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sur 340 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Situation assez courante, surtout dans un métier qui à pour principale marchandise les livres. Vu le nombre de parutions à l'année, impossible de tout lire (car oui, les libraires sont en fait des humains comme les autres, sisi) Que faire alors pour ne décevoir nos clients ? Je vous le donne en mille : parfois on ment (un peu). Merci la 4 è de couverture, les sites et blogs littéraires et les clients lecteurs qui nous parlent !
Que faut-il ? de l'aplomb, de l'honnêteté (un peu tout de même) et une grande force de conviction. Parfois, vous pouvez même avoir envie de le lire, ce texte, ensuite !
Ce texte de Bayard, professeur de littérature, chroniqueur dit clairement que lire n'est pas indispensable pour parler des livres et de littérature. Que faire semblant, créer l'intrigue de toute pièce est beaucoup plus valorisant et surtout plus intéressant.
Et dites vous bien que ce n'est pas grave si vous n'avez pas lu tous les classiques de la littérature française parce que vous n'aimez pas ça. Vous serez bien loin d'être le seul (quoiqu'on en dise) !
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Ce titre est provocateur et peut sembler viser à la moquerie, mais tout juste s'agit-il d'ironie. La douce ironie du véritable homme de lettres.

Passé le premier paragraphe assez osé, où l'auteur explique qu'il n'a pas le temps de lire, puisque il trop occupé à enseigné la littérature, on s'engage vite dans la véritable démarche de l'auteur : lire c'est quoi ? Nous lisons tous des livres, (enfin, je crois) mais tous à notre manière. Il y a les livres qu'on a lu de la première à la dernière ligne, les livres dont on nous a parlé et que bon finalement pas la peine de le lire pour en parler. Et puis il y a les souvenirs qu'on a des livres de notre lointain passé, avec ce que le temps opère de modifications à notre mémoire. Comme il y a un méta langage, il ya une méta lecture.

S'appuyant sur des exemples de lecteurs célèbres, Pierre Bayard fait surtout l'apologie de la lecture comme plaisir libre et renouvelé, qui n'obéit à aucun carcan. Il y autant de version d'un même livre qu'il y a de lecteurs. Ce qui reste en définitive, c'est le souvenir intérieur de ce livre, propre, de fait, à chacun de nous. Il y a une sorte de bibliothèque universelle, dans laquelle il nous est donné de tracer notre propre labyrinthe.

J'aime cet éloge de la lecture libre, parce qu'il la désacralise, il l'ouvre au plus grand nombre. Quel lecteur peut se targuer d'être le plus près de la vérité livresque ?
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Excellent ouvrage qui nous plonge dans une réflexion sur l'acte de lecture, l'acte de non-lecture, l'art de briller en société (ou pas...), la capacité à se saisir de lieux communs ou de travaux concernant pes oeuvres littéraires.
Bref, Pierre Bayard affirme, avec aplomb, qu'il n'est pas nécessaire d'avoir lu un livre pour en parler. Dans un autre essai, il tient les mêmes propos concernant les films.
Il brouille les codes, s'en amuse et nous amuse.
Un essai savamment drôle ou drôlement savant, c'est selon, dont je vous recommande la lecture (ou pas).
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Le titre peut sembler provoquant, et encore plus venant d'un professeur de littérature. A voir certaines réactions indignées, Pierre Bayard a indéniablement réussi à faire réagir. Mais je crois qu'il faut lire son livre au second degré, l'auteur revendique l'humour, l'ironie, et pense avoir crée un genre qu'il est le seul à pratiquer : la fiction théorique. Dans ce cadre qu'il pose, le narrateur du livre n'est pas l'auteur. Il faut toujours avoir cette distinction en tête en lisant l'ouvrage.

Une deuxième donnée essentielle se trouve pour moi dans le titre du livre. Il ne s'agit pas d'évoquer l'acte de lire, une lecture intime, le plaisir que cela nous procure. Mais de « parler » c'est à dire de communiquer, d'échanger, bref d'être dans une interaction sociale à partir du support que sont les livres. Donc exister dans le regard de l'autre, se positionner, se définir par rapport aux autres à travers un discours sur les livres. Et le livre est un objet qui a une charge forte dans notre société, qui est valorisé, qui confère un statut. Parler des livres peut être perçu, surtout dans certains milieux professionnels, comme une sorte d'épreuve, qui va légitimer ou pas le locuteur, lui conférer une position, plus ou moins haute dans une hiérarchie. Lui donner une valeur. C'est cette attitude, qui fausse d'une certaine manière le rapport spontané aux livres et à la lecture, que Pierre Bayard interroge, et met en scène, d'une manière parfois très amusante, et en s'appuyant sur des livres, célèbres ou moins, qu'il connaît très bien, soit dit en passant, même si parfois il les détourne quelque peu.

Le narrateur rappelle d'emblée qu'il n'est pas possible de tout lire, que tout lecteur aussi passionné soit-il, ne pourra au cours de sa vie, lire qu'une très faible minorité de livres qui existent, il est donc pour la majorité des livres, un non-lecteur. Ce qui ne l'empêche pas d'avoir une idée sur les autres. En partant de l'exemple du bibliothécaire du roman de Musil, L'homme sans qualités, le narrateur nous explique comment le non-lecteur que nous sommes, s'oriente à travers une «bibliothèque collective » qui est l'ensemble de tous les livres déterminants sur lesquels repose une certaine culture à un moment donné. C'est la maîtrise de cette bibliothèque collective, la capacité à situer un livre, même si on ne l'a pas lu, à une position précise dans cette bibliothèque, qui nous permet d'échanger autour de ce livre. le narrateur semble dire le contraire (d'une manière ironique à mon sens), mais plus on a lu de livres et plus on a sans aucun doute la capacité à maîtriser cette bibliothèque. le cas du bibliothécaire de Musil qui ne lit que les catalogues et les index, et jamais les livres, est évidemment un paradoxe amusant, il n'est en aucun cas un modèle, ni chez Musil ni chez Bayard, c'est juste une illustration de l'importance des correspondances, des liens entre les livres. Ces derniers ne prennent effectivement souvent leur sens que les uns par rapport aux autres.
Autrement dit, la culture dont on dispose permet à situer les livres dans la bibliothèque collective, et elle permet aussi de se situer à l'intérieur de chaque livre. D'une manière paradoxale, en s'appuyant sur des autorités comme Valéry, le narrateur nous soutient qu'il est possible de ne faire que parcourir un livre, pour comprendre suffisamment de quoi il parle, mais on peut aussi penser que cela permet également de mettre un sens sur ce que l'on lit.

Le narrateur s'interroge ensuite, en s'appuyant sur le Nom de la Rose d'Umberto Eco sur le l'adéquation entre le livre « réel » et la représentation qu'en a le lecteur après la lecture, qu'il appelle le « livre-écran », considérant que le lecteur interprète le livre, en fonction de ses présupposés, attentes, illusions, limitations, projections. Il y a une distorsion, un écart entre le livre réel et le livre écran. Sans oublier le phénomène d'oubli, qui transforme le souvenir de la lecture, n'en retient que certains éléments, voir qui efface presque tout, au point que l'on peut parfois se demander si on a bien lu tel ou tel livre. le narrateur propose un deuxième livre, qu'il appelle « le livre-intérieur » qui est constitué de l'ensemble de représentations mythiques, collectives ou individuelles, qui s'interposent entre le lecteur et tout nouveau écrit. Il influence toutes les transformations que nous faisons subir aux livres pour les transformer en livres-écrans. On lit en fonction de ce livre intérieur, on donne sens à partir de lui. Et enfin, le narrateur évoque le livre fantôme, qui surgit lorsque nous évoquons un livre, par oral ou par écrit. Nos échanges autour des livres, ici ou ailleurs, appartiennent à cette catégorie. Il est le point de rencontre des différents livres-écrans construits à partir de livres intérieurs.

A ces différents types de livres, correspondent différentes sortes de bibliothèques. le livre-écran appartient à la bibliothèque collective. le livre-intérieur appartient à une bibliothèque intérieure, qui est une bibliothèque propre à chaque individu, qui la construit à partir de ses expériences, et qui contient les livres marquants pour chaque personne. Enfin, la bibliothèque virtuelle, qui correspond au livre-fantôme, est un espace de communication dans lequel les échanges entre lecteurs ou non lecteurs peuvent se faire. Nous sommes donc ici dans une bibliothèque virtuelle.

Le narrateur insiste sur cet espace, et sur le livre-fantôme. de ce qui découle précédemment, parfois par le biais de paradoxes, il fait ressortir à quel point la lecture et la représentation de livres qui en découle est subjective, liée à un contexte, culturel, historique etc. Et que par conséquent, il ne faut pas avoir honte de la sienne, que le rapport aux livres doit être décomplexé, et surtout créatif. On peut créer, inventer à partir des oeuvres des autres (ce que l'auteur illustre brillamment ici). L'auteur (encore plus que le narrateur je pense) introduit l'idée de plaisir, procuré par une démarche active du lecteur, qui assume sa position du cocréateur, puisque tout ce que l'on va dire sur un livre est un reflet de ce que nous sommes.

Au contraire d'un encouragement à la non-lecture, j'ai trouvé que le livre de Pierre Bayard parle du plaisir de s'approprier les livres, d'en faire d'une manière assumée des objets que l'on manipule, sans fétichisme mais avec inventivité. Et que pour ce faire, il est drôle et très agréable à lire, bien plus que mon résumé, dans lequel j'ai essayé de fixer les idées qui m'ont parues essentielles, en essayant de les dégager des brillantes (et parfois un peu détournées) analyses d'oeuvres, des paradoxes qui jouent à provoquer les amoureux de livres, de tout ce plaisant enrobage qui fait de la lecture de ce livre un excellent moment.
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En panne d'inspiration pour babelio ?
Voici le remède qu'il vous fait car Pierre Bayard nous rappelle qu'il est tout à fait possible de parler des livres que l'on a pas lu. On le fait d'ailleurs souvent. Et c'est d'ailleurs bien normal. Ainsi je pourrais écrire dix pages sur Roméo et Juliette de Shakespeare et que je n'ai jamais lu. Et inversement je n'ai aucun souvenir du premier Harlan Coben que j'ai lu..Ah non mauvais exemple, c'est chaque fois le même ! Alors disons par exemple les Possédés de Dostoïevki lu à 18 ans dont je n'ai aucun, mais alors aucun souvenir...
En somme Pierre Bayard interroge l'acte même de la lecture et réfléchit entre autre à ce que signifie l'expression "lire un livre".
Un essai stimulant et brillant, bien moins futile qu'il n'y parait, et d'ailleurs à vrai dire pas du tout futile. En tout cas voilà qui donnera des ailes à ceux qui veulent gonfler leur nombre de livres lus sur babelio !
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Quel régal que ce livre ! Pierre Bayard nous y explique avec brio que la meilleure façon d'aimer tous les livres est de ne point les lire et de les inventer en en parlant. Difficile de résumer ce livre foisonnant citant Valery, Montaigne, Oscar Wilde, David Lodge et quelques autres pour nous convaincre qu'oublier de lire un livre ou de l'oublier après l'avoir lu n'empêche pas (bien au contraire !) d'en parler de façon pertinente. Il nous parle des livres-écrans, des livres-fantômes, des livres collectifs et d'autres sortes de livres qui peuplent notre univers de lecteurs ou de non-lecteurs. Derrière le jeu et le paradoxe se cachent quelques graves vérités qu'il n'est jamais trop tard pour découvrir.
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« Né dans un milieu où on lisait peu, ne goutant guère cette activité et n'ayant de toute manière pas le temps de m'y consacrer, je me suis fréquemment retrouvé, suite à ces concours de circonstances dont la vie est coutumière, dans des situations délicates où j'étais contraint de m'exprimer à propos de livres que je n'avais pas lus. » (P.B.)

C'est la première phrase de cet ouvrage, mais il faut aussi mentionner la citation d'Oscar Wilde que Pierre Bayard met en exergue:

« Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique; on se laisse tellement influencer.»

Pierre Bayard cache bien sa provenance car ce livre dont le titre peut faire sourire démontre une grande connaissance du monde des livres et de ses diverses bibliothèques. P.B. en souligne d'ailleurs trois :

la bibliothèque collective : l'ensemble large de tous les livres déterminants sur lesquels repose une certaine culture à un moment donné. Bayard insiste sur le fait que le lecteur ou le non-lecteur doit pouvoir s'orienter dans la bibliothèque collective et pour ce faire la lecture intégrale n'est pas essentielle;

la bibliothèque intérieure : sous-ensemble de la bibliothèque collective sur lequel notre personnalité se construit et qui organise notre rapport aux textes et aux autres, une bibliothèque où figurent quelques titres précis, mais qui est surtout constituée de fragments de livres oubliés et de livres imaginaires à travers lesquels nous appréhendons le monde;

la bibliothèque virtuelle définie comme un espace ludique de communication sur les livres dans lequel il est admis de parler de livres non lus ou seulement parcourus, un espace composé de livres-fantômes, objets insaisissables et mouvants que nous faisons surgir quand nous parlons d'un livre.

Bayard parle longuement du livre intérieur, celui que, moi, j'ai intégré. J'ajouterais celui que j'ai créé, car pour moi l'acte de lecture a toujours été un acte créateur. le livre que j'ai lu n'est pas celui que vous avez lu, même s'il porte le même titre et les mêmes signes extérieurs.

Est-ce que j'ai mentionné que Pierre Bayard est psychanalyste et qu'il enseigne la littérature à Paris 8?

En parcourant les pages de cet ouvrage et les exemples de non-lectures tirés de la littérature ou du cinéma, un souvenir me hantait. Changement de décor m'avait déjà plongé dans ces réflexions sur les livres que l'on n'a pas lus. Ce roman de David Lodge, caricature pas très éloignée de la réalité du monde universitaire, présentait, en effet, un personnage, professeur nouvellement engagé dans une faculté de littérature anglaise, qui était initié à un jeu intellectuel assez paradoxal. Il s'agit d'avouer la non-lecture d'une oeuvre essentielle que tous doivent avoir lue. On marque un point lorsque nous sommes seul dans le groupe des joueurs à n'avoir pas lu l'oeuvre en question, le «jeu de l'humiliation».

Quelle n'a pas été ma surprise, lorsqu'à la page 113, Pierre Bayard cite lui-même ce jeu et livre un extrait de Changement de décor. Dans cet extrait, le jeune professeur va jusqu'à avouer sa non-lecture de Hamlet, ... dans un département de littérature anglaise...

En bref, Comment parler des livres que l'on n'a pas lus? est un livre à lire (ou non), mais absolument!

Lien : https://rivesderives.blogspo..
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Quel délicieux snobisme, lorsqu'on est libraire ou bibliothécaire, de poser cet excellent essai bien en évidence sur une pile de livres ! On jubile, rien qu'à voir la mine ahurie des lecteurs...
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Si je m'en étais tenu à la suggestion contenue dans l'essai, je me serais inventé ce livre sous forme de pamphlet humoristique érudit, genre Paul Watzlawick ou Georges Picard, dont je raffole d'ailleurs, jouant de l'art subtil du paradoxe, maniant avec doigté l'hyperbole et l'antiphrase... Et c'eût été un autre livre.
Ma dernière lecture d'Eco - qui ne cite pas Bayard, dont cet essai est postérieur - pas plus que le souvenir presque opaque du célèbre ouvrage d'Alberto Manguel (devrais-je déjà le compter parmi mes livres oubliés, suivant une autre préconisation dudit Bayard ?) n'ont suffi à faire germer en moi le soupçon qu'il pourrait avoir esquissé, comme il l'a fait, une très cohérente et probante théorie de la lecture - de la réception, de l'interprétation, de la critique des textes littéraires.
En effet, au-delà de l'apparente facétie des différents types de non-lecture et de leur supériorité vis-à-vis de la lecture, eu égard au critère de la créativité inhérente au discours autour des livres, sont introduits de manière presque liminaire des concepts extrêmement importants : la distinction entre "livre-fantôme" (objet du discours), "livre-écran" (renvoi psychanalytique), "livre-intérieur" (en relation avec la question de la mémoire) d'une part, et leurs correspondants se déclinant en "bibliothèque virtuelle", "bibliothèque collective" et "bibliothèque intérieure" d'autre part.
Il est également clair dès les premières pages que la théorie de la lecture proposée se fonde aussi sur le concept d'intertextualité - issu du structuralisme et de la sémiotique - en relation avec la culture conçue comme un système de références dans laquelle la "vue d'ensemble" prime sur l'oeuvre particulière et spécifique ; il s'agit là d'une théorie largement acceptée de nos jours, mais quand même historique [elle n'est jamais expressément évoquée]...
Encore, au-delà de l'aspect utilement pédagogique de la démarche de l'auteur, qui se réclame sans cesse de la désacralisation de la lecture voire du texte idolâtré comme élément inchangeable par les lecteurs, et donc de la déculpabilisation de (certaines formes quand même particulières de...) la non-lecture, allant jusqu'à recommander une durée de six minutes à consacrer opportunément à chaque livre - au-delà desquelles on se laisserait trop influencer, l'on décèle une solide approche psychanalytique dans le rapport entre le savoir (les livres) et la genèse archaïque des sentiments de honte ainsi que l'image de soi :
"Et comme les mots, les livres, en nous représentant, déforment ce que nous sommes. Nous ne pouvons en effet coïncider complètement avec l'image qu'ils donnent de nous, image partielle, idéale ou dévalorisante, derrière laquelle nos particularités s'évanouissent. [...]
En parlant des livres, c'est donc bien plus que des éléments étrangers de la culture que nous échangeons, ce sont des parties de nous-mêmes qui nous servent, dans les situations angoissantes de menace narcissique, à assurer notre cohérence intérieure. Derrière le sentiment de honte, notre identité même est menacée par ces échanges, d'où la nécessité que cet espace virtuel de notre mise en scène demeure marqué par l'ambiguïté." (118-119)

Ce qui est formidable dans cet essai, c'est que malgré ces contenus et leur solidité conceptuelle qui font la force de persuasion et la limpidité de la structure, la prose est toujours très accessible, légère même ; chaque chapitre est introduit (et chaque concept illustré) non par quelque discours abstrait et hermétique mais par un texte littéraire (Musil, Valéry, Eco, Montaigne, Graham Greene, Shakespeare, Pierre Siniac, David Lodge, Balzac, Sôseki, Oscar Wilde) et l'on peut très bien se limiter à un niveau de lecture ludique de ces textes qui met joyeusement en scène les paradoxes de la non-lecture (parmi lesquels le plus flagrant : Bayard cite très minutieusement des textes tirés de livres qu'il qualifie toujours de "LP - livre parcouru" ou "LE - livre évoqué", parfois "LO - livre oublié"). Si c'est ainsi qu'il parcourt ses textes, et s'il le fait en 6 minutes, je veux bien apprendre à non-lire comme lui...
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Avec un art consommé du paradoxe, Philippe Bayard m'encourage à parler de livres non lus. Il puise des exemples dans des situations livresques :
Montaigne qui oublie les livres qu'il a lus ; Paul Valéry qui parle avec une certaine méchanceté de livres qu'il ignore ; le roman le Nom de la rose où il est question d'un livre dont on a appris des choses par les oui dire ; d'une oeuvre de David Lodge, où l'on pratique un jeu sur le livre non lu le plus populaire ; Oscar Wilde, qui, en l'espace d'une demi heure se fait une idée sur la qualité d'un texte (c'est ce qu'il prétend)…

J'ai adoré sa démarche et sa facétieuse argumentation.
Le sommaire :

Des manières de ne pas lire
I) Les livres que l'on ne connait pas
II) Les livres que l'on a parcourus
III) Les livres dont on a entendu parler
IV) Les livres que l'on a oubliés

Des situations de discours
I) Dans la vie mondaine
II) Face à un professeur
III) Devant l'écrivain
IV) Avec l'être aimé

Des conduites à tenir
I) Ne pas avoir honte
II) Imposer ses idées
III) Inventer les livres
IV) Parler de soi
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