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EAN : 9782344043974
208 pages
Glénat Livres (28/10/2020)
3.94/5   8 notes
Résumé :
Dans un pays où les femmes ne bénéficient pas des mêmes droits que les hommes, gravir le plus haut sommet du monde permet à certaines Népalaises de s'élever au-dessus de leur condition. Rencontre avec huit femmes puissantes. Les alpinistes et les trekkeurs apprécient le Népal pour ses montagnes et le sourire légendaire de ses habitants. Ils savent, pour la plupart, la pauvreté de ce pays, mais ils ignorent le plus souvent le sort qui y est réservé aux femmes.
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Ce récit et témoignage est une étude sociologique sur la condition de la femme et plus particulièrement au Népal, où l'auteure a réalisé plusieurs treks avec son mari journaliste et écrivain, tous deux originaires des Alpes, passionnés de sommets enneigés et de grimpe.
J'ai reçu ce livre dans le cadre de Masse critique et je remercie Babélio de m'avoir procuré cet ouvrage. le thème de cette masse critique est « penser demain » et je vais le garder à l'esprit en écrivant ma critique.
Aider la femme à sortir de son éducation. Mais en la laissant faire émerger sa propre solution. Ces femmes népalaises ont su trouver, seules, le chemin qui les a conduites à leur propre émancipation, et la première fut Pasang Lahmu dont l'exploit est étudié en classe. Avec des soutiens divers, bien sûr elles ont su s'entourer de soutiens précieux, elles se sont fait confiance et elles ont écouté la voix intérieure qui les a propulsées hors de la famille castratrice, et, par leurs ascensions spectaculaires, ont su attirer le regard de différents milieux, politiques, montagnards, industriels, culturels et porter leur désir le plus profond : se réaliser et à travers l'effort et la lutte, permettre à d'autres petites filles d'émerger de leur condition de femme soumise, dans ce pays, comme tant d'autres, où la religion humilie et asservie la femme.
A travers le récit d'Anne Benoit-Janin on a le sentiment de revenir, en France, à ces pionnières du début du 19è siècle qui ont bousculé les traditions machistes qui emprisonnaient les femmes dans leur corps, leur esprit, leur pensée, réduisant leur liberté dans tous les domaines. Telles les premières femmes médecins et chirurgiennes comme Suzanne Noël, (https://marguerite-deprez-audebert.fr/zoom-sur/la-circo/260-suzanne-noel-de-la-chirurgie-reparatrice-des-gueules-cassees-au-club-soroptimist) dont, une bande dessinée lui est consacré en 2020 : @à mains nues, de Leila Slimani et Clément Oubrerie) , ou les artistes peintres, de théâtre, écrivaines, politiques, qui sont peu à peu mises en lumière dans notre pays où les femmes tentent de s'arracher à leur statut.
Cet écrit est une mine d'information sur la vie quotidienne des népalais contraints à l'exil en Inde ou les pays du golfe persique où en croyant échapper à la misère de leur pays retombent dans une détresse plus grande, des femmes maltraitées et conduites vers l'esclavage du sexe pour gagner de quoi vivre au quotidien.
Dans le milieu montagnard, qui a permis à des sherpas de nourrir leur famille pendant des décennies, tout en restant dans l'ombre des grandes ascensions dans leur propre pays, il semble qu'un terreau formateur d'évolution des pensées soit en marche. Depuis la première femme à l'Everest, la Japonaise Junko Tabeï , en 1975, la française à l'Everest (et la 10 e femme au sommet) est le docteur Christine Janin, qui a depuis fondé l'association à « Chacun son Everest » pour aider les enfants malades à vaincre la maladie par la pratique de la montagne, et plus tard en 2015, après le séisme qui a ravagé le Népal, pour récolter des dons et venir en aide aux sinistrés, Christine crée l'association « Bikram Solidarité Népal », pour aider à la scolarisation de jeunes filles par le biais de parrainages.
Penser demain, ne serait-ce pas unir ses forces (toutes les forces) face à l'adversité par un soutien et une solidarité inconditionnels ?
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Les livres de montagne traitent rarement des guides népalais et autres porteurs, aides indispensables aux expéditions sur les plus hauts sommets de la terre. Et encore moins des femmes qui assurent ces rôles. Dans une époque où l'on se pose de plus en plus de questions sur le rôle des femmes dans une société et l'équité homme / femme, ce livre nous plonge dans les coulisses des expéditions au Népal, un pays très traditionnaliste voire archaïque pour nous occidentaux.
Anne Benoit-Janin s'est intéressé au destin de 11 femmes alpinistes népalaises, pour trouver des points communs et ce qui relie ces personnes. L'élément déclencheur pour presque toutes a été l'ascension de Pasang Lhamu Sherpa, la première népalaise sur l'Everest, tragiquement décédée à la descente juste après avoir atteint le sommet. Elle était mère de 3 enfants, et avait déjà fait plusieurs tentatives sur la montagne. Son succès a changé la vision que les népalais avaient de leurs épouses, mères, soeurs, leur montrant qu'elles aussi pouvaient faire de grandes choses sur ces géants de la terre.
Les 10 portraits suivants de ces femmes décrivent leurs motivations, leurs parcours, leurs doutes, et leurs réussites. On trouve quasiment à chaque fois l'envie de faire autre chose de sa vie que l'itinéraire classique mariage => responsabilité de la belle-famille, et charge de toutes les taches ménagères / éducation des enfants, tel qu'il semblait être la norme jusqu'à pas si longtemps en fait… La plupart ont refusé le mariage arrangé prévu par leurs parents, ont dû s'extraire de leurs conditions voire partir dans une autre région, dans ce pays ou la pression des castes et la diversité des tribus est grande.
On découvre ainsi comment Doma Sherpa Pinasa est devenue journaliste, Dawa Yangzum Sherpa première femme guide népalaise, et comment toutes à leur manière aident les femmes à sortir de leur condition, en bousculant les préjugés, et faisant évoluer la façon dont les familles fonctionnent. Mais tout n'est pas forcément rose ou facile, et ces femmes font quand même figure d'exception.
Ce livre se lit bien, on fait connaissance avec chacune comme l'autrice a dû le faire pour son travail d'interview dans son objectif de réaliser un documentaire sur ces femmes. On visite plusieurs lieux emblématiques de Katmandou à côté desquels ont lieu les entretiens. J'avoue avoir appris beaucoup de choses, sur des questions que je ne m'étais jamais posées. En cela l'objectif est rempli.
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J'ai reçu cet essai dans le cadre de la dernière Masse Critique et je remercie Babelio et l'éditeur Glénat.
Deux aspects de ce livre m'avaient attirée : d'abord celui de la montagne et de l'alpinisme qui ont fait écho à des images de films racontant des ascensions mais aussi au "Sommet des dieux", mon manga adoré de Taniguchi, et puis la thématique de l'émancipation des femmes. Notons d'ailleurs que la collection dans laquelle est publié ce livre s'intitule "hommes & montagnes" ;-)
L'auteur, en tant que sociologue, analyse et commente des rencontres et des entretiens qu'elle a eus avec ces Népalaises de l'Everest lorsqu'elle préparait et réalisait son film documentaire "Les Belles Envolées".
Il y a à chaque fois une partie biographique du parcours de chacune de ces femmes et de comment elles en sont venues à gravir ces sommets mais cela donne aussi de nombreuses informations sur le pays et la société dans lesquels elles vivent. La diversité de leurs origines, ethnies, parcours, métier, mode de vie, se rejoint sur un point : elles ont chacune eu la volonté de choisir et de faire librement ce dont elles rêvaient en surmontant les obstacles liés à la tradition associée à leur genre et leur condition féminine. Ce sont donc avant tout des portraits de femmes exceptionnelles à qui la montagne a donné l'occasion de se révéler à elles-mêmes et souvent de devenir des modèles pour les générations à venir de femmes.
Elles évoquent d'ailleurs presque toutes la pionnière Pasang Lhamu Sherpa qui a atteint l'Everest en 1993 et dont l'exploit (et la mort...) ont donné suite à une reconnaissance nationale et une médiatisation inédite pour une femme au Népal, société patriarcale.
C'est une lecture instructive et inspirante qui offre également un autre point de vue sur l'alpinisme... côté sherpa.
Lien : http://toutzazimuth.eklablog..
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Dans Les Népalaises de l'Everest, quand ascension rime avec émancipation, la sociologue Anne Benoit-Janin raconte sa découverte de 9 femmes alpinistes. Dans un pays, le Népal, où les femmes sont loin d'être les égales de l'homme.

Plusieurs années de travail avaient permis à la sociologue Anne Benoit-Janin de réaliser un film sur le sujet. Sorti en 2019, le film Les Belles Envolées partageait l'histoire de ces Népalaises. Ces femmes qui ont suivi le chemin tracé par Pasang Lhamu Sherpa. La première Népalaise au sommet de l'Everest, en 1993. Elle n'en est d'ailleurs pas redescendue vivante, oeuvrant un peu plus à sa légende. Si elle est aujourd'hui un personnage très respecté de l'univers de l'himalayisme, elle passait pour folle quand elle s'était mise en tête de gravir les montagnes. Mis à part son père et son mari, rares étaient les hommes à soutenir ses aspirations pour les hauts sommets.

9 Népalaises hors du commun
Dans Les Népalaises de l'Everest, Anne Benoit-Janin raconte l'histoire de ces femmes et ses rencontres à l'occasion du tournage de son film. Elle évoque notamment le parcours de Lhakpa Sherpa. Elle vit aux Etats-Unis, où elle gagne sa vie comme femme de ménage mais a gravi l'Everest à 9 reprises. Aucune femme au monde n'est proche d'égaler un tel record. Anne benoit-Janin nous parle aussi de Dawa Yangzum Sherpa, la toute première Népalaise à être devenue guide de haute montagne. Ou encore de Shailee Basnet, une népalaise passée par les plus hauts sommets avant de s'aventurer à New York pour y faire… du stand-up !

La suite sur Altitude.
Lien : https://www.altitude.news/cu..
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Quelle belle idée que cet essai qui met en avant ces femmes népalaises ayant bravé le poids des coutumes pour monter les plus hauts sommets du monde. Anne Benoit-Janin fait en effet ici un tour assez complet des grandes alpinistes népalaises qu'elle a eu l'opportunité de rencontrer et d'interviewer dans le cadre de son film, les Belles Envolées. Malheureusement, si ces histoires sont intéressantes, réellement inspirantes, ouvrant tout un pan sur la culture népalaise, le livre devient, à force... un peu répétitif. Car il s'agit essentiellement de retranscription d'interviews et conversations qui sont toutes agencées selon le même schéma, les mêmes questions que la sociologue a posées aux alpinistes, un chapitre par personne. En vue du CV d'Anne Benoit-Janin, j'espérais un plus grand appareil critique, une analyse plus poussée, et l'essai m'a donc clairement laissée sur ma faim. On se dit finalement qu'il est sans doute préférable de voir le documentaire plutôt que de lire cet essai, le montage et les sous-textes des images offrant sans doute plus de cohérence et de réflexions.
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Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
On m'a parfois demandé pourquoi je donnais autant de place aux règles dans mon film. J'ai été prise de doute. J'ai même comptabilisé les minutes que je leur consacrais : 3 minutes 54 au total ! Faut-il que je justifie ce choix ? Faut-il que je rappelle que les règles sont un frein considérable à l'émancipation des femmes parce que ces quelques jours par mois où elles saignent font peur, parce que, quand elles sont "indisposées", elles sont considérées comme impures, parce que les règles peuvent constituer un handicap physique quand elles sont douloureuses ? Et un handicap technique quand des femmes alpinistes doivent se changer à 8000 mètres d'altitude avec une combinaison pas du tout adaptée ? (p.168-169)
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Danzee Sherpa : "C'était plus dur pour nous que pou eux. On était des porteurs pauvres, eux portaient de beaux habits... Alors, l'Everest, pour nous, pfft ! - elle fait une grimace méprisante avec sa bouche -, ça ne veut rien dire. (...)
Nous, les porteurs, on est méprisés, on est vraiment le bas de l'échelle. Ceux qui ont fait des études, eux, bien sûr, ils comprennent que l'ascension de Pasang est importante. mais porter les charges des alpinistes, comme le fait ma soeur, c'est plus dur que d'escalader l'Everest. Si les porteurs ne sont pas derrière les grimpeurs, ils ne réussissent pas, c'est sûr ! (...)
Il y a des gens qui ont envie d'être célèbres, d'être connus, de réaliser des choses, et puis il y a des gens encore plus pauvres que ma soeur, pour qui le nom même de l'Everest ne signifie rien. Ils veulent du pain, pas le sommet ! Ma soeur a 54 ans et elle porte toujours. le mérite, c'est à ces gens-là qu'il revient !" (p.49-50)
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Tout l'entourage de Kalpana lui a reproché de s'être mise en danger. Considérant qu'elle était née et avait été élevée dans une vallée, elle a été accusée d'avoir été trop audacieuse, et trop présomptueuse d'avoir cru pouvoir gravir les montagnes. On lui a même dit qu'elle n'avait pas un corps fait pour grimper. Prendre ce risque en étant mère d'un bébé était une faute de plus. "Je n'osais plus sortir car tout le monde se moquait de moi et riait dans mon dos. Il n'y avait personne pour m'encourager et me dire que mes choix et mes rêves étaient légitimes. Alors je suis restée tranquille. J'ai repris mon travail, mais je ne voulais même plus aller en reportage sur le terrain..."
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Maya Sherpa : "Pourquoi faut-il toujours que les femmes aient à prouver ce dont elles sont capables ? Jeune, j'ai dû démontrer à ma communauté, à ma famille, à mon pays, au monde entier, que les femmes pouvaient agir comme les hommes. Plus âgée, il a fallu que je prouve que je n'étais pas plus faible qu'un homme. Et maintenant que j'ai un enfant, je dois encore donner le gage que je peux aller en montagne tout en étant une bonne mère. Est-ce que, très âgée, je devrai encore prouver que les vieilles dames peuvent faire autant que les vieux messieurs ? Sans cesse nous devons faire nos preuves ! Notre société doit changer de mentalité : les femmes ne sont pas sans force, les mères ne sont pas sans force, nous valons bien les hommes !" (p.144)
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Shailee [ Basnet ], quand je l'interrogerai sur son ressenti en tant que femme alpiniste [dira ] que ce n'est pas le fait d'être un homme ou une femme qui fait la différence sur la montagne : "Je suis petite, je pèse moins de 50 kilos. Si j'étais un homme de cette taille et de ce poids, j'aurais sans doute les mêmes capacités physiques. (...) Moi, j'ai la force qu'il faut pour un corps comme le mien et les jambes assez longues pour gravir les montagnes et en revenir vivante. La montagne s'en fiche de savoir si vous êtes un homme ou une femme. C'est davantage l'injonction sociale "On ne peut pas aller au sommet de l'Everest parce qu'on est une femme..." qui pose problème." (p.157)
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