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EAN : 9782877066327
453 pages
Editions de Fallois (07/06/2007)
3.86/5   54 notes
Résumé :
" Jour après jour, les petits garçons grandissent. Ils en sont très fiers : je ne sais pas s'ils ont raison, mais enfin c'est comme ça, on ne peut rien y changer. Ils commencent à vivre leur propre vie. À l'école, ils jouent un nouveau personnage, bien différent de celui qui rentre le soir à la maison. Ils ont de nouveaux amis, que leurs parents ne connaissent pas, et ils gardent jalousement leurs petits secrets. C'est cette époque de notre vie que j'ai voulu décrir... >Voir plus
Que lire après Le temps des secrets - Le temps des amoursVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
La vie : sa beauté et la grâce qu'on y rencontre
mais aussi
son ambiguité, l'inconstance et la fragilité des rapports humains.

Dans ce troisième tome de souvenirs, ce sont les premières amours et la transition vers le secondaire qui entrent en lice. le petit Marcel devient affectivement plus autonome et quitte ce domaine des certitudes, dominé par son instituteur de père, qu'était l'enseignement primaire. Ainsi le cercle de son monde s'élargit, et il apprend à le défendre, en confrontant un gros fils de riche qui le traite de minable. Deux bons coups de poing et la réputation de Marcel, pugiliste et redresseur de torts, est faite. Il n'est même pas puni : le père du gamin ne veut pas que celui-ci devienne un fils à papa et lui rajoute une bonne claque pour sa peine !

Quelques années plus tard, la jeune mère de Pagnol décèdera, et il ne pourra pas - avant longtemps - pardonner à son père de la remplacer par une gouvernante, gouvernante qu'il épousera dès que les convenances le permettront. C'est là sans doute la fin véritable de l'innocence. Fidélité et trahison, l'ambiguité souvent nécessaire des vérités que nous énonçons. la réalité des sentiments que nous éprouvons et leur caractère transitoire sont des tensions qui hanteront l'oeuvre de l'auteur Pagnol. Marius aime-t-il Fanny ? César est-il un bon père ? Marcel pouvait-il avoir une seconde mère, et Joseph une seconde épouse ? La grâce et la fragilité dans toute leur splendeur.
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- C'est un livre qui raconte le quotidien d'un garçon pendant les grandes
vacances et sa rentrée en classe de 6ème , qui se déroule dans les années 1880-1890 dans le sud de France, en Provence.

- C'est un livre qui ma plutôt plu car ses vacances se passent à la campagne et il n'y a pas d'actions marquantes mais de petites actions de la vie quotidienne. C'est un livre calme qui raconte les vacances paisibles de Marcel un écolier qui, a la fin des vacances rentre en 6ème et dont le père est instituteur en primaire. C'est un livre que je conseillerais à ceux qui ne veulent pas d'actions exceptionnelles mais plutôt un livre calme qui dans tout son récit reste paisible et tranquille.
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Si j'avais assez apprécié la gloire de mon père, et daigné lire le château de ma mère, le nombrilisme de l'auteur atteint ici son paroxysme. La lecture de cet ouvrage m'a laissée dubitative, je me suis questionnée sur l'intérêt de ces deux récits autobiographiques, et conclu à son absence d'intérêts, quit à me mettre à dos toute la communauté pagnolienne. S'il est vrai que je suis de toute façon sensible aux marques d'arrogance que peut distiller un narrateur, je suis également pour le moins difficile à distraire et je dois dire que je me sens fondamentalement ennuyée en lisant le temps des secrets et le temps des amours du "grand Marcel Pagnol".
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Un classique de la littérature, que tout le monde connait ou presque, et que pourtant il fait bon relire. Si vous ne l'avez pas encore découvert, je vous le conseille, vous ne serez pas déçus par ses personnages ensoleillés et son atmosphère chantante. Ne laissez pas passer ce si beau classique !
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Quant à M.Pétunia, il s'appelait Mr.Gros. C'était amusant de le chahuter, parce qu'il prenait des colères terribles, lançait une douzaine de retenues, et les annulait à la fin de la classes;
(...)
Enfin, il nous apprit que le lyçée avait été fondé par Napoléon Ier... C'est pourquoi les tambours du lyçée venaient en droite ligne de la Garde impériale. Le nôtre, celui de l'internat ( il le savait par une confidence du concierge) était celui-là même qui avait battu la dernière charge à la bataille de Waterloo.
(...)
A deux heures, nous changeâmes encore une fois de professeur, car on nous conduisit au quatrième étage, à la classe de dessin.
Notre professeur n'avait pas du tout l'air d'un professeur. Il portait une belle barbe blonde, et de longs cheveux d'artiste.
"Chic ! me dit Lagneau dès notre entrée. C'est Tignasse ! On va pouvoir rigoler ! "... Tignasse était sourd comme un pot, et par suite merveilleusement débonnaire... Dans cette atmosphère de foire, Tignasse, avec un grand sérieux, nous apprit à tailler des crayons, puis il nous montra comment on appointe un charbon de fusain avec du papier de verre....

A trois heures, le tambour de la Garde impériale mit fin à nos travaux artistiques. Zacharias, avec de la poudre de fusain, s'était déguisé en Nègre, et il n'arrivait plus à retrouver sa couleur naturelle. C'est pourquoi le professeur d'histoire le mit à la porte avec des paroles humiliantes, et lui ordonna d'aller se laver la figure à l'infirmerie. Il ne revint pas de cette expédition, car il fut intercepté par le surveillant général de l'externat, qui le mit au piquet dans un coin de son cabinet, et le débarbouilla avec deux heures de retenue, car le pauvre Zacharias, à force de larmes, retrouva assez vite sa couleur naturelle, sauf deux cercles noirauds autour des yeux qui lui donnaient l'air d'une chouette malade.

(pp.200-201)
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Assise près de moi sur le banc, sous le préau, en face de la cour déserte, elle me dit un jour :
" J'ai un ami qui vient souvent jouer avec moi. Il est gentil, et il est très beau. Seulement je trouve qu'il est bête.
- Pourquoi ?
- Parce que moi je sais bien qu'il m'adore, mais il a peur de me le dire, et il n'ose pas m'embrasser.
- Et toi, il te plait ?
Elle renversa la tête en arrière, leva au plafond des yeux langoureux, et soupira :
- Oh oui !
- Comment s'appelle-t-il ?
- Marcel comme toi : et même il a les yeux marrons comme toi. Souvent, j'essaie de lui faire comprendre, mais ca ne réussit pas. "

Alors je fus furieux qu'elle eût donné son coeur à cet individu, qui avait l'audace de me ressembler, et de porter mon prénom.
"Et où est-ce que tu vas jouer avec lui ?
- Ici, à l'école."
Je triomphai aussitôt.
"Et bien ma fille, tu es une belle menteuse ! S'il venait ici, moi je le verrai, parce que je regarde souvent par la fenêtre de la cuisine ! Tu inventes tout ca parce que tu crois que tu vas me rendre jaloux . Mais moi, je peux te dire que ca m'est bien égal,et même que je m'en fiche complètement. Et ce n'est plus la peine que tu m'en parles, parce que je ne t'écouterai même pas ! "

Alors elle se leva, les mains jointes, ,les yeux au ciel, elle cria d'une voix stridente : "Qu'il est bête ! Qu'il est bê-ête !"
Et elle s'enfuit.

(p.50)
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C'est pourquoi lorsque je vis Isabelle sortir de ce réduit d'infamie, accompagnée par le puissant chuintement de la chasse d'eau purificatrice, je demeurai stupide, comme paralysé, et mon coeur dans ma poitrine fit une petite grimace.
Elle ne parut nullement gênée, et elle s'écria aussitôt :
"Tu arrives en pleine catastrophe ! Viens !"
(...)
Elle venait d'entrer dans le livigroub, et elle s'interrompit brusquement pour flairer l'air " Tu ne sens rien ? ".
Mon nez s'enfla subitement d'une odeur abominable, qui infecta d'un seul coup toute ma tête.
Elle courut ouvrir la fenêtre et dit :
" C'est encore ce vilain chat, celui de Felix! Il vient voler dans la cusine, et il fait des horreurs dans les coins !"
(...)
"... alors nous retournerons en ville, cet après-midi; une voiture viendra nous prendre vers quatre heures. Voilà. Voilà la catastrophe ."

Si cette nouvelle m'avait été annoncée la veille, j'aurais sans doute fondu en larmes. Mais il y avait un si grand désordre dans mes pensées que je répondis simplement:
"C'est bien dommage...
-C'est tout ce que ca te fait?"
J'écartai les bras d'un air accablé, et je secouai longuement la tête.
Elle parut vexée .
"Je croyais que tu allais pleurer!"
Je dis à mi-voix, car c'est à moi-même que je parlais: "Moi aussi"

(...)

"Attends-moi,. Je vais revenir.
Elle sortit en courant.
La-haut, on tirait des meubles criards. C'était Mme.Cassignol qui faisait son ménage avant de partir. Et Loïs de Montmajour, c'était Adolphe Cassignol, qui avait pris un faux nom, comme les forçats évadés. Alors, je remarquai sur le marbre fendu de la cheminée, une tasse ébréchée au fond de laquelle un sucre peu soluble avait laissé des reflets poisseux. Il manquait une aiguille à la pendule de corne, le grand miroir vénitien réfletait des brumes jaunâtres, piquetées d'étoiles noires, le précieux tapis de table n'était qu'une vaste loque, constellée d'accrocs chevelus, et la reine s'appelait Isabelle Cassignol...

Je sentis que j'étais ruiné, et la chasse d'eau gronda de nouveau.
Alors, je sautai par la fenêtre et pris la fuite sous la pluie.

(pp.137-140)
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" Vous allez à l'école en ville ?
- Oui. J'entre au lyçée au mois d'octobre. En sixième. Je vais apprendre le latin.
- Moi, je suis au lyçée depuis bien longtemps. Et je passe en cinquième cette année. Quel âge avez-vous?
- Bientôt onze ans.
- Eh bien moi, j'ai onze ans et demie, et je suis en avance sur vous d'un an. Et justement, le latin,c'est mon plus grand succès. J'ai été première en version et seconde en thème.
Elle me regarda un instant, puis ajouta sur un ton désinvolte :
"D'ailleurs, pour moi ca n'a pas d'importance, parce que l'année prochaine, je vais me présenter au Conservatoire de musique, pour le piano. Ma mère est professeur de piano, et elle me fait travailler au moins deux heures tous les jours.
- Et vous savez en jouer ?
- Assez bien, dit-elle d'un air satisfait. Et même très bien pour mon âge. Seulement, mes mains sont encore trop petites. J'arrive tout juste à l'octave ! "
Devant ce terme technique, je me sentis à nouveau en état d'infériorité, et je changeai de sujet de conversation.
" Alors, ici, vous êtes en vacances ?"
" Oui, dit-elle. Mais je vous rappelle que je vous ai permis de me tutoyer jusqu'aux Bellons. Je me demande pourquoi vous n'en profitez pas !"
J'essayai de reprendre l'avantage.
" Parce que maintenant, c'est trop tard, et puis, les gens de la noblesse, on ne les tutoie jamais !"
Elle me fit un long regard de côté, un petit rire, et déclara:
" C'est plutôt parce que je vous impressionne.
-Moi ? Oh ! Pas du tout !
- Mais si, mais si. Ce n'est pas moi qui vous intimide, c'est ma beauté.C'est comme ca avec tous les garçons : je les fais rougir quand je veux !"

(p.67)
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Ainsi mes observations personnelles sur le comportement des filles ne m'avaient pas encore permis de formuler un jugement définitif, lorsqu'un jour mon père employa une expression qui me livra tout le secret.
En parlant de la nièce de M.Besson, qui s'était cassé un bras en tombant d'un arbre, il avait dit : "cette petite est un garçon manqué !"

Pour moi, ces mots "garçon manqué" signifiaient que les filles n'étaient qu'un faux pas de la nature, le résultat d'une erreur au cours de la création d'un garçon.
Voilà pourquoi elles rougissaient sans motif, riaient d'un rien, pleuraient pour moins encore, et vous griffaient pour un compliment : voilà pourquoi, ne sachant ni siffler ni cracher, elles tombaient des arbres, inventaient d'inutiles mensonges et se livraient en cachette à des manigances devant les miroirs...

(pp.52-53)
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Vidéo de Marcel Pagnol
Extrait du livre audio « La Gloire de mon père » de Marcel Pagnol. Parution numérique le 17 avril 2024.
https://www.audiolib.fr/livre/la-gloire-de-mon-pere-souvenirs-denfance-i-9791035414238/
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