. Et tout cela au nom du sacro-saint fric… D'ailleurs, il n'y a plus que cela qui compte, fric, fric et encore fric. Même les inondations, c'est la faute des météorologues et des villes qui n'ont pas prévus ces événements et qui sont donc responsables de ce que cela va coûter. Négligé, le ressenti des personnes ayant subi les inondations.

D'accord, on ne parle pas ballon dans le livre de Nancy Huston, ni d'inondation, mais je trouve qu'il y une très forte connotation entre ce que nous vivons actuellement et son roman.

Là, ce n'est pas le ballon, mais le sacro-saint pétrole et les gaz de schiste avec tout ce que cela entraîne. Les vies ravagées, les laissés-pour-compte, les miséreux. La Pangée souffre et les hommes continuent à la sacrifier, à la scarifier, à l'étrangler, à l'asphyxier, à la torturer, à l'empoisonner, à tuer, à tuer les gens, leur humanité et les animaux. (Attention, je ne suis pas contre manger un bon steak), mais je ne supporte pas que l'on fasse souffrir les animaux.

Certains profitent de cet état, très peu, la majorité en crève.

Nous ne savons pas à quelle époque se situe l'action du roman, les villes citées sont imaginaires, mais Nancy Huston, à travers cette histoire, fait un tour d'horizon de ce qu'il y a de pire dans notre société, par petites touches, à travers Varian, enfant différent des autres, qui ne trouve pas sa place, entravée par l'amour de sa mère et par sa différence et ses idées noires.

Elle parle également de la différence, du mal-être, de ce que doit subir la majorité décidé par une minorité, même si c'est à leur détriment. Elle nous décrit le monde que nous sommes en train de bâtir pour les futures générations. Elle nous met en garde.

J'ai dévoré ce roman. Il m'a bouleversé. Je l'ai lu jusqu'au bout de la nuit. Une fois plongé dedans, je vous défie de relever la tête avant de l'avoir terminé.

A vous de voir.
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La quarantaine bien tassée, Beatrix et Ross ont fait une croix sur leur désir d'enfant. Et pourtant, Varian survient au milieu du couple sans prévenir. Si Beatrix s'émerveille du garçon sensible et intelligent qu'elle a mis au monde, la réaction du père est plus contrastée : l'enfant déteste les fêtes qui rythmaient leur vie au point d'en faire des crises d'angoisse, il devient végétarien dans une famille de pêcheurs de père en fils, … Trop brillant, trop délicat, Varian sera le souffre-douleur de tous les groupes sociaux qu'il fréquente.

Devenu adulte, Varian part à la recherche de son père, parti dans une exploitation de sables bitumeux au Canada pour payer les études de son fils, mais qui ne donne plus de nouvelles depuis longtemps. Il y a trouve une société brutale et destructrice : la compagnie ravage l'environnement, broie les hommes qui travaillent pour elle, et ces mêmes hommes se vengent sur les rares femmes présentes dans leur entourage.

Les récits d'hommes brisés, les scènes de torture et de viols collectifs ne nous sont pas épargnés dans ce roman d'une noirceur désespérante. La société tout entière est perçue comme un gigantesque système d'engrenage dans lequel chaque pièce en cherche une plus faible qu'elle pour la mutiler et la détruire. Aucun espoir ne semble possible, et même ce mystérieux club des miracles relatifs paraît bien vain. Les récits où Varian s'exprime sont écrits sans ponctuation, avec une grammaire et une syntaxe chaotique, ce qui renforce le sentiment de confusion, un peu comme dans un cauchemar, où des images horribles arrivent dans notre esprit sans qu'on parvienne à en tirer un ensemble cohérent.

Ce livre est un véritable uppercut, qui m'a atteint d'autant plus fort que je ne me méfiais pas particulièrement (« miracle » dans un titre, ça donne une impression positive, même si les-dits miracles sont relatifs). Je n'ai pas pu le lâcher une fois commencé, mais j'étais tout de même un peu soulagé quand j'ai pu le refermer..
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Varian est un garçon secret, tourmenté, torturé, tout en étant d'une intelligence brillance. Nous suivons son histoire depuis sa naissance jusqu'à son emprisonnement comme activiste dans un groupe qu'il a rejoint en partant à la recherche de son père disparu. Ambiance oppressante d'un roman d'anticipation, structure complexe, forme particulière, aspect « cérébral », je n'ai pas du tout accroché. Mais à coup sûr, pour les mêmes raisons, d'autres que moi trouveront ce texte génial.

Nancy Huston fait partie de mes chouchous. Presque tous les livres que j'ai lus de cet auteur m'ont plu et parfois même marqués. Presque tous. Mais pas celui-ci.

J'ai terminé sa lecture avec l'impression que Nancy Huston avait outrepassé son talent, comme si elle s'était focalisée sur un défi de réaliser une prouesse technique, laissant au second plan le plaisir de lecture (comme un pâtissier qui se focaliserait tant sur la beauté d'un gâteau qu'il en laisserait le goût au second plan).

Je me suis dans le passé intéressé à la Qualité et j'en ai retenu que la vraie Qualité est sans artifices et sans excès; on ne doit pas la remarquer. de ce point de vue, voici comment j'imagine un livre idéal (je parle d'une fiction ou d'un essai, pas d'un dictionnaire ou autre manuel technique). Avant tout, la lecture d'un livre idéal est un plaisir. L'écriture est fluide, le texte se lit linéairement, de la première à la dernière page. Il peut y avoir des flashbacks ou plusieurs récits en alternance, mais ces ruptures de rythmes sont naturelles, sans que le lecteur ne fronce les sourcils ni qu'il perde le fil. À la fin de la lecture, le plaisir perdure: on prend quelques minutes à sortir de l'univers du livre et à revenir à la réalité, ou bien on réalise l'habileté de l'auteur à construire son récit, on bien on réfléchit à des questions que le livre a suscitées. le livre idéal peut également se dévoiler petit-à-petit. Chaque nouvelle lecture peut faire apparaître l'un ou l'autre aspect qui aurait échappé à la lecture précédente. Mais néanmoins, chaque lecture est un plaisir.

« Le club des miracles relatifs » est structuré en sept parties et chaque partie en quatre chapitres. le premier de ces chapitres raconte l'arrestation, l'emprisonnement et l'interrogatoire de Varian, le deuxième décrit sa jeunesse, le troisième parle de femmes qu'il a rencontrées et le quatrième est relate ses relations avec des activistes et son procès. J'ai trouvé cette structure inutilement compliquée, difficile à suivre; je n'ai pas compris ce qu'elle apportait.

De plus, pour faire ressentir l'intelligence particulière de Varian, l'auteur a choisi de rendre ses dialogues ou ses pensées en composant son texte sans ponctuation, ou plus précisément en introduisant des espaces plus ou moins longs pour remplacer la ponctuation ou pour hacher le texte. C'est original et au début, j'ai trouvé ce procédé intéressant, même si les « hachures » coupaient le texte d'une manière que je trouvais artificielle et dérangeante. Après avoir subi ce procédé pendant des dizaines et des dizaines de pages, j'en suis sorti épuisé !

Enfin, le fait que ce récit ait une allure de roman d'anticipation contribue à donner à Varian l'aspect d'un être spécial, hors du monde, un peu androgyne. C'est un choix. Mais là aussi, je doute de son efficacité. J'ai trouvé qu'il déshumanisait le personnage, ce que Nancy Huston n'a peut-être pas voulu faire, finalement. Plusieurs fils s'entremêlent: la personnalité particulière de Varian, sa recherche de son père, sa relation avec des activistes. Chaque fil est intéressant, mais entremêlés, ils deviennent une pelote confuse.

Au moment où j'écris ce billet, je viens de terminer un roman d'Alessandro Baricco (j'en parlerai ici bientôt) et je serais curieux de voir comment il aurait, lui, écrit « Le club des miracles relatifs »…

Bref. Je continue à garder Nancy Huston parce qu'elle m'a donné à lire plusieurs textes qui se rapprochaient davantage de ma conception du livre idéal. Et je suis sûr qu'il s'en trouvera parmi vous certains pour m'expliquer ce que j'ai raté dans ce livre-ci !
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L'exploitation pétrolière des sables bitumeux d'Alberta au Canada, voilà un des éléments essentiels de cette histoire.
Exploitation de la planète et des hommes soumis aux toxicités de leur travail.
Une société où l'individu n'a plus de place identitaire.
On nage entre science-fiction et réalité qui finissent par se confondre.
Et dans ce décor anxiogène, il y a Varian.
Varian, né de parents âgés, qui grandit en se sentant différent des autres, qui est adulé par sa mère, qui a des capacités intellectuelles hors norme, mais qui demeure asocial.
Certainement est-il autiste asperger.
Varian qui, adulte, se retrouve dans un tribunal où l'on ne sait pas trop ce qui lui est reproché.
Activités écologiques, certes, mais est-ce tout ?
Qu'est-il arrivé à ces femmes à qui certains chapitres sont consacrés ?
C'est un texte d'une grande complexité, d'une grande noirceur, mais aussi d'une grande intelligence, comme sait les écrire Nancy Houston.
Elle ne choisit jamais la simplicité ni la mièvrerie, et c'est ce qui fait la force de ses écrits.
Celui-ci étant particulièrement sombre heureusement que les passages sur la vie de Varian avec ses parents, Ross et Béatrix, sont là pour apporter une part de légèreté, de lumière, de positivisme.
Parce que tout ce qui concerne la vie à Luniville est d'un pessimisme, d'une noirceur, d'un réalisme difficilement soutenables.
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J'ai ouvert ce nouveau roman de Nancy Huston avec enthousiasme, suite au passage de l'auteure dans l'émission de la Grande Librairie. J'ai eu envie de lire cette histoire d'un jeune homme en décalage avec la "norme humaine" car trop grand par l'esprit et trop petit par la taille, qui se retrouve emprisonné pour avoir lu de la poésie russe à des malades au corps ravagé par les émanations toxiques qu'ils inhalent seize heurs par jour.
Il m'a fallu arriver à la moitié du roman pour comprendre vraiment où Nancy Huston voulait mener le lecteur.
Dans la globalité de la lecture de ce récit, je peux dire que je suis déçue. Autant j'ai aimé lire les passages concernant l'histoire d'amour entre Beatrix et Ross, les parents de Vian, ainsi que ceux narrant les récits de vie des personnages annexes que croisent le jeune homme, autant les pages dans lesquelles s'expriment Vian, sans ponctuation et avec des espaces incongrus entre les mots (j'étais pourtant avertie car Nancy Huston en avait parlé durant l'émission) m'ont fortement déplu.

L'univers inventé par Nancy Huston dans "Le club des miracles relatifs" est, de plus, plutôt complexe, et il vaut mieux prendre quelques notes pour s'y retrouver!

Un roman qui ne fera pas date dans ma mémoire!
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critiques presse (2)
LaPresse
25 mai 2016
Un roman chargé et foisonnant comme son esprit brillant et bouillonnant.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LeFigaro
14 avril 2016
Un thriller écologique et psychologique sur l'exploitation des sables bitumineux.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Être une   bernacle !   La vie d’une bernacle      voilà la belle vie      On n’aurait pas à aller constamment de-ci de-là      à s’agiter      à faire la conversation ou le plein d’essence      à jouer avec les mômes   Non   on s’accrocherait à sa roche et   basta   Tout le reste   manger   digérer déféquer copuler   dormir   on l’accomplirait      sans se déplacer d’un millimètre      Comment font les bernacles pour se reproduire ?      Sans doute      les mâles lâchent-ils      leur sperme dans l’eau de mer et      l’eau de mer      le porte-t-elle jusqu’aux femelles pour qu’elles conçoivent      Ensuite quand le bébé bernacle   éclôt   il s’accroche à la roche près de ses parents      et y grandit   passif   immobile   et heureux   jusqu’à ce que mort s’ensuive      Ah la belle vie ! Qui sait ?      peut-être même que   bernacle   on aurait su combler      le désir de Beatrix      d’avoir des petits-enfants
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Mille et mille fois tes vagues chargées d’amour m’ont inondée, recouverte et enchantée, faisant danser, vibrer et scintiller mes cailloux. Mille et une fois, succombant à ta force merveilleuse, je me suis ouverte pour te recevoir. Et un beau jour, miracle ! quand ta vague s’est retirée, un ange avait été déposé sur mon rivage. Je le contemple, incrédule. Voici quelques mois, il n’existait pas, et maintenant il existera à tout jamais. Regarde ! Notre amour a ajouté un être au monde ! Varian est notre passion faite chair. Merci, ô bien-aimé, d’avoir éveillé la vie en moi alors que je ne m’y attendais plus.
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Difficile d’imaginer
tâche plus improbable
et plus ardue
que de créer une ambiance littéraire
dans les espaces
publics
lisses brillants immaculés et vides
des loges de travailleurs
là-haut
à AbsoBrut
[...]
Ni Lula ni l’accusé
n’avaient la moindre idée de comment s’y prendre
pour détacher les travailleurs des slogans pour lesquels leur
cerveau avait été formaté depuis l’enfance
et les convaincre de glisser la lame du doute
sous le couvercle scellé de leurs certitudes.
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Pourquoi vous avez un enfant unique ?
- Parce que tu es arrivé si tard, mein Schatz. Tu as mis longtemps à te décider.
- Et où ça s'est passé la réflexion ?
- Au Ciel.
- Eh bien c'était une erreur.
- Qu'est-ce qui était une erreur ?
- De descendre.
- Mais pourquoi ?
- C'est dur d'être sur Terre. Il aurait mieux valu vous attendre toi et p'pa là-haut.
- Qu'est-ce qui est dur sur Terre, Varian ?
- Il y a toujours des choses imprévues. On sait pas ce qu'il faut faire et ce qu'il faut dire.
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- Pour moi, avait alors répondu Luka, l'âme c'est comme le coucher du soleil.
- Comment ça?
- Eh bien, du point de vue scientifique, on sait avec certitude que ça n'existe pas. Le soleil ne se lève ni ne se couche, et l'âme c'est un truc qu'au long des millénaires le cerveau humain a appris à construire, à des fins de survie. Mais, même s'ils ne sont pas réels, ils sont importants.
- Importants pourquoi?
- Ben, pour la poésie, la beauté, l'amour... Comment on ferait pour tomber amoureux sans âme et sans coucher de soleil?
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Vidéo de Nancy Huston
Elle s'appelle Francia après s'être appelée Ruben, là-bas, dans son pays, en Colombie. Devenue femme, Francia est prostituée au bois de Boulogne. Dans son nouveau roman tout en justesse et en sensibilité, à travers ce personnage, Nancy Huston nous raconte le quotidien de la prostitution, entre larmes et espoirs.
Retrouvez l'émission intégrale sur WebTvCulture
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