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Jean-Michel Deramat (Traducteur)
EAN : 9782070309467
368 pages
Gallimard (09/11/2005)
3.29/5   49 notes
Résumé :

Les quatre hommes de la délégation scientifique envoyée sur Lithia sont sur le point de rédiger leur rapport. Deux d'entre eux préconisent l'exploitation des richesses minérales de la planète - en réduisant, au besoin, en esclavage ses habitants doux et industrieux. Le troisième recommande la non-ingérence. Le père Ruiz-Sanchez, biologiste et prêtre jésuite, complète l'équipe. Pour lui, Lithia est un paradis parmi les étoiles - un paradis créé par Satan ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Il y a quelques grand textes de science-fiction sur le thème du contact qui sont de qualité et qui sont aussi indémodables.
Par exemple , le moineau de dieu ou bien les oubliés de Géhenna ( Forty thousand in gehenna )

Un cas de conscience fait partie de ces textes qui fendent les années et viennent enchanter les amateurs de SF de tous bords. Surtout si ils sont un rien cérébral .
Sur Lithia ( du grec lithos : pierre ) , un monde est en passe de devenir un centre d'exploitation minier à l'exploitation hautement intensive et profitable.
Comme c'est souvent le cas dans ce genre de situation , les peuples premiers sont souvent ignorés , quand ils ne subissent pas de fort préjudices , en même temps que leurs environnements naturels , qui peuvent à cette occasion être totalement ravagés ou même anéantis .

C'est la thématique de fond de ce texte. Avec en plus évidement science-fiction oblige , des aliens .
Ces aliens constituent un des attraits du roman , le principal attrait du récit même ?
Ils sont très difficiles à cerner . Se pose en effet la question de savoir s'il sont véritablement intelligents , malgré les apparences , alors qu'ils ne semblent pas civilisés au sens que nous donnons à ce mot du moins .
Et pourtant ils disposent de technologies qui s'avèrent rapidement étonnantes et leur placidité cache peut-être quelque chose , derrière leur absence de gout pour la guerre sans que ce soit pour autant du pacifisme.

Le texte creusera sérieusement les termes de ce difficile dialogue entre des univers différents qui appréhendent la réalité sur des bases absolument différentes .
Ils ont l'apparence de gros sauriens , ce qui ne donne pas envie de les caresser et ce qui pose d'emblée et judicieusement une certaine distance avec eux .

Une commission est donc envoyée sur ce monde pour cerner toutes ces questions économiques et sociologiques en vue de définir une politique juste et durable pour ce monde.
Les membres de cette commission seront en désaccords et il auront tous , leurs arguments nuancés et pas seulement des arguments économiques et cupides , le roman vole plus haut .

Il examine en effet la question de la position de l'observateur en sciences humaines , mais pas seulement .

C'est un texte frère du Moineau de dieux , à cause de sa coloration jésuite qui vous fera peut-être penser à Las Casas aussi , avec un rien de manichéisme ( au sens théologique ) .
Le texte pose frontalement a question du bien et du mal , ici en rapport avec la justice et avec l'icône du juste . C'est une vieille question et c'est à cette question que l'auteur nous invite à réfléchir dans un savoureux contexte de science-fiction.

Fondamentalement , le mal est-il également un principe créateur , qui concourt au bien et au bonheur ?
Ce monde est-il un paradis infernal ( contradiction dans les termes ?) ? le mal est-il un bien ?
Le facteur principal qui entre ici en considération et qui éclaire la question spécifique du texte , étant le constat que ces indigènes ignorent la différence entre le bien et le mal .

Dans ce texte le lecteur aura l'occasion de visiter un monde palpable , mais ce n'est pas véritablement un roman d'action , mais de cela vous vous doutiez peut-être ? (sourires)
Cependant les indigènes apporteront leur propre réponse , tout à fait de leur point vue , à ce que j'appellerais volontiers , la question humaine et la question de la présence des hommes sur leur monde .
Elle ne sera peut-être pas au gout de ces derniers à terme , mais ils la rapporteront dans leurs bagages , sur le chemin du retour ……
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Une commission composée de quatre savants terriens doit statuer sur le sort à réserver à la planète Lithia, située à 50 années lumières de Sol dans la constellation du Bélier et habitée par une population de sauriens de 3,40 m très avancés, proches des humains et n'ayant jamais connu le Mal. Deux d'entre eux proposent d'exploiter les minerais du sous-sol quitte à réduire les Lithiens en esclavage. Un autre voudrait utiliser la planète pour y pratiquer des expériences thermonucléaires. Et le dernier, un jésuite, estime que Lithia est un sorte de paradis terrestre créé par Satan qu'il convient de quitter au plus vite sans jamais y revenir... Et pour ne rien arranger, leur ami lithien leur offre, comme cadeau de départ, un oeuf soigneusement emballé dans une jarre. C'est son fils qu'ils vont devoir ramener sur Terre, élever et dont ils vont observer les étranges comportements. En effet, devenu adulte, il présente une émission de tridivision où il prêche la haine et l'insoumission...
Un vrai roman de pure science-fiction avec une très grosse part scientifique alliée à pas mal de considérations philosophiques et théologiques. Les premiers chapitres présentent une fort longue controverse qui fait penser à celle de Valladolid. Ces ET ont-ils une âme ? Peut-on les exploiter, s'en servir comme cobayes ? Leur bonté naturelle et leur solidarité innée ne vont-elles pas poser de graves problèmes à l'Humanité ? Beaucoup d'inspiration et d'intelligence visionnaire dans ce livre qui peut plus se lire comme un conte philosophique voire politique et même théologique que comme un simple texte de fiction banal. le style de Blish, très intellectuel, demande un certain effort de lecture (l'éditeur parle même d'aridité de l'écriture sur la quatrième de couverture) qui se trouvera récompensé par la finesse de l'analyse et la profondeur des réflexions suscitées.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Spéculation plutôt perchée

Puisque j'avais beaucoup aimé Semailles humaines, du même auteur, pour son originalité évolutionniste, sa qualité littéraire et sa philosophie, j'attendais naturellement beaucoup de ce roman. J'ignore si je vais avoir matière à en parler un peu, beaucoup, mais allez, je me lance.

Le postulat de départ, très bien vendu par la quatrième de couverture, est alléchant à souhait. La théologie humaine appliquée à une espèce extraterrestre et à sa planète, les droits que s'arrogeraient les colons quant à l'exploitation ou non de ce paradis… Seulement voilà, la promesse s'arrête là. Nous bifurquons ensuite vers d'autres préoccupations (avant d'y revenir sur la fin du roman).

Le roman est court, c'est une bonne chose pour moi, qui lis lentement. Son style est beaucoup moins travaillé que celui proposé par Semailles humaines (des traducteurs différents suffisent-ils à expliquer cela ?). “Aridité de l'écriture”, précise son éditeur dans la biographie. Il faut oser quand même. Autant je n'étais absolument pas d'accord en ce qui concerne le premier, autant ici ça se vérifie tristement. On ne vibre pas. Demeurent quelques passages spirituels, poétiques, invitant à une vraie réflexion sur l'humain, mais trop rares à mon goût pour réellement ressentir des émotions.

L'idée de ce ET déraciné, déconnecté de ses origines et profondément inadapté à sa culture d'accueil, est excellente. La réflexion sous-jacente sur le rôle tenu par l'homme dans ce drame intergalactique est franchement pertinente. La théologie portée par l'un des personnages principaux prend davantage des accents philosophiques que religieux… Mince ! Ce livre est bourré de points positifs alors
Pourquoi ça n'a pas fonctionné plus que cela ? Je l'ignore. Je n'ai jamais su et ne saurai jamais écrire de chroniques mitigées, voire négatives.

Ce roman, sombre, se penche sur le résultat malheureux d'ambitions humaines en complet décalage avec l'ordre universel naturel, sur nos moeurs, nos faiblesses, nos croyances et nos certitudes. C'était peut-être un peu trop ethnocentré, après tout, alors que j'attendais une aventure plus dépaysante et exotique.
À conseiller néanmoins aux amateurs de SF facile à lire désireux de bousculer gentiment l'ordre et la pensée dominante.
Lien : https://editionslintemporel...
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Non content d'explorer un thème passionnant, celui de la découverte d'une espèce de vie intelligente extra-terrestre, James Blish ajoute au roman une dimension morale et religieuse qui recentre le propos sur l'humain. La planète Lithia apparait comme un Eden aux quatre scientifiques venus déterminer s'il était convenable de l'accueillir au sein de l'ONU. Les Lithiens, sorte de lézards bipèdes à l'intelligence équivalente à celle des hommes, vivent selon les plus hauts préceptes de la morale chrétienne, sans qu'aucune religion ni aucun code moral n'ait été adopté. Evidemment, cela pose quelques problèmes de morale chrétienne à Ruiz-Sanchez, Jésuite et exobiologiste. Pour lui, l'existence des Lithiens est la preuve de celle du Malin, mais ceci est aussi une hérésie, attribuant à Satan le pouvoir de Création.
La deuxième partie du roman, qui voit revenir sur Terre les quatre scientifiques accompagnés d'un enfant Lithien, nommé Egvertchi, rappelle les épisodes messianiques de la Bible et interroge finalement davantage sur notre propre moralité, mesurée ici à l'aune d'un inconnu qui est pourtant bien proche de nos idées. Ainsi le roman utilise-t-il toute l'étendue des possibilités de la S.F., à la fois porteuse de rêve et de réflexion sur la nature humaine.
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Une commission composée de quatre scientifiques doit décider du statut de la planète Lithia : faut-il en faire un relais spatial, un centre d'exploitation minière en réduisant ses habitants en esclavage ou au contraire faut-il placer la planète et ses habitants, lézards géants dotés d'intelligence, en quarantaine ?

Dans la seconde partie du récit, les membres de la commission reviennent sur Terre, avec un oeuf de Lithien qui leur a été offert en cadeau par leurs hôtes. L'oeuf ne tarde pas à éclore et bientôt, il faudra composer avec un Lithien au milieu des êtres humains…

"Un cas de conscience" est souvent présenté comme un conte philosophique. Pour ma part, j'y vois surtout un roman raté. Dès le début du récit, l'auteur installe des effets de suspense qui annoncent des révélations fracassantes. Et ces effets tournent en eau de boudin de manière systématique, depuis le premier chapitre jusqu'au dernier, au point que le meilleur résumé de ce livre est probablement : tout ça pour ça ?

Tous les éléments de cet univers qui mériteraient d'être approfondis ne le sont jamais. La description des mécanismes profonds de la société lithienne pourrait être fascinante, mais elle est survolée de manière très superficielle. La vie des êtres humains sur Terre dans des abris géants souterrains est expliquée de manière totalement incohérente. L'évolution et les desseins du Lithien exilé semblent prometteurs, mais se révèlent finalement confus et fort peu intéressants. Et enfin, les affres du débat intérieur du jésuite membre de la commission le père Ruiz-Sanchez, qui sont au centre de ce cas de conscience et de son dénouement, semblent eux aussi superficiels, vides de sens et même franchement pathétiques dans le dernier chapitre.

Prix Hugo du meilleur roman en 1959, "Un cas de conscience" se pare pourtant de tous les artifices du récit philosophique profond : des débats intenses entre les membres de la commission sur Lithia, un mystérieux agenda caché du Lithien sur Terre, une entrevue entre le pape et le père Ruiz-Sanchez, l'ensemble peut paraître prometteur. Malheureusement le récit se perd dans les effets de manche et ne tient jamais ses promesses.
Lien : https://olidupsite.wordpress..
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Moi, Prêtre du Christ, je vous commande à vous esprit malfaisants qui animez ces nuées de vous retirer d'elles et de vous disperser dans des endroits sauvages et déserts, pour ne plus pouvoir nuire aux hommes ni aux animaux, ni aux plantes, ni à rien de ce qui a été conçu pour l'usage de l'homme.
Et toi, grand néant, stupide et lubrique, toi, noir esprit du Tartare, SCROFA STERCORATE, je te rejette, O PORCARIE PEDICOSE, dans l'infernale cuisine.
Par l'Apocalypse de Jésus-Christ, que Dieu a envoyé à ses serviteurs pour leur faire connaître les choses qui bientôt doivent être; et qu'il a signifiées en envoyant son ange: je t'exorcise, toi, ange de la perversité.
Par les sept chandeliers d'or, et par celui qui est comme le fils de l'homme, au milieu de ces chandeliers; par sa voix, comme la voix des eaux; par ses paroles: "Je suis vivant moi qui étais mort; et je vivrai dans tous les siècles des siècles; et je détiens les clefs de la mort et de l'enfer. "Je te dis, à toi, ange de perdition : retire-toi, retire-toi, retire-toi!

Exorcisme.
Chapitre 18, pages 341-342.
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Les Lithiens ne connaissaient pas Dieu. Ils pensaient et agissaient droitement, simplement parce qu'il était raisonnable, efficace et naturel de penser et d'agir ainsi. Ils semblaient n'avoir besoin de rien d'autre.
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Si un tel Éden sans péché a été créé en dehors de Dieu, alors qui est responsable ?
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Nous trouvons ici une jungle complexe, avec des plantes appartenant d'un bout à l'autre au spectre de la création, vivant côte à côte en une parfaite harmonie, le cycade près de la cycladelle, la queue de cheval géante près d'arbres en fleur. Dans une large mesure, il en est de même pour les animaux. Si le lion ne dort pas auprès de l'agneau, c'est que Lithia ne connaît pas ces animaux, mais en tant qu'allégorie, la phrase reste valable.

Description de la planète Lithia par le père Ruiz-Sanchez.
Chapitre 8, page 138,
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"La croyance et la science ne s'excluent pas mutuellement, bien au contraire. Mais si vous placez les normes scientifiques en premier, et excluez la croyance, n'admettez rien qui n'est pas prouvé, alors ce que vous avez est une série de gestes vides. Pour moi, la biologie est un acte de religion, parce que je sais que toutes les créatures sont à Dieu, chaque nouvelle planète, avec toutes ses manifestations, est une affirmation de la puissance de Dieu."
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