La plus résistante de toutes est un livre dont je n'ai pas raté une ligne. J'éprouvais le désir d'au plus vite connaître la suite, même en substituant quelques heures de sommeil par la lecture. Malgré toutes les tâches que j'avais accomplir, j'ai lu le livre en deux jours.
Nicole Bacharan a longtemps pensé écrire l'histoire de sa mère résistante, alors que la France était envahie en juin 1940 par l'Allemagne et que la France était divisée en deux sous le régime de Vichy. le maréchal Pétain a choisi de collaborer au régime nazi.
Nicole Bacharan a travaillé dix ans à la rédaction de ce récit. Elle s'est même rendue à la prison des Baumettes où est passée, Ginette Guy durant la guerre. Elle s'est même approchée la prison de ses tortionnaires. Ginette a été interrogée de façon musclée, cravache en main, par Delage, le Scharführer SS, la terreur
De Marseille, le pendant de Klaus Barbie à Lyon. Scharführer est un grade dans l'organisation paramilitaire nazi. Son équivalant dans l'armée française est sergent-chef. Sergent, du latin, « qui sert ». Delage, sous la présidence de Vincent Auriol a été condamné à mort.
Ce livre montre comment une jeune fille de dix huit ans, pleine d'idéal et sensible aux éprouvés, condamnés, par le régime nazi, cherchait à alléger leurs peines. Elle a logé, au risque de sa vie, des juifs en déroute. Elle a transporté des messages véhiculés par la résistance. Une fois la guerre terminée, fidèle à elle-même, Ginette se porta volontaire pour soigner les rescapés revenant des camps. Elle découvrait peu à peu l'horreur dissimulée derrière les mots « déportation, camps de concentration ».
De temps à autres, au coeur du récit,
Nicole Bacharan ouvre un paragraphe où elle communique son avis : ainsi nous pouvons lire : « Ginette était bien la fille de son père. Il l'avait formée par l'exemple plus que par des leçons. Par ses silences et ses révoltes, il lui avait transmis la conscience claire du juste et de l'injuste, de l'humain et de l'inhumain. Il lui avait montré qu'on ne pouvait déléguer à personne, puissant ou misérable, la responsabilité de ses actes. Mais je reste convaincue que, tout autant qu'une éducation, les choix de Ginette provenaient d'une qualité d'âme, une nature singulière, avec lesquelles elle vint au monde et qui n'étaient qu'à elle.
Revenue dans sa famille, Ginette ne parlait jamais de Delage. Ce qu'elle ne sut pas, c'est que le SS, lui, avait parlé d'elle… Delage a été interrogé. Ses paroles ont été consignées dans le rapport Antoine. Delage dit : « Elle a été interrogée par moi sans pouvoir donner la moindre indication utile. En réalité, elle a été
la plus résistante de toutes les femmes de ce dossier, car, elle n'a rien indiquée du tout. »
Alors qu'elle était à Toulouse, Ginette vit son ami Simon accompagné d'un autre garçon, Jean Oberman. Leurs regards se croisèrent et ce fut immédiatement le coup de foudre. Jean sera incarcéré, accusé de vol alors qu'il aidait quelqu'un. Ginette fit ce qu'elle put pour qu'il soit libéré. Elle fusionnait au point de prendre tous les risques pour elle-même, ses efforts pouvant se solder par sa propre mort.
Ginette fut prise dans un piège, interrogée pour la faire avouer que les documents quelle transportait étaient en lien avec la résistance. Qui vous a confié ces documents ? Elle fut emprisonnée, jugée. La décision fut qu'elle monterait sous surveillance dans un train pour Paris et ensuite pour l'Allemagne. Les lignes de chemins de fer étaient bombardées par l'aviation alliée ce qui fait que prisonniers et surveillants devaient sortir aux passages des avions et se coucher à proximité des voies pour sauver leur peau. Ginette et les trois prisonniers qui étaient dans son compartiment s'enfuirent à la première occasion où les surveillants avaient l'attention porté sur la façon de se sauver eux-mêmes.
L'auteur dit que lors de ces recherches, elle est même arrivée à retrouver la famille Oberman, le neveu de Jean et les enfants de ce neveu ainsi que la famille d'Hélène Oberman, chez qui elle a été reçue comme faisant partie de la famille. Elle dit également que ces nombreuses recherches et ses déplacements sur place n'étaient pas toujours facile mais que subitement les portes s'ouvraient. Sa maman sur sa bonne étoile la suivait.
Nicole Bacharan termine ainsi son livre : « Je la revois encore, dans les années 1980, arborant sur le col de son manteau l'insigne de Solidarnosc… Elle n'avait pas changée.
Elle faisait partie de ceux pour qui le bonheur, la sécurité, la paix ne s'achète pas à n'importe quel prix, et surtout pas en se résignant au sacrifice d'innocents. de ceux pour qui la liberté et la justice sont des biens si précieux qu'il est normal de les défendre au péril de sa vie. Elle restera mon exemple et mon inspiration.
Elle restera mon exemple et mon inspiration, me rappelle que j'étais au chevet du lit de ma maman mourante. Nous étions en fin d'après midi et elle décéda à une heure de la nuit. J'ai eu l'occasion de lui dire : « Ta vie, tous ce que tu as fait étaient remarquables. Je prendrai exemple sur toi.
Ce livre me fait penser à une autre lecture : « L'épreuve : Condamné à mort à vingt ans, en Malaisie ». le contexte et le pays où ça se passe est différent.
Béatrice Saubin à connu les avances d'un chinois aisé lors d'une escale. Ils ont nouer un immense bonheur durant quelques jours. Vient l'heure de l'embarquement. le chinois s'en va. Il a offert une valise à Béatrice. Il n'a communiqué, ni son nom, ni son adresse Et pour cause, à l'insu de Béatrice il a glissé de la drogue dans le double fond de la valise. Ils était convenu qu'ils se retrouveraient à Zurich. La douane à l'embarquement tombe sur la drogue, accuse Béatrice et l'incarcère pour trafic de drogue. Les points commun des deux histoires : elle sont jeunes, innocentes, accusées et vivent des interrogatoires musclés et des conditions de détention immondes.
Ce livre me fait également pensé à
Jean Moulin, interrogé et martyrisé par Klaus Barbie à Lyon, sans lâcher un mot. Je vous recommande de lire : « Jean moulin, l'homme derrière le héros paru chez Perrin.
J'aurais aimé que plus souvent, il y eut des dates dans le texte, celles-ci faisant office de repères. J'ignorai qu'il y eut, outre le débarquement en Normandie, un débarquement en provence et que peu après les portes de la prison Saint-Michel à Marseille s'ouvrirent et que les captifs amaigris, craintifs, mais pourtant euphoriques se retrouvaient sur le trottoir et parmi eux
André Malraux.
Nicole Bacharan est née à Saint Gaudens en 1955. Elle a épousée en 2010
Dominique Simonnet. Elle a coécrite avec lui des livres en rapport avec la politique américaine et des livres pour la jeunesse. Elle est politologue, conférencière, consultante en radio et télévision en matière de politique.
Je ne la connaissais pas avant d'avoir lu : «
La plus résistante de toutes ». C'est une personne intelligente, pleine de sensibilité et d'ouverture. Je vous recommande vivement la lecture de ce livre.