Comme vous le savez sûrement si vous suivez mon compte Instagram, je suis une grande adepte des romans de seconde main. Pour cette année, j'avais choisi de sortir un roman de SF des années 50,
le gambit des étoiles de Gérard Klein, que je connais pas et qui avait attiré mon oeil grâce à sa couverture en noir et rouge et l'échiquier géant. Qu'en ai-je pensé ?
L'histoire nous conte l'épopée de Jerg Algan, un terrien de 32 ans qui n'a jamais quitté notre bonne vieille planète bleue. du moins, jusqu'à ce qu'on le fasse boire un liquide appelé le Zolt, mélange entre drogue hallucinogène et alcool, qu'on le soumette à moult expériences pour l'envoyer explorer des planètes méconnues à perpète. Nous avons donc affaire à un protagoniste qui en a gros, ce qui rend son voyage d'autant plus intéressant. En effet, Jerg fait preuve d'une grande détermination dans sa quête de vengeance, faisant avec les moyens du bord pour tenter de jouer de Bételgeuse, nouvelle puissance galactique humaine après la terre ait perdu de sa superbe.
Mais avant de parvenir à bout de son projet, notre héros voyagera sur des planètes variées. Parmi elles, Ulcinor est une planète puritaine rivale de Bételgeuse. Ses habitants portent des masques et se couvrent le corps, car la peau nue est considérée comme vulgaire. Il fera l'acquisition d'un étrange artefact qui ne semble pas de facture humaine, bien que ressemblant à un jeu d'échec. C'est dommage que ce concept fascinant ne soit pas exploité plus en avant, mais le roman est assez court. Ses péripéties feront évoluer Algan en posant des questions sur l'univers, la place de l'homme en son immensité et le temps. le récit se révèle remarquablement touffu et détaillé, laissant une place surprenante à l'introspection de Jerg Algan.
Le roman suit à la fois une trame classique, celle d'un individu lambda contraint de faire à une situation dangereuse qu'il n'a pas choisi, tout en se montrant créatif dans sa construction. Loin d'un déchaînement d'action, ce récit porte les pensées d'un homme qui voit sa vie lui échapper. Dans ce cadre, l'auteur décrit aussi bien ses pensées que les échos d'un espace vaste et inconnu, ce qui crée une belle résonance et donne une dimension unique au récit. Notamment car l'alternance entre séquences d'introspections, réflexions sur l'espace et découvertes à travers les galaxies permet de ne jamais s'ennuyer. On peut cependant faire quelques reproches au récit, comme l'absence totale de personnages féminins, mais c'est courant pour les romans de l'époque.
Gérard Klein construit un univers où une poignée règne sur le reste. Quelques immortels résidant sur Bételgeuse font les choix. le terme de colon est transparent. Ils asservissent des hommes libres pour en faire les étendards de l'expansion humaine, une expansion déraisonnée, n'ayant que pour but le pouvoir. La première moitié du récit est excellente, construisant avec emphase ce monde entre immensité et asservissement. C'est une critique de la recherche du pouvoir, de la manipulation. La fin est un peu précipitée, mais le roman reste très agréable et offre un bon voyage spatial.
J'ai beaucoup apprécié ma lecture de cette oeuvre classique de la SF française.
le gambit des étoiles suit les pas d'un homme enlevé, contraint de subir un entraînement pour pouvoir voyager à travers l'espace et découvrir des planètes hostiles. Jerg Algan est un personnage hanté par son besoin de vengeance, et le roman construit une ambiance introspective et réflexive qui surprend, donnant une atmosphère unique au récit. D'autant plus que le concept de l'échiquier et les voyages dans l'espace apportent u véritable sense of wonder. le roman critique le colonialisme, la soif de pouvoir et l'hubris des hommes qui pensent toujours pouvoir s'étendre et avoir plus, oubliant qu'ils ne sont pas seuls.
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