Un régal pour les amoureux des bistrots, ce petit livre se lit facilement. On y rencontre des personnages parfois maltraités par la vie, qui passent des heures à parler de tout et de rien, d'autres qui ont leurs horaires fixes mais quotidiens, tous se respectent et tous aiment leur bistrot. Il y a Mme Loulou, la soixantaine bien tassée, qui tapine un peu, le grand Raymond toujours chic, qui a parcouru le monde, Renée la patronne, Domi le cantonnier taiseux, tous attachants, tous respectueux des autres. Une vrai tranche de vie.
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Petit livre qui se lit vite et facilement . Heureusement ! car je me suis ennuyée.
Je m'attendais à plus de vie, à des descriptions plus pittoresques, plus croustillantes et plus ciselées des différents personnages (bien choisis cependant). Je n'ai pas été transportée dans l'ambiance bar-fritterie.
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Quant aux maîtres et aux bourgeois, pour n’être pas né de la dernière couvée je vois bien aussi comment ces protozoaires et leurs sous-fifres comptent s’y prendre, et pas à plusieurs fois, pour nous faire passer le goût du pain, astreindre le populo à leur discipline de caserne et subordonner toutes nos envies de seulement respirer à leur brutal appétit de marchandises, à leur soif jamais apaisée du pouvoir, à leur tyrannique besoin de paraître et se penser sel de la terre quand ils ne sont qu’espèces en phase terminale.
Ainsi, rien dans les mains rien dans les poches, avec simplement ces quelques cailloux du bord du chemin au creux des poings tenus serrés à n’en certes pas faire une montagne, quand même je me suis acquis de cette façon la faculté de tenir tête aux traquenards du quotidien, résister aussi à l’oppression de cette société de termites et aux tristes obsessions de ses mercantis, pareillement renvoyer dans les cordes la clique des beaufs et charognards de toutes engeances qui, sous le drolatique prétexte que j’aurais des comptes à leur rendre ou selon leur bile mal à propos échauffée, en viennent à l’excès à me chercher chicane prenant malin plaisir à s’inventer quelque vieille querelle de clan, de mafia ou de famille toujours propice à ferrailler.
Témoigner à chacun que je ne méprise point sa prévenance, prouver à tous ma bonne volonté et que j’ai finalement un bon fond. Parce qu’on préférera toujours montrer ce que l’on est en son for intérieur plutôt qu’apparaître sous le masque d’ivrogne et d’imposteur dont s’échine à vous affubler crapule et compagnie.
Il n’est, voyez-vous, d’aventures et de vagabondages vraiment souverains que par les cafés et par le vin et jamais ne pourra rivaliser avec de tels enchantements aucune des absurdes chevauchées ou cavalcades-polaroid des petits Marius avaleurs de fuseaux horaires et amateurs de grands déménagements.
C’est misère de tous temps, je vous le dis, et dégénérescence de l’embryon de voir ainsi la bourgeoisie corrompre des fils du peuple pour les métamorphoser en domestiques soumis à son service et bornés à la sauvegarde de ses intérêts obscènes, attachés à la défense de ses desseins les plus sordides.
Interview à l'Escale du Livre 2010 de Bordeaux de l'auteur Pierre AUTIN-GRENIER pour son livre "C'est tous les jours comme ça", en librairie à partir du 16 avril 2010 (Editions Finitude)