AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9791030418446
64 pages
Allia (01/03/2024)
4.31/5   13 notes
Résumé :
"Notre enquête se propose de montrer comment les formes de vie nouvelle et les nouvelles créations à base économique et technique que nous devons au siècle dernier entrent dans l'univers d’une fantasmagorie. Ces créations subissent cette 'illumination' non pas seulement de manière théorique, par une transposition idéologique, mais bien dans l'immédiateté de la présence sensible. Elles se manifestent en tant que fantasmagories. Quant à la fantasmagorie de la civilisa... >Voir plus
Que lire après Paris, capitale du XIXe siècleVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Walter Benjamin écrivit cet exposé en 1935, alors qu'il travaillait, en exil à Paris, sur son livre inachevé sur les passages parisiens. Celui-ci sera finalement publié en français en 1989, et est disponible aujourd'hui aux excellentes éditions Allia.

Benjamin évoque ici les grands thèmes de la modernité : les passages, les expositions universelles, les intérieurs bourgeois, le Paris redessiné par Haussmann et les barricades. Sous les yeux de ce promeneur, qui déchiffre les signes de la modernité dans le Paris révolu du XIXe siècle, la société révèle son nouveau visage. Son regard sur la ville dévoile l'évolution par trop familière de notre civilisation, le divertissement et le fétichisme naissant pour la marchandise, en cette deuxième moitié du XIXe siècle.

L'intronisation de la marchandise prend son essor avec la construction des passages parisiens, «noyaux pour le commerce des marchandises de luxe», construction rendue possible par les progrès techniques, l'architecture du fer et l'éclairage au gaz, puis avec les expositions universelles à partir de 1856, lieux d'assujettissement à des marchandises chargées d'allégorie, pour leur conserver un pouvoir magique, malgré le développement de la production de masse.

«Les expositions universelles sont les centres de pèlerinage de la marchandise-fétiche. "L'Europe s'est déplacée pour voir des marchandises", dit Taine en 1855... L'intronisation de la marchandise et la splendeur des distractions qui l'entourent, voilà le sujet secret de l'art de Grandville.»

Ses innovations font rêver car elles sont chargées d'espérance et des utopies de la modernité ; ainsi les passages sont comme des mondes en miniature, en écho au phalanstère de Charles Fourier, et l'intérieur bourgeois à la mode Louis-Philippe est «l'asile où se réfugie l'art».

Fondant ses réflexions sur l'observation attentive du paysage urbain, Walter Benjamin formule une critique précoce de la modernité qui empêche le véritable épanouissement de l'homme, mettant en lumière la tension entre la consommation désirée à l'instant présent, la fantasmagorie qui y est associée et la déception qui s'ensuit, avec ce rêve toujours repoussé de l'âge d'or de l'homme.

À l'époque des centres commerciaux, de l'enfer de la consommation poussé à son extrême, de la récupération de toutes les utopies par le capitalisme, il faut lire et relire Benjamin, témoignage du passé et texte d'une singulière actualité.
Commenter  J’apprécie          80
J'étais très contente d'acheter ce petit livre de Walter Benjamin sur « Paris, capitale du XIXe siècle » mais j'ai été surprise de son contenu. Ecrit dans les années 20, je pensais qu'il s'agissait d'un exposé, sorte de guide sur les passages et l'architecture parisienne du siècle passé.
Mais cet essai est plus que cela et, bien qu'il soit parfois difficile à lire, le tout semble être une tentative d'interprétation globale du XIXe siècle et de ses fantasmagories. Il est construit comme une série avec cinq chapitres thématiques auxquels sont associés des noms représentatifs des thèmes traités : Fourier ou les passages, Grandville ou les expositions universelles, Louis-Philippe ou l'intérieur, Baudelaire ou les rues de Paris, Haussmann ou les barricades.
Les réflexions de Walter Benjamin lui permettent d'aborder des sujets comme les métamorphoses de l'art, les soubresauts de l'histoire ou les conséquences sociales du progrès technique.
Il y a quelques choses du patchwork et parfois on se croirait dans une déambulation de surréaliste car on retrouve, entre-autres, le flâneur, les passages et l'architecture comme concrétisation de l'idéologie d'une époque.


Commenter  J’apprécie          20

Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Le génie de Baudelaire, qui trouve sa nourriture dans la mélancolie, est un génie allégorique. Pour la première fois chez Baudelaire, Paris devient objet de poésie lyrique. Cette poésie locale est à l'encontre de toute poésie de terroir. Le regard que le génie allégorique plonge dans la ville trahit bien plutôt le sentiment d'une profonde aliénation. C'est là le regard du flâneur, dont le genre de vie dissimule derrière un mirage bienfaisant la détresse des habitants futurs de nos métropoles.
Commenter  J’apprécie          20
Les expositions universelles idéalisent la valeur d’échange des marchandises. Elles créent un cadre où leur valeur d’usage passe au second plan.
Commenter  J’apprécie          10
Le flâneur cherche un refuge dans la foule.
Commenter  J’apprécie          50
Le siècle n’a pas su répondre aux nouvelles virtualités techniques par un ordre social nouveau.
Commenter  J’apprécie          10

Lire un extrait
Videos de Walter Benjamin (31) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Walter Benjamin
Par Delphine Minoui, grand reporter, lauréate du Prix Albert Londres 2006 Tout public, à partir de 10 ans
« Lumières pour enfants », c'était le titre donné par Walter Benjamin aux émissions de radio destinées à la jeunesse qu'il assura avant la montée du nazisme. Ce titre, Gilberte Tsaï l'a repris pour les Petites conférences qu'elle programme depuis 2001 dans différents établissements culturels. Elles reposent sur le pari que ni les grandes questions, ni les espaces du savoir, ne sont étrangères au monde des enfants et qu'au contraire elles font partie de leur souci, formant un monde d'interrogations restant trop souvent sans réponses. La règle du jeu en est la suivante : un spécialiste d'une matière ou d'un domaine accepte de s'adresser à un public composé d'enfants mais aussi d'adultes, et de répondre à leurs questions. À chaque fois, il n'est question que d'éclairer, d'éveiller : en prenant les sujets au sérieux et en les traitant de façon vivante, hors des sentiers battus.
Programme de la Petite conférence #2 – « Raconter la guerre, dessiner la paix, 25 ans de reportages au Moyen-Orient » par Delphine Minoui :
Rien ne prédestinait l'enfant timide, née à Paris d'une mère française et d'un père iranien, à devenir reporter de guerre. Quand elle s'envole pour Téhéran, en 1997, c'est avec l'envie d'y raconter le quotidien des jeunes de son âge, épris d'ouverture. Mais l'après 11-septembre 2001 chamboule tout. Elle se retrouve en Afghanistan, puis en Irak, pour suivre l'invasion américaine et ses conséquences sur la région. Depuis, les soubresauts s'enchaînent : révolutions du printemps arabe, attentats de Daech, crise des réfugiés syriens, putsch raté en Turquie, retour des Taliban à Kaboul. Mais Delphine ne perd jamais espoir. Sensible à l'humain au milieu du chaos, elle navigue entre ses articles et ses livres pour faire parler la paix, encore et toujours, en racontant le combat des héros anonymes croisés sur son chemin.
Entre anecdotes et confidences, la conférence donnera à voir les coulisses du reportage, où le journaliste n'est ni un super héros ni un agent du « fake news » au service d'un grand complot, mais un témoin d'exception, porteur de lumière, même au coeur de l'obscurité.
Le terrain est la colonne vertébrale de son écriture. Correspondante au Moyen-Orient pour France Inter et France Info dès 1999 puis pour Le Figaro depuis 2002, Delphine Minoui a consacré la moitié de sa vie à cette partie du monde synonyme de révolutions, coups d'État et conflits.
À lire – « Les petites conférences » sont devenues une collection aux éditions Bayard. Delphine Minoui, L'alphabet du silence, l'Iconoclaste, 2023 Les Passeurs de livres de Daraya, Seuil, 2017 Je vous écris de Téhéran, Seuil, 2015
Conception et programmation : Gilberte Tsaï – Production : l'Équipée.
+ Lire la suite
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus
Livres les plus populaires de la semaine Voir plus


Lecteurs (45) Voir plus



Quiz Voir plus

Philo pour tous

Jostein Gaarder fut au hit-parade des écrits philosophiques rendus accessibles au plus grand nombre avec un livre paru en 1995. Lequel?

Les Mystères de la patience
Le Monde de Sophie
Maya
Vita brevis

10 questions
440 lecteurs ont répondu
Thèmes : spiritualité , philosophieCréer un quiz sur ce livre

{* *}