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EAN : 9782070126033
352 pages
Verticales (27/08/2009)
3.03/5   46 notes
Résumé :
« Faites ce que vous dites, pas ce que vous faites », m'avait dit Jean-Daniel lors de notre première rencontre. Maintenant qu'il est mort, je m’aperçois qu’il a tenu parole.
F. B.

Un homme louche se partage en deux cahiers, deux époques de la brève existence de Jean-Daniel Dugommier : l’histoire d’un adolescent précocement interné puis, après une ellipse de vingt-cinq ans, celle d’un adulte quasi normal portant un regard brutalement distancié s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Les deux cahiers ici reproduits appartenaient à Jean-Daniel Dugommier, mort le 18 novembre 2008 à l'hôpital Saint-Jean-de-Dieu (Lyon) d'une rupture d'anévrisme.
le premier cahier a été commencé en octobre 1982, le second au cours de l'été 2008, jusqu'aux derniers jours de sa vie.
Tenu jusqu'en avril 1983, date à laquelle le narrateur fait l'objet d'un internement psychiatrique, le premier cahier (qui occupe environ la moitié du roman) est celui d'un adolescent de 13 ans qui dissimule son intelligence derrière un look crade, un comportement à la limite de l'autisme et des performances scolaires pitoyables.
Parvenu à l'âge adulte, J-D Dugommier reprend ses écrits, revenant par moments sur les années séparant ces deux cahiers, ce qui permet de reconstituer son parcours personnel, témoin de sa difficulté à vivre.
Surtout, il continue à observer ceux qui l'entourent d'un regard louche, un regard à la fois inquiétant et bizarrement clairvoyant, qui traverse impitoyablement le quotidien et les gens, en semant au travers de la sombre étrangeté de sa vision quelques lueurs d'humour et de poésie.
[...]
J'ai lu ce roman lentement, ce qui n'est pas un problème car la trame narrative est assez lâche, même si le lecteur s'interroge au fil des pages sur l'histoire personnelle du narrateur, s'inquiétant dans un premier temps de ce qui va advenir de lui puis, dans un second, de ce qui lui est arrivé. Je pense que je le relirai car il fait partie de ces textes qui le méritent. Dense, dérangeant, parfois glauque, traversé de fulgurances poétiques et de touches d'humour, il emporte son lecteur dans un univers aux marges de la réalité, un univers louche, où il devient difficile de faire la différence entre raison et folie, aux frontières de nous-mêmes et de nos vies terre à terre, en équilibre sur le fil de nos incertitudes et de nos peurs.
A découvrir !
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Ce roman est découpé en deux parties, toutes deux écrites par Jean-Daniel Dugommier, l'homme louche du titre. Adolescent asocial sur le point d'être interné dans la première partie, adulte « quasi-normal » (ce n'est pas moi qui le dit mais la quatrième de couverture) dans la seconde, il nous livre son regard sur le monde qui l'entoure. L'ensemble est troublant. Dans la période adolescente, ce trouble s'accompagne d'une certaine naïveté qui peut toucher et faire rire. Dans la période adulte, par contre, on approche de l'absurde avec des digressions qui m'ont laissé complètement indifférent. L'adolescent asocial et décalé m'a finalement semblé plus proche que l'adulte étrange et cynique. Fait inhabituel : j'ai abandonné ma lecture à moins de cinquante pages de la fin. Habituellement, je renonce à un roman au début, très rarement si proche de la fin : ce roman m'a finalement semblé si dérangeant que je n'ai pas réussi à aller au bout.
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Journal d'un fou, d'un déglingué, aux ressorts trop tendus et prêt à s'envoler, prendre de la hauteur pour mieux observer d'encore plus près ses congénères, cette espèce en voie de prolifération.


Une pieuvre au plafond, les tentacules scientifiques qui tâtonnent le quotidien, s'immiscent dans le courrier des lectrices, tentent de dessiner le contour de l'âme des femmes, d'élucider le côté louche de la société. Décryptage des camarades, soeur, mère, puis passantes, les hommes aussi, d'une autre façon. Intrigué par cette génération téléréalisée, lui qui ne jure que par la sous-réalité, ce que l'on ne voit pas, le changement immobile, l'herbe qu'on a bitumée, planète grisée de macadam, la nature se laisse pas faire et commence à pousser dans l'autre sens.

Sa mère, désarmée par celui qu'on surnomme le Glaviot, finit par cracher son impuissance et le fait interner. Ses plans d'illuminés dévoilés au grand jour, il « camisole » son super pouvoir et hiberne plus d'une vingtaine d'années.

Ses observations reviennent d'un vol longue durée, atterrissent sur des feuilles sans barreaux après un crash en plein vol, erreur d'aiguillage, et l'onde de choc se loge au creux du tympan. La chute se répète, la nuit surtout, alors rien ne vaut une belle étoile au jardin électrique. Et puis, peut-être en attraper une filante et aller voir ailleurs si ça brille aussi.
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Je l'avais noté quand il est sorti, et puis j'ai lu récemment un article sur les deux auteurs de la rentrée chez Verticale, alors j'ai acheté le poche. Et j'y arrive pas. Ce gamin autiste me met très mal à l'aise. J'arrête.
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Roman, pudique, presque modeste, Un homme louche impose François Beaune comme un auteur à part, et très prometteur de la littérature française. Chapeau bas.

Lire la critique complète sur mon site : http://chroniques.annev-blog.fr/2011/05/chronique-livre-un-homme-louche/
Lien : http://chroniques.annev-blog..
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critiques presse (1)
Telerama
24 août 2011
Variations sur le genre noir, ce second roman de François Beaune - décidément très prometteur, deux ans après la publication d'Un homme louche - installe un doute persistant, prend systématiquement le lecteur à contre-pied, l'invitant sans relâche à se méfier de ses préjugés.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Grâce à mes superpouvoirs, j’entre à nouveau dans le cerveau de ma sœur et m’installe au fond d’un œil. Soudain Emma voit la terre entière. De loin. Elle est dans l’espace inconnu. Elle regarde la Terre, éclairée. Que peut-elle faire là ? se dit-elle. […]
Elle se demande comment le tout-puissant a pu lui choisir pareil bled, sous quel prétexte il a décrété que ce serait ce chalet, pas un autre, et qu’il lui faudrait partager son espace vital avec cette famille de cons ! Elle se sent défaillir sous le poids de son sort.
Dehors la pluie, les autres chalets. La joue plaquée sur la vitre froide de l’aquarium, elle regarde dans le vide. Ou bien plutôt nulle part, vers un endroit parfaitement sans terre et sans vague. Et enfin elle s’endort.
[…]
Nous sommes encore plongés dans le noir, par ma divine volonté. Je fais le jour et la nuit. Je fais sauter les plombs du monde.
[…]
J’ai allumé mes bougies et je regarde par la fenêtre. Il fait tout à fait nuit. Les voisins eux aussi ont allumé leurs bougies. Un maigre croissant de lune. Ce nouvel éclairage me remplit de paix. La douceur, l’intimité d’une flamme près du bois. Un moment de repos, de bien-être. Emma a cessé de geindre. Les gens attendent, couchés, les yeux au plafond. Ils observent les ombres. Je me dis que je devrais faire sauter les plombs plus souvent. Et pas seulement quand je n’en peux plus de sentir le monde s’agiter autour de moi, gesticuler dans le vide, vendre, acheter, se nourrir, se loger. Tout le monde devrait avoir droit à une pause, de temps en temps. S’allonger sur son lit et regarder les ombres de la bougie.
[…]
Le jour et la nuit. La lumière électrique a faussé l’alternance. Ne plus jamais disparaître. Même endormi refléter sa propre image quelque part. Vivre sa vie d’esclave du temps omniprésent.
J’entends Emma ronger sa couette. Elle n’est pas bien. Elle pagaye elle aussi dans la sève du monde. Une mer rouge harissa.
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Je n'arrive pas à croire que la terre s'est couverte de bitume. Je voudrais faire un planisphère des traînées de goudron, des vallées d'autoroute. Une carte chaque année puis chaque mois des avancées du bitume depuis son invention. Pour mieux saisir la dimension du phénomène. Passer et repasser les machines sur la terre broyée en petits graviers. Construire des voies incultes.
Le sol ne respire plus. Comment un sol si fertile par endroits peut-il accepter pareil sort? L'homme veut nous couvrir d'asphalte. Il veut un monde lisse et propre, sans mauvaises herbes. Un monde qu'il contrôle au péage, qu'il maîtrise aux frontières. Mais les racines et les bombes vont déchirer l'asphalte. Il n'y a pas que des hommes sur cette terre, il y a aussi des voisins, des arbres, des familles, des sociétés, des ennemis.
p.178
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Tu sais qu'avant j'allais à l'église, me dit-il. Bien sûr de temps en temps. Maintenant je vais dans la nature. Tout ce qu'il y a autour que tu vois, les arbres, les forêts, les météorites, les fleuves, tout ça c'est Dieu. Pas autre chose. Dieu, je ne peux pas lui parler, mais l'arbre si. Il me répond. Je m'allonge et je regarde les branches et les feuilles des branches. Comme ça bouge. S'il y avait un peu plus de vent dans ces putains d'églises, je te jure qu'il se passerait plus de choses.
p.239
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Maman, dit Emma, sortant de sa chambre comme une furie, en soutien-gorge et culotte, les mains chargées d’habits, je ne vais quand même pas rester nue toute ma vie ?
[…]
Il m’a fallu du temps pour comprendre. Ma sœur se sert de ses habits comme de fétiches protecteurs. A mesure qu’ils sont lavés, les vêtements perdent leur pouvoir magique. Leur aura s’use. Depuis bientôt dix jours elle ne s’est rien acheté de neuf, et elle sent sa magie faiblir. Il faut qu’elle trouve un moyen de se faire financer une nouvelle jupe au plus vite, sinon elle va se faire marabouter.
[…)
« Rester branché ». Cette expression m’a mis la puce à l’oreille. Pour ma sœur il est vital de ne pas perdre le contact avec ce que j’appellerai un système d’échanges électriques complexes qui procurent à l’individu les stimuli nécessaires à son fonctionnement social.
[…]
Note : J’espère arriver à une description plus précise de ces interactions dans les années à venir, quand mon âge me permettra de m’aventurer plus au fond de la machine à broyer les êtres que la société a mise en place. Mon peu d’expérience dans la vie implique quelques erreurs d’appréciation.
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Il ne faut jamais décourager personne à quoi que ce soit. Il n'y a que les projets qui font vivre. Ce n'est pas tout de mettre l'homme en cage. Pour qu'il y reste, il faut aussi lui laisser faire les plans d'évasion et rédiger la notice d'utilisation. Sinon il se laisse mourir.
p.239
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Videos de François Beaune (28) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de François Beaune
A l'occasion des "Correspondances de Manosque" François Beaune vous présente son ouvrage "Calamity Gwenn" aux éditions Albin Michel.
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