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Oeuvres complètes (Antonin Artaud) tome 14.1 sur 29

Evelyne Grossman (Éditeur scientifique)
EAN : 9782070307418
368 pages
Gallimard (09/02/2006)
4.13/5   34 notes
Résumé :
"Gérard de Nerval, Edgar Poe, Baudelaire, Lautréamont, Nietzsche, Arthur Rimbaud, ne sont pas mort de rage, de maladie, de désespoir ou de misère, ils sont morts parce qu'on a voulu les tuer."
Que lire après Oeuvres complètes, tome 14.1 : Suppôts et suppliciationsVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
J'avais beaucoup aimé l'ombilic des limbes. J'avais reussi à souscrire à sa poésie, à ses mots, ses images, à ses délires, même à sa persécution.
En revanche, je suis resté complètement étranger à celle-ci, et même particulièrement agacé par la section "interjections" . Je veux bien que tout puisse être poésie, que nous aillons tous une part de folie, de psychose en nous, mais je n'ai pas réussi à me laisser aller à ses réflexions scatologiques, à sa persécution. Ses lettres que j'ai également trouvées très ennuyeuses, toujours à se plaindre de son aliénation. C'est le fait de tout paranoiaque mais en tant que lecteur, j'en vois difficilement l'intérêt.
Donc, à conseiller seulement pour les inconditionnels.
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Ne sont-ce que les délires paranoïaques d'un fou à lier ? Antonin Artaud, persuadé dans ses lettres d'être une sorte de dieu qu'on empêche de vivre en l'ensorcelant, ressasse un cri haluciné où se mêlent métaphysique et bassesse du corps blessé, scatologie et mystique, incantations dans une langue imaginaire et pseudo-discours philosophiques. Ce cri, ce vomissement de mots, par sa violence, par son indécence, par sa folie même, ne peut que frapper (au sens physique du terme, car tout, dans Artaud, est physique, corps affirmé, esprit nié) le lecteur qui voit le monde de sens dans lequel il se croit vasciller avec une telle permanence, avec une telle force de parole, qu'il finit par se demander, sachant pourtant qu'Artaud est fou, s'il n'a pas, à quelque part, raison. Vertige. Quel est ce quelque part ? Quelle est cette raison au coeur du délire ? Les mots d'Artaud échappent sans cesse, car sa pensée s'échappe à elle-même, et se confronter à la folie pure (et Dieu sait si Artaud se présente comme un pur au milieu des ignominies) ne peut pas ne pas ébranler le lecteur qui, par hasard ou par nécessité, lit, en guise de négatif et au même moment, la philosophie de Descartes.
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Oeuvre inclassable à limage d'Antonin Artaud : Injonctions, supplications, déterminations, bref tous les ingrédients du génie à l'état pur et bien sûr, le tout, dépouillé de toutes formes de morale. Sans doute, seuls les inconditionnels apprécieront à sa juste mesure, ce petit bijou.
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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
C’est l’ordre de la cochonnerie criminelle…
C’est l’ordre de la cochonnerie criminelle, mentale qui a
provoqué la formation des corps,
et elle était morale, augurale et préputiale,
car le mental de corps
c’est de la couille en bande
et de l’esprit à troude,
et tout cela ne fut jamais qu’un corps.
La masse
agit par un bisquille
et petandi mora trosquille
et tranchati lima mimille
et tematille maro pistille
parce que jamais un geste n’a pu être fait sans un corps,
ni une pensée avoir lieu sans un corps,
et plus il y a de corps plus il y a de pensée,
et plus il y a de pensée et moins il y a de corps,
alors il faut tuer la pensée pour le corps,
et il n’y a pas d’esprit
et je n’ai pas d’esprit
et je suis inintelligible
et je n’entre jamais sans inintelligible
attaché comme un nouveau corps
à l’aisselle de mes pieds morts,
et ils carapatent les pieds qui pensent,
ce n’est pas de la pensée mais de la panse,
et jamais je n’ai eu d’esprit,
et si tu dis: Jamais d’esprit, non, jamais d’esprit de ta vie,
dieu qui parles dans mon corps,
je te…
parce que tu ne crois pas au corps,
et même ici pour ce discours,
apprête-toi à quelque chose.
Car si l’esprit ni la pensée existent, alors il ne fallait pas
en parler.
il n’aurait jamais fallu en parler.

Moi je n’ai pas d’esprit,
je ne suis qu’un corps.
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Les Nouvelles Révélations de l’Être

Mort au monde ; à ce qui fait pour tous les autres le monde, tombé enfin, tombé, monté dans ce vide que je refusais, j’ai un corps qui subit le monde, et dégorge la réalité.
J’ai assez de ce mouvement de lune qui me fait appeler ce que je refuse et refuser ce que j’ai appelé.
Il faut finir. Il faut enfin trancher avec ce monde qu’un Être en moi, cet Être que je ne peux plus appeler, puisque s’il vient je tombe dans le Vide, cet Être a toujours refusé.
C’est fait. Je suis vraiment tombé dans le Vide depuis que tout, – de ce qui fait ce monde, – vient d’achever de me désespérer.
Car on ne sait que l’on n’est plus au monde que quand on voit qu’il vous a bien quitté.
Morts, les autres ne sont pas séparés : ils tournent encore autour de leurs
cadavres.
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La tristesse hideuse du vide,
du trou où il n’y a rien,
il ne souffle pas le rien,
il n’y a rien,
c’est autour du trou,
au point où les mots se retirent,
un trou sans mots,
syllabe sans sons.
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Portes, cellules, grenier, repas, la chambre que j'avais à choisir était-elle un grenier ou une étable, un abri ou une prison?
Étais-je un homme ou un animal?
Un monde inépuisable de pensées était là dont je savais très bien avoir au fond la clef mais qui ne se décidaient jamais à me la tendre parce qu'aucune de ces pensées n'étaient moi bien qu'elles fussent tout ce qu'en fait je pensais.
Or les portes des chambres et cellules devant lesquelles je me trouvais et qui dans mon coeur tremblaient de colère avec leurs serrures et leurs clefs étaient dans le réel toutes glacées de silence et d'une hypocrite animalité.
Je m'ouvrirai quand tu seras comme moi, voilà ce que toute serrure sautant de mon coeur semblait me dire.
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Que je soit antisocial est un fait, mais est-ce la faute de la société ou la mienne?
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Vidéo de Antonin Artaud
Antonin ARTAUD – Témoignages (DOCUMENTAIRE with english subtitles, 1993) Les deux parties du documentaire "La Véritable Histoire d'Artaud le Mômo", par Gérard Mordillat et Jérôme Prieur, réalisées en 1993. Présences : Luciane Abiet, Jacqueline Adamov, André Berne-Joffroy, Annie Besnard-Faure, Gustav Bolin, Denise Colomb, Pierre Courtens, Alain Gheerbrant, Alfred Kern, Gervais Marchal, Domnine Milliex, Minouche Pastier, Henri Pichette, Marcel Piffret, Rolande Prevel, Marthe Robert, Jany Seiden de Ruy, Paule Thévenin et Henri Thomas.
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