Consolations

J'aime bien les podcasts de Christophe André sur France Inter. Dernièrement j'ai aimé écouter "L'envie et ses remèdes" dans lequel Christophe André, spécialiste de la méditation et de la pleine conscience, partage avec nous son expérience.
Et puis j'ai découvert l'ouvrage Consolations, celles que l'on reçoit et celles que l'on donne. Ce titre m'a interpellée, et une recherche sur Babelio m'a permis de découvrir un peu par hasard le podcast d'Anne Ghesquière, Métamorphose, et l'entretien accordé à Christophe André au sujet de Consolations. J'ai beaucoup aimé écouter la voix "réconfortante" de Christophe André, son analyse, et j'ai poursuivi cette écoute par la lecture de l'ouvrage.

Christophe André est tombé gravement malade en 2015. Il a pris conscience que si les soins, les "techniques" thérapeutiques étaient essentielles pour la guérison des malades, tout ce qui pouvait "aller autour", sourires, paroles réconfortantes, bienveillance du personnel soignant, tout ce qui pouvait passer pour de petite choses étaient au contraire de toute première importance. La consolation s'oppose à la désolation de la maladie, permet de vivre avec, donne des forces pour la surmonter.
Consolations : celles que l'on reçoit et celles que l'on donne est un ouvrage dense, très bien écrit, qui analyse en profondeur les thèmes de la désolation et de la consolation. Sa tonalité est douce, un peu triste, mais d'une grande efficacité. Cet ouvrage s'appuie sur des exemples précis, des situations qu'il a vécues, ou qu'il a connues à travers ses patients.
Consoler n'est pas facile, on peut faire preuve de maladresse, on peut se heurter à un refus.
J'ai beaucoup aimé la réflexion sur "les voies de la consolation", en particulier l'analyse de Christophe André sur l'art, la littérature, la musique, l'écriture.
Il ne s'agit pas d'un ouvrage que l'on lit d'un trait, et que l'on range sur une étagère. C'est un ouvrage qui accompagne, qui nous donne à réfléchir, que l'on pose, que l'on reprend, qui nous aide à poser des mots sur la souffrance, qui nous aide à aider ceux qui souffrent.
La bibliographie, très facile à consulter permet d'aller plus loin, de compléter une lecture détaillée.
Un ouvrage rare.

Avec beaucoup de lucidité, l'auteur, le médecin-psychiatre Christophe André évoque la consolation et ses limites puisque ce n'est pas une solution aux problèmes et autres drames de tout type. Avec beaucoup de réalisme, il évoque la souffrance de la maladie et de la mort auquel il a été confronté en tant que praticien et homme accompagné de témoignages inspirants. Un ouvrage de très grande qualité.

Un livre consolant à défaut de consoler.
L'essentiel est de connaître ses capacités à consoler et à l'être.
Écrit avec doigté, coeur et bienveillance constante.
Je retiens des petites phrases sonnantes et percutantes, telles
La souffrance isole, le lien console
Une consolation a un effet retard
Le consolant propose, le consolé dispose.
J'ai aimé les historiettes vécues, les lettres apaisantes à des patients inconsolables, le cheminement vers des mots et des attitudes adéquates, agis au bon moment, avec empathie compassion et amour ou affection.
J'ai surtout réalisé le cadeau que nous fait la vie de pouvoir passer de la désolation à la consolation., de la tristesse dure à la tristesse douce, de la désorientation à la reconnexion vitale.
Un peu trop long diront les vites consolés...
Tellement riche, rétorqueront les aspirants aux consolations bien posées.
À garder sous la main, pour les jours un peu moins bien. Et si vous ouvrez ce livre ces jours-là, c'est que vous êtes disposés à aller un peu mieux, voire mieux.

Bien entendu, je connaissais Christophe André. Enfin pas lui, sa voix. Sur France Inter. Sa voix si unique, posée, calme, sereine, claire. Parfois cette clarté, cette "simplicité" à dire les choses me titillaient un peu. "Encore un type hors sol", m'est-il arrivé de penser, plus ou moins.
Et puis voilà, la vie étant ce qu'elle est, dans un grand vide affectif aussi soudain que prévisible, je sombre dans le désespoir. Et je tombe sur ce bouquin dans une des médiathèques que je parcours professionnellement. J'avais tellement besoin d'être consolé... en sachant pertinemment que tout Christophe André qu'il est, il y avait du boulot. Et je l'ai écouté. Pardon, je l'ai lu en me forçant à un playback cérébral comme s'il me parlait réellement. Pas très difficile puisque ses mots sont tellement de lui, de sa clarté, de sa sérénité, de son calme évoqués plus haut.
A l'heure où j'écris ces lignes, je dois reconnaître que je ne suis pas consolé. Pas encore. Je n'irai pas jusqu'à dire que ce livre m'a fait du bien (comment cela pourrait-il être possible quand on a si mal ?), mais il m'aide indéniablement. Je suis encore tiraillé entre la terrible phrase de Jacques Higelin - "La loi du grand amour est rude pour qui s'est trompé de chemin" - et celle qui clot le livre de Christophe André - "Rien n'est jamais fini. Il suffit d'un bonheur pour que tout recommence."
Je n'en suis pas encore là. Je m'efforce d'écouter l'auteur ; je regarde le ciel, les étoiles, les arbres, la nature, j'essaye de sourire aussi, une fois par jour... Tout cela constitue quelques petits lots... de consolation. En attendant - du - mieux.

Lecture en mi-teinte.
Pour les points positifs, la facilité d'accès de l'ouvrage, la lecture est fluide et aisée, pas de grands termes pour le plaisir, le tout est très accessible. (trop?)
La pluralité des auteurs cités est également un plus. le tout est donc relativement complet.
J'ai pourtant moins aimé la redondance du tout, ayant l'impression qu'après les deux premiers chapitres tout avait été dit.
Malgré tout, j'ai lu le livre jusqu'au bout et ne peut que valider cette douceur et ce réconfort prôné par l'auteur qui nous invite à la consolation, la nôtre et celle des autres.