Un marchand est admis dans un hôpital universitaire, où il devient un objet d'étude pour les médecins (et « objet » est bien le mot qui convient ici) et un membre de cette petite communauté formée de malades de divers horizons. Il sait que, comme la plupart des malades, il ne sortira pas de cet hôpital, et c'est dans cette ambiance que l'on suit, pour les quelques semaines qui lui restent à vivre, les relations sociales qui se créent dans ce microcosme mais aussi l'idée de la mort qui fait son chemin.
Une écriture et quelques longueurs qui ne font pas tout à fait honneur au sujet, mais une nouvelle finalement assez intéressante et un rien grinçante, dont le titre, qui demeure énigmatique presque jusqu'à la fin, est très bien trouvé et pose la question de la limite entre la vie et la mort.
Cette nouvelle peut ouvrir de nombreuses pistes de réflexions, dont la façon dont on considère la fin de la vie dans le milieu hospitalier n'est pas la moindre, mais j'en retiendrai surtout une réflexion sans manichéisme, toute en nuance et non dénuée d'intérêt sur l'attachement à la vie ou sur la crainte ou l'acceptation de la mort. Une réflexion qui prend un relief supplémentaire si l'on songe qu'elle nous vient d'un auteur qui a longtemps eu la hantise de sa mort, d'un homme mort à l'âge de 48 ans possiblement des suites d'une tentative de suicide ratée quelques années plut tôt.
Commenter  J’apprécie         00
Ainsi s’était passée toute sa vie : elle n’avait été qu’une longue et amère suite d’humiliations et de haines, où s’étaient bien vite éteintes les petites lueurs fugitives de l’amour, ne laissant dans son âme qu’un grand tas de cendres froides. A présent, il aurait voulu sortir de la vie, oublier ; mais la nuit silencieuse était cruelle et impitoyable. Et il songeait avec mépris à la sottise de ceux qui aimaient cette vie. Il tournait la tête vers le lit voisin, où dormait un de ces sots, le père diacre. Longtemps et attentivement il considérait le petit visage blanc, qui se confondait avec le linge blanc de l’oreiller et des draps. Et parfois un mot lui jaillissait des lèvres :
— Imbécile !
(Partie 2).
Le Mur, fable symbolique, fait frissonner : un mur inébranlable se dresse avec cruauté devant des lépreux et des affamés se pressant à ses pieds et leur interdit l’accès à une vie heureuse. Ils représentent l’humanité dans sa lutte pour le bonheur et la liberté.
Lecture de Judith Beuret.