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EAN : 9791041413188
312 pages
Points (19/04/2024)
4.21/5   78 notes
Résumé :
« La jeune fille naïve et téméraire qui, à l’été 1944, était emmenée, menottes aux poignets, au siège de la Gestapo, était celle qui, bien plus tard, deviendrait ma mère.
Pourquoi ce choix ? Pourquoi, si jeune, avait-elle décidé de s’engager plutôt que d’accepter la fatalité de l’Histoire ? Comment avait-elle fait face à la Gestapo ? Qu’avait-elle tu ? Je me suis mise dans ses pas pour reconstituer le récit de ces années de l’ombre, quand elle fut héroïque... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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La plus résistante de toutes est un livre dont je n'ai pas raté une ligne. J'éprouvais le désir d'au plus vite connaître la suite, même en substituant quelques heures de sommeil par la lecture. Malgré toutes les tâches que j'avais accomplir, j'ai lu le livre en deux jours.

Nicole Bacharan a longtemps pensé écrire l'histoire de sa mère résistante, alors que la France était envahie en juin 1940 par l'Allemagne et que la France était divisée en deux sous le régime de Vichy. le maréchal Pétain a choisi de collaborer au régime nazi.

Nicole Bacharan a travaillé dix ans à la rédaction de ce récit. Elle s'est même rendue à la prison des Baumettes où est passée, Ginette Guy durant la guerre. Elle s'est même approchée la prison de ses tortionnaires. Ginette a été interrogée de façon musclée, cravache en main, par Delage, le Scharführer SS, la terreur De Marseille, le pendant de Klaus Barbie à Lyon. Scharführer est un grade dans l'organisation paramilitaire nazi. Son équivalant dans l'armée française est sergent-chef. Sergent, du latin, « qui sert ». Delage, sous la présidence de Vincent Auriol a été condamné à mort.

Ce livre montre comment une jeune fille de dix huit ans, pleine d'idéal et sensible aux éprouvés, condamnés, par le régime nazi, cherchait à alléger leurs peines. Elle a logé, au risque de sa vie, des juifs en déroute. Elle a transporté des messages véhiculés par la résistance. Une fois la guerre terminée, fidèle à elle-même, Ginette se porta volontaire pour soigner les rescapés revenant des camps. Elle découvrait peu à peu l'horreur dissimulée derrière les mots « déportation, camps de concentration ».

De temps à autres, au coeur du récit, Nicole Bacharan ouvre un paragraphe où elle communique son avis : ainsi nous pouvons lire : « Ginette était bien la fille de son père. Il l'avait formée par l'exemple plus que par des leçons. Par ses silences et ses révoltes, il lui avait transmis la conscience claire du juste et de l'injuste, de l'humain et de l'inhumain. Il lui avait montré qu'on ne pouvait déléguer à personne, puissant ou misérable, la responsabilité de ses actes. Mais je reste convaincue que, tout autant qu'une éducation, les choix de Ginette provenaient d'une qualité d'âme, une nature singulière, avec lesquelles elle vint au monde et qui n'étaient qu'à elle.

Revenue dans sa famille, Ginette ne parlait jamais de Delage. Ce qu'elle ne sut pas, c'est que le SS, lui, avait parlé d'elle… Delage a été interrogé. Ses paroles ont été consignées dans le rapport Antoine. Delage dit : « Elle a été interrogée par moi sans pouvoir donner la moindre indication utile. En réalité, elle a été la plus résistante de toutes les femmes de ce dossier, car, elle n'a rien indiquée du tout. »

Alors qu'elle était à Toulouse, Ginette vit son ami Simon accompagné d'un autre garçon, Jean Oberman. Leurs regards se croisèrent et ce fut immédiatement le coup de foudre. Jean sera incarcéré, accusé de vol alors qu'il aidait quelqu'un. Ginette fit ce qu'elle put pour qu'il soit libéré. Elle fusionnait au point de prendre tous les risques pour elle-même, ses efforts pouvant se solder par sa propre mort.

Ginette fut prise dans un piège, interrogée pour la faire avouer que les documents quelle transportait étaient en lien avec la résistance. Qui vous a confié ces documents ? Elle fut emprisonnée, jugée. La décision fut qu'elle monterait sous surveillance dans un train pour Paris et ensuite pour l'Allemagne. Les lignes de chemins de fer étaient bombardées par l'aviation alliée ce qui fait que prisonniers et surveillants devaient sortir aux passages des avions et se coucher à proximité des voies pour sauver leur peau. Ginette et les trois prisonniers qui étaient dans son compartiment s'enfuirent à la première occasion où les surveillants avaient l'attention porté sur la façon de se sauver eux-mêmes.

L'auteur dit que lors de ces recherches, elle est même arrivée à retrouver la famille Oberman, le neveu de Jean et les enfants de ce neveu ainsi que la famille d'Hélène Oberman, chez qui elle a été reçue comme faisant partie de la famille. Elle dit également que ces nombreuses recherches et ses déplacements sur place n'étaient pas toujours facile mais que subitement les portes s'ouvraient. Sa maman sur sa bonne étoile la suivait.

Nicole Bacharan termine ainsi son livre : « Je la revois encore, dans les années 1980, arborant sur le col de son manteau l'insigne de Solidarnosc… Elle n'avait pas changée.
Elle faisait partie de ceux pour qui le bonheur, la sécurité, la paix ne s'achète pas à n'importe quel prix, et surtout pas en se résignant au sacrifice d'innocents. de ceux pour qui la liberté et la justice sont des biens si précieux qu'il est normal de les défendre au péril de sa vie. Elle restera mon exemple et mon inspiration.

Elle restera mon exemple et mon inspiration, me rappelle que j'étais au chevet du lit de ma maman mourante. Nous étions en fin d'après midi et elle décéda à une heure de la nuit. J'ai eu l'occasion de lui dire : « Ta vie, tous ce que tu as fait étaient remarquables. Je prendrai exemple sur toi.

Ce livre me fait penser à une autre lecture : « L'épreuve : Condamné à mort à vingt ans, en Malaisie ». le contexte et le pays où ça se passe est différent. Béatrice Saubin à connu les avances d'un chinois aisé lors d'une escale. Ils ont nouer un immense bonheur durant quelques jours. Vient l'heure de l'embarquement. le chinois s'en va. Il a offert une valise à Béatrice. Il n'a communiqué, ni son nom, ni son adresse Et pour cause, à l'insu de Béatrice il a glissé de la drogue dans le double fond de la valise. Ils était convenu qu'ils se retrouveraient à Zurich. La douane à l'embarquement tombe sur la drogue, accuse Béatrice et l'incarcère pour trafic de drogue. Les points commun des deux histoires : elle sont jeunes, innocentes, accusées et vivent des interrogatoires musclés et des conditions de détention immondes.

Ce livre me fait également pensé à Jean Moulin, interrogé et martyrisé par Klaus Barbie à Lyon, sans lâcher un mot. Je vous recommande de lire : « Jean moulin, l'homme derrière le héros paru chez Perrin.

J'aurais aimé que plus souvent, il y eut des dates dans le texte, celles-ci faisant office de repères. J'ignorai qu'il y eut, outre le débarquement en Normandie, un débarquement en provence et que peu après les portes de la prison Saint-Michel à Marseille s'ouvrirent et que les captifs amaigris, craintifs, mais pourtant euphoriques se retrouvaient sur le trottoir et parmi eux André Malraux.

Nicole Bacharan est née à Saint Gaudens en 1955. Elle a épousée en 2010 Dominique Simonnet. Elle a coécrite avec lui des livres en rapport avec la politique américaine et des livres pour la jeunesse. Elle est politologue, conférencière, consultante en radio et télévision en matière de politique.

Je ne la connaissais pas avant d'avoir lu : « La plus résistante de toutes ». C'est une personne intelligente, pleine de sensibilité et d'ouverture. Je vous recommande vivement la lecture de ce livre.
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« Ce livre est l'histoire d'un engagement. C'est aussi l'histoire d'un amour. Ginette Guy et Jean Oberman, le jeune Juif flamboyant pour qui elle affronta tant de dangers.
[…]
Ce livre qu'ils n'ont pas écrit, c'est à moi qu'il revient aujourd'hui d'en remplir les pages. J'ai longtemps hésité à en changer le titre, mais l'évidence s'est imposée: c'est bien Ginette qui en est l'héroïne. Celle qui, naïve et téméraire, à l'été 1944 - la période la plus brutale de la répression nazie - quittait, menottes aux poignets, la petite boutique A l'Art marocain pour être emmenée au siège de la Gestapo, et qui allait devoir affronter ce qui lui faisait le plus peur. Celle qui, dans les aveux de l'un des pires tortionnaires de l'époque, est ainsi qualifiée : « Elle fut la plus résistante de toutes
Cette phrase est toute la quête de ce livre. »

La plus résistante de toutes, Nicole Bacharan @nicolebacharan @editionsstock #rentreelitteraire2023 #rentreelitteraire #janvier2023

Je n'irai pas par quatre chemins, autant l'annoncer d'emblée, sans suspense, sans détours et longs discours: ce livre est mon coup de ❤️ de cette rentrée littéraire!

Quand l'autrice, cette grande dame, nous raconte sa mère, sa vie sous occupation allemande pendant la guerre 40-45, son entrée en résistance et tout son parcours jusqu'à la fin de la guerre, on ne peut être que subjugué par la beauté de sa plume, sa justesse, cette manière, tellement intime et intense à la fois, de raconter cette période ô combien connue et que l'on redécouvre pourtant sous un angle nouveau, authentique, puissant!

Cela tient simplement au fait que bien vite on s'identifie à Ginette à travers les mots et l'hommage que sa fille lui rend; on a l'impression de vivre à ses côtés, ou même à sa place, ses choix, sa manière de vivre, son engagement quotidien… c'est le côté personnel et réel de ce récit qui m'a tout simplement touchée et conquise!

Ginette, ce prénom à lui seul est symbole de tant de courage, de détermination, d'héroïsme… Ginette Guy, la plus résistante de toutes!

« «J'ai l'impression d'être dans un film américain ! » lança-t-elle dans un éclat de rire, opposant aux hommes qui l'encerclaient toute la fraîcheur de ses vingt ans, et sa réaction désarçonna un moment le ramassis de truands remontés des bas-fonds marseillais qui, avec l'accent du Sud, hurlaient « Pôlice allemannnde !!! » pour terrifier leur proie. »

Mais avant d'être une histoire de résistance, ce roman est aussi celui d'une rencontre, d'un grand amour… qui changea à jamais la vie de cette incroyable jeune fille!

« C'est une étrange et très tendre émotion que de raconter le grand amour de sa mère. Les souvenirs et les âges se superposent, les espaces entre les générations se dissolvent, des reflets tremblent dans l'eau trouble de la mémoire. Des rêveries enfouies au coeur des strates obscures de l'enfance remontent à la surface. le visage que j'ai tant aimé se confond avec les photos anciennes qui dormaient en silence dans la boîte verte, rangée dans une commode qui garde encore, malgré les années, comme un parfum de forêt. Les traces du passé retrouvent souffle et couleur. »

Au-delà du récit, brillamment conté, j'ai été portée par les mots de l'autrice, ses émotions, sa manière tellement belle de poser ses souvenirs, d'esquisser le portrait tout en lumière de cette pétillante jeune femme qui fut, bien des années plus tard, sa mère.

« S'engager. Agir. Jusque-là, elle n'avait pas réalisé qu'au cours des années précédentes, en accueillant chez elle des fugitifs, en rendant de si fréquents services à des Juifs pourchassés, elle s'était déjà engagée. Cela lui avait semblé si naturel... Mais cette fois, elle participait directement au combat pour un monde meilleur, un monde où elle n'aurait plus peur, où les enfants ne seraient plus persécutés… »

Une femme inspirante et tellement réelle, entière; une jeune fille solaire qui contribua à écrire l'Histoire, de toute sa fraîcheur héroïque et sa détermination exemplaire!

Merci @nicolebacharan pour ce portrait inspirant et ce bel hommage à cette héroïne qui fut, votre maman! 🙏🏼
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Tout d'abord, je tiens à remercier les Editions Stock et Netgalley pour ce partenariat.

Dans ce témoignage, à travers Nicole Bacharan, sa fille, nous découvrons la vie de Ginette, jeune fille pendant la Seconde Guerre Mondiale, éperdument amoureuse de Jean, juif. Elle s'engage alors dans la Résistance et mène un combat pour la liberté, sans relâche, au péril de sa vie, sans vraiment réfléchir aux conséquences, ou du moins, minimisant son rôle afin de sauver le maximum de personnes possible.

Quel coup de coeur en ce début d'année 2023 ! Je ressors bouleversée de cette lecture. Moi qui lis énormément sur ce sujet, j'avoue que c'est un autre pan de l'histoire dont j'ai encore beaucoup de choses à découvrir.

Je me suis beaucoup attachée à Ginette, d'apparence insouciante et qui pourtant a eu un rôle tellement important pendant cette guerre ! de Lézignan à Toulouse, en passant par Marseille et autres, j'ai accompagné Ginette, retenant parfois mon souffle, ressentant aussi l'angoisse lors de ses actions. J'ai eu peur pour Ginette lors de son arrestation par la Gestapo à un tel point que j'ai tourné les pages assez rapidement, ne pouvant m'empêcher de savoir ce qui allait se passer. Comment une si jeune fille peut entreprendre de passer du côté de la Résistance sans sourcilier ? Quelle force, mais quelle force ! Si seulement il y avait eu plus de personnes comme Ginette...

Je remercie Nicole Bacharan pour l'écriture de ce livre qui, je me doute bien, n'a pas été chose facile. Dans le choix de ses mots, de ses tournures de phrases, elle fait passer tellement d'émotion et retranscrit d'une très belle manière sa maman et tous les faits... On sent véritablement le travail dans son témoignage, autant émotionnellement qu'au niveau des recherches faites pour relater l'histoire de sa mère qui, comme beaucoup de personnes ayant vécu l'horreur, taira un certain nombre de choses...

La plus résistante de toutes m'a tiré les larmes et je ne suis pas prête d'oublier Ginette et son courage, sa force et sa puissance.
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Voici la biographie romancée d'une très jeune femme passionnée et courageuse, qui a choisi de s'engager malgré le danger, écrite avec un infini respect par sa fille, héritière de ses valeurs, aujourd'hui journaliste reconnue.

Je connais naturellement Nicole Bacharan, politologue, spécialiste des Etats-Unis, essayiste, à travers ses fréquentes interventions sur les plateaux de télévision. Sa beauté intemporelle, sa longue chevelure auburn, sa voix grave, ses emportements contre Donald Trump. Je découvre aujourd'hui sa plume fluide, les souvenirs des confidences de sa mère qui fut, alors qu'elle n'avait que vingt ans en 1944, torturée par les plus ignoble bourreau sévissant à Marseille.

Ginette Guy, une jeune fille élevée dans les valeurs républicaines d'une famille toute simple de Lésignan-Corbières, rapidement indépendante à Toulouse grâce à un diplôme de secrétariat (sans doute obtenu chez Pigier …) et qui tombe amoureuse d'un jeune juif flamboyant, Jean Oberman. le grand, le seul amour de sa vie, débrouillard, indomptable, infidèle pourtant. Raflé, comme les autres, emprisonné …

Ginette va mettre toute son énergie à le maintenir en vie, à sauver ses jeunes frères et soeurs. Elle choisit de s'engager dans la Résistance qui recherche des agents de liaison : les Allemands se méfient moins de ces jeunes filles aux boucles rassemblées sr le dessus de la tête et à la marche rythmée par le bruit sec de leurs semelles de bois …

Ginette va tomber dans un piège à Marseille, se retrouver face au sinistre SS Ernst Dunker, parfaitement francophone, subir toutes les souffrances sans dévier du scénario qu'elle s'est construit. Nous savons dès le début qu'elle va réussir à s'en tirer puisque sa fille, née en 1955, nous le raconte …

Ce récit compte énormément pour moi car il fait pendant à celui de mon père, engagé dans l'armée au Maroc en 1938, demandant à être versé en unité combattante en 1939, fait prisonnier sur le front en juin 1940 après uu combat titanesque, prisonnier trois fois évadé depuis les rives de la Baltique en février 1942, remobilisé à Alger auprès du général De Gaulle.
J'avais moi aussi retranscrit ses souvenirs … Comme une sorte de renaissance, un tribut nécessaire.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Résumé
Ginette, c'est elle, la plus résistante de toutes. Lorsque l'État de Vichy s'installe en France, elle n'a pas besoin de faire un choix pour savoir où se place sa loyauté. Cette jeune française d'une vingtaine d'années à peine travaille dans un atelier de fourrure. Autour d'elle, clients et supérieurs disparaissent du jour au lendemain, sans qu'on ne sache vraiment s'ils ont fui, s'ils ont été arrêtés par la milice, ou s'ils sont entrés dans la résistance. La jeune française n'est pas en première ligne des contrôles réguliers, mais son amoureux, Jean, est juif et doit trouver comment se procurer des papiers français au plus vite. Lorsqu'il sera finalement arrêté et emprisonné, la jeune femme entre alors activement dans la résistence, profitant de sa jeunesse et de sa féminité pour transporter des couriers sensibles sous des airs de demoiselle naïve, que les occupants ne pourraient pas considérer comme une menace. Mais l'étau se resserre sur les résistants tandis que la guerre se prolonge et que l'armée allemande est toujours plus présente dans une France occupée. Ginette se fait arrêter dans les rues de Marseille, alors que sa sacoche regorge de courriers. Elle se fera torturer et emprisonner, mais jamais ne dévoilera quoi que ce soit, embrassant complètement son rôle de jeune naïve inconsciente de ses actes, finissant par être décrite par le monstre même qui fut son tortionnaire comme “la plus résistante de toute”.

Commentaire
C'est la fille de Ginette qui est l'autrice de ce roman. Se plongeant corps et âme dans le destin tragique et terrifiant de sa mère, s'interrogeant parfois sur sa vie, elle déroule le fil d'une jeunesse au temps de la seconde guerre mondiale. le récit est documenté et didactique, mais il nous immerge également dans un quotidien terrifiant et palpable : l'autrice ne manque pas de nous raconter comment sa mère a pu affirmer préférer être envoyée aux camps en France plutôt qu'intégrer la STO en Allemagne où elle ne comprendrait personne, nous prouvant bien la jeunesse et l'inconscience de tout ce qui pouvait déjà se passer dans la France des années 40. Elle nous montre la terreur omniprésente, mais également une force de conviction incroyable, celle que la liberté n'a aucun prix, et qu'elle vaut bien le sacrifice de sa vie. Nicole Bacharan nous raconte aussi l'histoire d'amour de sa mère avec le séduisant Jean, et sa propre rencontre avec l'histoire de sa mère.

Structure du récit : 3/5 : le roman débute par le climax : l'arrestation de Ginette, dont la sacoche est pleine de courriers résistants. Puis défile toute la vie de Ginette, de l'insouciance de son enfance à une adolescence bouleversée par la guerre, jusqu'à la jeune femme qu'elle est devenu à son terme, devant se reconstruire pour se forger un futur dans la France d'après-guerre. L'enfance de Ginette m'a paru un peu longuette, par rapport à la fin du récit où l'action est omniprésente et les enjeux énormes.

Personnages : 4/5 : le personnage de Ginette est touchant car elle est à la fois humaine et très forte, pas une seconde elle n'hésite à résister, et pas une seconde elle ne songe à dénoncer ses camarades. Jean lui aussi est intéressant car derrière son personnage de playboy de la jet-set parisienne, se cache un homme qui a des failles, infidèle incapable de fonder une relation sur le long terme. L'autrice nous révèle un peu son rapport à cette histoire sans être trop présente dans l'histoire.

Style : 3/5 : le récit est très documenté mais se lit facilement et agréablement. Il n'y a rien de très particulier à dire du style de l'autrice. L'ensemble de l'ouvrage est un peu long, peut-être que le début sur le père de Ginette et sa petite enfance auraient pû être un peu coupés.

Intérêt de l'histoire : 4/5 : La description immersive de cette France qui, du jour au lendemain, passe dans les mains des Occupants et doit se plier à ses monstrueuses lois. le parcours de Ginette, en temps que toute jeune femme face à l'occupation est particulièrement intéressant.

Si vous aimez ce style d'ouvrage, il est assez palpitant et intéressant ! Si ma note n'est pas plus élevée car ce n'est pas mon style de prédilection, je vous le recommande.
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critiques presse (1)
LeSoir
26 juin 2023
Dans « La plus résistante de toutes », Nicole Bacharan a reconstitué l’épopée de sa mère dans la Résistance. Un récit touchant et édifiant.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Quand elle s’allongèrent enfin au pied d’un arbre, épuisées d’émotions, elles comprirent qu’il leur serait impossible de fermer l’œil. Toute la vie nocturne de la forêt s’animait autour d’elles. Le monde visible s’était assoupi, mille créatures mystérieuses prenaient le relais, des chouettes hululaient, des oiseaux inconnus se répondaient d’un arbre à l’autre, des grenouilles ― ou étaient-ce des crapauds ? ― coassaient tout près. Partout, ça grattait, piétinait, grognait, glapissait. Ginette poussa un cri de terreur en sentant un souffle chaud et une masse de poils la frôler. Janine sauta sur ses pieds, alertée par un frottement dans l’herbe, tout proche. Les yeux ouverts et l’oreille aux aguets, elles imaginaient quelque monstre inconnu rôdant dans le sous-bois. L’aube les trouva enfin assoupies, serrées l’une contre l’autre. Elles se réveillèrent sous les premières caresses du soleil. Tout était paisible autour d’elles, il ne restait rien des terreurs nocturnes.
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Le lendemain, Ginette fut de nouveau introduite la première dans le bureau du maître. Devait-elle ce privilège à son audace qui intriguait le grand homme, ou à son joli minois de gamine ? Peut lui importait. Pour sauver Jean, elle se sentait capable de déplacer des montagnes, et elle n’envisageait même pas qu’elle puisse échouer.
― Je dois dire, commença maître Arnal, que votre jeune homme s’est mis dans un bien mauvais pas.
― Vous l’avez-vu ?
― Oui, ça n’a pas été simple. Il est en effet à Saint-Michel. Bon, là ils me connaissent, je sais à qui m’adresser.
― Comment va-t-il ?
― Ca va, ça va… Il est arrêté par la Milice, et… Ils l’ont un peu secoué. Il leur a craché dessus, expliqua l’avocat.
― Oh Jean ! C’était tout lui, ce défi, cette insolence, ce refus de se soumettre !
Arnal reprenait :
― Ils l’ont pendu par les pieds, je crois que ça a été assez pénible…
Jean, son beau visage, sa taille mince qu’elle aimait entourer de ses bras, l’épaule où elle se blottissait… Son amour, inaccessible, dans les mains de brutes toutes-puissantes…
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De nouveau, des convois partirent vers le nord, puis vers l’est. « Destination inconnue ». Vichy était à l’œuvre.
Jean échappa à la rafle. Mais cette fois, le danger était passé si près que Ginette avait eu peur de ne plus le revoir… Elle se disait que s’il était arrêté, elle le sauverait, elle s’enfuirait avec lui, rien ne pourrait jamais s’opposer à la force qui l’unissait à lui. Un amour comme celui-là, cela suffisait à combler toute une vie, même si elle devait être brève.
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Comment Guy Ginette vécut-elle le retour à la vie civile et à la liberté ? Elle revenait de loin, d’un monde où chaque moment de chaque journée avait été pris par le combat, le danger, la lutte pour survivre. Elle avait eu des missions à accomplir, des responsabilités à assumer, des camarades à protéger, des décisions vitales et urgentes à prendre… elle redevenait une simple fille de vingt ans, avide de vivre et pourtant marquée à jamais.
[…]
Dès qu’elle le put, elle envoya à Lézignan une longue lettre. […].
Qui peut dire le bonheur et les larmes d’une famille qui pendant plusieurs mois a vécu suspendue à une sentence : morte, ou vivante ? elle était vivante !
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Ginette trouva son premier emploi chez M. Combes, négociant en vin à Lézignan. Je l’ai rencontré bien des années plus tard, vieux monsieur aux yeux de cristal et au sourire d’enfant. Attendri, il revoyait comme si c’était hier la jeune fille naïve, éprise de justice et de grands sentiments, qui venait chaque matin à sa distillerie pour prendre le courrier en sténo, taper et envoyer des lettres.
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• Au nom des femmes On se retrouve pour revivre ensemble quelques uns des meilleurs moments de l'émission, notamment quand Miou-Miou évoquait avec nous sa volonté d'être libre et indépendante, Carole Bouquet élevée comme un garçon manqué, Eva Longoria engagée contre le harcèlement ou encore Ariane Ascaride inspirée par le combat de l'avocate féministe Gisèle Halimi.
• Je ne serai pas là si…  Impossible de ne pas être ému lorsque André Manoukian évoque le passé de sa grand-mère arménienne, que l'historienne Nicole Bacharan découvre l'engagement de sa mère pendant la résistance. Autant de témoignages essentiels comme celui de Ginette Kolinka, rescapée des camps.
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