C'est le premier roman de l'écrivain britannique Martin Amis que je lis et je n'ai pas été séduit. Vraiment pas. Le narrateur, Charles Highway est un jeune homme qui va avoir vingt ans et va prochainement intégrer la prestigieuse université d'Oxford. Il passe en revue quelques uns des épisodes de sa vie au cours des mois qui précèdent : les rencontres avec les filles y tiennent une place capitale et notamment avec l'une d'elles, Rachel, une jeune américaine issue d'un milieu huppé, qu'il s'emploie à séduire. Martin Amis utilise un style très "cash" et souvent très "trash" pour retracer cette vie adolescente à la première personne, celle d'un jeune homme égocentrique limite narcissique, obsédé limite obsessionnel, mais avec une culture au-delà de la moyenne (son père est directeur d'une revue économique). J'espérais que la rencontre avec Rachel allait faire évoluer quelque peu le regard de Charles sur la vie, la société et les femmes en particulier mais après deux cents pages (soit plus de la moitié du roman) j'ai le sentiment de relire toujours le même paragraphe et décidément, je n'accroche pas à cette histoire. le narrateur s'écrit soudain, page 165 : "Du calme, Qui a-t-il de si grand dans la folie ?". J'ai envie de lui répondre : "Charles, du calme, qui a-t-il d'intéressant dans ta logorrhée ?"
C'est avec un sentiment de frustration, comme à chaque fois que je n'arrive pas à rentrer dans l'univers d'un auteur, que je referme ce "Dossier Rachel".
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Ce livre a marqué mon adolescence un peu comme un repoussoir. Les préoccupations du héros, l'omniprésence des outils et matériaux littéraires qui le nourrissent (notes, carnets, etc.)... Drôle, grossier mais pas vulgaire, un super roman d'initiation.
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Tom (apprenti hippie de deuxième classe) a rajusté la quantité ridicule d'écharpes, de foulards et de médailles qu'il avait serrés autour de son cou boutonneux : façon d'afficher sans équivoque la nature sympathique de ses opinions sur le sexe, sur la drogue, sur Cuba, sur le fait qu'il était un hippie, malgré l'évidence contraire de ses cheveux encore courts, de son blue-jean pas encore délavé, de sa chemise très classique, quoique très suffisamment tachée de sueur.
Je me monte peut-être la tête, mais je pense qu'une des choses les plus malencontreuses de la jeunesse, c'est le vague besoin que l'on ressent d'être constamment subversif, de se moquer des faux-fuyants qu'utilisent les aînés, de dédaigner les accommodements, de courir après la difficulté, etc., quand on sait en fait que l'idéalisme est plus qu'inutile quand il est sans objet, et qu'il ne vous avance en rien.
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https://www.laprocure.com/product/374972/merle-robert-la-mort-est-mon-metier
La Zone d'intérêt - Martin Amis - le livre de poche
La Mort est mon métier - Robert Merle - Folio
Quel est le lien entre “La Zone d'intérêt” de Martin Amis écrit il y a quelques années, et “La Mort et mon métier” écrit par Robert Merle en 1952 ?
On évoque un sujet d'une grande lourdeur. On est pendant la guerre dans le milieu concentrationnaire. Ce n'est pas un témoignage de la vie dans un camp de concentration, c'est presque pire que cela. C'est le quotidien de celles et ceux qui participent à faire en sorte que ce terrible rouleau compresseur qu'est le monde concentrationnaire, ils fonctionnent au quotidien (...). Des lectures qui semble nécessaire. Martin Amis, “La Zone d'intérêt” au Livre de poche. “La Mort est mon métier”, Robert Merle, chez Folio.
Stéphane, libraire à la Procure Paris
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