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EAN : 9782081349551
235 pages
Flammarion (04/02/2015)
3.05/5   10 notes
Résumé :
Une parabole humoristique au ton polémique qui dépeint les déconvenues du créateur face à la nécessité matérielle et dénonce la bourgeoisie littéraire. Paru initialement en 1845 dans l'anonymat, cette anecdote relate le rapport de Balzac avec l'argent dans le milieu littéraire du XIXe siècle, ainsi que le regard du poète qui se fait tour à tour tendre, fasciné et répugné par la misère..
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
J'avais remarqué ce livre dans les étals de ma bibliothèque indépendante, je ne l'ai pas acheté, puis quelque temps après, je l'ai coché lors d'une masse critique, pour être choisit, avec beaucoup de plaisir, je devais forcément recevoir ce livre de toute manière, Baudelaire est un écrivain qui a bercé mon adolescence avec ces Fleurs du mal, ce recueil de poésie a bouleversé mes émois au plus profond de ma chair, pour m'ouvrir une route inconnue que j'arpente depuis, celle de la littérature par la lecture, la poésie cristallise les mots avec une musicalité qui berce mes songes, de partition imaginaire éphémère, je vagabonde dans le coeur des poètes nocturnes, Rimbaud à la main de Dieu, Apollinaire perdu dans les vapeurs d'alcool, Verlaine, l'amant maudit, Jacques Prévert et ces Paroles, tous gravitent dans une sphère spéciale de mon coeur, mais Baudelaire restera l'éternel. Ce sont des écrits de jeunesse, les premiers de 1845, ces textes forgeront l'esprit Baudelairien, nous y voyons là sa culture littéraire et artistique de l'époque, les deux premiers textes font référence à Balzac et Stendhal, le troisième est un texte édité en feuilleton, les deux derniers sont des extraits des premiers Salons, genre inauguré par Diderot, en annexe nous avons quelques lettres.
Comment on paie ses dettes quand on a du génie, Titre du recueil et du premier texte est publié en 1845 dans des revues, anonymement puis signé Baudelaire-Dufays, cette petite parabole légère narre comment un auteur grâce à sa verve littéraire, son génie comme le dit Baudelaire réussi à gagner de l'argent de façon ingénieuse, ce court texte est une petite bafouille toute simple, sans prétention, faisant référence à Balzac, nous n'avons pas le temps de reprendre notre souffle que la nouvelle est déjà terminée, ce style est une sorte de « nouvelle à la main », c'est facile à lire et à l'oublier aussi, Baudelaire s'essaie à la traduction d'Edgar Poe, pour bien affiner cette écriture qui créera Les fleurs du Mal.
Choix de Maximes consolantes sur l'amour, est le deuxième écrit, publié en feuilleton dans la revue Corsaire-Satan du 3 mars 1846. Il y a comme un écho qui sonne au loin de la cristallisation De Stendhal, l'amour s'émerveille, Baudelaire s'essaie à analyser l'amour que porte certains personnages selon l'horizon qui le porte, et plane aussi ce soupçon Les Fleurs du mal, la laideur peut être la beauté, l'imperfection la source heureuse d'une passion !
Conseils aux jeunes littérateurs fût publié en feuilleton dans l'Esprit public en 1846 sous la signature Baudelaire-Dufays, est un texte ironique sur les jeunes auteurs, une petite parabole humoristique, l'expérience est l'essence même de l'écrivain, le travail forge le succès, la volonté est primordiale, l'écrivain doit à tout prix écrire et vendre sans concession, être esclave des mots, comme si il se prostitué, puis Baudelaire continue sa petite démonstration en citant Balzac et sa méthode de composition, il se renie un peu dans cette forme parfaite d'avoir une inspiration saine, sans artifice, lui étant amateur de vin et de paradis artificiel, sans oublier l'absinthe, l'alcool qui rend fou, la poésie est indispensable, Baudelaire la béatifie,
“ Tout homme bien portant peut se passer de manger pendant deux jours, – de poésie, jamais. L'art qui satisfait le besoin le plus impérieux sera toujours le plus honoré.”
Baudelaire dénigre la femme, dans ce style XIXème siècle, ce côté misogyne de l'époque, elle ne peut aider l'écrivain, cette petite satire est jeune, comme celle de l'écriture de Baudelaire, presque scolaire, il se tâtonne, la poésie sera sa conquête absolu, cette nourriture indispensable pour survivre.
Salon de 1845, est paru en volume sous la signature Baudelaire-Dufays influencé par Les Salons de Diderot, Baudelaire a se mérite d'être sincère dans ces jugements sans complaire dans l'euphorie de complaisance, celle de la mode du moment, ou pire, de cette critique d'amis malhonnête, d'ailleurs nous sommes toujours dans ce dictat Parisien et de cette communauté consanguine qui dicte sa loi.
Salon de 1846, paru en volume, en mai 1846, sous Baudelaire-Dufays, poursuit sa critique assez juste de l'art, du romantisme à la justesse de l'imagination, Baudelaire assène cette Bourgeoisie maitresse de toute chose, amis des arts par votre richesse et votre savoir, en dédiant ce livre. La critique doit être « amusante et poétique », selon Baudelaire, un tableau peut devenir un sonnet ou une élégie, elle doit ouvrir l'horizon, et cite Stendhal par cette citation sur la peinture : « la peinture n'est que morale construite ! », elle dérive vers la métaphysique vers un romantisme dite de la beauté. le romantisme, c'est regardé l'avenir, sentir l'art qui nous habite, cet art moderne, celui qui se différencie par la nature de sa région où Baudelaire trace une carte géographique des couleurs à travers certain Peintres, cette couleur qui définit l'harmonie, la mélodie et le contre-point, c'est le mélange de deux tons, le froid et le chaud, Baudelaire étudie avec beaucoup de délicatesse les peintres et leurs oeuvres, différenciant les purs dessinateurs et les coloristes, les un philosophes et abstracteurs de quintessence, les autres poètes épiques.
Un choix de lettres, nous est proposé, comme celles à Sainte-Beuve, Narcisse Ancelle, Gérard de Nerval, Poulet-Malassis et deux autres à des inconnus, Monsieur O et R (1845), l'une d'elle est celle nommée « Lettre du suicide » adressée à Narcisse Ancelle, Baudelaire a tenté de mettre fin à ces jours avec un couteau. Nous pénétrons dans une intimité presque voyeuriste avec ces lettres, qui nous dévoilent la verve de Baudelaire et aussi le caractère de notre poète à travers l'époque, il est en manque d'argent, pour en demander à Poulet-Malassis, en manque d'inspiration, il se dit remplit de malheur, l'argent reste un soucis pour lui, les dettes s'accumulent, Baudelaire s'inquiète, se meurt de ces émotions ternes et lasses, ce jeune homme est en gestation inconsciente de son oeuvre majeur, celle qui va diamanter à vie la poésie Française avec Les fleurs du mal.
Une lecture qui nous embarque dans la jeunesse tumultueuse et artistique de Baudelaire, Balzac, Stendhal accompagnent notre jeune critique en herbe dans ces petites satires de factures maladroites, où se décèlent les prémisses de son génie poétique, un doux moment avec ce livre qui se termine par quelques lettres de notre Baudelaire tout en émotion.
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Comment on paie ses dettes quand on a du génie est un petit texte de Baudelaire, une sorte d'hommage à Balzac en forme d'anecdote.
L'histoire en est simple : le grand écrivain cité ci-dessus se retrouve endetté, et, comme il est génial, il trouve un moyen, vaguement évoqué par Baudelaire, plus qu'énoncé clairement, de régler ses dettes.
On l'aura peut-être compris en lisant le résumé ci-dessus, ce court texte de quelques pages est un petit texte sans ambition de Baudelaire, pas affreux d'ailleurs, mais loin de faire partie des merveilles que ce grand écrivain nous a légué.
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Nous connaissons tous le Baudelaire des Fleurs du Mal, et quel plaisir de le connaître ainsi. Mais c'est avec autant de plaisir que nous découvrons dans ce petit livre certaines facettes moins connues de l'auteur. Révélant son humour dans Comment on paye ses dettes quand on a du génie par exemple ou bien son caractère trempé dans les lettres de fin d'ouvrage, ce petit recueil se lit avec plaisir et curiosité. S'il est vrai que quelques passages peuvent déplaire pour leur côté arriéré et offensif à l'encontre des femmes, ils permettent une lecture diachronique et historique des propos évoqués, ce qui, bien sûr, est aussi de grand intérêt pour mieux connaître l'homme et sa pensée.
Coup de coeur pour ce court texte "de la couleur" du 1er mai 1846, où l'on retrouve poésie et sublimité, art et beauté.
Et coup de coeur aussi pour cette courtoise insulte que nous ne manquerons d'essayer d'insérer dans une correspondance bien méritée sans doute : "Veuillez agréer, Monsieur, la somme exacte des respects que les convenances me commandent de vous accorder." Pépite.
Merci donc à Babelio et au éditions de L'Herne pour cette belle découverte.
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Ce fut une lecture idéale pour un week-end parisien. le format est pratique et l'impression bleue du carnet agréable à lire. L'avant-propos de François L'Yvonnet permet de mieux appréhender le contexte général de ce livre doté de notes en bas de page. Ce recueil reprend des textes de 1844 à1846 et des lettres de 1844 à 1853. La sélection d'écrits de Baudelaire dans « Comment on paie ses dettes quand on a du génie » renseigne à la fois sur ses centres d'intérêt, sa vision du travail d'écrivain et son quotidien à fond percé en quête de prêteurs. A vous de découvrir la « nouvelle à la main », la signature Baudelaire-Dufays. « Pour moi, le romantisme est l'expression la plus récente, la plus actuelle du beau. ». Ce carnet vous permet également d'approcher une grande figure du romantisme, qui se réfère à Balzac ou à Stendahl, de saisir un peu de l'intimité de ce visionnaire, l'un des premiers traducteurs d'Edgar Poe en Europe. Ce fut une lecture courte particulièrement instructive sur la bourgeoisie du XIXème, savez-vous ce qu'est un bas-bleu ? Cet opus est destiné aux étudiants de littérature et d'histoire de l'art comme aux amoureux de Baudelaire et de l'époque romantique. Je remercie vivement Babelio comme les éditions de L'Herne de m'avoir permis de lire ce recueil dans le cadre d'une masse critique.
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Voilà un assemblage quelque peu hétéroclite de textes en prose de Baudelaire introduits par une analyse de Thomas Clerc portant sur le rapport de Baudelaire à l'argent et au succès. L'ensemble est assez inégal mais présente néanmoins quelque intérêt. Baudelaire s'exprime sur quelques uns de ses confrères, des plus illustres comme Victor Hugo ou Théophile Gautier aux plus obscurs comme Pierre Dupont ou Auguste Barbier. On y trouve quelques très beaux passages, très sensibles, notamment sur les yeux des mendiants, ou plutôt cruels, quand il s'agit d'autres écrivains. Mais aussi des passages assez médiocres, nébuleux, parsemés de lieux communs et de clichés que j'imagine être ceux de l'époque, sur les femmes ou sur les hommes vivant sous les tropiques.
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