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EAN : 9783822808795
80 pages
Taschen (01/02/2001)
3.98/5   24 notes
Résumé :
(A défaut d'une quatrième de couverture, voici la table des matières de cette biographie de Tamara de Lempicka)

1. Beauté froide et troublante : cette femme est libre...
2. La belle Polonaise
3. L'art des Césars
4. Ragots d'alcôve : la belle fille et le vieux nabot
5. La réussite : de l'argent et un titre
6. "Elle est drôle et ses toiles sont si amusantes..."
7. Tamara de Lempicka 1898-1980 : repères chronolog... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Une intéressante biographie à l'iconographie riche et diversifiée, qui nous offre certaines oeuvres moins connues de cette artiste polonaise, star de l'entre-deux guerres…
Cette publication des éditions Taschen va s'envoler vers une amie-peintre… Pour en garder une trace, je rédige ces quelques lignes. Une artiste singulière à la personnalité complexe, sulfureuse et mystérieuse…amante, un temps, du poète, romancier, dramaturge, Gabriele D'Annunzio….

J'ai choisi de transcrire deux extraits tirés des témoignages de sa fille, Kizette, qui donne un infime aperçu de la personnalité complexe et exigeante de cette artiste.

« Tamara, superbe fauve lâché dans la capitale- qui est encore pour peu de temps celle des arts- révèle peu à peu, ce que sa fille appelle son « instinct de tueur ». Kizette en témoigne dans son livre : « Elle avait un code, et c'était un code pour les années 20. Seuls l'intéressaient ceux qu'elle appelait les meilleurs : les aristocrates, les riches et les grands esprits. Elle avait le sentiment, propre aux gens de talent, qu'elle méritait tout ce qu'elle croisait sur son chemin, ce qui la laissait assez libre pour ne voyager qu'avec ceux qui pouvaient l'aider ou nourrir son ego d'une manière ou d'une autre. Elle vivait rive gauche, où se devait de vivre un artiste, et détestait tout ce qui était bourgeois, médiocre et « joli ». Elle portait des toilettes de luxe pour éblouir son public et entretenait le mystère autour de son passé. Elle cultiva l'incertitude à loisir autour de son âge, de sa vie en Pologne et en Russie, et même de sa famille. La fille polonaise de bonne famille, l'enfant mariée, l'émigrée, la jeune mère s'effaçaient derrière ses toiles comme derrière autant de paravents dans une loge de star » (p.40)

« Au début de ma carrière », raconte Tamara à sa fille Kizette, « je regardais autour de moi pour ne découvrir que la destruction la plus totale de la peinture. La banalité dans laquelle l'art avait sombré m'inspirait du dégoût. J'étais révoltée ; je recherchais un métier qui n'existait plus. Je travaillais très vite avec un pinceau souple. J'étais en quête de technique, de métier, de simplicité et de bon goût. Mon but : -Ne pas copier- Créer un nouveau style, des couleurs lumineuses et brillantes, retrouver l'élégance dans mes modèles » (p. 43)

Nous apprenons au fil cette lecture que c'est son professeur, André Lhôte qui lui a fait « découvrir et aimer Ingres, ce peintre érotique malgré lui, déguisé en grand classique, et tout aussi ambigu qu'elle », et nous pouvons voir quelques parallèles de peintures, réinterprétation de l'univers d'Ingres… par Tamara de Lempicka.

Hormis ses tableaux les plus connus… j'ai une très grande préférence pour certains de ses portraits, infiniment expressifs et bouleversants, comme « L'Homme à la guitare » ( 1935 / Beauvais, Musée départemental de l'Oise), « La Mère supérieure » (1939 / Nantes, Musée des Beaux-Arts), mais aussi de forts émouvants portraits de sa fille, « Kizette au balcon » (1927 / Paris, Musée National d'Art Moderne)
Publication complétée par une chronologie détaillée de Tamara de Lempicka (1898-1980) qui nous apporte quelques précisions biographiques supplémentaires
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Une jolie petite biographie illustrée sur une fameuse artiste, Tamara de Lempicka, cette femme incroyable qui menait sa barque comme elle l'entendait, dans un monde artistique macho et sectaire. Peintre au talent reconnu, sa vie privé tumultueuse (plusieurs mariages, dont un avec un baron, naissance d'une petite fille, des amantes...) en fait une icône des années folles.
Qui n'a pas reconnu son style en voyant ce bouquet d'arums élancés devant la photo en noir et blanc d'une exquise inconnue..? Ou encore cette femme au regard insolent et indolent au volant d'une voiture vert absinthe...?
Son style est inimitable, tout en rondeur, en sensualité. Elle peint les portraits de l'aristocratie, de ses maitresses aussi...
Elle connaitra la gloire, puis sera boudée. Elle voyagera beaucoup. Mais elle peindra toute sa vie, et s'éteindra à l'âge respectable de 82 ans, au Mexique, où elle s'était installée et continuait à peindre.
Ces petites éditions de la maison Taschen sont vraiment très bien, pas chères, bien faites, avec une petite biographie complète et des photos relativement fidèles des oeuvres, on peut trouver pratiquement tous les artistes connus.
Je recommande pour les passionnés d'art.
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Aujourd'hui, nous sommes le 16 mai 2019. Et le 16 mai 1898 venait au monde, la belle et froide Tamara-Maria Gurwik-Gorska alias Tamara de Lempicka.

Ce livre de la collection Taschen met en exerce la vie de cette beauté froide qui fut une étoile montante. pendant les années folles. Cette Baronne de le l'art déco post cubisme à la vie mondaine extravagante. Vite aimée, vite lassée. Toujours à la pointe de l'avant-garde avant de s'éclipser. La vie de Tamara est faite de fuites, de coups de pinceau, mais aussi d'une vie hédoniste. Une femme qui savait ce qu'elle voulait. Une peintre qui a toujours voulu être au devant de la scène. Une femme peintre qui n'avait peur de rien sauf de la montée du nazisme. Une amoureuse de l'art.

Ce livre vous permettra de découvrir en plus de sa vie, une partie de ses oeuvres. Les plus connues sous la signature de son cadrage cinématographique. Je regrette que ses premières natures mortes, ses esquisses, peintures aux couteaux et oeuvres abstraites ne soient pas mieux représentées dans la globalité de son oeuvre.

Heureux anniversaire à toi, Tamara. J'espère que ta Bugatti verte te fait voyager partout, même si tu ne possédais qu'une petite Renault. Toujours l'art de nous surprendre. Je te Kizette au balcon.
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Excellente petite biographie de Tamara Lempicka que Gilles Néret situe et explique de manière fort intéressante dans le contexte politique, culturel et artistique des années folles. Une lecture par ailleurs sans concession de la personnalité de la lolita Lempicka ici parée d'aucune auréole, d'aucun atour, excepté son sex appeal, personnalité qui ne nous apparaît pas des plus attachantes.
Un beau livre Taschen à l'iconographie soignée, comme on s'y est habitué, pour notre plus grand plaisir.
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Livre très intéressant sur la vie et l'oeuvre de Tamara de Lempicka. Je connaissais certaines oeuvres de cette peintre qui sont rentrées dans les images que l'on "reconnaît" sans rien savoir de leur auteur. Grâce à ce petit livre (en nombre de pages) cette lacune est comblée. Gilles Neret dans un style élégant nous présente une femme ambitieuse et talentueuse. Son désir de succès semble même parfois étouffer la qualité de son travail. Pourtant comment rester de marbre devant la puissance de certaines peintures comme l'autoportrait Tamara dans la Bugatti verte ou la belle Raphaela! Quel dommage qu'elle n'ai pas sue se renouveler à la fin de sa vie car elle voulait être peintre, exister en tant que personne, et non pas en tant que "femme de".
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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation

« Au début de ma carrière », raconte Tamara à sa fille Kizette, « je regardais autour de moi pour ne découvrir que la destruction la plus totale de la peinture. La banalité dans laquelle l'art avait sombré m'inspirait du dégoût. J'étais révoltée ; je recherchais un métier qui n'existait plus. Je travaillais très vite avec un pinceau souple. J'étais en quête de technique, de métier, de simplicité et de bon goût. Mon but : -Ne pas copier- Créer un nouveau style, des couleurs lumineuses et brillantes, retrouver l'élégance dans mes modèles . (p. 43)
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Avant toute chose, pour réussir dans la vie, il faut ne penser qu’à ça. …
…. Elle choisit son camp : non pas l’avant-garde sujet à caution et à fluctuations, synonyme de « crève-la-faim », mais un mélange subtil de post-cubisme et de néo-classicisme à la mode, avec un zeste d’Ingres pour satisfaire ses propres pulsions érotiques ainsi que les rêves libidineux des bourgeois, ses futurs clients, ceux qui ont de l’argent pour acheter.Ensuite, ne fréquenter et ne peindre que les membres de l'élite.

Kizette, sa fille, qui publia par la suite un livre de souvenirs sur sa mère, révèle que Tamara avait un but, un plan : « chaque fois qu’elle aurait vendu deux toiles, elle s’achèterait un bracelet, jusqu’au jour où elle serait couverte de diamants et de bijoux du poignet jusqu’à l’épaule »…
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L’influence qui marque définitivement Tamara procède de l’enseignement que lui dispense ensuite André Lhote, à la fois peintre, décorateur, critique, professeur, théoricien…
André Lhote est l’inventeur d’un cubisme revu et corrigé, un cubisme « sans danger » comme les couleurs « Bourgeois », un cubisme dit synthétique auquel Tamara adhère d’emblée.

En d’autres termes, il s’agit de réconcilier l’iconographie des Salons (ou disons-le des académiciens et autres pompiers) avec les essais cubistes d’avant-garde d’un Braque, d‘un Juan Gris, d’un Picasso. Bref, de mettre au service du bourgeois un certain cubisme (il faut bien vivre avec son temps), mais adouci, acceptable sur les murs d’une demeure « comme il faut » et valorisant vis-à-vis des visiteurs.
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Tamara est à l’aise dans un monde qui redonne au nu une place éminente, à la condition qu’il soit sportif et musclé, s’il s’agit d’imposer un type de beauté confirmée, alliée à un certain sentiment de réussite, à la façon dont Hollywood, Vogue, Elizabeth Arden ou Helena Rubinstein imposent un modèle de star ou de pin-up qu’il convient de singer. Les rapports entre la politique et l’art ont toujours été étroits. C’est ce que le philosophe Alain énonce à sa façon, et non sans un certain humour aussi involontaire qu’apocryphe, dans son « Système des Beaux-Arts » : « Il faut que la société soit soutenue par les meubles, comme les femmes par le corset ».
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Tamara, superbe fauve lâché dans la capitale- qui est encore pour peu de temps celle des arts- révèle peu à peu, ce que sa fille appelle son « instinct de tueur ». Kizette en témoigne dans son livre : « Elle avait un code, et c’était un code pour les années 20. Seuls l’intéressaient ceux qu’elle appelait les meilleurs : les aristocrates, les riches et les grands esprits. Elle avait le sentiment, propre aux gens de talent, qu’elle méritait tout ce qu’elle croisait sur son chemin, ce qui la laissait assez libre pour ne voyager qu’avec ceux qui pouvaient l’aider ou nourrir son ego d’une manière ou d’une autre. Elle vivait rive gauche, où se devait de vivre un artiste, et détestait tout ce qui était bourgeois, médiocre et « joli ». Elle portait des toilettes de luxe pour éblouir son public et entretenait le mystère autour de son passé. Elle cultiva l’incertitude à loisir autour de son âge, de sa vie en Pologne et en Russie, et même de sa famille. La fille polonaise de bonne famille, l’enfant mariée, l’émigrée, la jeune mère s’effaçaient derrière ses toiles comme derrière autant de paravents dans une loge de star . (p.40)
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