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EAN : 9782070298310
288 pages
Gallimard (07/12/1977)
4.3/5   5 notes
Résumé :
Tirés de douze recueils, les textes qui composent cette anthologie sont les jalons du parcours de toute une vie qui a valu à Vicente Aleixandre le Prix Nobel de Littérature en 1977.
Né la même année que Federico García Lorca, andalou comme celui dont il fut l'admirateur et l'ami, Vicente Aleixandre publiait son premier livre, Climat, l'année où paraissait le Romancero Gitan : c'est dire à quel point il s'inscrit dans cette génération «de 1927» dite aussi «de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
[…]
Je traçai sur le sable fin son profil ému,
et j'appuyai ma joue sur sa tendre lumière transitoire,
tandis que mes lèvres disaient les premiers noms d'amour :
ciel, sable, mer…
[...]

Ces quelques vers du poème «Mer du Paradis» donnent à voir toute la saveur de la poésie de Vicente Aleixandre. Dès les premières pages du recueil, une sensualité déborde, dans un rendez-vous avec la beauté de la terre, les rivages et l'horizon lointain de la mer, les variations du vent,… Des éléments qui composent le regard, délient la pensée, créent la métaphore pour parler de l'amour mais aussi la mort (deux thèmes récurrents dans la poésie de Vicente Aleixandre), touchante écriture née de la solitude dans tous ses affres mais aussi dans ses vertus.

Dans une écriture charnelle et très personnelle, Vicente Aleixandre, grand ami de Federico Garcia-Lorca, renouvelle l'expérience du surréalisme, en y intégrant une vision panthéiste de la nature et une grande proximité avec le romantisme. Au fil de la lecture, les poèmes tissent le regard, le passé du poète, originaire de la belle Andalousie, lumineuse, chaleureuse et ombrageuse. Des poèmes longs, parfois déroutants, mais qui révèlent en eux-mêmes une grâce, une beauté pure (somptueux poèmes «À toi vivante», «Plénitude de l'amour»).

Poésie totale réunit plusieurs recueils écrits entre 1924 et 1974, une belle anthologie pour connaître l'oeuvre du très grand poète espagnol Vicente Aleixandre, Prix Nobel de Littérature en 1977.
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L'écriture d'Aleixandre est flamboyante. On a souvent le sentiment de lire de l'écriture automatique ou expérimentale, il y a du surréalisme dans cette poésie (quoiqu'il s'en défende). Beaucoup de ces images sont liées à la mer, par exemple les hauts et les bas de l'amour dans "Ressac". La plage se raconte elle-même à la première personne ; le poète nous raconte ce que désirent les arbres. "Un arbre est une cuisse qui se dresse sur la terre comme la vie rigide. Il ne veut être ni blanc ni rose, mais vert, vert toujours comme les yeux durs."
Le recueil est chronologique, ce qui parait un choix très judicieux, car on suit la vie et les préoccupations d'Aleixandre au fil des années : il est amoureux, elle est méchante, ils se séparent, il retombe amoureux ("La tristesse sous ses longs voiles au loin rétrécissait.") Beaucoup de poèmes parlent d'amour, de mort aussi. Plusieurs parlent de sexe de manière très explicite - quoique poétique ! (À plusieurs reprises il semble fasciné par les filles très jeunes... espérons qu'elles soient majeures. Je ne sépare pas l'homme de l'artiste : je lui laisse le bénéfice du doute.)
S'y ajoutent quelques incursions dans la vie mondaine, observée dans les salons ou à l'opéra. Les poèmes les plus tardifs parlent également de vieillir, tentant de l'envisager avec une certaine sérénité. le poète se contemple moins le nombril et écrit sur les paysans, sur les mères. le recueil se termine avec de curieux "Dialogues de la connaissance", dont un s'établit entre Swann et Marcel.
J'ai énormément aimé ce recueil, mais la fin un petit peu moins.
La traduction de Roger Noël-Mayer me parait très réussie.
Challenge Nobel
LC thématique de novembre 2021 : ''Faites de la place pour Noël”
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
SUPPLIQUE

Langues déliées, blondes chevelures,
nymphes ou poissons, fleuves et l'aurore.
Sur la crête de l'air des bandes se révèlent
oiseaux, plumes, nacre ou rêve.
Rire!
Cent forces, cent sillages, cent battements de cœur,
un monde dans les mains ou sur le front,
un sentier ou des girafes de blancheur,
un orient de perles sur la lèvre,
sentir à fond le ciel sur un rythme bleu.

Bonheur, bonheur, navire au fil du bras,
à la jointure la plus délicate
par où si nous prêtons l'oreille
on entend la rumeur de la caresse extrême.

Une douleur toute petite, s'il en existe,
est une enfant ou du papier à peu près translucide;
on peut y voir les veines et le dessin,
on peut y voir les baisers encore immergés.

Fleuves, poissons, étoiles, pointes, désir,
tout passe - marbre et sons -;
de sourdes nattes passent emprisonnant
cette frêle voix venue des cœurs.

(extrait de "Des épées comme des lèvres", 1930-1931) p. 42
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Un arbre est une cuisse qui se dresse sur la terre
comme la vie rigide.
Il ne veut être ni blanc ni rose,
mais vert, vert toujours comme les yeux durs. (...)
Oui. Une fleur parfois veut être un bras puissant.
Mais jamais vous ne verrez qu'un arbre désire être autre chose.
Un cœur d'homme parfois résonne à coups violents.
Mais un arbre est un sage, et bien ancré domine.
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[Le poète]
Une robuste poitrine qui repose traversée par la mer
respire comme l'immense marée céleste
et ouvrant ses bras gisants elle touche et caresse
les extrêmes limites de cette terre.
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Dors, tandis que des mains de soie,
tandis que des draps ou du parfum,
tandis que les lumières tombées qui glissent
tendrement s'assurent des contours d'un sein,
du bon amour qui monte et s'abaisse au rythme du sang.
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Nous savons où nous allons et d'où nous venons.
Entre deux obscurités un éclair.
.
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